
"Il faut vraiment postuler tôt" : Justine, 24 ans, passe son été dans la caravane du Tour de France
Chaque été, des dizaines de jeunes embarquent dans la caravane publicitaire du Tour de France, ce convoi de véhicules publicitaires qui précède les coureurs sur chaque étape. Parmi eux, Justine Le Guillou, 24 ans, originaire de Plouzané (Finistère), vit son troisième Tour cette année. Elle participe du 5 au 27 juillet au Tour de France masculin et du 26 juillet au 3 août au Tour de France féminin.
Étudiante en dernière année de master à Rennes School of Business, Justine a découvert cette opportunité un peu par hasard, en 2021. "L'agence Klass Kaerenn, où je travaillais en tant qu'hôtesse et où je suis en alternance cette année, a été contactée pour un job de caravanier sur une étape en Bretagne. J'ai accepté, et j'ai tout de suite adoré l'ambiance", se souvient-elle. Depuis, elle n'a plus quitté l'aventure. Et pour cause : le Tour, chez les Le Guillou, c'est une affaire de famille. "Mon grand-père suit le Tour depuis toujours. Il peut citer tous les vainqueurs. C'est un vrai fan. J'ai grandi dans cet univers", raconte Justine, dont le frère est aussi cycliste. Elle-même est fan de triathlon.
Largement séduite par sa première expérience en tant que caravanière, Justine interroge ses collègues sur le processus de recrutement. "Ils m'ont dit qu'il fallait postuler tôt, parce que ce sont toujours les mêmes personnes qui reviennent chaque année", explique-t-elle. N'étant pas disponible pour le Tour 2022, en raison de stages qu'elle réalise dans le cadre de sa formation, Justine tente sa chance en décembre 2022 pour le Tour de France 2023. Elle envoie donc son CV et sa lettre de motivation à l'agence Spoutnik, qui gère plusieurs véhicules de la caravane publicitaire. Elle obtient une réponse fin février. "On m'annonce que je suis retenue et que je vais travailler pour le char Le Gaulois. J'étais super contente. Surtout que c'est une marque historique sur le Tour."
Sur le Tour de France, la rigueur est de mise. Réveil à l'aube, vers sept heures, passage au parking caravane pour nettoyer et vérifier les véhicules et installer les dispositifs de sécurité. Puis vient le rituel du matin : une chorégraphie collective animée par un speaker, musique à fond. "C'est un moment hyper convivial. Ça met dans l'ambiance et ça crée du lien entre tous les caravaniers", explique Justine. À 10 heures, la caravane prend la route pour plus de 6 heures de défilé et de distribution de goodies. Sur chaque étape, les chars traversent les villages dans un bain de musique, de klaxons et de cris de supporters. "Je suis attachée à un harnais pour éviter qu'on m'attrape dans l'euphorie. Cette année, je distribue des décapsuleurs aimantés." La journée ne s'arrête pas à l'arrivée des coureurs. Après l'étape, l'équipe reprend la route pour rejoindre un nouvel hôtel. "Nous avons souvent deux heures de route supplémentaires", indique Justine. Là, il faut recharger les goodies pour le lendemain. "C'est fatigant, mais c'est une ambiance unique", glisse l'étudiante.
Ce job étudiant a permis à Justine de renforcer son réseau professionnel. "Beaucoup de gens dans la caravane travaillent dans l'événementiel sportif. Quand on est intéressé par ce secteur, c'est un super tremplin. On se fait beaucoup de contacts", souligne-t-elle. Pour participer cette année au Tour de France, Justine a posé tous ses congés d'alternance. Côté rémunération, Le Gaulois n'a pas souhaité communiquer. En 2023, Adecco mentionnait sur une fiche de poste un salaire horaire brut de 11,27 euros, soit un peu plus de 2 000 euros pour la durée du Tour (hors Tour de France Femmes). Selon France Info (2024), les caravaniers touchent entre 1 500 et 2 500 euros nets, en tenant compte des nombreuses heures supplémentaires.
Et l'étudiante ne compte pas s'arrêter à cette troisième participation. "Je veux devenir freelance dans l'événementiel sportif, donc je compte bien continuer cette aventure encore plusieurs années. C'est une vraie fierté de faire partie de cet événement." À ceux qui rêvent de rejoindre la caravane en job étudiant, elle donne un dernier conseil : "Il faut vraiment postuler tôt. Et surtout, foncez ! C'est une aventure incroyable, humaine, professionnelle, et qui nous permet de découvrir toutes les régions de France."
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Les médaillés oubliés de Paris 2024 - Lisa Barbelin : « Je ne suis pas Léon Marchand »
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