
Faut-il craindre une hausse des usurpations de plaques d'immatriculation avec les péages en flux libre ?
C'est désormais de notoriété publique : le phénomène d'usurpation de plaques d'immatriculation prend de l'ampleur en France. Selon l'association 40 millions d'automobilistes, entre 400.000 et 1 million d'automobilistes français auraient déjà victimes de cette fraude. Les chiffres officiels confirment une augmentation constante des cas d'usurpations. En 2023, 23.072 cas ont été recensés (+4,8 % en un an) et en l'espace de 6 ans (de 2017 à 2023), nous pouvons même parler d'explosion de ces fraudes : +45,8 %.
Les conséquences pour les victimes sont lourdes : amendes injustifiées s'accumulant parfois sur plusieurs mois, perte de points sur le permis de conduire et démarches administratives longues et complexes pour prouver leur innocence. Il faut dire la facilité avec laquelle les fraudeurs peuvent reproduire une plaque d'immatriculation. Il suffit de photographier discrètement un véhicule pour commander une «doublette» identique, permettant de circuler aux frais d'un autre automobiliste.
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Un risque accru avec les péages en flux libre ?
Dans ce contexte, si l'arrivée des autoroutes avec les péages «en flux libre» comme l'A13 et l'A14 révolutionne l'expérience autoroutière, elle crée de nouvelles vulnérabilités. Ces systèmes sans barrière reposent exclusivement sur la lecture automatique des plaques d'immatriculation pour identifier chaque usager et lui adresser ultérieurement un avis de paiement. Cette dépendance à l'identification par plaque offre aux fraudeurs une opportunité : une simple doublette suffit pour faire porter à une victime innocente les frais de péage d'un trajet qu'elle n'a jamais effectué.
Les escrocs savent aussi faire preuve d'une autre malice : profitant de la transition numérique et de la possible méconnaissance du public concernant ces nouveaux systèmes, ces arnaqueurs envoient massivement de faux messages réclamant le paiement d'un trajet autoroutier fictif.
Ce concessionnaire autoroutier se veut rassurant
Face à ces menaces grandissantes, la société d'autoroutes Sanef - celle qui exploite le plus de portions en flux libre dans le pays - déploie un arsenal pour prévenir ces escroqueries. Son service client traite les contestations : en cas de réception d'un avis de paiement pour un trajet non effectué, la victime doit impérativement porter plainte auprès des forces de l'ordre, prévient la Sanef. Sur présentation du récépissé de dépôt de plainte, le gestionnaire d'autoroute peut ensuite revenir sur l'avis de paiement litigieux.
Il n'existe pas de chiffres concertant de fraude à la plaque usurpée sur des péages en flux libre, mais le taux de paiement global est estimé à environ 97 % . Ce qui montre que les litiges dont les éventuels dus aux usurpations sont marginaux. Il n'y a pas rien à craindre, mais en adoptant des bons gestes de prévention (ne jamais publier de photos de son véhicule avec la plaque visible sur les réseaux sociaux, conserver des justificatifs de déplacement : tickets, photos géolocalisées, données GPS), il ne faut pas s'inquiéter outre mesure.
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