
Les équipes peinent à maîtriser l'incendie de forêt près de St. John's
(St. John's) Les bombardiers d'eau ont ralenti la progression d'un incendie de forêt menaçant la plus grande ville de Terre-Neuve-et-Labrador, mais les flammes sont toujours hors de contrôle, ont déclaré les autorités mercredi.
Sarah Smellie
La Presse Canadienne
Par ailleurs, le gouvernement provincial a interdit la circulation des véhicules tout-terrain (VTT) sur les routes forestières, alors que les équipes luttent contre cinq incendies de forêt hors de contrôle dans la province, dont le plus important couvre maintenant plus de 64 kilomètres carrés, a déclaré le premier ministre John Hogan, lors d'une conférence de presse à St. John's.
Plus tôt cette semaine, M. Hogan avait pourtant indiqué qu'une interdiction des VTT n'était pas une bonne idée, car les véhicules hors route sont importants pour ceux qui vivent et travaillent en forêt.
« Ce qui a changé, c'est que les incendies continuent de se produire, a-t-il dit. Nous devons veiller à ce qu'aucun autre incendie ne se déclare, car nos ressources sont limitées […] pour lutter contre les incendies actuels. C'était une mesure que nous devions prendre aujourd'hui par excès de prudence. »
Les autorités ont également infligé deux amendes – l'une à un particulier et l'autre à une entreprise – pour violation d'une interdiction de faire des feux à l'échelle de la province, a ajouté le premier ministre.
« J'espère sincèrement que les gens comprennent la gravité de l'interdiction de faire des feux, la réglementation en matière de feux et ce que nous leur demandons de faire, a confié M. Hogan. Si vous contrevenez à cette interdiction, nous vous retrouverons et vous infligerons une amende. »
PHOTO ARCHIVES, LA PRESSE CANADIENNE
De la fumée d'un incendie de forêt voisin est visible sur cette photo distribuée, prise à Signal Hill, à St. John's, à Terre-Neuve-et-Labrador, le 11 août 2025.
Mardi, les autorités ont ordonné l'évacuation de certaines parties d'une banlieue de St. John's menacée par un incendie situé à environ 15 kilomètres au sud de la capitale provinciale. Des milliers d'autres personnes dans la région métropolitaine demeurent sous le coup d'une alerte d'évacuation, ce qui exige que les résidants soient prêts à fuir à tout moment.
M. Hogan a déclaré mercredi que l'incendie faisait rage à environ 250 mètres de la Transcanadienne. Six bombardiers d'eau – quatre de Terre-Neuve-et-Labrador et deux de l'Ontario – s'efforçaient de contenir les flammes.
Selon le tableau de bord provincial des incendies de forêt, l'incendie s'étendait sur environ 2,5 kilomètres carrés.
Mardi, les conditions extrêmes ont forcé les autorités à retirer les équipes au sol de la limite sud de l'incendie, a indiqué M. Hogan.
À environ 100 kilomètres à l'ouest, le plus grand incendie de la province continuait de faire rage près de Kingston, à Terre-Neuve-et-Labrador, sur la rive nord-ouest de la baie de la Conception. L'incendie de Kingston, qui a débuté le 3 août, a forcé environ 3000 personnes à quitter leur domicile et détruit un nombre indéterminé de maisons et de structures. M. Hogan a indiqué que la fumée dans le secteur était trop épaisse pour que les équipes puissent évaluer précisément les dégâts.
Dans un centre d'évacuation à Carbonear, au sud de l'incendie de Kingston, Gerry Rogers, une personne évacuée, a raconté que, le 3 août, l'incendie attisé par le vent l'avait forcée à quitter sa maison de Blackhead.
« On nous dit que la situation est vraiment terrible », a déclaré Mme Rogers mardi lors d'un entretien, ajoutant que le vent avait rendu la lutte contre l'incendie au sol presque impossible.
« Les vents étaient si forts que rien n'a eu de l'effet. Il n'y avait rien à faire pour éteindre l'incendie à ce moment-là. »
Quant à sa maison, Gerry Rogers a déclaré que de récentes photos satellites montrent clairement que le sol autour de Blackhead et des environs a été gravement brûlé, ce qui indique qu'il ne reste plus grand-chose debout.
À St. John's, le premier ministre Hogan a dit avoir discuté avec Mark Carney mardi soir et s'être assuré qu'il comprenait la gravité des incendies de forêt.
« J'ai pris le temps de décrire plus en détail la situation géographique à laquelle nous sommes confrontés ici, le fait que les incendies ne se limitent pas au centre [de Terre-Neuve] et à la baie de la Conception Nord, mais se sont maintenant déplacés vers le centre urbain », a rapporté M. Hogan.
Un hélicoptère Sikorsky S-92 capable de transporter plus de 5300 litres d'eau est en route depuis l'Alberta, pour un montant de 2,1 millions, a ajouté le premier ministre.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


La Presse
3 hours ago
- La Presse
Pierre Poilievre remporte la partielle dans Battle River—Crowfoot
2 articles Politique Fiasco SAAQclic Le retour de la commission Gallant Vous pensiez avoir tout vu, tout entendu sur le fiasco SAAQclic le printemps dernier ? La commission Gallant n'a fait qu'en effleurer la surface. Politiciens, sous-ministres et hauts dirigeants de firmes informatiques : les témoignages attendus au cours des prochains mois s'annoncent plus explosifs les uns que les autres. Le tout avec, en toile de fond, l'Unité permanente anticorruption qui poursuit son enquête criminelle. Voici un aperçu de ce qui s'en vient.


La Presse
7 hours ago
- La Presse
Carney et le « leadership » de Trump
C'est une citation, et elle n'est pas inventée. « Le leadership du président Trump et des États-Unis donne l'occasion de mettre fin à la guerre illégale de la Russie en Ukraine. » Qui a dit ça ? Mark Carney, après la rencontre de Donald Trump avec Vladimir Poutine, qui a laissé les observateurs dubitatifs. Les États-Unis ont déroulé le tapis rouge – littéralement – au leader autocrate, sans rien obtenir. La citation de M. Carney a pourtant été réfléchie. Elle vient d'une déclaration écrite officielle. Sa stratégie est évidente : flatter l'ego insatiable de M. Trump. Mais n'est-ce pas un peu too much, comme on dit à Paris ? N'y a-t-il pas un risque à se montrer si complaisant ? La phrase s'explique par la dégradation des relations canado-américaines, analyse l'ex-diplomate Louise Blais. « Cette relation est cordiale, mais elle est surtout devenue plus distante. Il y a peu de contacts, parce que Donald Trump n'en veut pas plus, du moins, pas pour le moment. Il est irrité par nous », constate Mme Blais, diplomate en résidence à l'Université Laval, qui a été consule générale à Atlanta (2014-2017), puis ambassadrice du Canada à l'ONU (2017-2021). Avant d'aller plus loin, deux mises en garde. Une analyse du dossier doit être clémente et prudente. Clémente, car M. Carney n'a pas provoqué cette confrontation. Il la subit. Aucune solution n'est évidente. Il cherche la meilleure – ou la moins mauvaise – pour traverser la tempête. Prudente, car on ne saura jamais comment les choses auraient été si M. Carney avait agi différemment. Et parce qu'on ne peut jamais prévoir avec certitude comment ce président impulsif réagira. Cela rend toute stratégie hasardeuse. Cela étant dit, avec les mois qui passent, un problème devient de plus en plus clair : le Canada n'a pas vraiment renouvelé son approche depuis 2017, et ça ne fonctionne pas très bien. « Pour rétablir un dialogue productif, nous devons changer notre approche », résume Mme Blais. Afin de régler les droits douaniers et renégocier l'accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), M. Carney a nommé comme négociatrice en chef Kirsten Hillman, qui est ambassadrice à Washington. Or, elle était en poste lors de la précédente négociation. Certes, elle maîtrise le dossier. Mais elle s'est aussi fait des ennemis, entre autres à cause de déclarations mal reçues à la Maison-Blanche. En 2018, le Canada tapait déjà sur les nerfs de M. Trump. Il préférait parler avec le Mexique. Heureusement pour nous, notre allié a insisté pour que les pourparlers se continuent à trois. L'hiver dernier, à Ottawa, on pensait que M. Trump bluffait avec sa menace de droits douaniers. C'est une tactique de négociation, mais il finirait par reculer, croyait-on. Notamment pour empêcher une inflation qui lui nuirait aux prochaines élections. Quelques mois plus tard, l'espoir diminue. On comprend que le deuxième mandat de Donald Trump ne ressemble pas au premier. Il est peu probable que le Canada évite les droits douaniers. L'objectif est plutôt de les minimiser. Mme Blais confirme que la patience de notre voisin est limitée. « Nos contacts républicains nous disent : on vous aime, mais soyez prudents, vous avez profité de votre relation avec nous, mais les règles ont changé, les tarifs ne disparaîtront pas, alors montrez-nous que vous voulez encore faire des affaires avec nous dans ce nouveau contexte », rapporte-t-elle. La question n'est pas de savoir ce qui est vrai ou juste, mais plutôt de trouver la stratégie optimale. Ottawa a pris un risque en annonçant des contre-mesures avant l'entrée en vigueur des droits douaniers américains, quand on ignorait encore que les produits qui relevaient de l'ACEUM seraient exemptés. Évidemment, ne rien faire aurait aussi été risqué. Pensons aux secteurs de l'acier, de l'aluminium et du bois d'œuvre : ils se faisaient attaquer, écraser, humilier, et exigeaient une riposte. En février, l'ex-premier ministre conservateur Stephen Harper écrivait d'ailleurs qu'il « ne devrait pas y avoir de débat, par exemple, sur la question de savoir si nous prendrions des mesures de représailles face à des tarifs ». « En cas de guerre commerciale, nous n'avons que de mauvais choix », ajoutait-il. Il concluait ainsi : « La pire réplique possible est l'absence de réplique. » M. Carney a cherché un équilibre entre la force et l'apaisement. À la fin de juin, il a frustré beaucoup de Canadiens en renonçant à la taxation des revenus des géants du numérique. On ignore ce qui serait arrivé si le Canada avait été encore plus conciliant. Mais ce qui est certain, c'est que la Maison-Blanche n'a pas oublié les menaces formulées à l'hiver. Outre la Chine, peu de pays ont agi ainsi, se plaint-on à Washington, durant les minutes de la journée où quelqu'un pense au Canada. Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a été applaudi pour ses déclarations pugnaces à CNN et à Fox News, où il attaquait le jugement du président. Cela a aidé à sa réélection. L'impact sur Washington est plus mitigé. La possibilité de mettre fin au contrat d'avions-chasseurs avec Lockheed Martin pour les acheter plutôt à Saab, en Suède, est également une source d'irritation. Un autre geste a étonné. M. Carney n'aurait pas prévenu la Maison-Blanche avant d'annoncer le 30 juillet son intention de reconnaître l'État de Palestine. Ottawa n'avait évidemment pas besoin de demander l'approbation de Washington — au contraire, notre politique au Moyen-Orient semble déjà trop dépendante de celle de notre voisin. Mais sur le plan diplomatique, il aurait été prudent d'avertir notre allié en coulisses, en lui expliquant le virage. Cette analyse ne vise pas à juger M. Carney, mais plutôt à comprendre sa plus récente déclaration sur l'Ukraine. Face à la communauté internationale, le premier ministre ne se compromet pas trop. Il envoie un vague souhait que ce processus, d'une façon imprévue et inespérée, facilite la fin de la guerre d'agression de Moscou. Et face à Washington, il tend la main. Le but : rétablir un dialogue qui, sous ses couverts de politesse, est devenu rare et difficile.


La Presse
10 hours ago
- La Presse
Des syndicats du Québec craignent de subir le même sort
Les présidents de la FTQ et de la CSQ craignent que des syndicats du Québec vivent bientôt le même traitement que les agents de bord d'Air Canada présentement, avec la loi que vient de faire adopter le ministre du Travail, Jean Boulet. Lia Lévesque La Presse Canadienne La loi québécoise, adoptée en mai dernier, limite les effets d'une grève ou d'un lock-out. Entre autres, elle donne au ministre du Travail le pouvoir d'imposer l'arbitrage aux parties, « s'il estime qu'une grève ou un lock-out cause ou menace de causer un préjudice grave ou irréparable à la population ». Et la nouvelle loi québécoise précise qu'« une telle décision du ministre met fin à la grève ou au lock-out en cours ». Tant Magali Picard, présidente de la FTQ, qu'Éric Gingras, président de la CSQ, ont ainsi fait le parallèle avec l'arbitrage imposé aux agents de bord syndiqués au SCFP d'Air Canada par la ministre fédérale de l'Emploi, Patty Hajdu. « L'intervention du fédéral, par le biais de l'article 107 du Code canadien du travail, est un scénario qui est en train de se répéter et de devenir la norme dans les stratégies de négociation du patronat. On laisse pourrir les négociations et après, on va pleurer sur l'épaule des gouvernements, en leur demandant d'intervenir sous de faux prétextes », a dénoncé Mme Picard. « Je vous prédis que c'est également ce qui va arriver au Québec, à la suite de l'adoption par la CAQ et le gouvernement de François Legault du projet de loi 89, qui limite le droit de grève », a ajouté la présidente de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec. Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente les agents de bord d'Air Canada au pays, est justement affilié à la FTQ au Québec. La CSQ aussi Au cours de sa traditionnelle conférence de presse de la rentrée scolaire, lundi à Montréal, le président de la CSQ, Éric Gingras, a spontanément offert son soutien aux agents de bord d'Air Canada. Ils « vivent exactement, avec l'imposition de l'article 107, ce que les syndicats du Québec pourraient vivre » avec la nouvelle loi québécoise, à savoir « un employeur qui se traîne les pieds, qui se croise les bras en négos, et qui attend que le gouvernement intervienne ». Les centrales syndicales ont déjà fait part de leur volonté de contester éventuellement la nouvelle loi québécoise devant les tribunaux, en invoquant notamment l'arrêt Saskatchewan, rendu par la Cour suprême du Canada en janvier 2015, qui avait accordé une protection constitutionnelle au droit de grève. La nouvelle loi du ministre Boulet, intitulée Loi visant à considérer davantage les besoins de la population en cas de grève ou de lock-out, entrera en vigueur le 30 novembre prochain. En plus du pouvoir du ministre d'imposer l'arbitrage aux parties, pour déterminer les conditions de travail des salariés, la nouvelle loi québécoise introduit un nouveau concept, celui des « services minimalement requis », en plus de ceux qui étaient déjà prévus dans le Code du travail du Québec, à savoir les services essentiels. Il s'agit alors des « services minimalement requis pour éviter que ne soit affectée de manière disproportionnée la sécurité sociale, économique ou environnementale de la population, notamment celle des personnes en situation de vulnérabilité », précise-t-on dans la nouvelle loi.