
Buzz sur les réseaux: De Tiktok à Instagram, le Vatican encourage les «missionnaires numériques»
Publié aujourd'hui à 15h14
Les plateformes numériques permettent aux religieux de toucher les jeunes, mais aussi les non-catholiques.
KEYSTONE
En bref:
«Tout le monde utilise les réseaux sociaux, c'est important qu'on y soit aussi»: sur Instagram, le père Giuseppe Fusari, chemise à col romain et manches courtes laissant entrevoir ses tatouages, partage en vidéo des paroles d'évangile à ses 63'000 abonnés.
Le «prêtre cool» d'une paroisse de la ville de Brescia est venu du Nord de l'Italie pour participer au «Jubilé des missionnaires numériques et influenceurs catholiques», évènement inédit organisé par le Vatican, qui rassemble cette semaine des milliers de stars des réseaux sociaux.
À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe.
«Ce rendez-vous nous permet de faire connaissance», se réjouit le quinquagénaire, qui utilise quotidiennement ses différentes plateformes pour partager «la parole de Dieu» au plus grand nombre, et parfois des vidéos de son chihuaha. Un mode d'évangélisation moderne, que l'Eglise catholique semble vouloir encourager.
«Rien que le fait que le Vatican décide d'organiser cet événement, ça nous dit: en fait c'est important, allez-y, on est avec vous, et on va chercher ensemble comment porter cette nouvelle évangélisation», confie à l'AFP sœur Albertine, l'une des influenceuses catholiques françaises les plus suivies, présente à Rome pour l'évènement.
La religieuse de 29 ans, qui cumule plus de 320'000 abonnés sur Instagram et dont certaines vidéos TikTok dépassent le million de vues, considère les plateformes numériques comme un «terrain missionnaire» à part entière, où elle peut toucher les jeunes, mais aussi les non-catholiques. Des influenceurs catholiques pour casser les codes
En utilisant les codes des réseaux sociaux, avec un discours simple, un montage dynamique et une énergie communicative, elle raconte son quotidien de religieuse, donne des conseils pour lire la Bible ou propose des prières accompagnées.
Une façon de communiquer qui casse les codes traditionnels de l'Eglise, très appréciée par les internautes : «merci pour ces conseils courts, efficaces et accessibles aux néophytes!», «Je ne suis pas chrétien, mais la simplicité et la profondeur de vos discours me touchent beaucoup», peut-on lire sous ses publications. «En fait, maintenant, c'est là où sont les gens, et nous, notre boulot c'est d'aller les rencontrer là où ils sont», résume-t-elle, alors que l'Europe est touchée par une vague de déchristianisation massive depuis plusieurs années.
À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe.
La jeune femme, qui porte une simple croix en bois autour du cou, se réjouit que ses vidéos soient sorties de la «bulle catho», et touchent désormais «tous types de personnes, tous milieux sociaux, (…) au delà des frontières et des carcans qu'on pourrait imaginer». Mais cette évangélisation en ligne n'est pas pratiquée uniquement par des religieux : Francesca Parisi, une enseignante du Sud de l'Italie essaye elle «de dissiper les préjugés qui entourent les catholiques» via de courtes vidéos postées sur TikTok, où elle compte plus de 21'000 abonnés. La trentenaire s'est convertie tardivement, c'est pourquoi elle tente de toucher celles et ceux qui «se sont éloignés de l'Église». Un flou persiste autout des «missionnaires numériques»
Soutenus par le Vatican, les «missionnaires numériques» ont eu le droit à leur propre messe dans la basilique Saint-Pierre. Accueilli par des tonnerres d'applaudissements et filmé sous tous les angles, le pape Léon XIV, qui compte lui-même 14 millions d'abonnés sur Instagram, les y a appelés à «nourrir d'espérance chrétienne les réseaux sociaux et les milieux numériques», assurant que «face aux changements culturels, au cours de l'histoire, l'Église n'est jamais restée passive».
À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe.
«Le plus grand influenceur est Dieu!», a clamé devant la foule le cardinal philippin Luis Antonio Tagle, très populaire chez les jeunes, mettant en garde contre une utilisation «nuisible» des réseaux sociaux . Reste que pour l'instant la position du Vatican sur le sujet demeure floue : aucune règle ou recommandation précise n'a été transmise aux missionnaires. «Est-ce qu'il faudrait un mandat ? Est-ce qu'il y a une durée de cette mission?», s'interroge sœur Albertine. «On discute pour voir comment écrire ensemble cette nouvelle page d'évangélisation».
Plus d'articles sur la religion à notre époque Newsletter
«Santé & Bien-être» Conseils, actualités et récits autour de la santé, de la nutrition, de la psychologie, de la forme et du bien-être.
Autres newsletters
AFP
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


24 Heures
7 hours ago
- 24 Heures
Enfants, ados, adultes, «personne ne veut faire son âge» en 2025
De nos jours, les âges de la vie sont devenus flous. Se préparer à la maturité semble de plus en plus complexe. Le regard de cinq experts. Céline Cabourg Publié aujourd'hui à 14h49 Jusqu'à encore récemment, l'âge adulte se conjuguait seulement au masculin. «La grande rupture, poussée par les mouvements féministes, a débuté en 1968», souligne le sociologue Jean Viard. UNSPLASH/PRISCILLA DU PREEZ «Sois un peu adulte voyons!» Cette formule moralisatrice, que l'on adressait aux enfants afin qu'ils se calment ou aux têtes en l'air pour qu'elles rentrent dans le rang, ne parle plus à grand monde. Les articles ABO sont réservés aux abonnés. S'abonner Déjà enregistré.e ou abonné.e? Se connecter


24 Heures
8 hours ago
- 24 Heures
Espagne: des nonnes excommuniées expulsées de leur couvent
La justice espagnole a ordonné l'expulsion de nonnes excommuniées par le Vatican, après s'être rapprochées d'une secte considérée comme hérétique. Publié aujourd'hui à 14h11 La «Pieuse union de Saint-Paul apôtre» est considérée comme une secte par l'Eglise catholique. KEYSTONE La justice espagnole a ordonné l'expulsion de leur couvent d'un groupe de religieuses espagnoles excommuniées par le Vatican après s'être rapprochées d'une secte considérée comme hérétique par l'Eglise catholique, selon une décision consultée vendredi par l'AFP. Ces soeurs clarisses, installées dans un couvent le couvent de Santa Clara de Belorado, village de 1'800 âmes situé à 50 kilomètres de Burgos (nord), avaient annoncé le 13 mai 2024 leur rupture avec l'Eglise après une querelle doctrinale sur fond de bras de fer immobilier. Les nonnes excommuniées par le Vatican Après une tentative d'intermédiation, elles avaient été excommuniées quelques semaines plus tard par le Vatican. L'archevêque de Burgos leur avait alors demandé de quitter leur couvent, affirmant qu'elles n'avaient plus le droit d'y rester – ce que ces dernières contestaient. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Dans une décision datée de jeudi, le tribunal de la ville voisine de Briviesca a donné raison à l'archevèque et exigé que les neuf religieuses encore présentes dans ce couvent du 15e siècle «évacue» le bâtiment et le «remette à disposition» de l'Eglise. «Si elles ne le font pas volontairement», les autorités procéderont à leur «expulsion» pas la force, ajoute le tribunal, qui précise que l'Église a fourni «un certificat» de propriété du couvent, alors que les religieuses n'ont présenté «aucun titre» justifiant «l'utilisation du bien. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Le tribunal, dans son ordonnance, ne donne cependant pas de date pour l'évacuation du bâtiment. Lors de l'audience devant le tribunal mardi, l'avocat des religieuses, Florentino Alaez, avait assuré que les soeurs feraient appel si le tribunal ordonnait leur expulsion. Des papes considérés comme des hérédiques Le couvent «est à nous», avait insisté auprès de journalistes l'une des religieuses concernées, soeur Paloma. «Nous ne sommes pas des religieuses isolées, nous sommes une entité juridique, et ce sont nos biens», avait-elle insisté. Dans un «manifeste» de 70 pages, ces soeurs clarisses avaient justifié voilà un an leur rupture avec l'Eglise par une supposée «persécution» de leur hiérarchie, qui a fait échouer selon elles un projet d'acquisition par leur communauté d'un autre couvent, situé au Pays basque espagnol. Elles avaient également pointé un prétendu «chaos doctrinal» du Vatican, qu'elles accusaient de «double langage» et de «contradictions» , et annoncé se placer désormais sous l'autorité d'un prêtre excommunié, Pablo de Rojas Sánchez-Franco. Ce religieux, fondateur de la «Pieuse union de Saint-Paul apôtre», se revendique du «sédévacantisme», un courant considérant l'ensemble des papes ayant succédé à Pie XII (1939-1958) comme des hérétiques. Il a été exclu de l'Eglise catholique en 2019 par l'archevêque de Burgos. La religion à notre époque Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
9 hours ago
- 24 Heures
Quand les Suisses se regardent dans le miroir, l'image n'est pas si nette qu'on le croit
Économie prospère, compromis et neutralité font consensus dans un sondage sur l'identité helvétique. Mais d'autres aspects, comme la solidarité, divisent. Publié aujourd'hui à 13h31 L'économie suisse demeure un pilier identitaire avec 90% d'adhésion populaire. KEYSTONE Un sondage mené par l'Université de Zurich pour le groupe de réflexion Pro Futuris révèle une perception contrastée de la Suisse par ses propres habitants. Selon cette enquête réalisée en avril 2025, l'économie reste le pilier central de l'identité nationale, avec près de 90% des personnes interrogées qui s'identifient au modèle économique suisse. La majorité des Suisses se reconnaît également dans l'image d'une Suisse capable de compromis, internationale et neutre, ou encore proche de la nature. Cependant, l'étude, relayée par « Blick» , fait apparaître des divergences significatives sur d'autres aspects de l'identité nationale, qui transcendent les clivages politiques traditionnels pour toucher également le genre, les revenus et le lieu de résidence. La solidarité divise Si le modèle économique suisse rassemble largement les citoyens, l'idée d'une Suisse solidaire ne recueille que deux tiers d'adhésion. Cette tendance reflète l'importance accordée à la stabilité économique dans la perception collective nationale, confirmant que malgré les débats actuels, l'économie demeure au cœur de l'identité suisse. La majorité des sondés privilégient une Suisse ouverte sur le monde, considérant la coopération internationale comme la meilleure stratégie pour préserver son rôle sur la scène mondiale. Cette position consensuelle pourrait avoir un impact significatif dans les futures négociations avec l'Union européenne. Toutefois, l'orientation politique influence fortement les perceptions. Les électeurs de l'UDC marquent leur préférence pour l'indépendance nationale, une position partagée par d'autres électeurs de droite et certains abstentionnistes. À l'inverse, les partisans des partis bourgeois et de gauche adoptent des approches plus nuancées. Le sondage met en évidence des disparités territoriales importantes. Les citadins se montrent favorables à davantage d'interventions étatiques et à des mesures pour le climat, tandis que les habitants des zones rurales et périurbaines privilégient la protection du paysage et les valeurs libérales. Les différences s'observent également selon le genre et le revenu. Les femmes associent davantage la Suisse à la solidarité et à la proximité avec la nature, alors que les hommes valorisent la responsabilité individuelle et l'économie. Quant aux ménages à faibles revenus, ils réclament plus d'interventions étatiques et favorisent la protection du paysage, probablement par crainte d'une hausse des prix de l'énergie et de l'alimentation. De l'identité nationale Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Claude Béda est journaliste à la rubrique vaudoise de 24 heures. Licencié en sciences sociales et politiques, passionné par les sujets de société et la vie des gens d'ici, il a couvert plusieurs régions du canton, avant de rejoindre la rédaction lausannoise. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.