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Ottawa et Québec comptent protéger les emplois dans les secteurs touchés

Ottawa et Québec comptent protéger les emplois dans les secteurs touchés

La Presse6 days ago
Le premier ministre Mark Carney a reconnu que certains secteurs de l'économie canadienne, notamment le bois d'œuvre, l'acier, l'aluminium et les automobiles, sont « fortement touchés par les droits de douane américains ».
Ottawa et Québec comptent protéger les emplois dans les secteurs touchés
Alors que la nouvelle salve tarifaire du président américain Donald Trump est entrée en vigueur, Ottawa et Québec assurent qu'ils agiront pour protéger les emplois à risque dans les secteurs touchés par les droits de douane.
Mathieu Paquette
La Presse Canadienne
Ce qu'il faut savoir À partir du 1 er août 2025, les droits de douane sur les exportations canadiennes passeront de 25 % à 35 % ;
août 2025, les droits de douane sur les exportations canadiennes passeront de 25 % à 35 % ; Les produits conformes à l'Accord de libre-échange Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) demeurent exemptés de droits de douane ;
Le premier ministre canadien, Mark Carney, « déçu par cette mesure », a assuré que le gouvernement « prendra des mesures pour protéger les emplois canadiens ».
Les droits de douane imposés par les États-Unis sur les produits canadiens qui ne sont pas couverts par l'Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) ont été portés à 35 % vendredi, puisque Washington et Ottawa n'ont pas réussi à conclure de pacte commercial avant la date butoir fixée par M. Trump.
Dans une déclaration publiée sur le coup de minuit, vendredi, le premier ministre du Canada, Mark Carney, a soutenu que le gouvernement fédéral est « déçu par cette mesure ».
Il a toutefois tenté de relativiser l'impact réel de ces nouveaux droits de douane, rappelant que, « grâce à l'ACEUM, le taux tarifaire moyen appliqué par les États-Unis sur les produits canadiens demeure l'un des plus bas parmi tous ses partenaires commerciaux ».
En dépit de ce constat, le premier ministre a reconnu que certains secteurs de l'économie canadienne, notamment le bois d'œuvre, l'acier, l'aluminium et les automobiles, sont « fortement touchés par les droits de douane américains ».
Pour ces secteurs, le gouvernement fédéral « prendra des mesures pour protéger les emplois canadiens », a-t-il assuré.
PHOTO DAVE CHAN, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE
Le premier ministre canadien Mark Carney
« Les Canadiens et les Canadiennes seront nos meilleurs clients et contribueront à créer davantage d'emplois bien rémunérés au pays à mesure que nous renforcerons et diversifierons nos partenariats commerciaux dans le monde entier », a fait valoir le premier ministre.
« En collaborant avec les travailleurs canadiens et en utilisant les ressources de notre pays au profit de tous les Canadiens et Canadiennes, nous pouvons nous donner plus qu'aucun gouvernement étranger ne pourra jamais nous prendre. »
De son côté, le premier ministre du Québec, François Legault, a concédé que les droits de douane « sont dommageables pour nos travailleurs et nos entreprises », ajoutant qu'ils « nuisent aussi aux citoyens américains qui ont besoin de nos produits et de nos ressources ».
« Les derniers évènements soulignent toute l'importance que nous devons consacrer à diversifier nos marchés et à accroître notre autonomie économique. Nous allons appuyer nos travailleurs et nos entreprises », a-t-il tranché dans un message publié sur les réseaux sociaux.
PHOTO NATHAN DENETTE, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE
Le premier ministre du Québec, François Legault
M. Legault a indiqué que Québec reste en contact avec le gouvernement fédéral et les autres provinces pour la suite des choses.
Il estime qu'il faut poursuivre les discussions avec l'administration américaine, mais affirme que, dans tous les cas, son gouvernement va « défendre les intérêts des Québécois ».
Encore l'argument du fentanyl
Au moment de justifier l'imposition de nouveaux droits de douane sur les produits canadiens, jeudi, le président Trump a une fois de plus eu recours à son argument concernant la lutte contre le fentanyl.
De l'avis de l'administration américaine, le Canada « n'a pas coopéré pour endiguer l'afflux continu de fentanyl » et n'a pas réussi à en « faire davantage pour arrêter, saisir, détenir ou intercepter de toute autre manière […] les trafiquants, les criminels en fuite et les drogues illicites ».
Le premier ministre Carney a répliqué à cet argument en notant que « seulement 1 % des importations américaines de fentanyl proviennent du Canada ».
Il a aussi rappelé qu'Ottawa a investi des sommes « sans précédent » dans la sécurité frontalière afin « d'arrêter les trafiquants de drogue, de démanteler les gangs transnationaux et de mettre fin au trafic de migrants ».
« Nous continuerons de collaborer avec les États-Unis afin de mettre fin au fléau du fentanyl et de sauver des vies dans nos deux pays », a-t-il promis.
Une enquête publiée cette semaine par La Presse Canadienne confirmait d'ailleurs que c'est le Canada qui a un problème de drogue provenant des États-Unis, et non l'inverse.
Durant les quatre premiers mois de 2024, les douaniers américains ont saisi « moins de 700 grammes » de fentanyl à la frontière canadienne, selon leurs statistiques.
Or, aux autres frontières américaines (Mexique, Porto Rico, maritimes et aéroports), ils en ont saisi un peu plus de deux tonnes métriques et demie, soit 2540 kilos.
Le fentanyl en provenance du Canada représentait alors 1,57 % du total des entrées saisies des deux côtés de la frontière.
Bâtir un « Canada fort »
Dans sa déclaration, Mark Carney a fait savoir que les négociations commerciales avec les États-Unis se poursuivent, mais que son gouvernement se concentre davantage sur ce qu'il peut contrôler.
« Le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires travaillent ensemble pour réduire les obstacles au commerce afin de bâtir une seule économie canadienne », a-t-il réitéré.
Il a aussi évoqué les « grands projets d'intérêt national » sur lesquels son gouvernement compte miser pour donner du souffle à l'économie canadienne.
« Ensemble, ces initiatives pourraient générer de nouveaux investissements de plus de 500 milliards de dollars au Canada », a plaidé le premier ministre.
Jeudi, le président Trump avait aussi déclaré que la volonté du Canada de reconnaître l'État palestinien « rendrait très difficile » pour les États-Unis de conclure un accord commercial avec leur voisin du nord. M. Carney n'a pas répondu à cette affirmation dans sa déclaration.
Avec des informations de Pierre Saint-Arnaud et de l'Associated Press
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Les avocats en immigration dénotent un nombre élevé de contrôles de sécurité
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Dans son dernier rapport annuel, le Service canadien du renseignement de sécurité indique avoir reçu plus de 538 000 demandes de contrôle de sécurité de la part des agents de l'immigration et des services frontaliers en 2024. Les avocats en immigration dénotent un nombre élevé de contrôles de sécurité (Ottawa) Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) affirme traiter un nombre croissant de demandes de contrôle de sécurité en matière d'immigration, ce qui entraîne de longs délais pour les avocats spécialisés en immigration. David Baxter La Presse Canadienne Dans son dernier rapport annuel, l'agence de renseignement indique avoir reçu plus de 538 000 demandes de contrôle de sécurité de la part des agents de l'immigration et des services frontaliers en 2024. Une augmentation significative du nombre de demandes a commencé à être constatée en 2023, avec plus de 493 200 demandes reçues. Auparavant, le SCRS avait reçu environ 300 000 demandes de contrôle de sécurité par an au cours des cinq années précédentes. Le dernier rapport du SCRS indique que, même si le volume de demandes en attente de contrôle de sécurité demeure élevé, l'agence de renseignement prendra le temps nécessaire pour les traiter. Ali Abuhannoud, un réfugié jordanien qui demande la citoyenneté canadienne, a raconté qu'il attendait le résultat de son contrôle de sécurité depuis mai 2024, après avoir déposé sa demande en juillet 2023. « Je ne sais pas ce qu'ils contrôlent, mais vous pouvez imaginer le stress et l'anxiété que cela me cause », a-t-il affirmé à La Presse Canadienne depuis Halifax. M. Abuhannoud a indiqué que c'était la troisième fois qu'il se soumettait au processus de contrôle de sécurité. Il a expliqué avoir été contrôlé une première fois à son arrivée au Canada en tant que réfugié en 2018, puis une seconde fois lorsqu'il a demandé la résidence permanente. Il a expliqué avoir fui au Canada à cause de sa « famille homophobe » et de craintes pour sa vie. L'augmentation des demandes de contrôle est en partie due à la hausse du nombre de demandeurs d'asile arrivant au Canada, qui doivent tous être contrôlés. Les agents de l'immigration et des frontières peuvent demander au SCRS d'effectuer un contrôle de sécurité dans le cadre d'une demande de visa ou de citoyenneté. Le ministère fédéral de l'Immigration prend une décision finale d'admissibilité en fonction de ce contrôle. Des avocats spécialisés en immigration en Colombie-Britannique et en Ontario ont déclaré à La Presse Canadienne que de plus en plus de leurs clients subissent des retards prolongés en raison des contrôles de sécurité, sans que personne n'en explique la raison. « Le gouvernement nous répète sans cesse que des vérifications d'antécédents par des tiers sont nécessaires et qu'elles prennent du temps, ce que nous comprenons », a souligné Adrienne Smith, avocate spécialisée en immigration à Toronto. « Mais notre problème est que nous ne voyons pas quelles mesures le gouvernement prend pour justifier ce retard. » Will Tao, avocat spécialisé en immigration à Burnaby, en Colombie-Britannique, a rapporté que son cabinet avait commencé à recevoir un afflux d'appels concernant des demandes d'immigration retardées par les contrôles de sécurité en janvier 2024. « Les demandes soumises à des contrôles de sécurité plus rigoureux provenaient de pays que je qualifierais de proches géopolitiques d'une préoccupation pour le Canada », a expliqué M. 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