
Laval rate plusieurs objectifs
Le document sera présenté aux médias ce mercredi.
« La Ville n'a pas atteint sa cible de développement du réseau piétonnier en 2024 », écrit par exemple la vérificatrice générale France Lessard. Laval « accuse aussi du retard dans la planification de l'installation de feux pour piétons et de feux sonores visant à améliorer la traversée à pied aux intersections. » Le rythme d'installation de nouveaux trottoirs est beaucoup plus bas que prévu et les investissements ne sont pas au rendez-vous.
Sur le plan des pistes cyclables, Laval est certes passée de « 179 km en 2014 à 340 km en 2024 », mais la qualité n'est pas toujours au rendez-vous et les « axes structurants » prennent du retard.
Stéphane Boyer a été élu maire de Laval en 2021. L'année suivante, il faisait paraître l'essai « Des quartiers sans voiture : de l'audace à la réalité », dont le titre résume bien le propos.
PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE
Le maire de Laval, Stéphane Boyer
Le Plan stratégique de mobilité durable de Laval semble plus long à rédiger. Il devait être prêt pour 2024, la Ville le prévoit maintenant pour 2026. Le plan « demeure en cours d'élaboration, avec plusieurs étapes qui restent à franchir », déplore la vérificatrice générale. « Cette démarche, qui se prolonge, retarde d'autant la planification et la mise en œuvre des mesures de mobilité active identifiées comme les plus porteuses. »
Flexibilité face aux « vives réactions dans l'espace médiatique »
Dans une déclaration transmise par son cabinet, le maire Boyer a dit accueillir « favorablement le rapport 2024 de la vérificatrice générale, dont le travail rigoureux contribue à améliorer nos façons de faire, année après année ».
« Les recommandations formulées sont une occasion précieuse de poursuivre nos efforts vers une administration toujours plus efficace et transparente », a-t-il continué. « Je suis fier de constater que 98 % des recommandations émises en 2020 ont été mises en œuvre, ce qui témoigne de l'engagement de notre administration à constamment s'améliorer, pour que chaque dollar investi par les Lavalloises et Lavallois soit utilisé de façon optimale. »
Les services municipaux ont pointé du doigt l'opposition aux pistes cyclables pour expliquer leurs résultats. « À Laval, comme dans la plupart des autres municipalités au Québec, la mobilité active a suscité de vives réactions dans l'espace médiatique, ce qui a nécessité une certaine flexibilité dans le déploiement des infrastructures, par rapport à la planification initiale », ont-ils écrit, dans un commentaire intégré au rapport de la vérificatrice générale.
Conclusions « alarmantes », dit l'Opposition
Le rapport de la vérificatrice générale aborde aussi d'autres enjeux municipaux.
On y apprend notamment que « plusieurs améliorations doivent être apportées » en matière d'entretien des égouts à Laval.
La ville est aux prises avec un problème important de débordements lorsque les précipitations ou la fonte des neiges surchargent le réseau. Des eaux usées finissent alors directement dans la nature.
« La Ville s'est dotée de programmes d'entretien préventif pour la majorité de ses infrastructures d'assainissement des eaux usées », se félicite France Lessard. Toutefois, « des composantes et équipements ne font pas l'objet d'un entretien préventif, et des programmes d'entretien existants manquent d'uniformité ou sont incomplets. »
« Les conclusions du rapport annuel de la vérificatrice générale sont alarmantes », a réagi Claude Larochelle, chef de Parti Laval et conseiller municipal de Fabreville, via courriel. « Quand des composantes essentielles comme les clapets d'ouvrages de surverse ou les éléments mécaniques des stations de pompage ne font l'objet d'aucun entretien préventif, que des ressources manquent, il ne faut pas s'étonner que le réseau cède au moindre évènement météorologique. »
« Ce rapport est accablant », a ajouté le conseiller Achille Ciffelli, d'Action Laval, par écrit. « On parle ici de santé publique, de protection de l'environnement et de durabilité de nos infrastructures. Il est inacceptable que l'administration actuelle laisse aller les choses ainsi. »
La vérificatrice générale France Lessard s'est aussi penchée sur l'achat de Mustang Mach-E par le Service de police de Laval, l'an dernier. Ces voitures électriques, facturées 80 000 $ chacune avant que leur prix ne soit diminué à 70 000 $, ont fait couler beaucoup d'encre l'an dernier.
Mme Lessard affirme que les achats « ont été effectués selon des termes conformes au marché », mais que les élus ont été mal informés.
« Ce rapport confirme ce que nous reprochons au maire et à son équipe : un manque flagrant de rigueur dans la gestion des fonds publics, et des décisions prises à l'aveugle », a déploré le candidat à la mairie Frédéric Mayer, d'Action Laval.
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