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« Je ne suis pas un mauvais bougre » : Bryan Coquard effondré d'avoir fait abandonner le maillot vert sur le Tour

« Je ne suis pas un mauvais bougre » : Bryan Coquard effondré d'avoir fait abandonner le maillot vert sur le Tour

Le Parisien7 days ago
D'un coup, sa voix s'est mise à trembler et son regard s'est humidifié. Dire que Bryan Coquard rêvait depuis longtemps
d'un bus Cofidis
avec plein de micros tendus à l'arrivée et demandant à lui parler. Cela aurait prouvé qu'à défaut de s'offrir enfin une première étape sur le
Tour de France
, le coureur de 33 ans aurait été de nouveau dans le coup d'un sprint massif. Sauf que cette fois, c'est pour se défausser
du mauvais rôle
que Coquard était attendu.
Involontairement, lors du sprint intermédiaire d'Isbergues, il a mis à terre le maillot vert Jasper Philipsen. La chute a été violente et le Belge, probablement le meilleur sprinteur du monde en ce moment, a dû abandonner. Coquard n'a pas commis de faute de placement. Il semble juste percuter un coureur sur sa droite, ce qui le fait déchausser, vriller à gauche et faire tomber Philipsen. Cent mètres plus loin, un des coéquipiers du Belge l'invective et l'insulte.
Coquard, coureur émotif mais pas connu pour sprinter n'importe comment, n'en a pas fini avec sa journée pourrie. À l'arrivée à Dunkerque, il se lance pour une place d'honneur mais l'Italien Davide Ballerini chute devant lui. Et cette fois, c'est lui qui joue la quille de bowling en tombant, après un salto, sur le bitume puis une barrière de sécurité. Souffrant seulement de brûlures à la jambe et à la fesse, il passe la ligne et se réfugie dans son bus. Avant de s'exprimer, il voulait revoir les images de la chute de Philipsen pour savoir ce qu'il devait plaider : la maladresse, la malchance ou la faute.
Il décide alors de s'exprimer. Le regard est vide et la voix est étouffée par l'émotion. Il n'a rien à se reprocher mais se sent petit. « C'est une sale journée, lâche-t-il. Vous imaginez bien que faire abandonner le maillot vert, cela ne fait pas plaisir. J'ai regardé un peu les images. Sur le moment, je ne sais pas ce qui s'est passé. J'ai l'impression que Jonathan Milan lance son sprint et peut-être que ma roue avant touche son dérailleur. Ou alors c'est Laurenz Rex qui me déséquilibre. Je ne sais vraiment pas. ».
Tout reste flou malgré le visionnage des images. « Ce n'était pas mon intention de créer une chute. Je ne voulais pas prendre de risques. Je n'ai même pas l'impression d'avoir touché quelque chose. J'ai été déséquilibré et j'ai perdu ma pédale et presque perdu ma chaussure. Je tiens à m'excuser, même si ce n'était pas un acte volontaire, auprès de Philipsen et de son équipe. Même si je ne suis pas un mauvais bougre. Pas un mauvais garçon. Ce n'est pas agréable. »
À cet instant, il préfère s'arrêter plutôt que se mettre à pleurer. Il ne sait pas que dans l'équipe de Philipsen, personne ne lui en veut. « Ce n'était pas volontaire et il n'y aura pas de réclamation », l'exonère Adrie Van der Poel, un des membres du staff.
Les organisateurs le sanctionnent néanmoins d'un retrait de treize points au classement du maillot vert. C'est symbolique et juste histoire de marquer le coup. Car si le Français avait été jugé coupable d'un sprint raté, il aurait écopé d'un carton jaune.
Sur sa propre chute à quelques centaines de mètres de la ligne, Coquard ne veut presque pas en parler. Il se sent coupable et pas victime. « Je ne voulais pas faire le sprint final mais je me suis remobilisé. Et voila, nouvelle chute. J'ai mal un peu partout avec notamment des abrasions. »
L'auscultation médicale effectuée dans le bus a livré un diagnostic encourageant. Des brûlures et des plaies superficielles, une douleur à côté de l'omoplate, visiblement uniquement musculaire qui ne nécessite pas de passer une radio. Coquard sait qu'il va néanmoins passer une mauvaise nuit. Et pas à cause de ses blessures.
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