« Pour moi, c'est la joueuse la plus complète » : Grace Geyoro, le facteur X qui pourrait changer le destin des Bleues dans cet Euro
Face aux Pays-Bas, Grace Geyoro devrait enchaîner ce dimanche soir (21 heures) son troisième match dans cet Euro. La milieu de 28 ans aux 101 sélections (pour 22 buts) est un élément inamovible de l'équipe de Laurent Bonadei dans laquelle elle se montre en plus décisive (5 buts en 6 matches).
Après un début d'année compliqué avec le PSG, elle semble renaître sous la tunique bleue. « Ç'a été un mal pour un bien, confiait cette semaine sa coéquipière Elisa De Almeida. Cela lui a fait un petit déclic. Comme je lui dis en privé, elle a "glow up" (expression anglaise qui signifie progresser en grandissant). » Les anciennes internationales Camille Abily (40 ans, 183 sélections, 37 buts) et Charlotte Lorgéré (30 ans, 1 sélection), toutes deux consultantes sur cette Euro, détaillent l'évolution très positive de la vice-capitaine française.
Un pouvoir offensif retrouvé
Buteuse contre le pays de Galles (4-1), Geyoro est la deuxième meilleure scoreuse des Bleues en 2025, derrière Sandy Baltimore. Depuis le début de l'année civile, la vice-capitaine française a trouvé le chemin des filets à cinq reprises (six pour Baltimore). « C'est une joueuse très adroite devant le but, note Abily. Elle aime marquer. J'ai connu des milieux qui faisaient la passe et pensaient avoir joué leur rôle. Mais non : fais la passe, va dans la surface et va finir. En fait, c'est ce que sait faire Grace. Ce dépassement de fonctions est important. »
Lorgéré, qui commentera la rencontre des Bleues ce dimanche soir sur France 2, confirme la complémentarité de Geyoro avec ses attaquantes. « Baltimore à droite et Cascarino à gauche vont très peu rentrer intérieur. Du coup, il faut qu'il y ait Katoto et une autre fille dans la surface. Grace perd moins d'énergie à faire des courses en profondeur sur les côtés, elle est beaucoup plus au centre du jeu. Elle s'est rendu compte qu'elle pouvait être décisive. C'est elle qui est derrière l'attaquante. »
« On sait qu'elle peut marquer à tout moment, complète De Almeida. Ses appels de balle sont tranchants et durs à suivre pour l'adversaire. C'est une joueuse de classe mondiale. » Une description validée par Lorgéré, qui a souvent croisé Geyoro sur les terrains. « Elle est leader par sa manière de jouer, elle insuffle quelque chose, un dynamisme. Je me souviens de plein de matches où elle est monstrueuse physiquement. »
Des capacités athlétiques au-dessus de la moyenne
Elle-même dotée d'un physique très performant, De Almeida est impressionnée par sa coéquipière. « Grace a une capacité athlétique et un coffre énormes, détaillait-elle cette semaine. Dans la répétition des efforts, elle apporte énormément à l'équipe. »
Abily n'est pas surprise de la voir à ce niveau de performance. « Pour moi, c'est la joueuse la plus complète, assure la consultante de TF1. Je me rappelle l'année avec (Olivier) Échouafni où elles sont championnes à nos dépens (en 2021, le Paris-SG avait devancé l'OL d'un point). Elle jouait déjà dans ce rôle de numéro 8, box to box. Elle avait cette capacité à se projeter et à finir dans la surface. Elle a des courses, des projections très intéressantes. Elle est capable de défendre, de marquer, elle a une très bonne technique, elle est athlétiquement très intéressante car elle est puissante, elle va vite. Elle est capable d'évoluer partout. »
L'importance de Karchaoui
Si Geyoro est aussi performante, c'est également en raison de la présence de Sakina Karchaoui auprès d'elle, selon nos témoins. « Le fait que Sakina ait intégré le milieu de terrain, au PSG et en équipe de France, a libéré Grace de certaines tâches, remarque Lorgeré. On la voit un petit peu moins dans le jeu car Sakina a un gros volume. Elle s'occupe d'aller chercher les ballons, Grace peut donc beaucoup plus se projeter. »
Abily apprécie également l'association entre les deux joueuses. « Sakina aime bien se projeter dans le dos, elle a aussi cette capacité à centrer, note l'entraîneuse adjointe de Chelsea. Quand il y a "Saki" et Grace, ce sont cinq joueuses offensives qui aiment se projeter vers l'avant. C'est difficile pour les défenses de contrôler leurs courses. » Celle des Pays-Bas va pouvoir le constater ce dimanche soir à Bâle.
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