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Échanger ses congés payés contre du salaire ? Panosyan-Bouvet clarifie mais ne va pas calmer les syndicats

Échanger ses congés payés contre du salaire ? Panosyan-Bouvet clarifie mais ne va pas calmer les syndicats

POLITIQUE - Cinquième semaine de congés payés, cherche travailleur pour échanger contre rémunération supplémentaire. La mesure a été glissée après plus d'une heure et demie de conférence de presse mardi, et il lui a fallu quelques jours pour révéler toute son inflammabilité.
Prenant la parole après François Bayrou lors de la présentation des grands axes du budget 2026, la ministre du Travail et de l'emploi, Astrid Panosyan-Bouvet a évoqué, rapidement, la possibilité de discuter avec les partenaires sociaux de la monétisation de la cinquième semaine de congés payés, instaurée par Pierre Mauroy, au début des années 80 sous la présidence de François Mitterrand. Les salariés pourraient troquer leurs jours de vacances pour en échange d'une augmentation de leur revenu.
Après une vague d'indignations concernant la suppression des jours fériés, la gauche et les syndicats ont étrillé cette autre piste. Ce qui a conduit, ce jeudi 17 juillet, la ministre à faire une mise au point sur X. Non il ne s'agit pas de la suppression de la 5e semaine de vacances, ni même d'une obligation, mais, assure-t-elle, de la possibilité d'un droit nouveau.
Un nouveau droit à « discuter »
Pas question d'une « remise en cause des droits et protections actuelles », mais simplement la possibilité pour « un travailleur qui déciderait de son plein gré de ne pas prendre la 5e semaine de congés payés que celle-ci lui soit 'rachetée' par son entreprise ». Un principe, pointe la ministre comparable à celui du rachat des RTT, pour « plus de pouvoir d'achat » et « qui resterait à la main de chaque salarié ».
Par ailleurs contrairement à la suppression des deux jours fériés, qui est une proposition assumée du gouvernement, il s'agit là en l'occurrence d'un sujet de discussion qu'Astrid Panosyan-Bouvet veut mettre sur la table des négociations avec les partenaires sociaux, et donc pas d'un cas où « les paramètres sont fixés à l'avance ». Les entreprises peuvent racheter les RTT de leurs salariés, moyennant une majoration, en grande majorité de 25 %, sur le salaire.
Du côté des syndicats patronaux, on se montre ouvert à la mesure. « Si cela correspond aux envies du salarié d'avoir davantage de rémunérations, je ne vois pas où est le problème », explique le vice-président de la CGPME.
Le « musée des horreurs » du gouvernement
Mais ces explications ne vont en revanche guère apaiser les esprits des formations travaillistes. Car en réalité, c'est le principe même de toucher à ces congés payés, acquis social par excellence, et marqueur des années Mitterrand, qui s'avère éruptif. « Ça vient percuter un progrès social qui est arrivé en 1982, a déploré au micro de BFMTV, le secrétaire général de la CGT Paris Benoît Martin, jugeant qu'il ne s'agit pas d'une « bonne réponse à un vrai problème, le pouvoir d'achat des salariés ». Selon lui, ce sont surtout les petits salaires, déjà en situation de précarité, qui seront tentés ou pousser à monétiser cette semaine, de quoi créer encore plus de disparités : « c'est dramatique, ça ne va pas du tout dans le sens de l'histoire et du progrès social ».
Plus incisive encore, la leader de la CFDT, Marylise Léon évoquait sur France inter dans la matinée, une piste à mettre au « musée des horreurs » des idées du gouvernement. « Aujourd'hui, le sujet numéro un, c'est la question effectivement du pouvoir d'achat, mais ce n'est pas aux salariés eux-mêmes de se payer un peu plus de marge de manœuvre pour boucler les fins de mois en rognant sur leurs congés », s'est-elle agacée. Les syndicats réclament de longue date, une vraie politique sur le salaire, estimant notamment que les primes à répétition ont eu tendance à tirer les salaires vers le bas.
À la CFTC, la priorité est surtout que tout le monde ait du travail : « Avant de vouloir faire travailler plus les gens qui travaillent déjà, le sujet est de d'abord donner du travail à ceux qui n'en ont pas », insiste Cyril Chabanier, président de la CFTC. Reste à savoir qui sera autour de la table pour discuter, effectivement, avec la ministre.
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