
La Ville de Fribourg peine à attraper les jeteurs de mégots
Photograph taken in the center of Brussels, Belgium. No trademark or visible logo. Light and natural colors.The focus was made on the mego in the foreground of the image. Slightly blurred background.
Getty Images
La Ville de Fribourg rentre-t-elle bredouille de sa chasse aux mégots? C'est ce que n'importe quel passant pourrait conclure en voyant le nombre de filtres brun clair qui continuent de joncher le sol des arrêts de bus, des places de jeux ou des rues commerciales du centre-ville.
En février, l'annonce des autorités avait pourtant de quoi faire tousser un certain nombre de fumeurs: tous ceux qui seraient surpris en train de jeter leur mégot de cigarette au sol seraient désormais plus strictement sanctionnés. Après une campagne de sensibilisation, la Ville passait à l'action en collant une amende de 50 francs aux contrevenants. Quinze amendes seulement
Quatre mois plus tard, cette lutte antimégots n'a de loin pas révolutionné les habitudes des fumeurs. Les patrouilles n'ont distribué qu'une quinzaine d'amendes, nous renseigne Maxime Meyer, spécialiste en communication à la Ville de Fribourg. Sur le terrain, les services de voirie ne constatent pour l'instant «pas de différence notable» en termes de propreté depuis que le jet de mégots est devenu répréhensible.
Un échec? «Pour le moment, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur l'efficacité de ces mesures. Nous sommes encore dans la phase initiale de la sensibilisation, laquelle comprend plusieurs canaux de prévention», corrige Maxime Meyer. Pour y voir plus clair, la Ville ne devrait pas faire le point sur ce dispositif avant au moins une année.
En réalité, il serait «très compliqué» de prendre les pollueurs sur le fait. Le geste illicite ne dure même pas une seconde. «La probabilité qu'un policier constate une infraction de ses propres yeux est faible», concède le porte-parole de la Ville. Et il serait «irréaliste» de placer un agent aux abords de chaque place de jeux ou arrêt de bus dans le seul but de traquer les fumeurs indélicats. La police locale a en effet «bien d'autres tâches à accomplir.» Pas de quota à Fribourg
À Lausanne, où un tel acte vaut 150 francs à son auteur, nous révélions en 2022 que la brigade propreté avait un quota de 1400 amendes à distribuer chaque année. La consigne est simple: aucun des patrouilleurs ne doit rentrer bredouille à la fin de sa journée. Rien de tel à Fribourg, rassure Maxime Meyer. L'objectif n'est pas d'encaisser des prunes, «mais simplement d'informer les gens sur les impacts écologiques des mégots jetés sur le domaine public et le travail de ramassage que cela engendre».
Ce que la Ville constate à ce stade, «c'est que ce genre de comportements ne change pas en quelques mois». Il faudra sans doute faire «quelques piqûres de rappel» pour que les Fribourgeois soient pleinement informés – et respectueux – du nouveau règlement communal.
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Thibault Nieuwe Weme a rejoint la rubrique vaudoise en octobre 2022. Après un Bachelor en science politique, il a obtenu son Master à l'Académie du journalisme et des médias (AJM) de l'Université de Neuchâtel. Il est également passé par la rédaction du Temps. Depuis juin 2025, il couvre l'actualité fribourgeoise. Plus d'infos
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