Montréal réclame un « top gun » de l'itinérance à Québec
La mairesse Valérie Plante invite le premier ministre François Legault à « poser un geste fort » en nommant un ou une ministre responsable de l'itinérance lors de son prochain remaniement ministériel. La mairesse a parlé d'une « crise nationale » qui exige une « solution nationale ». « L'itinérance [comme la santé] mérite d'avoir son top gun. »
La mairesse Plante a précisé que cette demande n'est pas un « désaveu » du travail réalisé par Lionel Carmant, ministre des Services sociaux. Mais elle a parlé d'une « crise humanitaire » que Québec doit prioriser.
« M. Carmant fait un travail important, c'est un allié, mais force est d'admettre qu'il faut aller plus loin quand il est question d'itinérance. Il faut pouvoir mettre ensemble autant le ministre qui s'occupe des aînés, des jeunes, de la condition féminine, de l'habitation. Il faut travailler avec les finances, l'économie, mais au départ il faut trouver des solutions systémiques à un problème qui en est un. »
Valérie Plante a insisté sur le fait que le « phénomène de précarité sociale, économique, jumelé à de la détresse, à la toxicomanie et aux problèmes de santé mentale » allait en augmentant. « Je pense que de nommer un ministre responsable de l'itinérance, ça enverrait un message extrêmement fort comme quoi on va travailler sur le maintenant, mais aussi sur l'avenir. »
Cet été, un rapport de l'Office de consultation publique de Montréal (OCPM) confirmait cette tendance. L'itinérance visible a en effet augmenté de 33 % à Montréal entre 2018 et 2022.
PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE
La mairesse sortante de Montréal Valérie Plante
En attendant, l'administration Plante a annoncé mardi un investissement de 22,5 millions aux organismes communautaires qui viennent en aide aux personnes en situation d'itinérance.
21,3 millions de l'aide promise par la Ville de Montréal seront octroyés sur une période de trois ans et versés à 39 organismes pour la réalisation de 42 projets. Les fonds proviennent du programme Itinérance et milieux de vie inclusifs de la Ville.
L'objectif est de donner plus de prévisibilité aux milieux communautaires qui sont sur la première ligne. C'est une demande historique des organismes qui sont à bout de souffle, et qui s'occupent quotidiennement d'êtres humains vulnérables.
Valérie Plante, mairesse de Montréal
Les sommes fournies par la Ville serviront à financer des projets d'inclusion sociale, de cohabitation, de sensibilisation, de déjudiciarisation, de propreté ou d'aide à l'emploi.
Par ailleurs, le rez-de-chaussée de l'édifice municipal Lucien Saulnier sera de nouveau transformé en halte-chaleur cet hiver. « C'est pas l'idéal, c'est pas un mode de vie, mais c'est une solution temporaire qui peut aider », a-t-elle soutenu.
Le comité exécutif de la Ville doit également évaluer mercredi l'octroi de 700 000 $ pour offrir des navettes aux personnes vulnérables en 2026. Une façon de faciliter leur transport vers des refuges ou des services. Projets Autochtones du Québec, Mission Old Brewry et L'Amour en action sont associés à ce projet.
D'autres détails suivront
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