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GM prépare déjà son expansion à Bécancour

GM prépare déjà son expansion à Bécancour

La Presse4 days ago
À la veille du démarrage de leur usine de fabrication de matériaux de batteries dans le parc industriel de Bécancour, General Motors (GM) et son partenaire sont déjà en train de planifier la deuxième phase de leur complexe – un projet de plusieurs centaines de millions, a appris La Presse.
Les lignes directrices de ce qui est envisagé se trouvent dans un document produit par le Bureau du Conseil privé, dont le rôle est de fournir des conseils non partisans au premier ministre et au Cabinet, obtenu en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.
Essentiellement, GM et le géant sud-coréen Posco, regroupés dans la coentreprise Ultium CAM, veulent ajouter une corde à leur arc en territoire québécois. Allons-y une étape à la fois pour bien saisir l'affaire.
L'usine de 600 millions – dont la moitié est financée par Québec et Ottawa, déjà sortie de terre dans le Centre-du-Québec, doit produire des matériaux de cathodes, le pôle positif d'une batterie lithium-ion que l'on trouve dans les véhicules électriques.
Il y a un hic : impossible d'en fabriquer sans matière première, ce que l'on appelle des « précurseurs de matériaux actifs » dans le jargon. Il s'agit essentiellement des ingrédients de base dans la recette chimique.
« C'est un mélange de deux ensembles, résume Karim Zaghib, professeur titulaire à l'Université Concordia spécialisé dans le créneau des batteries. D'un côté, il y a du nickel, du cobalt et du manganèse. De l'autre, de l'hydroxyde de lithium. Il faut ensuite les mélanger. »
On chauffe ensuite le tout à haute tension pour permettre au matériel de devenir « actif », donc capable de transmettre l'énergie à l'intérieur d'une batterie, ajoute l'expert. C'est cette dernière étape qu'Ultium CAM s'apprête à démarrer progressivement à Bécancour – vers la fin du mois si tout se déroule comme prévu.
Financement du fédéral et du provincial
Selon nos informations, le constructeur automobile américain et son partenaire sont déjà en pourparlers avec les gouvernements Legault et Carney à propos du financement.
Le document du Bureau du Conseil privé précise que l'appui financier fédéral s'effectuerait par l'entremise de crédits d'impôt à l'investissement dans l'économie propre. Reste à voir de quelle façon se déclinerait l'implication de Québec.
En ce qui a trait à la première phase du projet, le gouvernement Legault avait opté pour un prêt-subvention – un outil où une partie du prêt se transforme en subvention lorsque des seuils d'emploi sont respectés – de 152 millions.
Ultium CAM n'a pas commenté les détails obtenus par La Presse. Néanmoins, sa porte-parole, Annik Bousquet, a confirmé qu'on regardait au-delà du site actuel.
« Oui, d'autres phases sont prévues », écrit-elle, dans un courriel.
Course contre la montre
GM et Posco doivent se décider sans trop attendre puisqu'il reste moins de trois ans avant la mise en service du complexe québécois d'un de ses principaux fournisseurs : Vale.
Ce géant minier brésilien débarque au Québec pour produire du sulfate de nickel, l'un des ingrédients des matériaux précurseurs pour fabriquer des cathodes.
Une fois la mise en service de l'usine, prévue vers la fin de 2027, la totalité de la production de Vale doit être acheminée chez Ultium CAM par l'entremise d'une conduite d'alimentation. Cela signifie que le bâtiment de la multinationale brésilienne sera construit sur le terrain de son client.
C'est dans ce contexte que le géant américain et son partenaire sud-coréen doivent préparer le terrain. Pour M. Zaghib, la phase de fabrication des matériaux précurseurs constitue aussi une intégration logique.
« Si nous étions en Asie, on pourrait observer la même séquence chez des fabricants, dit l'expert. Généralement, toutes les compagnies veulent effectuer une intégration verticale. C'est logique. »
Marché prometteur, malgré les embûches
Dans un contexte considéré comme plus difficile pour le créneau des véhicules électriques, GM a été en mesure de tirer son épingle du jeu depuis le début de l'année.
Aux États-Unis, par exemple, le propriétaire des marques Chevrolet, GMC, Buick et Cadillac a vendu 78 167 modèles électriques pendant les six premiers mois de 2025, ce qui constitue une augmentation de 111 % par rapport à l'année dernière.
La question est de savoir si cette tendance se maintiendra.
« Le marché des véhicules électriques reste l'un des plus prometteurs au monde », affirme Mme Bousquet, en dépit de l'attitude de l'administration Trump vis-à-vis de ce créneau.
En matière de ventes, GM demeure néanmoins loin du numéro 1 dans le marché américain, Tesla, qui a vendu 255 000 véhicules – en recul de 13 % par rapport au premier semestre de 2024.
Dans le marché canadien, le géant américain dit avoir écoulé 5750 modèles électriques pendant les mois de janvier, février et mars, ce qui représente une progression de 252 % par rapport au premier trimestre de 2024.
Avec la collaboration de William Leclerc, La Presse
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