
La baignade dans la Seine a beaucoup évolué au fil des siècles, entre bains sauvages, nudité et piscines flottantes
L'habitude de faire trempette dans la Seine est apparue au milieu du XVII e siècle le long du quai Sully, rappelle la mairie de Paris. Et si la baignade libre est interdite dans le cours d'eau depuis 1867 à cause du trafic fluvial et de la pollution de l'eau, les Parisiennes et Parisiens continueront d'y plonger pendant encore plusieurs décennies.
Si les règles à respecter pour se baigner en 2025 seront nombreuses (horaires, évaluation de la nage, âge minimum, lieux précis…), l'ambiance qui régnait sur les rives du fleuve au cours des siècles derniers était bien différente. Entre bains sauvages, nudité et piscines aménagées, Le HuffPost s'est plongé dans les archives de presse via le fonds RetroNews de la Bibliothèque nationale de France.
Nostalgie d'un autre siècle
« Les braves gens […] qui attendent patiemment en plein soleil leur tour de se baigner dans la Seine doivent envier le sort des Parisiens d'autrefois, qui, sans souci de la morale publique, sans fausse honte – et même sans caleçon – se mettaient à l'eau dans la traversée de la grande ville, partout où leur en prenait fantaisie. » Le 13 août 1932, Le Progrès de la Côte-d'Or semblait nostalgique d'un autre temps. Celui où la baignade de la Seine était autorisée sans contrainte.
« Toutes les joies naturelles que nos aïeux pouvaient s'offrir sans scrupule et sans contrôle sont ainsi réglementées », peut-on lire dans le quotidien régional qui a cessé de paraître à la Libération, comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation. Ici, le titre de presse remonte le temps et nous embarque au XVIII e siècle.
Imaginez une Seine pas encore bordée de quais, dans laquelle de jeunes gens se jettent à l'eau dans le plus simple appareil. Leur spot privilégié : les environs de la porte Saint-Bernard, qui se trouvait au niveau de l'actuel quai de la Tournelle, dans le Ve arrondissement. Les femmes n'étaient toutefois pas admises, pudeur oblige. Elles avaient droit à des piscines en bois dédiées sur le fleuve. « D'aucunes, cependant, ne se gênaient pas pour batifoler en Seine, même à proximité du palais des rois », poursuit Le Progrès de la Côte-d'Or, indiquant qu'une chronique datant du temps de Charles IX (1550-1574) y faisait déjà mention.
Mais au fil des siècles, la législation change. Plus le droit de se baigner nu, et pas n'importe où. Des endroits sont réservés à la baignade, comme des bateaux, des piscines flottantes, certaines même chauffées. En 1867, à cause de la circulation fluviale dense, la baignade libre dans le fleuve est définitivement interdite, souligne Sciences et Avenir. Un arrêté préfectoral de 1923 vient réaffirmer cette interdiction et compile les règles qui s'appliquaient déjà.
Face aux vagues de chaleur du siècle dernier, la Seine à la rescousse
La baignade est alors limitée aux piscines aménagées sur le fleuve. Toutefois, cela n'a pas empêché qu'elle soit ponctuellement autorisée en certains endroits, malgré la pollution. Ceci afin que les Parisiens puissent librement se rafraîchir pendant les vagues de chaleur, comme en témoignent les archives RetroNews.
Le 17 août 1935, une édition du Monde illustré offrait un cliché de l'ancêtre de Paris Plage. La photo de cette « plage improvisée » laisse deviner une foule de baigneurs se prélassant sur une berge parisienne. Quelques photos plus tard, des femmes et des hommes font trempette sur un ponton « en plein centre de Paris, près de la Concorde » (vous pouvez naviguer à travers l'article de presse ci-dessous et zoomer pour une meilleure lisibilité).
Le 7 juillet 1933, à côté d'un article intitulé « Gare à Hitler », L'Écho de Paris annonce plus de 40 °C « au sol » et publie une photo de Parisiens dans l'eau, prise à Port-à-l'Anglais (entre Alfortville et Vitry) où la baignade était « libre ».
Un mois plus tôt, le 8 juin 1933, Le Petit Marseillais évoquait lui aussi une « vague de chaleur à Paris », partageant un cliché d'enfants barbotant sur les quais de Seine en compagnie d'un chien.
En 1938, les piscines installées directement dans la Seine étaient également prisées lors des temps de chaleur, comme vous pouvez le voir dans cette photo d'archive de l'AFP prise en aval du viaduc d'Auteuil, le 7 août.
Nager dans la Seine en 2025, ça se mérite
Une piscine finalement peu différente de celle qui a vu le jour ces dernières semaines à Bercy, comme vous pouvez le voir ci-dessous. Situé en face de la Bibliothèque nationale de France (XIII e), de part et d'autre de la passerelle Simone-de-Beauvoir, le site est composé de deux espaces de baignade délimités par une protection latérale.
Ce sera toutefois la seule ressemblance entre hier et aujourd'hui car, pour espérer vous baigner dans la Seine, il faudra respecter plusieurs règles : avoir plus de 10 ans et faire plus de 1,20 m pour Bercy, plus de 14 ans et de 1,40 dans les deux autres sites (le site de Grenelle est toutefois également équipé d'un bassin « famille » permettant d'accueillir les enfants). Les trois lieux de baignade seront en outre contraints de respecter une jauge maximale et un maître nageur devra s'assurera que votre niveau en natation est suffisant. Si tant est que la qualité de l'eau ou la météo permettent de faire trempette.
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