Commissariat attaqué, tabac pillé… À Compiègne, une nuit marquée par les violences urbaines
aux coups de filets anti-stups
menés par les autorités ces dernières semaines. À
Compiègne
(
Oise
), la nuit de vendredi à ce samedi a été marquée par des violences urbaines dans le quartier du
Clos-des-Roses
, où une trentaine d'individus cagoulés s'en sont violemment pris au commissariat de police, visé par des tirs de mortiers, avant de piller un bureau de tabac. Exaspéré, le gérant évalue son préjudice à près de 40 000 euros.
« À 1h30 et 2 heures du matin, à deux reprises, une trentaine d'individus ont pris pour cible le commissariat de police de Compiègne, et tiré 40 mortiers vers la façade », indiquait vendredi matin un communiqué du préfet de l'Oise, Jean-Marie Caillaud, qui précise que l'attaque n'a fait « aucun blessé » parmi les forces de l'ordre.
Appuyés par la gendarmerie nationale et la police municipale, les effectifs de la police nationale ont riposté à coups de lanceurs de balle de défense et de grenades lacrymogènes pour « sécuriser le commissariat et réinvestir le quartier ».
Vers 2h15 du matin, le bureau de tabac du Clos-des-Roses, situé à 500 m de là, rue Phileas Lebesgue, a été victime d'une effraction. Les images de vidéosurveillance, que Le Parisien a pu consulter, permettent d'apercevoir une vingtaine d'individus encapuchonnés et masqués fracturer le rideau de fer, puis la porte d'entrée, avant de s'engouffrer dans le magasin pour le piller.
Selon le gérant de cette entreprise familiale, Kajan Thavarajah, les émeutiers ont volé près de 4 000 euros en espèce et quasiment l'intégralité de son stock de tabac et de cigarettes électroniques. Ces pertes, ajoutées aux dégâts matériels, feraient grimper son préjudice à près de 40 000 euros.
C'est un homme fatigué et exaspéré que nous retrouvons ce samedi matin. « Je suis venu sur place vers 3 heures du matin, après avoir été alerté grâce à l'alarme. Je n'ai pas dormi de la nuit », soupire-t-il. Son tabac,
incendié après les émeutes
qui avaient suivi
la mort du jeune Naël
, en juin 2023 à Nanterre (Hauts-de-Seine), avait
rouvert il y a tout juste un an
.
Il s'agace : « Je ne comprends pas pourquoi ils s'en prennent à nous. La journée, on n'a jamais de problèmes avec personne. » Dégoûté par ces nouvelles dégradations, il songe désormais à vendre son commerce et partir travailler ailleurs.
Le préfet, Jean-Marie Caillaud, s'est rendu dans la matinée au commissariat de Compiègne avec le premier adjoint au maire, Éric de Valroger, pour apporter son soutien aux forces de l'ordre, saluer leur « sang-froid » et leur « professionnalisme ». Face aux policiers, il a estimé que les violences urbaines pourraient être liées à la politique antidrogue menée par l'État et la Ville.
Des coups de filets anti-stups, survenus ces deux dernières semaines dans le quartier du Clos-des-Roses, pourraient avoir attisé la colère des émeutiers. Une enquête a été ouverte, selon la procureure de la République de Compiègne, Caroline Gaziot.
Dans un communiqué, le maire de Compiègne, Philippe Marini (LR), assure que « la Ville ne pliera pas devant ceux qui bafouent la loi et troublent la tranquillité publique » et continuera à lutter activement contre les trafics de drogue. « Comme l'a indiqué le préfet, cette mobilisation se poursuivra, bien entendu, dans les jours à venir, avec le même niveau d'intensité. La Ville de Compiègne sera aux côtés des forces de police à chaque instant », assure l'édile.
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