
Ce que l'on sait de l'accord avec l'Union européenne
Sous le feu des critiques, Bruxelles a présenté lundi l'accord commercial avec les États-Unis de Donald Trump comme le « meilleur » compromis possible dans un contexte « très difficile ». Il doit encore être précisé dans une déclaration commune des deux partenaires attendue d'ici au 1er août. Voici ce que l'on sait à ce stade.
Agence France-Presse
Que prévoit l'accord ?
Négocié âprement depuis des mois, il prévoit le principe d'une surtaxe de 15 % sur toutes les importations européennes aux États-Unis, comme dans l'accord USA-Japon annoncé la semaine dernière. Ce niveau absorbe toutes les taxes déjà existantes et évite le spectre des 30 %, la menace que brandissait Donald Trump ces derniers jours. Avant le retour de Trump à la Maison-Blanche, les biens européens étaient taxés en moyenne à 4,8 %.
Le taux de 15 % concerne par exemple le secteur automobile, crucial pour l'Allemagne, la première économie du bloc européen. Dans un secteur employant environ 13 millions de personnes en Europe, les constructeurs paient depuis avril des droits de douane de 27,5 % – contre 2,5 % avant la nouvelle administration Trump. Le lobby européen des constructeurs automobiles a salué lundi une « désescalade » bienvenue.
Sont également prévus des achats d'hydrocarbures américains (gaz naturel, pétrole et combustibles nucléaires) pour 750 milliards US sur trois ans. Pour l'UE, cela permettra de remplacer les importations de gaz russe et d'éviter de financer ainsi la guerre lancée par le Kremlin en Ukraine.
L'accord comporte aussi de nouveaux investissements européens aux États-Unis pour 600 milliards US, un montant correspondant aux « intentions » du secteur privé européen, explique-t-on à Bruxelles.
Donald Trump a évoqué par ailleurs des « centaines de milliards de dollars » d'achats d'armement par les Européens. Lundi, un responsable de la Commission a assuré que ce domaine n'était pas concerné par l'accord, ce qui explique que « nous n'avons pas donné de chiffres là-dessus ».
Y a-t-il des exemptions ?
Si les droits de douane de 15 % s'appliquent sur la plupart des exportations, Bruxelles et Washington ont convenu que chacun des deux partenaires serait exempté de taxes pour des biens jugés essentiels. La liste exacte doit encore être confirmée.
L'UE s'est dite disposée à élargir la liste de ce qui pourrait être importé des États-Unis en Europe sans aucune taxe, en pigeant parmi des productions faiblement taxées aujourd'hui. Cela pourrait concerner les fruits à coque, le homard, le fromage, certains produits laitiers, ou encore la nourriture pour animaux domestiques, a mentionné lundi un responsable de la Commission.
Bruxelles devrait exempter de droits de douane les machines-outils, certains produits chimiques ou liés aux engrais, un approvisionnement américain qui constituerait une option alternative aux sources russes.
Côté industrie, l'UE s'est dite prête à réduire les taxes sur les voitures américaines si Washington le souhaite. En échange, un « zéro tarif douanier » bénéficierait à l'aéronautique européenne et à certains dispositifs médicaux exportés outre-Atlantique.
Quant aux exportations européennes de vins et spiritueux, rien n'est encore arrêté. Les discussions se poursuivent.
Flottement pour la pharmacie et l'acier
Un flottement persiste pour certains domaines.
Plusieurs secteurs – semi-conducteurs, produits pharmaceutiques – sont actuellement visés par des enquêtes commerciales américaines qui pourraient conduire Trump à imposer des taxes massives.
Dans le cadre de l'accord conclu dimanche, l'UE affirme que les produits pharmaceutiques ne seront pas taxés à plus de 15 %, quoi qu'il arrive, et espérait moins. Bruxelles voudrait défendre une industrie stratégique pour un pays comme l'Irlande.
La Maison-Blanche affirme aussi de son côté qu'ils seront bien taxés à 15 %.
Concernant l'acier, les Européens sont soumis actuellement à des droits de douane de 50 % sur leurs exportations vers les États-Unis. Washington considère que ces taxes demeurent « inchangées » à ce stade, mais entend « discuter avec l'UE de la sécurisation des chaînes d'approvisionnement ».
Selon l'UE, Donald Trump est pourtant prêt à un compromis sous la forme d'un système de quotas. La taxe de 50 % ne s'appliquerait qu'au-delà d'un certain volume d'exportations.
Quelles sont les prochaines étapes ?
L'accord doit encore être approuvé par les pays membres de l'UE. Le processus est encore flou, car tout dépendra de la forme que prendra l'accord final.
Quelques jours avant le rendez-vous de Turnberry, sur la côte ouest de l'Écosse, les Européens avaient mis la dernière main à d'éventuelles représailles à un coup de massue de Donald Trump, soit une liste de marchandises américaines qui seraient taxées pour un total de 93 milliards d'euros, à partir du 7 août et en plusieurs étapes.
Bruxelles suspendra les mesures une fois que Trump aura publié les décrets confirmant les termes de l'accord.
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Les droits de douane grimpent à 20,1 %, plus haute moyenne depuis les années 1910
En hausse par rapport au niveau théorique de fin juin (17,3 %), le taux théorique des droits de douane intègre les nouvelles taxes entrées en vigueur jeudi, une augmentation de certains droits de douane visant le Canada, le Brésil et le cuivre raffiné, ainsi que les accords commerciaux avec l'UE, le Japon et la Corée du Sud. Les droits de douane grimpent à 20,1 %, plus haute moyenne depuis les années 1910 (Paris) Les droits de douane appliqués par les États-Unis s'élèvent en moyenne à 20,1 % après l'entrée en vigueur de nouvelles taxes pour des dizaines de pays jeudi, selon le calcul actualisé vendredi de l'OMC et du FMI, soit leur plus haut niveau depuis le début des années 1910, hormis quelques semaines de 2025. Luca MATTEUCCI Agence France-Presse Ce taux théorique, calculé par l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et le Fonds monétaire international (FMI) à partir des annonces commerciales, se base sur les volumes des échanges constants et était de seulement 2,4 % lors de l'investiture de Donald Trump, le 20 janvier 2025. L'annonce, le 2 avril, de droits de douane tous azimuts et les surenchères successives visant les principaux partenaires commerciaux des États-Unis, Chine en tête, avaient brièvement fait bondir le taux moyen à 24,8 % en mai, ont calculé l'OMC et le FMI – du jamais vu depuis 1904, selon les données de la Commission du commerce international des États-Unis. Dans les années 1930, le taux, calculé en divisant le montant des taxes par le montant des importations, était monté à près de 20 %. Le taux actualisé vendredi par le « Tariff Tracker » l'OMC et le FMI applique les taux annoncés par produit aux volumes des échanges commerciaux de 2024. En hausse par rapport au niveau théorique de fin juin (17,3 %), il intègre les nouvelles taxes entrées en vigueur jeudi, une augmentation de certains droits de douane visant le Canada, le Brésil et le cuivre raffiné, ainsi que les accords commerciaux avec l'UE, le Japon et la Corée du Sud. Le calcul de l'OMC et du FMI ne prend pas en compte tous les effets des droits de douane sur les échanges commerciaux : les entreprises peuvent par exemple anticiper ou retarder des livraisons pour tenter d'échapper aux surtaxes, et les habitudes de consommation peuvent évoluer. Selon le centre de recherche Budget Lab de l'université de Yale, le taux devrait converger vers 17,7 % une fois changements de consommation et effets secondaires pris en compte – et ce, sans d'autres annonces choc de Donald Trump. Les droits de douane effectivement perçus, payés par les importateurs au gouvernement américain puis répercutés ou non jusqu'au client américain, restaient en juin en dessous de ces taux. Hausse des revenus américains Au premier semestre, le Trésor américain a collecté un montant net de 87 milliards de dollars de droits de douane, soit plus que le total de l'année 2024, selon les données du département des Finances, qui montrent une hausse spectaculaire depuis avril 2025. Les dernières estimations officielles des droits encaissés pour chaque type de produits importés datent également de juin. Elles sont publiées par le bureau du recensement (Census). Rapportés à la valeur des importations, ces chiffres permettent de déterminer quel pays et quel produit est effectivement le plus taxé. Le taux effectif réel pour juin tout produit et partenaire commercial confondu était de 9,1 %, selon les calculs de l'AFP à partir des données du Census Bureau. La Chine figure largement en tête du classement, avec 40,3 % de taxes sur les importations en juin. Côté produits, les « ouvrages en fonte, fer ou acier » étaient la catégorie la plus taxée, à 39,8 %, contre 6,1 % en janvier. La Chine, qui a exporté pour plus de 5 milliards de dollars de ces produits vers les États-Unis, est la plus touchée par cette envolée. Viande brésilienne (33,9 %), aluminium canadien (33,6 %), vêtements d'Indonésie (29,6 %) et du Vietnam (29,4 %) ainsi que les voitures japonaises (27,4 %) comptent parmi les importations affichant les taux effectifs les plus élevés en juin. Les droits de douane ne représentent qu'une partie des outils dont disposent les pays pour protéger leur marché et leurs producteurs nationaux. Quotas d'importation, normes, ou exigences de contenu local peuvent, dans certains cas, avoir un impact important sur les échanges. Cette politique tarifaire a par ailleurs aussi un coût économique. Selon une étude du Yale Budget Lab, la croissance réelle du PIB américain en 2025 et 2026 sera inférieure de 0,5 point de pourcentage chaque année en raison des nouveaux droits de douane.


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L'Inde face à un ultimatum de Washington (New Delhi) Mettre fin aux achats de pétrole russe ou se voir attribuer des droits de douane élevés, tel est l'ultimatum lancé par Washington à New Dehli et qui pourrait avoir des conséquences politiques et économiques majeures tant au niveau national qu'à l'étranger. Agence France-Presse Narendra Modi, le premier ministre, qui dirige la nation la plus peuplée au monde et la cinquième économie mondiale doit faire face à des décisions difficiles. Le président américain Donald Trump a donné à son allié de longue date qui est l'un des plus grands importateurs de pétrole brut au monde, trois semaines pour trouver des fournisseurs alternatifs. Pour M. Trump, la date limite du 27 août est une tentative de priver Moscou d'un revenu important pour son offensive en Ukraine. 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Les négociations s'enlisent autour du pétrole
(Genève) À Genève, les négociations en vue d'établir le premier traité international contre la pollution plastique sont bloquées par des pays pétroliers qui refusent toute contrainte sur la production de plastique vierge, rapportent à l'AFP plusieurs sources impliquées dans les tractations, tandis que les ONG dénoncent la présence croissante des lobbyistes de la pétrochimie pour influer sur les débats. Isabel MALSANG et Robin MILLARD Agence France-Presse « On est dans un dialogue de sourds, avec très peu de pistes pour atterrir » ou faire des avancées dans la négociation, a indiqué une source diplomatique européenne, visant les pays essentiellement pétroliers qui s'opposent à ce que tout objectif de réduction de production de plastique pour juguler la pollution soit inscrit dans le traité. 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Au total, quelque 184 pays participent à ce nouveau round de négociations onusiennes après l'échec de la dernière session fin 2024 à Busan, en Corée du Sud. « Les positions se cristallisent » « Les positions se cristallisent », confirme à l'AFP une autre source, observateur de la société civile qui a assisté à plusieurs sessions à huis clos de négociation. « Ce n'est pas une négociation, c'est une prise d'otages », ajoute une autre observatrice ayant elle aussi requis l'anonymat, qui se désole que rien ne bouge. PHOTO SALVATORE DI NOLFI, ASSOCIATED PRESS Quelque 184 pays sur les 193 que compte l'ONU participent à cette nouvelle ronde de négociations. Les documents soumis par les délégations montrent que l'Arabie saoudite, les pays arabes, la Russie et l'Iran, qui disent « partager les mêmes idées » dans un groupe baptisé « like minded », refusent toute mesure contraignante sur la production. Cette position est ardemment défendue depuis Busan. 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