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La bienveillance, un vrai moteur

La bienveillance, un vrai moteur

La Presse5 days ago
Les recherches démontrent que la bienveillance a des effets positifs sur toute l'organisation.
S'entraider entre collègues. Dire merci. Prendre des nouvelles. Se mettre en mode solutions. Éviter le commérage. Rire. Faire des commentaires constructifs. Il y a tant de façons d'être bienveillant au travail. Et pourtant, certaines organisations semblent incapables d'en faire preuve. Pourquoi ? Et comment faire ?
« On peut traiter le monde comme du monde ! », lance Estelle Morin, psychologue et professeure titulaire à HEC Montréal.
Selon elle, la bienveillance, c'est de penser au bien commun, au bien de tous, et non pas à son bien-être personnel. Mais cette faculté s'est beaucoup perdue depuis les années 1990 alors que le travail a été financiarisé, explique-t-elle.
« On pousse la machine et on essaie de faire plus d'argent avec moins de ressources. Cette façon de faire pousse les individus à penser chacun pour soi. Les marqueurs de réussite sociale sont devenus la richesse, la réputation, la popularité. »
Les recherches démontrent pourtant que la bienveillance, au sein des entreprises, a des effets positifs sur toute l'organisation : elle augmente la performance et la productivité, elle diminue les risques d'épuisement et elle améliore le bien-être général de tout le monde, souligne Nicolas Chevrier, psychologue du travail et directeur clinique aux Services Psychologiques Séquoia.
« La bienveillance, c'est de faire preuve de respect envers ses collègues ou ses employés, être attentif à leur bien-être, exprimer notre appréciation envers eux et être supportant à leur égard », dit-il.
Filet de sécurité psychologique
En présence de leadership bienveillant et d'une culture d'entreprise où la bienveillance est mise de l'avant, un filet de sécurité psychologique se mettra en place : cela signifie que chaque membre de l'équipe se sentira à l'aise de parler des problèmes rencontrés au travail et de ses erreurs parce qu'il sait qu'il sera écouté et considéré.
L'organisation va en profiter à la puissance mille, indique Nicolas Chevrier, entre autres parce que « les gens auront envie de travailler pour l'entreprise » et que celle-ci sera « connue et reconnue ».
Le mot se passe vite et les gens se précipitent pour travailler pour ces organisations. Les gens sentent qu'on est sensible à leurs émotions, qu'on est présent, ouvert, empathique.
Nicolas Chevrier, psychologue du travail et directeur clinique aux Services Psychologiques Séquoia
Mais attention, bienveillance ne veut pas dire gentillesse. Ce n'est pas non plus un manque de courage managérial – au contraire. Dominic Gagnon, président et fondateur de Connect & GO, parle plutôt de « prendre les bonnes décisions pour l'ensemble du groupe » avec une vision claire et inspirante.
« Pour moi, c'est faire preuve d'équité et de transparence dans un souci d'aplanir les disparités. Bref, c'est prendre soin des gens. »
Disponibilité émotive
Pour prendre soin des autres, encore faut-il être en mesure de le faire, précise Julie Carignan, psychologue organisationnelle et associée directrice chez Humance. Un gestionnaire épuisé, stressé, débordé aura du mal à faire preuve de bienveillance, dit-elle.
« Ce n'est alors pas par choix conscient que la bienveillance prend le bord, mais par manque de disponibilité émotive. C'est important que les leaders se donnent suffisamment d'oxygène à eux-mêmes. »
Et si on ne sait pas par où commencer, comme gestionnaire ? Si la bienveillance ne vient pas naturellement ?
D'abord, se placer au milieu et non « au-dessus » de l'équipe, rappelle Estelle Morin.
Le leader bienveillant va penser au succès du groupe, va être attentif aux gens isolés, aux signaux de gens toxiques, et tout cela va transparaître dans ses gestes. Il sait qu'il ne peut pas exploiter le groupe pour son propre bénéfice.
Estelle Morin, psychologue et professeure titulaire à HEC Montréal
Julie Carignan suggère de développer son empathie, son ouverture, sa curiosité et sa flexibilité interpersonnelle.
« On peut s'entraîner à la bienveillance par exemple en s'outillant pour mieux écouter, mieux accueillir les émotions exprimées par les autres, tenir des conversations difficiles en demeurant ouverts et respectueux, mesurer et gérer adéquatement les impacts humains des décisions », énumère-t-elle.
Et finalement, il vaut mieux faire « attention à l'intention », ajoute Mme Morin.
« Quelle est l'intention derrière un geste bienveillant ? Est-ce vraiment pour valoriser le groupe ou pour se faire valoir ? Quand c'est fait comme il faut, les gens sentent qu'ils peuvent s'épanouir dans un espace sain et sécuritaire. »
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