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Igargantuesque : Swiatek, un chef-d'oeuvre pour compléter un Grand Chelem sur toutes les surfaces

Igargantuesque : Swiatek, un chef-d'oeuvre pour compléter un Grand Chelem sur toutes les surfaces

L'Équipe4 days ago
Sans pitié pour une Amanda Anisimova fantomatique, Iga Swiatek a remporté samedi son sixième Grand Chelem en six finales disputées sans perdre un jeu. À seulement 24 ans, la Polonaise a déjà gagné sur toutes les surfaces.
Grande lectrice convaincue, capable d'engloutir roman sur roman en un rien de temps, Iga Swiatek n'est jamais bien loin d'un livre. Pour sa quinzaine londonienne, la Polonaise avait glissé dans sa valise une fiction d'Elena Ferrante, histoire de passer le temps, de s'évader, d'aiguiser son imagination. Mais elle devrait rapidement penser à troquer la lecture pour l'écriture et se lancer dans le fantastique.
Car tout ce qu'elle lira désormais lui paraîtra bien fade, ce qui s'est joué sur le Centre Court samedi après-midi en finale de Wimbledon face à Amanda Anisimova dépassant sans l'ombre d'un doute toutes les fictions possibles, même les plus tordues. 6-0, 6-0 en cinquante-sept minutes : personne n'aurait osé écrire un truc pareil. Ça faisait déjà beaucoup, mais il fallait une sacrée dose de folie supplémentaire pour penser ne serait-ce qu'une seconde que c'est sur le gazon britannique, surface sur laquelle on lui promettait une allergie chronique, que Swiatek mettrait fin à une année de disette, sans le moindre trophée, dans une période où l'ancienne numéro 1 mondiale, 24 ans, aura douté comme jamais.
« Je ne m'attendais pas à ce sacre, mon équipe y croyait plus que moi »
Iga Swiatek
Prise dans le tourbillon d'un contrôle antidopage positif à la trimétazidine en août 2024, pour lequel elle a toujours plaidé son innocence et prouvé une contamination via un autre médicament (la mélatonine), qui lui aura valu un mois de suspension en novembre, la Polonaise a traversé de longs mois de tempête sous cette casquette qu'elle ne quitte jamais.
Il y avait donc un peu de tout ça dans cette chute en arrière, presque au ralenti, une fois l'ultime banderille définitivement plantée en plein coeur d'une Anisimova inanimée du premier au dernier point. Un revers gagnant pour mettre un terme à un spectacle tragique, qui inspirait aussi et surtout confusion, gêne et compassion pour l'Américaine de 23 ans, l'expression « passée à côté de sa finale » étant bien faible pour qualifier la décomposition de la 12e joueuse mondiale. Dans un silence de cathédrale, le public du Temple n'a jamais su où se mettre, et les cinquante-sept minutes étaient presque trop longues tant l'agonie d'Anisimova sautait aux yeux.
Totalement déréglée au service (26 % de points gagnés derrière sa première balle), prise de vitesse dès le moindre échange et incapable de répondre à l'agressivité de Swiatek, le poids d'une première finale en Grand Chelem s'est très rapidement révélé être bien trop grand pour celle qui n'était que l'ombre de la joueuse si puissante, jeudi, pour faire tomber la numéro 1 mondiale Aryna Sabalenka en demi-finales (6-4, 4-6, 6-4). Et alors que certains plaident pour l'instauration d'une finale au meilleur des cinq manches chez les femmes, il aurait pu y en avoir cinq, dix ou même trente-cinq, l'issue aurait été la même.
À l'évidence, Swiatek a donc remporté une finale qu'Anisimova a perdue toute seule avant même d'entrer sur le court. Mais le cadeau s'arrête là. Pour le reste, la Polonaise n'aura pas volé ce sixième titre en Grand Chelem en six finales disputées, elle qui avait déjà collé un cinglant 6-2, 6-0 à la Suissesse Belinda Bencic en demi-finales, ne lâchant finalement qu'un petit set au deuxième tour face à l'Américaine Caty McNally dans sa conquête. Pour arrondir le tout, elle entre avec cette 100e victoire en Majeur dans le cercle des vainqueures sur les trois surfaces, complétant une collection qui ne cesse de prendre de l'épaisseur et qui comptait déjà quatre sacres sur la terre battue de Roland-Garros et un sur le dur de l'US Open. Dans une cérémonie protocolaire touchante, qui a vu Anisimova fendre l'armure, submergée par des vagues de larmes incontrôlables, Swiatek a eu l'élégance de ne pas trop s'étendre, mettant rapidement fin au supplice de l'Américaine. Mais la Polonaise a eu le temps d'évoquer ce sacre dont elle n'a « jamais rêvé », qui semblait inaccessible. « Ça semblait trop loin pour moi. Je commence à être expérimentée maintenant, mais je ne m'attendais pas à celui-là, mon équipe y croyait plus que moi, on a eu des hauts et des bas, mais on a montré que ça pouvait marcher. »
Alors que son association avec le coach belge Wim Fissette, débutée en octobre dernier, a d'abord été marquée par les désillusions et une saison sur terre battue bien trop éloignée de ses standards, la Polonaise a vu les résultats payer quand elle s'y attendait le moins, ses changements au service ayant été particulièrement flagrants sur la quinzaine. Comble de l'histoire, c'est donc sa défaite en demi-finales de Roland-Garros (face à Sabalenka 7-6, 4-6, 6-0) qui a eu le mérite de lui laisser le temps, pour une fois, de se préparer pour le gazon, avec une finale à Bad Homburg libératrice juste avant d'arriver à Londres. Et d'en repartir deux semaines plus tard avec une fiction de plus dans ses valises.
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