Trois Français favoris, un parcours en altitude... Ce qu'il faut savoir sur la mythique Hardrock 100
Quinze jours après la Western States dans la Sierra Nevada en Californie du nord et la victoire de Caleb Olson devant notamment le GOAT Kilian Jornet, et sept semaines avant la grand-messe de l'UTMB à Chamonix, le départ de la Hardrock 100 - 2e major de la saison d'ultra-trail - a été donné ce vendredi au coeur du village de Silverton dans le Colorado, à 6 heures heure locale (14 heures en France).
C'est le format 100 Miles le plus difficile des États-Unis, notamment en raison de son altitude moyenne de 3 400 mètres, et avec des passages à plus de 4 000 m. Le nombre de dossards est très limité, il n'y aura que 146 coureurs, dont 31 femmes (21 %).
Trois Français favoris
Alors que les deux dernières éditions ont été triomphalement remportées par les Français Aurélien Dunand-Pallaz (2023) et Ludovic Pommeret (2024), cette 30e édition de la Hardrock 100 aura quatre grands favoris, dont une nouvelle fois Ludovic Pommeret. L'inoxydable coureur originaire de Valloire, vainqueur de l'UTMB en 2016 et de la Diagonale des Fous en 2021, va tenter de réaliser une course aussi parfaite qu'il y a un an, où il volait, ce qui lui a aussi permis de battre le record de l'épreuve (21h33'), jusque-là détenu par Kilian Jornet. Pommeret sera bien accompagné pour le pacing, avec Vincent Bouillard et Jim Walmsley partants pour l'accompagner sur la seconde partie de la course malgré un état de forme incertain.
« On a l'impression qu'il y a Clint Eastwood qui va sortir au milieu de la rue pour nous faire un défi au revolver »
Mathieu Blanchard
Pour sa première Hardrock, Mathieu Blanchard sera un des grands favoris, lui qui sort d'une Diagonale des Fous et d'une Yukon Arctic Ultra homériques. En pleine possession de ses moyens et passionné par les trails américains, l'ancien ingénieur aura à coeur de performer. « Silverton, mais aussi Auray ou Telluride, ce sont des villages typiques western, les bâtiments ont les devantures en bois, peinturlurés de toutes les couleurs, s'enthousiasme Mathieu Blanchard dans le podcast Ultra Run. On a l'impression qu'il y a Clint Eastwood qui va sortir au milieu de la rue pour nous faire un défi au revolver. C'est vraiment ça le décor. Et il y a aussi toute cette culture "golden rush" (la ruée vers l'or), là c'est version Colorado. »
Remis d'une appendicite récente, l'Américain Zach Miller aura, lui aussi, la victoire comme objectif, lui qui s'était vu refuser le départ il y a un an après avoir donné son certificat médical en retard. Un autre Français est capable de performer : Germain Grangier. Troisième de l'UTMB et 2e de la Diagonale des Fous en 2023, le coureur du Mercantour a été victime de blessures l'an passé. Il semble revenir à son meilleur niveau, comme le prouve son succès en mars sur le 73 km à Chianti. Il est venu en famille puisque sa compagne Katie Schide sera de la partie et la grande favorite de la course féminine. Victorieuse de l'UTMB en août dernier, l'Américaine se méfiera quand même de la Française Manon Bohard, magnifique gagnante de la Diag' en octobre.
Un parcours très en altitude
Tous les ans, le parcours de la Hardrock 100, dont le départ et l'arrivée sont toujours localisés à Silverton, change de sens. Pour cette édition 2025, la course s'effectuera dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Le tracé enverra les coureurs vers Lake City, puis Ouray, Telluride - les trois grands ravitaillements parmi les quinze -, avant de revenir à Silverton. À 13 reprises, les coureurs seront à plus de 3 700 m, avec une pointe à 4 284 m à Handies Peak.
Le tracé alterne longs passages sans balisage, montées techniques mais aussi pistes de 4x4 très roulantes où il faut savoir relancer et mettre de la vitesse après avoir longtemps randonné.
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