
Les banques de la zone euro ont durci l'accès aux crédits pour les ménages
Ce durcissement s'explique par «les changements dans la perception des risques et la tolérance au risque des banques», détaille cette étude basée sur un questionnaire adressé à 155 banques de la zone euro. En revanche, les conditions d'accès aux prêts pour les entreprises sont restées «globalement inchangées», déjouant les prédictions pessimistes de l'institution de Francfort au début de l'année.
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Au deuxième trimestre, les incertitudes géopolitiques et les tensions commerciales exacerbées par les droits de douane de Donald Trump n'ont eu «aucun impact spécifique supplémentaire» sur ces normes de crédits, assure la BCE. En Allemagne, les banques «pourraient devenir plus optimistes dans leur évaluation des risques» avec les grands plans d'investissements du gouvernement, selon Jenny Körner, économiste chez KfW Research.
Pas de nouvelle baisse des taux en vue
Quant à la demande de prêts de la part des entreprises en zone euro, elle s'est légèrement reprise par rapport au trimestre précédent, mais demeure négative. Elle a été soutenue par la baisse des taux d'intérêt, mais «mais freinée par les incertitudes mondiales et les tensions commerciales». La demande de prêts immobiliers poursuit sa remontée, dopée par les perspectives du marché du logement, et la demande de crédits à la consommation augmente aussi légèrement.
Jeudi, la BCE devrait maintenir ses taux inchangés après sept baisses consécutives, estiment les experts, la zone euro étant arrivé «à la fin d'un cycle de politique monétaire» après des crises à répétition selon sa présidente Christine Lagarde. L'institution reste vigilante aux menaces du président Trump d'imposer une lourde surtaxe sur les importations en provenance de l'Union européenne, qui auraient un effet considérable sur l'économie de la zone euro.

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Le Figaro
3 hours ago
- Le Figaro
Accès au patrimoine des bénéficiaires, remboursement des sommes indûment perçues... Les mesures chocs du gouvernement contre la fraude sociale
La ministre de la Santé et du Travail Catherine Vautrin a détaillé, dans un entretien au Parisien samedi 2 août, plusieurs mesures pour combler le trou de 13 milliards d'euros créé chaque année par la fraude sociale en France. Avant de demander un effort inédit de 43,8 milliards d'euros au Français, dans le cadre du budget 2026, le gouvernement veut montrer qu'il ira, aussi, chercher l'argent dans les poches des fraudeurs. Dans un entretien fleuve accordé au journal Le Parisien, la ministre de la Santé et du Travail Catherine Vautrin a dévoilé une série de mesures censées permettre de récupérer – une partie, selon son propre aveu – des 13 milliards d'euros que coûte chaque année la «fraude sociale», selon les chiffres du Haut-Conseil des finances publiques. Le gouvernement entend durcir le contrôle et la répression de ceux qui tentent de se soustraire illégalement aux cotisations sociales ou de bénéficier de manière indue des prestations sociales, via un projet de loi qui sera présenté cet automne. «La fraude sociale est une trahison de celles et ceux qui cotisent pour financer notre modèle social, il s'agit d'un enjeu majeur», a expliqué Catherine Vautrin dans les colonnes du Parisien. Publicité Interdiction du cumul entre «revenus illicites et prestations» Afin de «faciliter le contrôle des allocataires de prestations sociales», le gouvernement souhaite «que les caisses de sécurité sociale aient accès à l'ensemble du patrimoine du bénéficiaire, par exemple ses propriétés, données bancaires ou assurance vie, afin de s'assurer qu'il n'a pas des revenus non déclarés», a d'abord annoncé la ministre. Une fois la fraude identifiée, l'idée est également «d'améliorer les capacités de recouvrement sur les allocations chômage». «Nous pourrons demander le remboursement de l'intégralité des sommes indûment perçues, ce qui n'était pas possible aujourd'hui pour le dispositif d'aide au retour à l'emploi, par exemple». Et si cela ne suffit pas, «nous pourrons également récupérer l'argent dû en débitant le compte bancaire du fraudeur», a détaillé Catherine Vautrin. La fraude aux arrêts maladie sera elle aussi particulièrement ciblée par le gouvernement. «Nous étudions la proposition de la Caisse nationale d'assurance maladie d'instaurer une pénalité pour ceux qui détournent le système et le fragilisent», a expliqué la ministre. Un dispositif que le gouvernement entend coupler à une autre mesure phare : l'impossibilité pour le détenteur d'un compte bancaire étranger (hors Union européenne) de se voir verser l'allocation chômage sur ce compte. «C'est un peu compliqué de chercher un travail en France quand vous n'y vivez pas !», a-t-elle justifié, reprenant une mesure proposée par Gabriel Attal en 2023. Terminé, aussi, le versement d'aides sociales aux individus condamnés pour trafic de drogue, selon la ministre. «Nous interdirons le cumul entre revenus illicites et prestations de chômage. L'argent devra être remboursé», a-t-elle assuré. Aujourd'hui, pour un trafiquant inquiété, aux «revenus illicites d'une valeur de 100.000 euros, la Sécurité sociale ne peut récupérer que 9200 euros au titre de la CSG». «Avec un taux à 45 %, on récupérera 45.000 euros», promet Catherine Vautrin. «Enquêter de manière anonyme» Les organismes de formation «financés par l'argent public», ainsi que les «véhicules de transport sanitaires» feront eux aussi l'objet d'un contrôle particulier. Concernant les premiers, selon la ministre, le texte présenté cet automne donnera aux agents de contrôle le pouvoir «d'enquêter de manière anonyme pour détecter les formations professionnelles frauduleuses, celles qui ne donnent pas réellement accès à une formation». Quant aux seconds, «Nous allons [les] obliger à se doter d'un dispositif de géolocalisation et d'un système électronique de facturation intégrée, afin de garantir l'exactitude des kilomètres facturés. C'est un élément de transparence nécessaire», a défendu la ministre. Publicité Les entreprises qui pratiquent le travail dissimulé ou ne paient pas leurs charges sociales pourront par ailleurs se voir «bloquer leurs comptes bancaires pendant la période de contrôle pour éviter qu'elles organisent leur insolvabilité dès qu'elles réalisent qu'une enquête est en cours», a précisé la ministre. Un tel projet de loi a-t-il une chance d'être adopté ? «Sans majorité, je n'ai aucune garantie. Mais tous les parlementaires veulent mettre fin à la fraude», a estimé Catherine Vautrin. «J'étudierai chaque proposition. Ma méthode, c'est le dialogue et le compromis». Rendez-vous est pris à l'automne.

Le Parisien
5 hours ago
- Le Parisien
« Nous avons besoin de vous » : le SchwuZ, mythique boîte gay de Berlin, menacé de fermeture pour raisons financières
Son nom est indissociable de l'histoire de la communauté homosexuelle berlinoise . Le SchwuZ a ouvert ses portes en 1977 au sein du quartier de Kreuzberg, dans une Allemagne encore loin d'être réunifiée. Il s'agit du plus ancien club gay d'Allemagne et du plus grand de la capitale. Mais aujourd'hui, après environ un demi-siècle d'activité, le SchwuZ est à l'agonie. « Les choses deviennent sérieuses, très sérieuses », a écrit le club, vendredi, sur son compte Instagram, en ouverture d'un communiqué destiné à son public. « Le SchwuZ a déclaré son insolvabilité. (…) Pas parce que nous sommes déjà en incapacité de payer, mais parce qu'on le sera bientôt et que nous avons besoin de tirer la sonnette d'alarme. » Selon la RBB , la chaîne de télévision publique allemande, l'établissement accuse un déficit mensuel compris entre 30 et 60 000 euros. Les auditions d'insolvabilité sont planifiées au mois d'octobre. Ce qui laisse « quelques semaines pour nous demander : y a-t-il un chemin à suivre ? Ensemble, avec vous ? », s'interroge le SchwuZ. Une question rhétorique : « Chaque personne compte. Plus de 70 membres du staff queer, des centaines d'artistes, des milliers d'invités. Notre capacité à continuer dépend de vous, répond le club. Montrez que l'on a besoin du SchwuZ. Venez. Dansez. Célébrez ! Partagez cette publication. Ensemble, nous pouvons faire en sorte que l'histoire continue ». Un appel entendu et repris par Gloria Viagra, une célèbre drag et activiste politique. Le SchwuZ, ce n'est pas seulement une discothèque en danger, souligne la direction. « C'est un deuxième salon. Un lieu dédié à l'art queer, à la communauté, à la famille, à la résistance. Beaucoup d'entre nous y ont trouvé ce qu'ils y cherchaient : une maison, notre famille, et la liberté. » « Cette maison devrait rester ouverte, pour nous et pour tous ceux qui ne l'ont pas encore découverte. Pour les futures générations queers qui ont besoin d'un lieu qui les encourage, qui les renforce et qui leur donne de la visibilité », insiste le club sur Instagram. Si le rôle social du SchwuZ n'est pas à remettre en cause, son implication dans le lancement de la Christopher Street Day Parade et du magazine Siegessäule le démontre, comme le rappelle The Guardian , les tensions budgétaires dont il souffre ne sont pas récentes. Le déménagement, en 2013, dans le quartier de Neukölln et un lieu pouvant accueillir 1 000 personnes, peut être un point de départ de ces difficultés. S'y ajoutent, relate le quotidien britannique, des problèmes de management, l'émergence des applications de rencontre, le vieillissement de la clientèle, une explosion des charges et du coût de l'électricité. La situation du SchwuZ, beaucoup d'établissements de nuit berlinois la connaissent : tous sont affectés par la crise du clubbing. « Nous avons essayé de contre-attaquer : en changeant nos structures et programmation, et à travers une douloureuse diminution du staff, concède l'institution de la capitale allemande. Mais la situation est encore plus critique que nous le pensions. » Au total, ce sont 33 personnes qui ont été poussées à partir au mois de mai, dont une bonne partie travaillait au SchwuZ depuis de nombreuses années. Signe d'un certain essoufflement de la clientèle, seuls 3 000 euros de dons ont été collectés sur les 150 000 espérés. Mais le club n'entend pas baisser les bras et promet « plus d'informations à venir ».


Le Parisien
5 hours ago
- Le Parisien
« La fraude sociale est une trahison » : Catherine Vautrin présente les mesures du futur projet de loi
Treize milliards d'euros, c'est la somme qui a été récupérée en 2024 sur les 20 milliards d'euros de fraudes détectées aux aides sociales et aux impôts. Un goût de trop peu alors que le gouvernement s'apprête à demander aux Français un effort inédit de 43,8 milliards d'euros dans le cadre du budget 2026. Avant d'exiger, entre autres, qu'ils travaillent deux jours de plus , le gouvernement veut montrer qu'il va chercher l'argent partout. Et notamment dans les poches des fraudeurs.