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Quand les Suisses se regardent dans le miroir, l'image n'est pas si nette qu'on le croit

Quand les Suisses se regardent dans le miroir, l'image n'est pas si nette qu'on le croit

24 Heures6 days ago
Économie prospère, compromis et neutralité font consensus dans un sondage sur l'identité helvétique. Mais d'autres aspects, comme la solidarité, divisent. Publié aujourd'hui à 13h31
L'économie suisse demeure un pilier identitaire avec 90% d'adhésion populaire.
KEYSTONE
Un sondage mené par l'Université de Zurich pour le groupe de réflexion Pro Futuris révèle une perception contrastée de la Suisse par ses propres habitants. Selon cette enquête réalisée en avril 2025, l'économie reste le pilier central de l'identité nationale, avec près de 90% des personnes interrogées qui s'identifient au modèle économique suisse.
La majorité des Suisses se reconnaît également dans l'image d'une Suisse capable de compromis, internationale et neutre, ou encore proche de la nature. Cependant, l'étude, relayée par « Blick» , fait apparaître des divergences significatives sur d'autres aspects de l'identité nationale, qui transcendent les clivages politiques traditionnels pour toucher également le genre, les revenus et le lieu de résidence. La solidarité divise
Si le modèle économique suisse rassemble largement les citoyens, l'idée d'une Suisse solidaire ne recueille que deux tiers d'adhésion. Cette tendance reflète l'importance accordée à la stabilité économique dans la perception collective nationale, confirmant que malgré les débats actuels, l'économie demeure au cœur de l'identité suisse.
La majorité des sondés privilégient une Suisse ouverte sur le monde, considérant la coopération internationale comme la meilleure stratégie pour préserver son rôle sur la scène mondiale. Cette position consensuelle pourrait avoir un impact significatif dans les futures négociations avec l'Union européenne.
Toutefois, l'orientation politique influence fortement les perceptions. Les électeurs de l'UDC marquent leur préférence pour l'indépendance nationale, une position partagée par d'autres électeurs de droite et certains abstentionnistes. À l'inverse, les partisans des partis bourgeois et de gauche adoptent des approches plus nuancées.
Le sondage met en évidence des disparités territoriales importantes. Les citadins se montrent favorables à davantage d'interventions étatiques et à des mesures pour le climat, tandis que les habitants des zones rurales et périurbaines privilégient la protection du paysage et les valeurs libérales.
Les différences s'observent également selon le genre et le revenu. Les femmes associent davantage la Suisse à la solidarité et à la proximité avec la nature, alors que les hommes valorisent la responsabilité individuelle et l'économie. Quant aux ménages à faibles revenus, ils réclament plus d'interventions étatiques et favorisent la protection du paysage, probablement par crainte d'une hausse des prix de l'énergie et de l'alimentation.
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Claude Béda est journaliste à la rubrique vaudoise de 24 heures. Licencié en sciences sociales et politiques, passionné par les sujets de société et la vie des gens d'ici, il a couvert plusieurs régions du canton, avant de rejoindre la rédaction lausannoise. Plus d'infos
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Le militaire Fernand Carrel a pris son «dernier envol»
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Le militaire Fernand Carrel a pris son «dernier envol»

Grande figure de l'aviation militaire suisse, ce fribourgo-lausannois avait défendu avec succès l'achat du F/A-18 dans les années 90. Publié aujourd'hui à 18h30 Fernand Carrel en octobre 1999. KEYSTONE Fernand Carrel est décédé le 30 juillet, indique l'avis mortuaire signé de lui seul dans 24 heures du 6 août. «Lorsque vous lirez ce message, j'aurai pris mon dernier envol vers les champs d'azur et d'étoiles illimités.» Ainsi débute les quelques lignes de celui qui fut commandant des forces aériennes, comme il le précise dans son ultime signature. Né le 5 juin 1937 dans une famille modeste, ce fribourgeois grandit à Lausanne. Il a le rêve de piloter des avions dès l'âge de 11 ans et se consacre entièrement à le réaliser. Après des études à l'EPFL, il obtient son brevet de pilote militaire de milice en 1959. Ingénieur au sein de l'administration communale lausannoise, il défend le projet d'aérodrome d'Etagnières, dont la capitale vaudoise est partie prenante. Le peuple vaudois dit non en 1966. Le bref parcours professionnel de Fernand Carrel dans le civil s'achève là. L'année suivante, à 30 ans, il devient pilote militaire de carrière. D'abord responsable des essais d'avions, il gravit les échelons jusqu'à devenir commandant des forces aériennes, fonction qu'il exerce de 1992 à 1999. La célébrité par l'aviation militaire À l'aise avec les médias, le pilote se prête volontiers au jeu de la célébrité. Dans un portrait de la TSR en 1985, le journaliste aborde la question de son célibat. «(…) Je suis plutôt une exception, la plupart de mes collègues sont d'heureux pères de famille (…). Il est vraisemblable que je suis aussi un peu un extrémiste dans cette façon d'envisager cet apostolat aéronautique», répondait-il. Il est alors déjà un des visages romands de l'armée. En 1989, c'est la secousse. Un gros tiers des citoyens suisses dit oui à l'abolition de l'armée. Quatre ans plus tard, une nette majorité rejette le gel de l'acquisition nouveaux avions de combat, alors que Berne commande 34 exemplaires du F/A-18. Victoire pour le militaire de carrière, dont la mission a été de défendre l'appareil made in USA face à l'opinion publique. L'armée entame sa cure de minceur avec «Armée 95». Fernand Carrel s'illustre alors comme le défenseur de référence d'une aviation militaire critiquée pour son coût et prône l'ouverture à une collaboration internationale. En 1997, le public découvre qu'il lui est arrivé de piloter en solo, malgré son âge et ses hautes responsabilités. Il lui est même reproché des erreurs de pilotage. Le chef du département militaire, Adolf Ogi, le blanchit. En 1999, il est perçu comme un provocateur avec sa demande d'une douzaine de F/A-18 en plus, peu avant sa retraite. Fernand Carrel, marié à l'aviation, participe encore à la création du musée de l'aviation militaire de Payerne au début des années 2000. Aviation militaire Newsletter «La semaine vaudoise» Retrouvez l'essentiel de l'actualité du canton de Vaud, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Jérôme Cachin est journaliste à la rubrique vaudoise depuis 2019, spécialisé en politique. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Cet été, onze alpinistes sont décédés en montagne et les sauvetages explosent
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Ces derniers jours, cinq alpinistes sont morts dans les Alpes. Les professionnels appellent à la prudence et rappellent les règles de sécurité. Publié aujourd'hui à 18h07 Le sommet du Cervin culmine à 4478 mètres au-dessus de Zermatt. KEYSTONE En pleine période estivale, les drames s'accumulent en haute montagne. Depuis la fin mai, quinze personnes ont perdu la vie en Valais. Et rien qu'entre le 30 juillet et le 6 août, quatre alpinistes y sont morts. Un cinquième décès a également eu lieu dans le massif du Mont-Blanc. Le dernier drame en date remonte au mardi 5 août: une Suissesse de 46 ans a chuté mortellement à environ 3800 mètres alors qu'elle redescendait par l'arête ouest du Lagginhorn , un sommet de 4010 mètres situé au-dessus de Saas-Grund. La veille, lundi 4 août, un alpiniste, vraisemblablement en solo, est décédé dans une chute au Cervin alors qu'il progressait à environ 4150 mètres par l'arête du Hörnli. Son identité n'a pas été communiquée. Dimanche 3 août, le corps d'un ressortissant allemand de 44 ans a été découvert à environ 3500 mètres d'altitude dans le secteur du Hohlaubgletscher, également au-dessus de Saas-Grund . Il était parti seul le matin du 30 juillet de la Almagellerhütte. Enfin, le 30 juillet, un alpiniste polonais de 45 ans a trouvé la mort après une chute à environ 3500 mètres alors qu'il redescendait du Weisshorn par l'arête est. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. 48 décès en montagne en 2024 L'été 2025 est-il spécialement meurtrier en montagne? Pas selon les chiffres de la police cantonale valaisanne qui ne montrent pas une hausse significative des décès par rapport aux années précédentes. 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Les interventions en haute montagne sont particulièrement en hausse: 64 personnes y ont été secourues, soit plus du double qu'à la même période en 2024. Les sauveteurs d'Air Zermatt confirment aussi une activité plus soutenue qu'au cours des années précédentes. Majorité d'accidents à la descente Alors, que faire pour endiguer le phénomène? «On constate une hausse de la fréquentation des sommets célèbres et une désaffection pour des itinéraires moins prestigieux, indépendamment de leur beauté», observe en préambule Oscar Urio, guide de montagne en Suisse romande. Il souligne que «la majorité des accidents surviennent à la descente» et appelle ainsi à davantage de prudence: «Il ne faut pas hésiter à changer son plan en route, à faire demi-tour si l'on ne maîtrise plus les risques.» Certains passages se montrent par exemple abordables à la montée, mais deviennent délicats à redescendre. Il insiste également sur l'importance de bien connaître et d'utiliser son matériel: «Je vois souvent des gens encordés, mais de manière si mal gérée qu'ils prennent plus de risques que s'ils ne l'étaient pas.» Pour lui, il est essentiel de faire appel à un professionnel pour être emmené sur un itinéraire ou se former dans l'objectif d'être plus autonome. Oscar Urio ajoute en outre qu'«il est judicieux de mener systématiquement des enquêtes après les accidents graves, afin d'identifier d'éventuelles pratiques dangereuses». Quatre décès dans le massif du Mont-Blanc Le massif du Mont-Blanc, très fréquenté lui aussi, n'a pas été épargné cet été. Le dimanche 3 août, un alpiniste grec d'une trentaine d'années est mort après une chute de plusieurs centaines de mètres dans le couloir du Goûter, à environ 3835 mètres. Il descendait seul et sans être encordé. Le 18 juillet, un père de 56 ans et sa fille de 24 ans ont été retrouvés morts au pied de l'aiguille de Bionnassay. 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Plus d'infos @SoniaImseng Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Tensions autour du parking de l'Hôpital Riviera-Chablais
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Tensions autour du parking de l'Hôpital Riviera-Chablais

Un courrier anonyme dénonce un «déséquilibre» dans l'attribution des places réservées au personnel. La direction conteste favoriser les travailleurs frontaliers. Patrick Combremont Publié aujourd'hui à 16h46 Fin 2023, le parking de l'Hôpital Riviera-Chablais avait déjà fait parlé de lui, mais pour une autre raison. Une partie de son goudron s'était soulevée. Des travaux avaient été entrepris pour le remettre en état. Chantal Dervey En bref: Les mots sont directs: «Je vous alerte, Madame, si rien n'est fait, cette situation va dégénérer.» Tel est le message d'une lettre anonyme, adressée ces jours à la directrice de la santé vaudoise, Rebecca Ruiz, et rendue publique ce mercredi par Rhône FM. Envoyé par «un collaborateur» de l' Hôpital Riviera-Chablais (HRC), ce courrier s'en prend au nouveau «plan de mobilité» de l'établissement, prévu pour le 1er janvier prochain, qui aurait des conséquences pour certains employés de la région. «Je vais perdre ma place de stationnement, comme tous mes collègues habitant en Suisse dans la Riviera et le Chablais», écrit ce travailleur, «habitant à quarante-cinq minutes à pied de la gare la plus proche et sans bus avant le début de son travail à 6 h du matin». 500 places pour 2000 employés Représentante des syndicats chrétiens du Valais (SCIV), à Monthey, Barbara Pfister souligne que c'est effectivement compliqué pour certains employés: «On ne peut pas demander de faire deux heures en transports publics après douze heures de travail», estime-t-elle. Ce cruel manque de places de parking autour de l'hôpital était déjà connu. Le problème est d'ailleurs confirmé par des chiffres parlants. Alors que le site hospitalier de Rennaz compte actuellement 1965 collaborateurs, pour la plupart en présence simultanée, on dénombre au total 912 places de stationnement, dont 515 sont réservées à ses collaborateurs directs, précise le service communication du HRC. Quelque 297 places sont, elles, destinées au public, tandis qu'une centaine d'autres sont occupées par l'Espace Santé Rennaz, indépendant de l'hôpital. Favoritisme démenti Mais la missive va plus loin. Elle dénonce un «déséquilibre» dans l'attribution des places: ceci «alimente un sentiment d'injustice qui ne cesse de croître et, à terme, risque de nuire gravement au climat social». Selon son auteur, les parkings de l'hôpital sont en effet plus largement occupés par des véhicules immatriculés en France et d'autres collègues frontaliers. Interrogé par la radio valaisanne, Christian Moeckli, le directeur général du HRC, écarte tout favoritisme. Les places sont attribuées sur la base d'une série de critères objectifs, qui tiennent compte de la situation particulière de l'employé, non seulement éloignée ou géographique, mais aussi familiale ou personnelle. Ceux-ci peuvent toujours être réévalués en cas de changement et les collaborateurs ont en outre un droit de recours. Reste que le problème est aigu et que l'hôpital est à la recherche de solutions avec les autres autorités et institutions. Les dernières actus sur l'Hôpital Riviera-Chablais Newsletter «La semaine vaudoise» Retrouvez l'essentiel de l'actualité du canton de Vaud, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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