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Les nouveautés et fonctionnalités surprenantes de ChatGPT-5 dévoilées

Les nouveautés et fonctionnalités surprenantes de ChatGPT-5 dévoilées

24 Heuresa day ago
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ChatGPT-5 a été déployé jeudi soir par OpenAI. Quelles sont les nouveautés? Éclairage d'experts. Publié aujourd'hui à 17h30
ChatGPT est l'IA la plus populaire auprès du grand public.
keystone-sda.ch
Plus rapide, plus honnête, et surtout plus autonome: c'est ainsi que Sam Altman, directeur général d'OpenAI, a présenté ce jeudi la toute dernière version de ChatGPT . La nouvelle technologie produirait donc moins d'erreurs et de contenus dits «hallucinés» – ces réponses inventées sans appui sur une source fiable. «Le raisonnement de GPT-5 montre une forte baisse des hallucinations, environ six fois moins que la version précédente, ce qui marque une avancée significative», assure l'entreprise américaine.
Ce nouveau système unifié, capable d'adapter son mode de fonctionnement en temps réel selon la complexité de la demande, améliore nettement sa pertinence et sa fiabilité, selon OpenAI. Fier de ce nouveau modèle, Sam Altman a même affirmé: «c'est la première fois que j'ai l'impression de parler à un expert quand je m'adresse à ChatGPT».
Sam Altman, directeur général d'OpenAi.
AFP L'Intelligence Artificielle va sur le web
Un sentiment partagé par l'expert romand Blaise Reymondin, pionnier du marketing digital et expert en IA. Il commente ces nouvelles fonctionnalités technologiques, dont ses capacités «agentiques», c'est-à-dire la faculté d'agir de manière autonome pour accomplir une série de tâches.
«Les agents en vogue comme Comet (Perplexity), Dia, ou Manus, et sans aucun doute, rapidement, ChatGPT-5, sont capables de prendre en main le navigateur. On peut alors l'observer travailler en temps réel maniant un clavier et une souris virtuels», explique-t-il. Une avancée technologique qui ne se limite pas à la génération de texte: l'agent peut ainsi visiter des sites, remplir des formulaires ou encore effectuer une réservation en ligne. Pour l'instant, cette prise en main se limite principalement au navigateur web, hébergé sur un ordinateur virtuel distant. «Mais nous voyons déjà la suite arriver: la prise en main de tout l'ordinateur, le pilotage de toutes les applications qu'il peut contenir», prévoit l'expert. ChatGPT-5: des impacts sur les emplois
Néanmoins, l'humain peut intervenir dans le dispositif. L'utilisateur peut interrompre un agent en cours d'exécution, et certains d'entre eux autorisent même à redéfinir leur mission en cours de route. «Lorsqu'on crée des agents, ils se mettent parfois en pause pour demander des validations humaines à des moments clés – par exemple, pour une authentification. Ils attendent ainsi la suite des instructions ou des confirmations», précise Blaise Reymondin.
Si cette automatisation des processus remplace l'humain dans certaines tâches, elle ne le rend donc pas obsolète pour autant, mais redéfinit son rôle. «Il faudra vérifier que les processus sont exécutés correctement et assurer leur bon déroulement», explique-t-il. Ce rôle de superviseur de l'IA, garant du sens et de la qualité de ce que produit la machine, devient une fonction centrale. À l'avenir, le rôle de l'expert humain consistera ainsi à superviser et endosser la responsabilité de l'IA.
C'est une transformation qui ne sera pas sans conséquences radicales sur le monde de l' emploi . Si les statistiques actuelles ne montrent pas encore de bouleversements majeurs, c'est parce que l'adoption de ces technologies n'est pas encore généralisée. Selon lui, l'automatisation à grande échelle modifiera inévitablement les rôles au sein des entreprises, voire leur structure même. Les métiers évolueront avec, à la clé, un besoin accru en sensibilité et vigilance humaine. «Il est difficile de faire confiance à l'intelligence artificielle»
Stéphane Koch, vice-président d'ImmuniWeb, est expert en sécurité de l'information et transformation numérique. Il s'exprime sur les risques engendrés par l'intelligence artificielle et sur les solutions envisagées.
Quels sont les risques encourus sur le plan personnel?
Il y a un vrai danger de dépendance émotionnelle, surtout chez les plus jeunes. L'IA, par sa disponibilité permanente, sa capacité à répondre sans jugement et son ton souvent bienveillant, peut devenir pour certains une forme de substitut relationnel. On le voit déjà avec des jeunes qui parlent à ChatGPT ou à d'autres IA comme à un confident, voire comme à un thérapeute. Mais cette relation est fondamentalement asymétrique: l'IA ne comprend pas les émotions, elle les simule.
Le risque, c'est que certaines personnes en difficulté – notamment les plus jeunes – s'éloignent d'un accompagnement humain réel, qui seul peut leur offrir un véritable soutien pratique. Open AI dit avoir pris en compte ce problème dans ChatGPT-5.
Les mécanismes mis en place par OpenAI pour encadrer ses modèles, comme le red teaming ou l'alignement, sont-ils suffisants?
Non, pas vraiment. Le red teaming consiste à faire tester l'IA par des équipes qui tentent volontairement de la faire dérailler, pour identifier ses failles. L'alignement désigne l'ensemble des techniques visant à faire en sorte que l'IA respecte les intentions humaines et des valeurs éthiques. Open AI affirme avoir procédé à plus de 5000 heures de test de sécurité sur son nouveau modèle, mais le 6 août, lors de la conférence hackers Black Hat, des chercheurs en cybersécurité ont révélé de nouvelles failles dans ChatGPT-4, qui pourraient aussi toucher la version 5. Et récemment, les principaux modèles d'IA ont été influencés dans leurs réponses dans le contexte de la campagne russe de désinformation Pravda. La vérification de l'alignement doit devenir une obligation.
Le principe du Security by Design, ou l'application stricte des principes de sécurité dès la création du code, doit devenir la norme. Sur le papier, c'est rassurant. Mais tant que ces entreprises s'opposent aux régulations contraignantes comme l'AI Act européen ou le règlement sur les machines automatisées, leurs discours sur la sécurité restent peu crédibles. Il ne peut pas y avoir de véritable sécurité si elle ne commence pas dès la base, c'est-à-dire, dans le code lui-même. Or, aujourd'hui, la majorité des codes restent vulnérables. Et sans un niveau élevé de sécurité, il est difficile de faire confiance à l'IA.
Le cadre législatif est-il suffisant?
L'Europe va dans le bon sens, avec un cadre légal structuré et plus contraignant. La Suisse, elle, est encore en retrait. Pourtant, dans un contexte de désinformation massive, de remise en question des autorités et de diffusion de théories complotistes, le cadre législatif n'est pas un ennemi. C'est un rempart. Une régulation forte, y compris sur les réseaux sociaux, est donc non seulement souhaitable, mais indispensable pour protéger la population.
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Je n'ai pas arrêté de demander aux gens autour de moi à quelle allure on courrait ou depuis combien de temps on était partis. Si j'avais fait confiance à mes sensations, comme d'habitude, j'aurais vite senti que le rythme était beaucoup trop rapide.» Mais les chiffres ont englouti ses sensations. Jusqu'à ce qu'il soit trop tard. Au départ de Sierre-Zinal samedi main, rares étaient les poignets dépourvus d'un appareil paré à faire profiter son porteur d'une multitude de données en direct. Chrono, kilomètres parcourus et fréquence cardiaque (qui est souvent aléatoire) pour les plus basiques. Vitesse ascensionnelle, pourcentage de la pente et derniers messages d'encouragement pour les modèles plus avancés. Courir sans technologie, un acte militant Les coureurs résistant à l'appel de la montre connectée ne sont pas seulement minoritaires. Ils n'existent presque plus. «Si vous dites que je suis un alien, ça me convient, glisse Alex. Je considère la course sans montre comme un combat. 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Et récemment, les principaux modèles d'IA ont été influencés dans leurs réponses dans le contexte de la campagne russe de désinformation Pravda. La vérification de l'alignement doit devenir une obligation. Le principe du Security by Design, ou l'application stricte des principes de sécurité dès la création du code, doit devenir la norme. Sur le papier, c'est rassurant. Mais tant que ces entreprises s'opposent aux régulations contraignantes comme l'AI Act européen ou le règlement sur les machines automatisées, leurs discours sur la sécurité restent peu crédibles. Il ne peut pas y avoir de véritable sécurité si elle ne commence pas dès la base, c'est-à-dire, dans le code lui-même. Or, aujourd'hui, la majorité des codes restent vulnérables. Et sans un niveau élevé de sécurité, il est difficile de faire confiance à l'IA. Le cadre législatif est-il suffisant? L'Europe va dans le bon sens, avec un cadre légal structuré et plus contraignant. La Suisse, elle, est encore en retrait. 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