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Retour sur les tendances mode directement inspirées du football

Retour sur les tendances mode directement inspirées du football

24 Heures6 days ago
Cet été, on vibrera aux couleurs de la Suisse durant l'Euro de football féminin. Retour sur les tendances mode directement inspirées de ce sport qui font fureur. Publié aujourd'hui à 11h13
Le maillot de football, la pièce qui fait fureur dans la mode.
LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT
En bref:
S'il y a bien une pièce qui fait fureur dans la mode, c'est le maillot de foot! Le jersey est désormais passé des tribunes aux podiums, par exemple chez les marques de luxe Balenciaga, Louis Vuitton ou Fendi. Mais ce qui est encore plus cool, c'est de chiner un maillot vintage dans les boutiques de fripes. Des couleurs et des logos rétro bien plus audacieux que les modèles originaux des clubs.
«Street style» à Paris.
GETTY IMAGES La Fripe à Jo
La créatrice romande Joana Bender s'est démarquée par ses accessoires originaux, notamment ses sacs à main confectionnés à partir de ballons de basket, de rugby et, bien entendu, de football. Après son défilé à la Fashion Week de Paris en 2023, La Fripe à Jo revient avec une collection de looks upcyclés, toujours inspirée par l'univers du sport, qu'elle a récemment présentée sur la plateforme Un-Dress à Saint-Gall. En prévision de l'Euro, elle a ajouté de nouveaux modèles de sacs aux couleurs de la Suisse.
La Fripe à Jo.
DR La folie des crampons
Les chaussures de foot sont l'une des nombreuses tendances TikTok. Passant de la pelouse au bitume, les crampons ne sont plus seulement associés à une tenue de football, mais se portent désormais avec une robe, une jupe, et même un costume masculin. La star de la chanson espagnole Rosalía a été aperçue à New York, juste après le Met Gala, portant une longue jupe blanche à volants et une paire de baskets à crampons New Balance. Les crampons s'accrochent là où on ne les attendait pas, puisque Rihanna a également lancé des tongs à crampons pour sa marque Fenty.
Rosalía à New York.
GETTY IMAGES
Baskets à crampons New Balance, 150 fr.
DR Acne Studios x Kappa
Prenez un label scandinave au style avant-gardiste, une marque de sport italienne emblématique et une icône britannique du trip-hop, et vous obtenez une collection capsule de vêtements et d'accessoires à l'esthétique des années 90. La campagne, incarnée par le chanteur Tricky, met en avant l'univers du streetwear et du sportswear avec, par exemple, des maillots de football au look rétro ainsi que les vestes et joggings emblématiques de Kappa.
Collection Acne Studios x Kappa.
DR #Blokecore
Né sur les réseaux sociaux, le phénomène blokecore désigne un style vestimentaire qui s'inspire de la culture britannique des années 90 et des supporters de football dans les stades. Le mot bloke est un terme typiquement britannique désignant un homme et, par extension, un fan de football. Le style blokecore se caractérise par le port de maillots de foot, de jeans ou de joggings, de baskets et de sacs banane, une esthétique adoptée par de nombreuses marques. Par exemple, la collection pré-automne de Balenciaga s'inspire de cette tendance basique, mais emblématique, à sa manière.
«Street style» à Londres.
LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT Alisha Lehmann x Tezenis
Alisha Lehmann, 26 ans, est devenue LA star du foot féminin suisse et international, dont les moindres faits et gestes sont scrutés et commentés. Avec 16,7 millions d'abonnés sur Instagram, l'attaquante de la Juventus a une influence certaine sur l'univers de la mode. Cet été, elle s'affiche en tant qu'ambassadrice de la marque italienne Tezenis avec une collection de maillots de bain.
Alisha Lehmann pour la marque italienne Tenezis.
DR Des pas de samba
Créées dans les années 50, les Samba d'Adidas suscitent les passions depuis déjà deux ans. Associées à l'univers du football dès les années 70, ces baskets à trois bandes ont toujours fait partie de la culture populaire. On pense notamment aux frères Gallagher à l'apogée du groupe Oasis dans les années 90, ou encore au film «Trainspotting» de Danny Boyle. Il ne manquait plus que les it-girls du moment, Emily, Kaia, Hailey, Gigi ou Bella, pour les adopter et en faire une véritable tendance. Sans oublier les nombreuses éditions limitées lancées par Adidas, chacune plus irrésistible que la précédente.
Baskets Samba Messi Adidas, 140 fr.
DR En avant les chaussettes
Les chaussettes sont devenues un élément essentiel de l'esprit vestimentaire footeux. Elles s'étaient déjà imposées ces dernières saisons, arborées en résille avec des talons, en socquettes blanches portées avec des mocassins, ou encore déclinées en chaussettes de sport intégrées à différents styles. L'audace va même jusqu'à les associer à une robe de soirée, comme on a pu le voir chez Jane Wade.
Défilé Jane Wade printemps-été 2025.
LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT Autour du cou
L'été n'est pas forcément la meilleure saison pour les écharpes, mais elles n'en restent pas moins un accessoire emblématique. S'ils se déclinent aux couleurs des clubs, ces étendards se font également détourner par les marques et leur propre logo. Idéal pour donner un coup de peps à son look.
«Street style» à Milan.
GETTY IMAGES Baskets à foison
Les sneakers inspirées du football, ou soccer sneakers, gagnent incontestablement en popularité. Que ce soit lors du dernier défilé masculin de Louis Vuitton sous la direction de Pharrell Williams, avec les sneakers LV Footprint Soccer à languette, ou lors de la collaboration entre Puma et Fenty sur le modèle Avanti, sans oublier la Nike Total 90, l'univers du football s'infiltre dans tous les domaines de la mode. Même les marques grand public intègrent ces références avec des designs qui n'ont rien à envier aux plus grandes maisons.
Baskets Out of Core Bershka, 159 fr.
DR Codes détournés
Avec leurs éléments graphiques, leurs logos reconnaissables et leurs subtilités techniques, les vêtements et accessoires de football inspirent désormais des créations qui s'éloignent de leur fonction d'origine. Lors de la dernière Fashion Week de São Paulo, Mercado Livre, un magasin multimarques brésilien, a présenté une collection qui illustre avec créativité les possibilités infinies de cette tendance avec des robes près du corps, des intégrations de dentelle ou des superpositions.
Défilé Mercado Livre printemps-été 2025.
LAUNCHMETRICS.COM/SPOTLIGHT Les people
Forcément les célébrités ne sont jamais en reste quand il s'agit d'adopter les tendances avant même qu'elles ne soient populaires. Hailey Bieber maîtrise toute la panoplie de la parfaite footeuse. Jogging en mode blokecore associé à un blouson, maillot XXL en guise de robe, elle ne se sépare de plus que rarement des fameuses Samba d'Adidas. À suivre en cas de manque d'inspiration durant l'Euro ou l'été?
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Bruna Lacerda est journaliste responsable de la rubrique mode au sein du pôle Vibrations, où elle aborde des sujets liés aux tendances et à la société. Diplômée en Design Mode à la HEAD de Genève, elle est également styliste pour des shootings mode, joaillerie et horlogerie. Plus d'infos
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Diva divine, Grace Jones a avalé tout cru le Montreux Jazz
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24 Heures

timean hour ago

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Diva divine, Grace Jones a avalé tout cru le Montreux Jazz

Accueil | Culture | Festivals | Samedi, la chanteuse de 77 ans a fait de la Scène du Lac son église et son bordel, dans un son de folie et un show foutraque à souhait. Publié aujourd'hui à 15h49 Grace Jones et son casque de mort. «J'ai fait la fête plus que personne, c'est un p… de miracle que je sois encore en vie!» Thea Moser La nature des divas est de se faire désirer, et Grace Jones en est sacrément une, de diva. Culte! Intouchable, bien que la suite prouvera que non. Mais pour l'heure, qui tourne, le public de la Scène du Lac attend le lever de rideau en tapotant du pied dans une excitation circonspecte: la reine de la nuit des Seventies, l'icône des Eighties qui brilla au Montreux Jazz lors de ses nombreuses visites – mais la dernière remonte à huit ans déjà –, celle qui bouffait des voitures dans des publicités télévisées en a-t-elle encore sous le capot? Yseult la rebelle Car niveau de sortie de route, ce samedi avait commencé dans le décor. Celui, toc au possible, d'Yseult se la jouant vilaine fille avec un brassard à clous de carnaval et des velléités punks parce que, n'est-ce pas, comme elle se croit obligée de l'expliquer, «le punk, c'est l'anarchie et la liberté d'être ce qu'on est vraiment», en gros. Seule sur scène, sur des bandes enregistrées de mauvais metal évoquant bien moins Slayer que Billy Idol, la rebelle issue de «Nouvelle star» a ainsi fait durant nonante minutes des grimaces et des doigts d'honneur aux caméras, dans un exercice d'égotisme en résilles et de vulgarité racoleuse plus digne d'une candidature à l'Eurovision que de la grande scène du Jazz. L'an prochain, Afida Turner à Montreux? Yseult est sapée «punk». Sa musique, moins. Lionel Flusin Revenons aux choses sérieuses. Grace Jones derrière le rideau. Qui, enfin, tombe comme une guillotine – mais pas touche à la reine! Celle-ci est assise sur un grand trône et toise 5000 sujets derrière un masque de mort. Bienvenue dans son temple de la nuit, la procession peut commencer au tempo reggae d'un «Nightclubbing» plus jamaïcain que jamais mais poisseux au possible, le synthé griffant l'espace comme des ongles en pointe lacéreraient un thorax. Grace Jones sur son trône. Impériale. Thea Moser Alors que «Private Life» continue dans une même ambiance de ruelle mal famée, le masque se relève enfin et révèle des yeux brûlants et une langue agile. À 77 ans, Grace Jones a conservé ses tics de provoc sans filtre – une vraie punk, pour le coup –, ce fond de folie indomptée qui l'a sans doute empêchée d'atteindre en tant que chanteuse le succès durable et vaste auquel sa voix peut prétendre. Ses grandes heures furent celles des jeunes années 80, quand elle inventait en Jamaïque un trio de disques fusionnant la force du reggae roots et la frappe du clubbing postpunk. Elle en fume un gros spliff , revenant des coulisses soudain affublée de gigantesques dreadlocks pour honorer «My Jamaican Guy», qu'elle chante vautrée sur son trône. Les sept musiciens derrière elle, dont une batteuse et deux choristes, sont impeccables de précision, redoutables de groove. La basse de Malcolm Joseph tabasse la nuit, la Fender de Louis Eliot la découpe comme un couteau Bowie. Le guitariste a une pose si aristocratique qu'on ne sera même pas surpris d'apprendre plus tard qu'il est une sorte de duc britannique vivant dans un château. Grace Jones n'a-t-elle pas été anoblie par le gouvernement jamaïquain? Sur la place du Marché, 5000 personnes heureuses. DR Heureusement, c'est bien connu, les monarques sont tous des dépravés. La cour de Jones s'enfonce plus profondément dans la moiteur d'une boîte de nuit interlope, dégoupille le tempo trouble de «Libertango», pousse haut le groove sur un funk inédit, «The Key», totalement old school mais absolument imparable, «un truc de mon prochain album mais je ne sais pas quand il va sortir!» Le public entre dans la danse, que Jones interrompt un peu vite, se servant du vin ou partant en coulisses à la recherche d'un chapeau ou d'un quelconque truc en plumes. Des petits détails qui rendent le show moins solide mais en retour plus attachant, tout comme sa diva. Laquelle ne pouvait quitter Montreux sans ôter le bas, d'abord pieds nus et en robe, puis en simple maillot, dévoilant un corps toujours suffisamment agile pour assurer six minutes de hula-hoop sur «Slave to the Rythm» et assez ferme pour tenir bien calé sur les épaules d'un heureux monsieur de la sécurité, sur lequel Grace se hisse afin de parader dans la foule au son infernalement compact de «Pull Up to the Bumper». Collé au parechoc… Les mains se tendent vers la chanteuse, l'effleurent, la saluent, elle se marre, fait un aller-retour sur la place bondée puis gratifie d'un bisou double son chevalier servant. Il rosit de plaisir. Nous aussi. Retours du Montreux Jazz François Barras est journaliste à la rubrique culturelle. Depuis mars 2000, il raconte notamment les musiques actuelles, passées et pourquoi pas futures. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Mapie de Toulouse-Lautrec, l'aristo des fourneaux
Mapie de Toulouse-Lautrec, l'aristo des fourneaux

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time6 hours ago

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Mapie de Toulouse-Lautrec, l'aristo des fourneaux

Aristocrate des fourneaux, elle connut la renommée grâce à ses recettes domestiques et à sa gouaille savoureuse. Publié aujourd'hui à 11h27 Mapie de Toulouse-Lautrec, chez elle à Paris le 6 septembre 1966. Aux fourneaux sous son grand chapeau. GETTY IMAGES En bref: On vous parle d'un temps où la cuisine était sévèrement genrée. La popote domestique pour les femmes; la gastronomie pour les hommes. Il n'est pas sûr que cela ait vraiment changé, d'ailleurs. Mais bon. Durant les années 50 et 60, une aristocrate et cordon-bleu nommée Mapie de Toulouse-Lautrec incarna cette partition avec un bagout truculent. Illustre grâce à ses livres et articles, la dame fit de régulières apparitions à la fin des sixties dans l'émission féminine et dominicale « Dim Dam Dom » sur la deuxième chaîne de l'ORTF. Chapeau sur la tête, museau bien poudré et breloques aux oreilles, Mapie assortit ses recettes de remarques pétries d'un bon sens suranné, pour ne pas dire d'un sexisme poussiéreux. «Toutes les femmes sont contentes de faire la cuisine, mis à part quelques folles qui préfèrent aller aux bals ou au cinéma», assure-t-elle, avec un quart de sourire. On aime aussi: «Les hommes ont toujours faim quand ils reviennent de la chasse.» Ben voyons. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Marie-Pierre de son vrai prénom est née avec le XXe siècle. Son papa, Philippe de Vilmorin, est un botaniste de renom. La maman, Mélanie de Gaufridy de Dortan, appartient à une vieille famille noble du Bugey. Quant à sa cadette, Louise de Vilmorin, elle deviendra une femme de lettres respectée et la compagne de Malraux. Voyez le beau linge. Mapie fait deux enfants avec un premier époux. Puis deux autres avec son second mari, le comte et amiral Guillaume Christophe Marie de Toulouse-Lautrec-Montfa, cousin du peintre Henri de Toulouse-Lautrec. Ces noces-là la font donc comtesse. Fiches cuisine À 18 ans, «ne sachant rien faire», elle s'inscrit aux cours de cuisine d'Edouard de Pomiane, médecin réputé et promoteur d'une alimentation saine. Après-guerre, Mapie devient journaliste culinaire «pour s'occuper», d'abord pour le magazine «Fémina» (rien à voir avec le nôtre) puis pour «Elle», où elle invente le concept de «fiches cuisine». Elle écrira une dizaine de recueils de recettes et brillera donc, quelques années, dans la lucarne encore noire et blanche. Vison sur le dos et poulet rôti dans le plat. IMAGO L'aristocrate des marmites entend démocratiser la grande cuisine masculine, mettre de «belles recettes à portée de toutes les maîtresses de maison». Mine de rien, ce dessein-là ne court pas les traités domestiques d'alors. Sous l'élégant chapeau et derrière les réflexions rétrogrades se cache donc une marmitonne progressiste et inspirée. Même si ses petits plats – cœur de veau au vin blanc, gras double Victorine, tête de veau aux herbes – paraissent aujourd'hui gentiment désuets. Newsletter «Gastronomie & Terroirs» «24 heures» suit depuis toujours l'actualité gastronomique et culinaire. Recevez, chaque vendredi, une sélection d'articles sur la restauration, la cuisine, les produits du terroir et le vin. Autres newsletters Jérôme Estèbe dirige la rubrique culturelle et le supplément du week-end. Il couvre, en particulier, les sujets gastronomiques et œnologiques. Il est titulaire du prix du journalisme local de la Berner Zeitung millésime 2002. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

La lutte romande investit les villes pour séduire les jeunes
La lutte romande investit les villes pour séduire les jeunes

24 Heures

time7 hours ago

  • 24 Heures

La lutte romande investit les villes pour séduire les jeunes

La Fête romande de lutte suisse a lieu ce dimanche à Neuchâtel. Samedi, la relève était en lice aux Jeunes-Rives dans un cadre inédit. Publié aujourd'hui à 09h54 La Fête romande de lutte suisse a lieu ce dimanche aux Jeunes-Rives, à Neuchâtel, au bord du lac. Samedi, les jeunes jusqu'à 15 ans étaient en action. Jean-Guy Python En bref: Une compétition de lutte suisse dans les catégories jeunesse, c'est aussi beaucoup de parents au bord du rond de sciure prêts à consoler un enfant défait ou à féliciter un vainqueur. Samedi, aux Jeunes-Rives de Neuchâtel, au bord du lac, la relève romande s'est retrouvée pour une grande fête sportive, populaire et solaire – au sens propre comme au sens figuré. Quelque 80 enfants jusqu'à l'âge de 15 ans – pour une écrasante majorité des garçons – ont enchaîné les passes et les prises à la culotte sous un soleil de plomb. Une jeunesse passionnée et prometteuse, réunie dans un cadre inédit: la ville, et non les habituelles campagnes, pour accueillir un événement aussi ancré dans la tradition. Un pari réussi pour les organisateurs. «Vous voyez, la lutte romande se porte bien au niveau de la relève», glisse Edouard Stähli, vice-président du comité d'organisation de la Fête romande à Neuchâtel. «Il y a certes un passage compliqué pour les jeunes vers l'âge de 14 ou 15 ans, avec le début des études ou de l'apprentissage, mais aussi en raison des distractions habituelles auxquelles les ados sont confrontés à cet âge», précise Edouard Stähli, également président et entraîneur du Club des lutteurs du vignoble, dans le Val-de-Ruz. La lutte suisse dans un décor inédit Le décor neuchâtelois, bucolique et citadin à la fois, a permis de mettre en lumière une discipline qui cherche à élargir sa base romande, encore timide face à la puissance alémanique. Dimanche, la Fête romande de lutte suisse a lieu au même endroit avec les «actifs»: 120 lutteurs sont attendus, dont Joel Wicki, roi de la Fête fédérale 2022 à Pratteln, grande star de la discipline et favori de la journée. Le respect et le fair-play sont au coeur de la lutte suisse. Des valeurs que les enfants romands apprécient. Photo Jean-Guy Pyth Mais samedi, c'est la jeunesse qui était sur le devant de la scène. À voir l'effervescence bon enfant autour des cinq ronds de sciure, la passion est bien réelle. Quentin, 15 ans, est l'un des jeunes espoirs du club neuchâtelois du Vignoble. Il pratique la lutte depuis «quatre ou cinq ans». Pourquoi a-t-il commencé? «Parce que j'ai assisté à quelques fêtes régionales, et cela m'a tout de suite beaucoup plu. Je cherchais une activité, je suis donc allé essayer. C'est le premier et le seul sport que je pratique. Il y a une bonne ambiance, du respect et beaucoup de fair-play.» Aujourd'hui, il s'entraîne une à deux fois par semaine, selon les saisons. À cet âge, c'est plus ou moins la norme en Suisse romande. «Bientôt, je vais commencer un apprentissage, il faudra voir comment je pourrai gérer le tout», anticipe l'adolescent. Le témoignage de Quentin reflète un engagement sincère et authentique, mais aussi les défis d'un âge charnière où les priorités changent. Et s'il y a bien un mot qui revient dans la bouche des encadrants, c'est celui de «base»: l'importance de l'agrandir, d'attirer plus de jeunes, de susciter des vocations durables. David, 13 ans, est un bon exemple de transmission familiale. Ce jeune lutteur fribourgeois, issu du milieu agricole, a grandi dans un environnement où ce sport est une évidence. «À peu près tout le monde a pratiqué la lutte dans notre famille. Moi aussi, j'ai tout de suite aimé cela.» Ethan, un Vaudois de 15 ans, est pour sa part arrivé à la lutte suisse par le bouche-à-oreille. «Je suis allé faire un entraînement d'essai dans le club où s'entraînait un copain et j'ai tout de suite trouvé du plaisir dans ce sport. L'ambiance est bonne et il y a toujours beaucoup de fair-play.» La jeunesse apprécie la tradition de la lutte suisse «En Suisse alémanique, les champions de lutte sont des stars», rappelle Christian Kolly, chef technique de l'Association romande de lutte suisse. «Mais côté romand, la popularité n'est pas aussi marquée. Nous avons quelques têtes d'affiche, notamment dans le canton de Fribourg, là où se trouvent la plupart des meilleurs lutteurs. Les autres cantons romands se débrouillent bien, mais il reste tout de même un déficit à combler. Pour sortir à notre tour des champions et des lutteurs de haut niveau, nous devons absolument agrandir la base.» La relève romande s'est mise en évidence samedi aux Jeunes-Rives à Neuchâtel. Dimanche, les actifs prendront le relais pour la Fête romande de lutte suisse. Photo Jean-Guy Python Ce constat résonne avec les racines rurales de la discipline. Christian Kolly rappelle qu'«historiquement, on luttait de père en fils dans les campagnes du pays. Aujourd'hui, l'offre sportive est immense: la lutte suisse n'est d'ailleurs pas le seul sport à galérer pour avoir de la relève. Nous constatons toutefois une chose, c'est que les jeunes qui commencent ce sport s'identifient très vite aux valeurs de la lutte suisse et ont tendance à rester fidèles à ce sport.» Une fidélité qui s'explique sans doute par la singularité de cette discipline, où se mêlent tradition, exigence physique et camaraderie. «Il y a l'emballage avec l'aspect traditionnel très marqué et, au centre, il y a le sport, explique Christian Kolly. Et c'est cela que les jeunes aiment avant tout: affronter d'autres lutteurs dans le rond de sciure. Ils aiment bien ce côté folklorique, mais ce n'est pas pour autant qu'ils écoutent du yodel à la maison.» Fidèle à ses racines Cette touche identitaire et culturelle séduit. Edouard Stähli confirme: «Alors qu'ils pourraient combattre en tenue de gymnastique blanche, presque tous choisissent de porter la tenue traditionnelle de berger avec la chemise edelweiss. C'est un signal fort, puisqu'on dénote un retour marqué vers la tradition.» Un retour aux sources qui ne signifie pas un repli sur soi. Bien au contraire. La lutte romande cherche à sortir de ses vallées. Et c'est dans cette optique que la fête a été organisée en plein cœur de Neuchâtel. «Le fait d'amener cette Fête de lutte à la ville, au bord du lac, j'y pensais et je l'espérais depuis longtemps, explique Edouard Stähli. Et là, nous avons réussi à le concrétiser. Cela nous permet de faire connaître notre sport à un autre public.» Preuve que le pari est réussi: samedi, autour des ronds de sciure, des curieux en bikini ou en short de bain fraîchement sortis du lac se mêlaient aux familles de lutteurs et à un public de connaisseurs en chemise edelweiss. Une scène improbable dans une prairie de l'Oberland bernois, mais qui résume bien l'ambition de la lutte romande: rester fidèle à ses racines tout en s'ouvrant au monde qui l'entoure. Lire l'actu à Neuchâtel Newsletter «La semaine neuchâteloise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Neuchâtel, chaque vendredi. Autres newsletters Cyrill Pasche est journaliste à la rubrique sportive de 24 Heures, La Tribune de Genève et Le Matin Dimanche. Il couvre en particulier l'actualité du hockey sur glace suisse et international, l'athlétisme ainsi que les Jeux olympiques d'été et d'hiver. Plus d'infos @c9pasche Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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