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Droits de douane : l'UE pourrait répliquer face aux États-Unis avec des mesures à hauteur de 72 milliards d'euros

Droits de douane : l'UE pourrait répliquer face aux États-Unis avec des mesures à hauteur de 72 milliards d'euros

Le Figaro16 hours ago
Si le commissaire européen Maros Sefcovic souhaite «d'abord négocier», il assure «se préparer» au cas où les négociations échoueraient.
La Commission européenne a mis lundi sur la table des 27 pays membres de l'Union européenne une liste de représailles possibles à hauteur de 72 milliards d'euros, dans le cas où les États-Unis imposeraient des droits de douane de 30% sur ses importations en provenance de l'UE. «Nous négocions d'abord, mais nous nous préparons en même temps», a assuré le commissaire européen Maros Sefcovic devant la presse, à l'issue d'une réunion des ministres du Commerce de l'UE à Bruxelles. Il a souligné qu'il s'agissait d'une position commune des Vingt-Sept.
«Les ministres ont adopté une position totalement unie sur la nécessité d'être prêts à réagir» si nécessaire, a indiqué de son côté le ministre danois des Affaires étrangères Lars Lokke Rasmussen, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l'UE. Le commissaire européen, négociateur en chef côté européen dans ces difficiles tractations commerciales avec Washington, a confirmé son intention de poursuivre les discussions jusqu'à la date butoir du 1er août décidée par le président Donald Trump, y compris dès lundi avec ses homologues américains.
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Et Maros Sefcovic d'ajouter : «Mais comme je l'ai déjà dit, il faut deux mains pour applaudir», et donc l'UE doit aussi préparer d'éventuelles représailles en cas d'échec des discussions. La liste de 72 milliards d'euros de marchandises américaines que l'UE pourrait cibler n'épuise pas le champ de toutes les possibilités, a-t-il encore indiqué. «Tous les instruments restent sur la table», a-t-il souligné. L'UE a déjà préparé une liste distincte d'importations américaines d'une valeur de 21 milliards d'euros qu'elle est prête à viser en raison des droits de douane déjà imposés par Donald Trump sur l'acier et l'aluminium. Ces mesures sont actuellement suspendues.
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time44 minutes ago

  • Le Figaro

«Des consommateurs inquiets» : quand la politique anti-immigration de Trump fait chuter les ventes de bières aux États-Unis

Selon l'entreprise américaine Constellation – qui détient les marques Corona et Modelo – les raids anti-immigration orchestrés par l'administration Trump seraient à l'origine de la baisse récente des ventes de bières dans le pays. Et si Donald Trump était à l'origine de la baisse des ventes de bières aux États-Unis ? C'est en tout cas ce qu'avance l'entreprise américaine Constellation après avoir vu les ventes de certaines marques de bières qu'elle possède chuter. Sur le dernier trimestre, le groupe à la tête de Corona et Modelo a annoncé une baisse de 2% sur ses ventes de bières. Et le coupable a semble-t-il était trouvé. Donald Trump a depuis son arrivée à la Maison blanche largement durci la politique migratoire, avec des raids orchestrés par son administration. Il a également révoqué le statut légal de plus de 500.000 migrants latino-américains et a conclu un accord entre le fisc américain et les services de l'immigration, permettant la transmission d'informations sensibles afin de faciliter leur expulsion. Lors de son discours d'investiture le 20 janvier dernier, le 47ème président des États-Unis avait notamment prononcé ces mots : «Restez au Mexique». Autre source de frayeur au sein de la communauté latine sur le territoire états-unien, Kilmar Abrego Garcia, a été arrêté le 12 mars dernier par la police de l'immigration (ICE). Trois jours plus tard, il était expulsé vers une prison salvadorienne. L'administration Trump avait par la suite reconnu qu'une «erreur administrative» avait conduit à l'expulsion de Kilmar Abrego Garcia, puisqu'un arrêté d'expulsion à son encontre avait été définitivement annulé par un tribunal fédéral en 2019. Une affaire largement médiatisée. Publicité «Des consommateurs inquiets» Depuis ces vagues d'arrestations, les rassemblements festifs entre membres de communautés latines auraient donc largement diminué, entraînant avec eux une baisse des ventes de bières brassées au Mexique. Les hispaniques représentent environ la moitié de la clientèle de ces bières. «De nombreux consommateurs de la communauté hispanique sont actuellement inquiets», a déclaré le PDG de Constellation Brands, William Newlands. «Les rassemblements sociaux, un domaine où les consommateurs hispaniques consomment souvent de la bière, sont en déclin aujourd'hui en raison de ces préoccupations générales». À lire aussi Les droits de douane imposés par Trump, une mauvaise nouvelle aussi pour les brasseurs américains Dans une interview accordée au Wall Street Journal, William Newlands déclarait que les hispaniques se tournaient désormais davantage vers les grandes chaînes de distribution pour se fondre dans la masse. A contrario, ils fréquentent bien moins les supérettes ou les épiceries fines qui s'adressent principalement aux consommateurs hispaniques. D'autres marques comme Monster, Foot Locker ou Colgate-Palmolive en sont arrivées à la même conclusion. Rappelons tout de même qu'aux États-Unis, les entreprises ont accès à des statistiques ethniques qui leur permettent d'évaluer plus précisément l'impact de la politique migratoire de Donald Trump sur leurs ventes.

Face à Donald Trump, l'Europe s'impatiente et durcit le ton sur les droits de douane
Face à Donald Trump, l'Europe s'impatiente et durcit le ton sur les droits de douane

Le HuffPost France

time3 hours ago

  • Le HuffPost France

Face à Donald Trump, l'Europe s'impatiente et durcit le ton sur les droits de douane

INTERNATIONAL - L'Europe est fatiguée par les doléances du président américain. L'Union européenne espère toujours obtenir un accord avec les États-Unis après les nouvelles menaces de Donald Trump de lui imposer le 1er août des droits de douane de 30 %. Mais sa patience s'amenuise et sa riposte pourrait atteindre les 72 milliards d'euros, a indiqué ce lundi 14 juillet le négociateur en chef de l'UE. « Nous négocions d'abord, mais nous nous préparons en même temps », a assuré le commissaire européen chargé du Commerce, Maros Sefcovic, devant la presse, à l'issue d'une réunion des ministres du Commerce de l'UE à Bruxelles. Il a souligné qu'il s'agissait d'une position commune des Vingt-Sept. Le commissaire européen, qui négocie avec Washington au nom des 27, a confirmé son intention de poursuivre les discussions jusqu'à la date butoir du 1er août décidée par Donald Trump, y compris dès lundi avec ses homologues américains. Une liste d'importations américaines à viser « Mais comme je l'ai déjà dit, il faut deux mains pour applaudir », et donc l'UE doit aussi préparer d'éventuelles représailles en cas d'échec des discussions, a-t-il relevé. La liste de 72 milliards d'euros de marchandises américaines que l'UE pourrait cibler n'épuise pas le champ de toutes les possibilités, a-t-il dit. L'UE a déjà préparé une liste distincte d'importations américaines d'une valeur de 21 milliards d'euros qu'elle est prête à viser en raison des droits de douane déjà imposés par le président américain sur l'acier et l'aluminium. Ces mesures sont actuellement suspendues. La décision de Donald Trump, annoncée dans une lettre rendue publique samedi, a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août. Ursula von der Leyen encouragée à « changer de méthode » Et certains pays jugent que l'UE doit désormais passer à la vitesse supérieure et montrer sa force. « Évidemment, la situation depuis samedi doit nous amener à changer de méthode », a ainsi affirmé à Bruxelles le ministre français chargé du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin. Et il ne faut avoir « aucun tabou », a-t-il martelé. « Nous voulons un accord, mais il y a un vieux dicton qui dit 'si tu veux la paix, tu dois te préparer à la guerre' », a déclaré de son côté le ministre danois des Affaires étrangères, Lars Lokke Rasmussen, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l'UE. L'ex-commissaire européen Thierry Breton a appelé, de son côté, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à s'impliquer directement dans les négociations commerciales avec les Américains. « Il est temps de faire évoluer notre mode de négociation », il est « nécessaire et urgent » de conférer une dimension « plus politique » et moins technique à la délégation européenne, a estimé l'ex-commissaire européen au Marché intérieur dans une interview au journal Les Échos. Cette délégation doit désormais être menée, selon lui, « par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen en personne, compte tenu des enjeux et des personnalités politiques européennes ». La présidente de la Commission européenne a choisi pour le moment de temporiser, sous pression notamment de pays, comme l'Allemagne, dont les ventes vers les États-Unis représentent la part la plus importante du total des exportations de l'UE. Elle a annoncé dimanche que l'Union n'allait pas riposter pour l'instant aux droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium, dans l'espoir d'obtenir un accord qui s'avérerait moins douloureux. « Nous avons toujours été très clairs sur le fait que nous préférons une solution négociée. Cela reste le cas et nous utiliserons le temps dont nous disposons maintenant jusqu'au 1er août », a-t-elle déclaré. 100 milliards d'euros Les pays européens essayent de rester unis dans cette affaire, bien que leurs économies ne soient pas exposées de la même façon aux foudres douanières du président américain. Emmanuel Macron a exhorté samedi la Commission à « défendre résolument les intérêts européens » et à « accélérer la préparation de contre-mesures crédibles ». Le chancelier allemand Friedrich Merz s'est dit dimanche d'accord avec le président français, précisant avoir discuté avec lui, avec Ursula von der Leyen et avec Donald Trump ces derniers jours. Il assure vouloir s'impliquer « intensivement » pour tenter d'arriver à une solution. La Première ministre italienne Giorgia Meloni a, quant à elle mis, en garde dimanche contre la perspective d'une « guerre commerciale » au sein du monde occidental. « L'Europe dispose de la puissance économique et financière nécessaire pour affirmer sa position et parvenir à un accord équitable et de bon sens. L'Italie fera sa part. Comme toujours », a-t-elle dit dans un communiqué, tandis que son opposition l'accuse de manquer de fermeté face à Washington. Depuis son retour à la présidence des États-Unis en janvier, Donald Trump a imposé des droits de douane fluctuants et généralisés à ses alliés et ses concurrents, perturbant les marchés financiers et alimentant les craintes d'un ralentissement économique mondial.

Cette maison de mode, propriété de LVMH, épinglée pour exploitation d'ouvriers en Italie
Cette maison de mode, propriété de LVMH, épinglée pour exploitation d'ouvriers en Italie

Le HuffPost France

time11 hours ago

  • Le HuffPost France

Cette maison de mode, propriété de LVMH, épinglée pour exploitation d'ouvriers en Italie

La maison de mode Loro Piana, propriété de LVMH, épinglée pour exploitation d'ouvriers en Italie. (Photo d'illustration) LUXE - Une nouvelle marque prestigieuse épinglée en Italie. La maison de mode Loro Piana, propriété du géant français du luxe LVMH, a été placée sous « administration judiciaire » en Italie pour avoir « facilité par négligence » l'exploitation d'ouvriers chez des sous-traitants, selon le verdict du tribunal de Milan, ce lundi 14 juillet. Cette mesure, d'une durée d'un an, a un objectif « plutôt de prévention que de répression » afin d'éviter qu'une entreprise ne soit entraînée dans des circuits criminels, selon la même source. Dans un communiqué, les carabiniers du service de défense des conditions de travail disent avoir « exécuté un décret d'administration judiciaire du tribunal de Milan » contre cette maison, réputée pour ses vêtements en cachemire, jugée « incapable d'empêcher et d'endiguer des phénomènes d'exploitation de main-d'œuvre dans le cadre de la production » de ses collections. Loro Piana est accusée de « ne pas avoir mis en place les mesures adéquates pour vérifier les conditions réelles de travail (...) des sociétés sous-traitantes » . Les juges du tribunal de Milan estiment que la direction de Loro Piana a « facilité par négligence » l'exploitation de main-d'œuvre, à cause d'une « carence généralisée de modèles d'organisations et d'un système d'audit interne défaillant » . Selon les enquêteurs, la maison confiait la confection de vêtements à une société dépourvue de toute capacité productive, laquelle recourait elle-même à une autre société, qui à son tour faisait appel à des ateliers employant des ouvriers chinois en Italie pour faire baisser ses coûts. Dans ces ateliers étaient exploités des ouvriers en situation irrégulière sans respecter la législation sur la santé et la sécurité sur le lieu de travail, notamment pour « les salaires, les horaires de travail, les pauses et les vacances » . L'enquête a débuté en mai dernier après la plainte d'un ouvrier chinois passé à tabac par son patron parce qu'il réclamait le paiement de ses arriérés de salaires. Les carabiniers ont constaté que des ouvriers étaient logés dans des « dortoirs construits abusivement et dans des conditions hygiéniques et sanitaires en dessous du minimum éthique » . Deux ressortissants chinois propriétaires d'ateliers ont été déférés devant la justice pour exploitation de main-d'œuvre, ainsi que deux Italiens pour violations des normes sur la santé et la sécurité sur le lieu de travail. Sept ouvriers dépourvus de titres de séjours ont aussi été renvoyés devant la justice. Le tribunal a aussi infligé des amendes d'un montant de plus de 181 000 euros et des sanctions administratives d'environ 60 000 euros. Les activités de deux ateliers chinois ont en outre été suspendues « pour violations graves en matière de sécurité et recours au travail au noir » . Dans un communiqué parvenu lundi soir à l'AFP, Loro Piana affirme ne pas avoir été au courant des activités de son sous-traitant et quand la société a été informée, le 20 mai dernier, « elle a interrompu tout rapport avec le fournisseur concerné en moins de 24 heures ». « Loro Piana condamne fermement toute pratique illégale et réitère son engagement continu dans la protection des droits humains » , selon la même source. Loro Piana avait été acheté par LVMH en 2013. L'actuel président de la société est Antoine Arnault, fils aîné de Bernard Arnault, patron de LVMH, dont un autre fils, Frédéric, est directeur général de cette filiale italienne. Plusieurs prestigieuses maisons de mode, dont Armani, ont déjà été épinglées par la justice italienne dans des affaires similaires. L'autorité italienne de la concurrence a ainsi contraint en mai la marque de luxe Dior, appartenant également à LVMH, à verser deux millions d'euros d'aide aux « victimes d'exploitation » dans le cadre d'une enquête sur les conditions de travail de ses sous-traitants. L'autorité avait toutefois exclu toute « infraction » .

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