
« Nous ne pouvons plus voler ! » : Quel avenir pour le plus vieux club de planeurs de France, interdit d'accès à son hangar historique
Ce jour-là, les membres du GRAL apprennent ainsi l'existence d'un « avis de danger immédiat, tombé suite à un audit de cinq minutes sans élévateur, ni mesures du nouveau délégataire, la société SEALAR (qui a pris le contrôle de l'aéroport de Rouen le 1er juillet dernier, NDLR). Un audit dont nous n'avons jamais eu une copie et qui nous demande d'évacuer », explique, désemparé, le président du GRAL, Jean-Marie Cruet.
Deux réunions ont permis de préciser la situation fin juin : des éléments tombés récemment du toit auraient été retrouvés au sol, ce que dément le président. « Aujourd'hui, tout est coincé », constate-t-il. « C'est la survie du club qui est en jeu. Nous n'avons aucune réponse du Syndicat mixte de gestion de l'aéroport (SMGARVS) et de SEALAR. Nous voulons de vraies réponses à nos questions. »
« On a la sensation qu'ils cherchent à nous virer à tout prix »
Alors que la saison estivale était lancée, « les dix planeurs, le motoplaneur, le remorqueur et notre atelier sont inaccessibles. Nous ne pouvons plus voler ! », s'alarme le président. « Par exemple, nous n'avons pu réaliser que 8 brevets d'initiation sur 12 avec des classes d'un lycée, et nous avons encore 46 vols d'initiation réservés non effectués. Par ailleurs, nos pilotes engagés dans des compétitions ont dû voler avec des aéronefs prêtés par les organisateurs », poursuit le responsable.
Une situation dénoncée par Arnaud Blondeau, le chef-pilote : « Ils sont partis sans entrainement, avec tous les risques sécuritaires que cela engage. Nous sommes en train de perdre des heures de vols nécessaires pour conserver nos licences. C'est consternant. On a la sensation qu'ils cherchent à nous virer à tout prix. »
Le GRAL n'est pourtant pas un petit club sans histoire. « Nous avons toujours eu un rôle de découverte du monde de l'aéronautique. Certains de nos membres sont devenus des pilotes de chasse », rappelle Arnaud Blondeau, citant les noms de prestigieux anciens membres : Aymeric Vergnol, le premier à poser un Rafale sur un porte-avion, Jacques Charvet, pilote de la Patrouille de France dans les années 1980, le champion du monde de vol à voile François-Louis Henry, ainsi que des commandants de bord comme Robert Lacam, Laurent Romian ou Jean-Pierre Queraud. Sans compter les nombreux ingénieurs qui ont nourri ici leur passion de l'aviation.
« Notre rôle il est là. Nous ne sommes pas juste un loisir de bourgeois. Chaque année, nous avons une dizaine d'élèves », ajoute-t-il. Parmi eux, « Lya, qui entre chez les arpètes de l'armée de l'air, mais ne peut pas continuer sa formation. Si nous fermons ce club, il n'y aura plus de formations en Normandie. Voilà un impact sur l'avenir de l'aéronautique dans la région qui se vante d'en être un acteur majeur », dénonce le chef-pilote.
Des actions en septembre
Pour Jean-Marie Cruet, pourtant, « il y a des solutions. On en a proposé, par exemple un système de hangar provisoire. Mais, à chaque fois, ils les ont refusés. Nous ne pouvons pas en rester là ». Il espère pouvoir rencontrer les interlocuteurs du syndicat et du délégataire pour en discuter rapidement. « Surtout qu'au 31 décembre, c'est la fin de notre autorisation d'occupation temporaire (AOT), une sorte de bail qui n'a pas encore été dénoncé », complète-t-il.
Pour l'instant, l'incertitude sur le sort du GRAL est complète. « Même le président de la Fédération française de vol en planeur, Martin Leÿs, a demandé un rendez-vous à Nicolas Mayer-Rossignol, le président de la Métropole Rouen Normandie, qui n'a même pas répondu. Alors, nous avons fait un recours gracieux auprès de Bruno Grisel, le maire de Boos, qui s'est déresponsabilisé sur la métropole », regrette Jean-Marie Cruet.
La justice n'a pas été d'un plus grand secours : le tribunal administratif de Rouen a rejeté une demande de référé du GRAL. Reste « une demande pour un recours contentieux, afin de bénéficier d'une vraie expertise du bâtiment », relance le président du club, qui croit plus dans les effets une mobilisation à la rentrée : « En septembre, si nous sommes toujours sans nouvelles, nous lancerons plusieurs actions, dont une avec les clubs voisins. »

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