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La Chine convoque Nvidia pour des « problèmes de sécurité »

La Chine convoque Nvidia pour des « problèmes de sécurité »

La Presse7 days ago
La Chine convoque Nvidia pour des « problèmes de sécurité »
(Pékin) La Chine a convoqué jeudi Nvidia pour discuter de « graves problèmes de sécurité » liés à ses puces d'intelligence artificielle (IA), le géant technologique américain se retrouvant au cœur des tensions commerciales entre Pékin et Washington.
Peter CATTERALL
Agence France-Presse
L'entreprise californienne est l'un des leaders mondiaux des semi-conducteurs. Mais les États-Unis limitent strictement les produits qu'elle est autorisée à exporter vers la Chine, au nom de la sécurité nationale.
L'un des points sensibles concerne l'accès par les clients chinois à la puce « H20 », spécialisée dans l'intelligence artificielle et spécialement conçue pour pouvoir être vendue sur le marché chinois.
Début juillet, Nvidia avait indiqué qu'il reprendrait les ventes en Chine de ces puces, après que les autorités américaines ont levé certaines restrictions à l'exportation vers le pays asiatique.
Mais l'entreprise fait toujours face à des difficultés aux États-Unis.
En mai, des parlementaires américains avaient proposé que Nvidia et d'autres fabricants de puces d'IA de pointe intègrent des dispositifs de géolocalisation dans leurs produits.
Dans ce contexte, l'Administration du cyberespace de Chine, le principal organe de régulation de l'internet dans le pays, a indiqué jeudi avoir convoqué Nvidia le jour même afin de discuter de « graves problèmes de sécurité » qui auraient été récemment identifiés.
Marché crucial
Selon le communiqué du régulateur chinois, des experts américains estiment que les technologies de « géolocalisation » et de « désactivation à distance » intégrées dans les puces Nvidia sont déjà pleinement opérationnelles.
Les autorités ont ainsi demandé à Nvidia de s'expliquer sur « les risques de sécurité liés aux vulnérabilités et aux portes dérobées de ses puces H20 vendues en Chine ».
Cette convocation constitue une nouvelle contrariété pour Nvidia, qui veut continuer à vendre ses produits de pointe en Chine, un marché crucial pour le groupe.
En visite à Pékin début juillet, le charismatique patron de l'entreprise, Jensen Huang, avait affirmé que son groupe restait déterminé à servir les clients chinois.
PHOTO KENT NISHIMURA, ARCHIVES REUTERS
Jensen Huang, PDG de Nvidia
De hauts responsables chinois lui avaient assuré que le pays asiatique restait « ouvert et stable », avait déclaré M. Huang.
« Ils veulent savoir que Nvidia continue d'investir ici, que nous faisons toujours de notre mieux pour répondre aux besoins du marché ici », avait-il affirmé.
Nvidia est devenue en juillet la première entreprise à dépasser les 4000 milliards de dollars de capitalisation boursière, montrant à quel point les marchés misent sur l'intelligence artificielle (IA), en train de révolutionner l'économie mondiale.
« Plus ferme »
La décision de Pékin de convoquer Nvidia n'est « pas surprenante dans la mesure où le ciblage d'entreprises américaines est devenu un outil courant dans le contexte des tensions » entre la Chine et les États-Unis, indique à l'AFP Jost Wubbeke, du cabinet de conseil Sinolytics.
« Ce qui est plus surprenant, en revanche, c'est le moment choisi », souligne-t-il, car les deux puissances viennent de s'accorder sur la tenue de nouvelles discussions en vue de prolonger leur trêve commerciale.
« L'initiative chinoise pourrait signaler un changement vers une posture plus ferme », ajoute l'analyste.
Les nouvelles difficultés de Nvidia en Chine interviennent au moment où la deuxième économie mondiale montre des signes de faiblesse, avec notamment une crise prolongée du secteur immobilier et des tensions commerciales avec Donald Trump.
Face à la pression croissante des États-Unis, le président chinois Xi Jinping a appelé à renforcer l'autosuffisance du pays dans les secteurs jugés stratégiques pour la sécurité nationale – comme les semi-conducteurs et l'IA.
Les entreprises chinoises ont enregistré des progrès rapides dans ces domaines ces dernières années.
Lors de son séjour à Pékin, Jensen Huang avait ainsi vanté l'innovation « ultra-rapide » de la Chine, portée par ses chercheurs, développeurs et entrepreneurs.
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