
Amfis, Journées d'été… La gauche fait sa rentrée politique en forme de saut dans l'inconnu
Cette rentrée politique a ceci de particulier qu'elle repose sur plusieurs inconnues. François Bayrou, menacé de censure après la présentation de son budget d'austérité, sera-t-il toujours Premier ministre dans deux mois ? Les mobilisations sociales annoncées (notamment le « blocage » du pays le 10 septembre) se matérialiseront-elles dans la rue ? Dans le brouillard politique, difficile d'avancer ses pions.
Seules les troupes de Jean-Luc Mélenchon se démarquent pour l'instant par leur vigueur. Dans La Tribune dimanche, plusieurs cadres de La France insoumise ont dénoncé « l'irresponsabilité » du gouvernement et appelé « à une offensive déterminée pour [le] faire tomber ». Depuis Châteauneuf-sur-Isère, tout près de Valence, « les Amfis » seront l'occasion pour les Insoumis de manifester à nouveau leur opposition au budget de François Bayrou.
Des débats sont prévus avec l'éditorialiste marqué à droite Charles Consigny, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises Amir Reza-Tofighi ainsi qu'avec l'ancien rapporteur général à la Cour des comptes François Écalle. Aucun membre du gouvernement ne sera présent en revanche, malgré les tentatives de débaucher Éric Lombard, le ministre de l'Économie, qui a préféré accepter l'invitation à débattre à la Fête de l'Huma mi-septembre, selon RMC.
Des désaccords qui persistent
Chez les Verts, pas de grand débat tonitruant n'est annoncé cette année, mais des temps d'échange autour des élections municipales de 2026, de la lutte contre l'extrême droite ou du droit à une alimentation de qualité.
Malgré l'approche de futurs scrutins, qui devraient inciter à la gauche à chercher des points de convergence pour espérer peser face à la droite et à l'extrême droite, les querelles et les désaccords refont surface.
La question du budget d'abord. D'un côté, le Parti socialiste a promis, par la voix de son député Philippe Brun, de proposer son « propre plan » budgétaire à la rentrée et de le soumettre à la « négociation » avec le gouvernement. De l'autre, La France insoumise, les Écologistes et de nombreux communistes promettent, quoi qu'il arrive, la censure du Premier ministre.
Recoller les morceaux ?
Sur le plan international aussi il y a débat. Les Insoumis, qui continuent d'appeler à « la fin du génocide » à Gaza, adoptent une position inédite face au conflit qui s'enlise en Ukraine. Sur son blog, Jean-Luc Mélenchon a ainsi brisé le tabou de la négociation des frontières en écrivant que « Poutine a gagné la guerre parce que l'Ukraine ne peut la gagner sans un engagement des États-Unis d'une ampleur qui n'est plus à l'ordre du jour ». « Les USA devront accepter qu'une nouvelle carte de l'Europe soit dessinée », estime le triple candidat à l'élection présidentielle. « Poutine en avait rêvé, Mélenchon l'a écrit. Il finira dans la poubelle de l'Histoire », a aussitôt répliqué le sénateur PS Rachid Temal, illustrant une fois de plus le clivage qui existe à gauche sur la lecture des conflits mondiaux.
Comme une tentative (un brin désespérée) de recoller les morceaux, des figures de gauche telles que Clémentine Autain, Alexis Corbière, François Ruffin, Benjamin Lucas-Lundy, Lucie Castets ou Benoît Hamon organisent le 30 août leur première journée d'été, à Châteaudun (Eure-et-Loir). Fervents défenseurs d'une primaire pour 2027, ils chercheront à créer les conditions d'une future union à gauche. Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a, de son côté, fait savoir qu'il se rendrait à Strasbourg en fin de semaine pour l'université d'été des Écologistes. Sandrine Rousseau a annoncé qu'elle ferait le déplacement aux « Amfis ». Et c'est tout. De rares déplacements qui en disent long sur l'état des relations à gauche.
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