
L'UE se prépare à cibler la tech américaine
Agence France-Presse
Donald Trump a pris les Européens de court le week-end dernier en décrétant des droits de douane de 30 % sur toutes les importations en provenance de l'UE à compter du 1er août.
L'Europe a encore l'espoir de trouver une solution négociée avec les États-Unis avant cette échéance, mais prépare sa riposte dans le cas contraire. Avions, voitures, bourbon… : elle a déjà établi une liste de produits qu'elle pourrait taxer.
Mais l'UE envisage aussi de cibler les services américains, y compris la tech et les services financiers, susceptibles d'être soumis à des restrictions par exemple sur l'accès aux marchés publics européens.
Un diplomate explique que l'UE pourrait riposter par étapes, en commençant par taxer progressivement les produits américains, avant de passer aux services si nécessaire. Quand un autre assure au contraire que l'UE n'a d'autre choix que de répondre de façon ferme.
Les États membres de l'UE souhaitent garder toutes les options ouvertes, mais soutiennent les tentatives de la Commission pour parvenir à un accord avant d'engager des représailles.
Le principal négociateur commercial de l'UE, Maros Sefcovic, s'est rendu à Washington mercredi pour des pourparlers avec ses homologues américains, mais la Commission n'a pas donné de détails sur ces rendez-vous.
Des questions subsistent sur la volonté de l'Europe d'engager un conflit commercial avec Trump s'il impose bien des droits de douane de 30 % le 1er août.
La France pousse Bruxelles à adopter une position ferme, jusqu'à déployer son outil commercial le plus puissant, « l'instrument anti-coercition », si les négociations avec les États-Unis échouent.
Surnommé « bazooka », cet outil a été pensé comme un instrument de dissuasion à activer après épuisement des voies diplomatiques.
Il permettrait notamment le gel de l'accès aux marchés publics européens ou le blocage de certains investissements, mais nécessite plusieurs mois pour entrer en vigueur.
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