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Coups d'éclat, équipier de luxe, maillot jaune et abandons précipités... L'histoire contrariée de Mathieu Van der Poel sur le Tour de France

Coups d'éclat, équipier de luxe, maillot jaune et abandons précipités... L'histoire contrariée de Mathieu Van der Poel sur le Tour de France

L'Équipe22-07-2025
Le Néerlandais Mathieu Van der Poel a quitté les routes du Tour de France, ce mardi sur la 16e étape. Tantôt équipier, tantôt dynamiteur sur une course qui ne le fascine pas, le coureur tout-terrain d'Alpecin-Deceuninck poursuit une histoire en dents de scie avec la Grande Boucle.
Entre Mathieu Van der Poel et le Tour, la relation s'est souvent arrêtée aussi soudainement qu'elle a éclaté. En l'espace de cinq participations pour trois abandons, le Néerlandais a enlevé deux bouquets et enfilé le maillot jaune pendant dix jours cumulés.
Avant le départ de la 16e étape vers le Mont Ventoux mardi, le leader d'Alpecin-Deceuninck a, sans trop crier gare, quitté le Tour de France, cette fois pour une pneumonie dont il trimbalait les maux ces derniers jours, et qui l'a envoyé à l'hôpital pour examens puis repos. Paradoxale, volcanique, contrariée, appelez-la comme vous voulez, l'alliance MVDP-Grande Boucle porte la singularité d'un coureur qui ne rentre dans aucune case.
2021 - Justice pour papy
Mathieu Van der Poel ne chérit pas le Tour, « une course qui ne me passionne pas », a-t-il osé lâcher début janvier. Alors, pour rendre l'expérience la plus optimale possible, le champion du monde 2023 décide de ne pas la subir. Il l'électrise, la bouscule, la rend folle. En 2021, pour sa première participation, le Batave court la première semaine à un rythme sans retenue. Comme pour casser la lenteur inhérente aux Grands Tours en cochant tout ce qu'il y a à cocher en un temps record.
Dès la 2e étape, il s'offre l'étape en costaud à Mûr-de-Bretagne et le maillot jaune. Manière de rendre justice à son grand-père Raymond Poulidor (disparu en 2019), jamais leader sur la Grande Boucle, et se "débarrasser "de ce souvenir qui lui collait (un peu) aux pédales.
Van der Poel sauvera sa tunique avec bravoure sur le chrono de Laval, pour 8'' face à Tadej Pogacar, avant de se faufiler dans une échappée grandiose, dans le Morvan, pour poursuivre une aventure en jaune qui prendra fin au bout de six jours et l'arrivée au Grand-Bornand de la 8e étape. Le lendemain, comme prévu, il abandonne le Tour - certains y verront un piétinement, un non-respect - pour se concentrer sur l'épreuve de VTT olympique à Tokyo.
2022 - A oublier
Encore un coup d'arrêt précoce pour Mathieu Van der Poel, sauf qu'il ne s'est cette fois pas précédé d'un coup d'éclat. Cette année-là, le Néerlandais jette l'éponge sur la 11e étape, entre Albertville et le Col du Granon, après une première partie de Tour insipide, parce qu'il n'avait pas récupéré de ses efforts généreux consentis sur le Giro. Quand ça ne veut pas...
2023-2024 - Tout pour Philipsen
L'électrique Mathieu Van der Poel débarque en équipier. Cette nouvelle casquette qui pourrait, à première vue, brider son style libre, l'apaise, comme il confiera deux ans plus tard, face aux expectatives de spectacle inséparables au panache qu'on lui connaît. C'est donc en bon camarade que le triple lauréat de Paris-Roubaix se mue en poisson-pilote pour son coéquipier Jasper Philipsen dans les arrivées massives.
La collaboration fonctionne à foison : en abattant un boulot énorme, Mathieu Van der Poel permet à son sprinteur belge de remporter quatre étapes. Le tandem infernal est de retour avec les mêmes rôles et aspirations l'édition suivante. Philipsen glanera trois succès avec l'aide de son dévoué lanceur, qui sort tout juste d'un exceptionnel printemps (Tour des Flandres, Paris-Roubaix, E3 Saxo Classic). Pour la deuxième année de suite, Van der Poel a rallié Paris.
2025 - Un nouveau fracas et puis s'en va
Il retrouve le Tour de France comme à ses premiers jours. Quatre ans depuis sa première - et unique - ivresse de victoire sur la Grande Boucle, il s'impose à l'issue de la 2e étape à Boulogne-sur-Mer, et dépossède son coéquipier Jasper Philipsen, victorieux la veille, du maillot jaune.
À la chasse de tous les bons coups avec l'impatience d'un rookie décomplexé - comme sur la 9e étape où il frôle l'exploit après une journée complète dans le vent avec son coéquipier Jonas Rickaert -, Van der Poel reste quatre jours sur le fauteuil de leader et est désigné comme le plus combatif des dix premiers jours du Tour.
Après l'abandon de Philipsen, il se laisse même tenter par la bagarre pour le maillot vert. Et alors qu'il pouvait prétendre à un bouquet de prestige sur les Champs-Élysées, grâce à un passage par la Butte Montmartre bâti pour son punch, les réjouissances, comme en 2021, ne dureront pas. Si le Tour n'est plus un tremplin vers une échéance qui lui sied davantage, c'est désormais la maladie qui le contrarie. Le voilà reparti.
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Le sélectionneur de l'équipe de France de basket a fait le point ce mardi, quelques jours après le début du rassemblement et à un peu moins d'un mois du début de l'Euro. Le match d'entraînement face au Sénégal lundi à huis clos : «Très intéressant, on a pu voir certaines choses intéressantes pour nous. Après trois jours, on voulait voir comment les joueurs allaient se comporter en termes de sérieux et d'engagement. Ces trois jours ont été chargés, beaucoup d'entraînements, les tests médicaux et les entretiens individuels, qui se sont très bien passés. Pour revenir au match face au Sénégal, c'était intéressant face à une équipe en forme. Belle cohésion, bel engagement. On a hâte de faire le stage à la Roche-sur-Yon pour intégrer les joueurs NBA.» Processus de sélection : «Il n'y a rien de défini pour savoir à quel moment on va sortir les joueurs. Cette équipe est en pleine reconstruction. Des joueurs sont partis à la retraite. On n'a pas pris Andrew Albicy dans un secteur en reconstruction aussi. S'il y a des choix faciles on les fera, sinon on prendra notre temps. On veut le meilleur résultat possible. On a une vague idée.» Publicité Ambitions : «Construire la meilleure équipe possible, on a un groupe et une équipe à bâtir, une hiérarchie aussi. Après deux ou trois semaines, on pourra fixer des objectifs plus précis. Les joueurs, le staff, le président, on vise la plus haute marche. D'autres équipes ont le même objectif. Beaucoup de secteurs repartent de zéro avec des absents majeurs, on a moins de marge mais ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas avoir une équipe très compétitive.» Gerschon Yabusele : «Comme chaque joueur un peu vétéran, il n'est pas le seul, j'attends qu'il accompagne bien le groupe, aussi Vincent Poirier, Isaia Cordinier, Mam Jaiteh… Ils doivent encadrer les joueurs sur et en dehors du terrain. 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Il reste un mois avant le premier match officiel, beaucoup de travail à faire mais l'envie et la passion sont là». Comment profiter de l'héritage des JO : «L'identité de toutes les équipes de France, c'est être fort défensivement, on ne peut pas passer à côté. C'est très dur de travailler en si peu de temps sur l'expérience qui ne s'achète pas mais se construit. On va essayer de gagner du temps vite sur les matchs de préparation, montrer des images du passé. Mais se baser sur une défense forte et aussi sur ce que l'équipe a fait sur la deuxième partie des JO». Propos recueillis en conférence de presse

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