Wembanyama et Gobert absents, qui pour épauler Yabusele dans la raquette des Bleus à l'Euro ?
C'est un endroit où les adversaires des Bleus n'osaient pas s'aventurer il y a à peine un an, effrayés par ses zones d'ombre, le danger qui y régnait et les molosses qui y rôdaient. À l'Euro (27 août-14 septembre), Giannis Antetokounmpo, Dennis Schröder ou Nikola Jokic se rendront sans doute plus volontiers dans la raquette. C'est que l'équipe de France, la faute aux forfaits en cascade, a été contrainte de redécorer son intérieur du sol au plafond. Ses trois pivots ont renoncé. Sans Victor Wembanyama (thrombose à l'épaule droite), Rudy Gobert (choix personnel) et Mathias Lessort (rééducation après sa fracture à la jambe gauche fin 2024), il y aura forcément plus de lumière et d'espaces près du cercle.
Si l'on ajoute la retraite du pilier et capitaine Nicolas Batum, qui dépannait au poste 4, le seul survivant de l'épopée olympique parisienne est aussi celui qui a hérité du brassard, l'ailier-fort Guerschon Yabusele. Cela n'empêche pas la raquette française de présenter un potentiel fort et intrigant. Mais pour les nouveaux soldats de la peinture, des revenants Vincent Poirier et Mouhammadou Jaiteh aux découvertes Alexandre Sarr et Jaylen Hoard, tout reste à construire.
Guerschon Yabusele (2,04 m, 29 ans, ailier-fort, 54 sélections) : sortir les griffes
L'image de son dunk sur LeBron James lors de la finale olympique parisienne continue de tourner en boucle. Mais le plus dur commence pour le nouvel ailier-fort des New York Knicks. Celui qui a tourné à 19,3 points de moyenne sur les matches couperets des JO a enfilé le brassard de capitaine. Probablement menace offensive n°1 avec Élie Okobo, son nouveau statut ira de pair avec de grandes attentes en termes de leadership et de productivité (7,5 points, 2 rebonds sur les deux premiers matches de préparation).
L'absence du tandem Wemby-Gobert, qui lui ouvrait des boulevards l'an passé, poussera les défenses à concentrer leur effort voire à doubler sur l'ex- intérieur du Real Madrid. Un défi à la hauteur du « Bear » après sa saison réussie à Philadelphie (11 points, 5,6 rebonds). Mais s'il veut conduire les siens en terre promise, l'Ours devra sortir les griffes.
Le dunk mémorable qui a bouleversé la carrière de Guerschon Yabusele
Jaylen Hoard (2,02 m, 26 ans, ailier-fort, 8 sélections) : chef de horde
Avec un tandem Boris Diaw - Florent Pietrus, auquel a succédé l'indéboulonnable duo Yabusele - Wembanyama (avec Batum comme pigiste de luxe), dur de faire sa place au poste 4 chez les Bleus. Après une fin de formation et un début de carrière US -Wake Forest, comme Chris Paul et Tim Duncan, Portland et Oklahoma City entre contrat two-way et G League-, le Havrais Jaylen Hoard est réapparu sur les radars du côté de l'Hapoël puis du Maccabi Tel-Aviv.
Son profil d'intérieur moderne, shooteur, athlétique, multicarte, y fait des merveilles (14,7 points, 5 rebonds, 32,4 % à 3 points en Euroligue). Le fils de l'ex- internationale Katia Foucade avait laissé son empreinte sur le mondial U17 2016 (22,4 points, une pointe à 41, la France 6e). Il a dû attendre 2024 pour goûter au maillot senior en qualification pour l'Euro 2025, qui sera sa première phase finale.
Vincent Poirier (2,13 m, 31 ans, pivot, 62 sélections) : se remettre sur pied
Triple médaillé international, pas retenu en 2023, blessé en 2024, Vincent Poirier est, du groupe de 14, le Bleu le plus expérimenté. Mais malgré ses 62 capes, le pivot de l'Efes Istanbul (9,6 points, 5 rebonds en Euroligue) n'a pas encore affiché le visage qu'on lui connaît. Invité surprise au Mondial 2019, déterminant face aux USA lors de la victoire en poules aux JO 2021 (argent) à Tokyo (83-76), celui qui a été lancé en pro par Frédéric Fauthoux à Levallois a aussi concurrencé Walter Tavares au Real Madrid. On attend plus de l'ex-meilleur rebondeur de l'Euroligue -quand il évoluait à Vitoria.
Joueur majeur sur le Vieux Continent depuis son retour de NBA (2019-2021, 32 matches, 1,5 point entre Boston et Philadelphie), Poirier marche pour l'instant sur la tête - 1,5 point, 2 rebonds en deux matches de prépa.
Alexandre Sarr (2,13 m, 20 ans, pivot, 2 sélections) : Sarr commence
Deux matches, comme deux flashes, ont suffi à percevoir le potentiel et le chemin à parcourir pour Alexandre Sarr. Le n°2 de la draft 2024 - derrière son coéquipier en bleu Zaccharie Risacher -, auteur d'une première saison prometteuse (13 points, 6,5 rebonds, 2,4 passes en 27 minutes) à Washington avec un autre international, Bilal Coulibaly, a enfilé pour la première fois le maillot national senior contre le Monténégro.
Résultat, 19 points en 14 minutes et une démonstration impressionnante de sa polyvalence - dissuasion avec son envergure à la « Wemby », adresse de loin, 3/5 à 3 points - face au pivot NBA Nikola Vucevic. Retour sur terre contre la modeste Grande-Bretagne (6 points à 3/9 en 16 minutes). Il faudra être patient. Mais le recordman de contres en summer league NBA (8) a tout pour devenir, d'ici aux JO 2028, un élément majeur de l'équipe de France.
Mouhammadou Jaiteh (2,08 m, 30 ans, pivot, 37 sélections) : rien à Jaiteh
Depuis sa seule participation à une phase finale des Bleus, quand il avait comblé le forfait de dernière minute d'Alexis Ajinça à l'Euro 2015 (3 matches, 18 minutes et 6 points au total), Mouhammadou Jaiteh n'avait plus goûté en sélection qu'aux épreuves de qualifications. Les défections lui redonnent sa chance. Une opportunité parfaitement justifiée par la maturité dont a fait preuve le natif de Pantin à Monaco.
Le futur pivot de Dubaï s'est imposé dans la rotation de Vassilis Spanoulis (7,5 points, 3,9 rebonds en Euroligue) malgré les vents contraires, jusqu'à se montrer décisif en demies de l'Euroligue contre Olympiakos (11 points, 6 rebonds, victoire 78-68). Hyperactif, meilleur marqueur contre la Grande-Bretagne (12 points) malgré du déchet au tir près du cercle, Jaiteh pourra compter pour le servir sur ses coéquipiers en Principauté Matthew Strazel et Élie Okobo.
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