logo
« Je vais traverser les pays les plus dangereux » : quand Lennart Monterlos, porté disparu en Iran, racontait son périple

« Je vais traverser les pays les plus dangereux » : quand Lennart Monterlos, porté disparu en Iran, racontait son périple

Le Parisien5 days ago
« À 18 ans, je vais traverser les pays les plus dangereux du monde
à vélo
». Dans une vidéo postée sur Instagram, voilà ce qu'annonçait Lennart Monterlos en août 2024, au début de son périple censé le mener jusqu'au Japon. Le jeune franco-allemand est
porté disparu en Iran depuis le 16 juin
.
Le ministre des Français de l'étranger, Laurent Saint-Martin, a jugé sur RTL lundi que la disparition du jeune homme était « inquiétante ». L'Iran a une politique délibérée de prise d'otages des Occidentaux, une politique assumée », a rappelé le ministre.
Entre ses dessins de mangas et des photos de ses sessions d'escalade en plein air, le compte Instagram du jeune homme est rempli de publications, dans le désordre, dans lesquelles il raconte les étapes de son
périple
à vélo en Eurasie et donne ses impressions - toujours très positives - des pays qu'il traverse.
Parti de Besançon le 13 août 2024, Lennart Monterlos parcourt une partie de la Suisse puis de l'Allemagne avant de rejoindre l'Autriche à la fin du mois d'août. Il gagne ensuite la Slovaquie, avant d'atteindre Budapest à la mi-septembre.
Sur son compte Instagram, il partage également des photos d'autres cyclistes qui ont parcouru un bout de chemin avec lui, d'habitants qu'il rencontre ou de familles qui l'ont invité à manger ou accueilli pour la nuit. Le 19 septembre, le jeune homme traverse sa première frontière barbelée lorsqu'il quitte la Hongrie (il postera d'ailleurs la photo d'un douanier hongrois qui pose fièrement) pour entrer en Serbie, son « premier pays hors Union Européenne ».
Après un court passage en Roumanie - dont il profite pour faire un peu de tourisme - et en Bulgarie, Lennart atteint la Turquie, au début du mois d'octobre. Il passe près d'un mois entre l'Occident et l'Orient avant d'atteindre l'Iran, a priori au cours du mois de novembre.
« Téhéran, capitale iranienne aux rues agitées, se dresse devant moi sous un nuage de pollution retenu par les montagnes, maintenu par le froid », décrit-il sur son
blog de voyage
. Le 11 décembre, le jeune homme, qui voulait surprendre sa famille pour les fêtes de fin d'année, révèle qu'il est de retour en France depuis plus d'un mois. « Je prévois de reprendre le voyage mi-mars après les vacances, j'espère trouver du travail pour cette courte durée afin de repartir avec un peu d'argent en plus. J'en profite aussi pour faire un point voyage et réfléchir aux problématiques de visas et frontières qui vont suivre. »
Comme promis, le voilà de retour le 24 mai 2025 à Varzaneh, au centre de l'Iran. Dans une vidéo publiée sur son compte Instagram, Lennart vante la beauté des dunes de sable et raconte comment, seul dans le désert sans eau, un fermier lui a donné à manger et à boire dans une tente au milieu du désert. Il visite ensuite Yazd, Abarkuh puis Shiraz, le 3 juin dernier.
Sur Instagram, il ironise sur les recommandations données par l'État français à ses ressortissants, en énumérant cinq raisons pour lesquelles il ne faudrait pas visiter le pays. « Il fait tout le temps mauvais » clame-t-il avec un magnifique ciel bleu en arrière-plan. « Niveau architecture, tu ne vas rien voir de beau à part des monuments historiques qui vont t'éblouir les yeux », ironise-t-il également.
Le 6 juin, dans le sud du pays près de Bandar Abbas, le jeune homme affirme que son visa iranien expirera le 25 juin et qu'il sera « contraint de
quitter l'Iran
». Il annonce qu'il devra faire du stop pour rejoindre l'Afghanistan - pays également en rouge sur la carte sécuritaire de la diplomatie française - évitant ainsi « de pédaler 2 300 km dans le désert sous 50 °C ».
Son compte Instagram n'a pas été alimenté depuis le 15 juin. Dimanche soir, la vidéo qui moque les médias et les consignes de France Diplomatie a été supprimée, et les commentaires sur son compte ont été désactivés.
Le jeune homme avait prévu de poursuivre son périple en traversant l'Afghanistan et la Chine (en faisant quelques détours par des pays d'Asie du Sud-est) avant de rejoindre sa destination finale, le Japon.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

« Une aventure sans adrénaline n'en est pas une » : ces Français qui voyagent dans des pays « dangereux »… en connaissance de cause
« Une aventure sans adrénaline n'en est pas une » : ces Français qui voyagent dans des pays « dangereux »… en connaissance de cause

Le Parisien

time2 hours ago

  • Le Parisien

« Une aventure sans adrénaline n'en est pas une » : ces Français qui voyagent dans des pays « dangereux »… en connaissance de cause

La nouvelle est tombée jeudi. Le jeune franco-allemand Lennart Monterlos , porté disparu depuis le 16 juin, a bien été arrêté par le gouvernement iranien en raison d'un « délit » qu'il aurait commis. Le gouvernement français le martèle pourtant depuis 2020 — et l'a répété en juin lorsqu'Israël a bombardé le territoire : les ressortissants français doivent éviter l'Iran. Mais, malgré tout, de nombreux Français bravent les recommandations et choisissent pour leurs vacances des pays considérés comme dangereux par les autorités. En 2022, Charles Steinmyller se lance un défi fou : voyager de Cherbourg (Manche) au Vietnam… à vélo ! « J'ai remonté l'Histoire en traversant les routes de la soie tout en récoltant des fonds pour une association de préservation des coraux ! » raconte le sportif amateur, âgé de 29 ans à l'époque. Fils et petit-fils de militaire, lui-même ancien marin, Charles prend très au sérieux les recommandations du Quai d'Orsay qui « donnent conscience de la nature du risque ». Pendant son périple, le cycliste a passé trois semaines en Iran. Et le jeune homme de se justifier : « Une aventure sans adrénaline n'en est pas une. »

« Vous êtes des fous furieux les Bretons » : au coeur du Mûr dans le final de la 7e étape du Tour de France 2025
« Vous êtes des fous furieux les Bretons » : au coeur du Mûr dans le final de la 7e étape du Tour de France 2025

L'Équipe

time18 hours ago

  • L'Équipe

« Vous êtes des fous furieux les Bretons » : au coeur du Mûr dans le final de la 7e étape du Tour de France 2025

La folie s'est emparée de Mûr-de-Bretagne ce vendredi après-midi, avant, pendant et après le passage du Tour de France. De loin, c'est une marée humaine compacte. De près, un bouillonnement ininterrompu. De l'intérieur, une fournaise. Un volcan qui rugit à intervalles plus que réguliers, qui recrache comme lave de la fureur, du bruit et des émotions. Et ça, pendant des heures. Des longues heures sous le soleil, sur un bitume chaud comme la braise, au milieu d'arbres qui distillent parfois un peu d'ombre, de l'air pour sécher la transpiration qui colle aux bras et la bière sur les maillots. Le Tour à Mûr-de-Bretagne est un condensé d'une France qui s'est jetée dans l'été, d'une région tout entière qui s'est précipitée le long de la route pour rendre hommage à un sport qu'elle idolâtre et qu'elle sait célébrer peut-être comme personne d'autre. Le Tour est une universalité et la Bretagne avait ramené le monde entier dans ses deux kilomètres volcaniques : les grands, les petits, les bedonnants, les affûtés, les enfants et les adultes, les maillots du Stade Brestois, de Lorient et de Rennes, les pancartes pour emmener Tadej Pogacar ou Mathieu Van der Poel à l'Élysée ou pour qu'Ewen Costiou brandisse immédiatement le Gwenn ha du, le drapeau d'un peuple qui avait sacralisé ce vendredi 11 juillet. Mûr-de-Bretagne, vendredi, c'est aussi des phrases mythiques, des échanges lunaires, pas tout le temps vélo, mais qui font le sel du Tour de France et de son ambiance. « Aujourd'hui, c'est toi la plus belle », lance, l'oeil pétillant, un Breton venu de la côte de Cadoudal dans le Morbihan à chaque fois qu'une femme passe devant lui dans une voiture. La variante masculine est utilisée à bon escient, entre deux gorgées de bière ou d'eau, sous le soleil qu'il prend pleine poire depuis 11 heures du matin à cet endroit. « Qu'est-ce qu'on fait là ? Franchement, je n'en sais rien. On marche sur la chaussée depuis neuf heures ce matin, on discute avec tout le monde et n'importe qui, en anglais avec les Italiens, en espagnol avec les Allemands, en slovène avec les Belges » Gaël, un Breton de 37 ans Un jeune homme affiche un combo bob Cochonou, chaussettes noires jusqu'au mollet et maillot aux bandes roses de l'Inter Miami quand son collègue mixe chaussettes Lidl, maillot du Stade Brestois et bob TotalEnergies. Le bon goût, oui, oui. « Stéphane, tu donnes ton slip et ta gourmette ! », a-t-on aussi entendu au passage d'un invité d'une marque après la caravane publicitaire. Caravane publicitaire qui donne lieu à des saillies remarquables de folie : « Putain, un bob panda ici en Bretagne, t'imagines comme c'est fou ?? » Plusieurs heures après, cette phrase était tout aussi incompréhensible, mais une hôtesse, perchée sur un melon, avait résumé tout un pan de l'ambiance : « Vous êtes des fous furieux les Bretons. » « Qu'est-ce qu'on fait là ? Franchement, je n'en sais rien. On marche sur la chaussée depuis neuf heures ce matin, on discute avec tout le monde et n'importe qui, en anglais avec les Italiens, en espagnol avec les Allemands, en slovène avec les Belges. J'y comprends rien et j'ai soif, raconte, gapette Vache qui rit sur la tête Gaël, un Breton de 37 ans. Mais qu'est-ce qu'on s'amuse... On est venus à cinq potes de Locminé, on va essayer de retourner sur la route demain, mais franchement c'est pas gagné. Celui qui conduit est là-bas, en train de dormir. » La sieste est un impératif. Quelques mètres plus bas, un homme dont le mégaphone est le prolongement du bras depuis plus de deux heures, alterne entre les appels de motivation et les consignes pour réguler la circulation. Sympa. Un couple a même trouvé le moyen de monter un canapé, calé entre le ravin et le chemin à l'herbe jauni. Beau boulot. Un peu plus haut, dans le champ, trois catégories de personnes trouvent refuge : les petits enfants, les grands-parents, et ceux qui ont déjà explosé comme une bulle de cidre sous les coups de boutoir du soleil, de l'alcool et de la fête depuis tôt le matin. Bien avant le passage des coureurs, chaque alignement de potes entre en fusion lorsqu'un cycliste arrive dans les plus forts pourcentages, encore plus lorsqu'il coince ou donne des signes de fatigue. Pour l'aider, une rangée se forme, coiffures bigoudènes confectionnées avec du papier, et entonne quelques chants bretons. Parfois en néerlandais, parfois en anglais (l'immense tube Everytime we touch repris par Cascada ou l'indémodable Sweet Caroline de Neil Diamond) ce qui donne à Mûr-de-Bretagne une sacrée coloration. « Passer en tête au sommet de la première ascension de Mûr-de-Bretagne, rien ne pouvait m'arriver de plus beau. Je n'entendais plus rien » Ewen Costiou Des chants, des encouragements, des cris, un bourdonnement qui ne cesse jamais, et que les coureurs ne pouvaient pas éviter non plus. Pour le plus grand plaisir du Breton Costiou, qui a entamé l'ascension seul, fendant la foule comme un duc, une foule qui découvrait son raid solitaire pile à cet instant puisqu'elle était le plus souvent privée de réseau depuis de longues minutes. « C'était juste incroyable, racontera à l'arrivée le Breton d'Arkéa B & B Hotels. Je savais qu'il y aurait du monde pour moi, que mes amis, ma copine, ma famille allaient venir. Mais là, j'avais l'impression que tout le monde gueulait mon nom. Passer en tête au sommet de la première ascension de Mûr-de-Bretagne, rien ne pouvait m'arriver de plus beau. Je n'entendais plus rien. » Le public breton en surcuisson n'est pas radin en encouragements et il continue son concert pour tous les coureurs, même les plus attardés, surtout les plus attardés, et il se voit parfois récompenser par une roue avant sur plusieurs mètres de Will Barta de Movistar et Soren Waerenskjold d'Uno-X Mobility. Nouvelle salve de cris et de rires. Avant que la procession ne quitte les pentes de Mûr-de-Bretagne. Depuis le haut de la bosse, l'image est magnifique. Un défilé de drapeaux, de couleurs et de douceurs. « J'ai rencontré ce matin / Devant la haie de mon champ / Une troupe de marins / D'ouvriers, de paysans / Où allez-vous, camarades ? », chantait le Breton Gilles Servat dans La Blanche Hermine il y a plus de cinquante ans. Vendredi matin, en chantant, ses descendants finissaient son vers ainsi : « À Mûr-de-Bretagne. » À lire aussi Healy, une « méthode dans la folie » Une journée dans l'intimité de l'équipe Picnic-PostNL Van der Poel-Pogacar, deux puncheurs d'exception aux qualités différentes Une féroce bataille de Normandie et un début de renoncement ?

Iran : la lauréate du prix Nobel de la paix 2023, Narges Mohammadi, affirme se sentir «menacée d'élimination physique»
Iran : la lauréate du prix Nobel de la paix 2023, Narges Mohammadi, affirme se sentir «menacée d'élimination physique»

Le Figaro

timea day ago

  • Le Figaro

Iran : la lauréate du prix Nobel de la paix 2023, Narges Mohammadi, affirme se sentir «menacée d'élimination physique»

Lauréate du prix Nobel de la paix en 2023, Narges Mohammadi dit se sentir menacée par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel. Narges Mohammadi, qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2023, dit avoir été «directement et indirectement menacée d'élimination physique» par les autorités iraniennes, a indiqué ce vendredi le comité Nobel, qui s'est entretenu avec elle par téléphone. Ces menaces «montrent clairement que sa sécurité est en jeu, à moins qu'elle ne s'engage à mettre fin à tout engagement public en Iran» ainsi qu'à «toute apparition dans les médias», ajoute le comité Nobel dans un communiqué. Mme Mohammadi a été récompensée en 2023 pour «son combat contre l'oppression des femmes en Iran et pour la promotion des droits de l'homme». Publicité Plus d'informations à venir...

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store