
Israël annonce la livraison de premières cargaisons d'aide humanitaire
(Gaza) Israël a annoncé lundi que de premières cargaisons d'aide humanitaire depuis le déblocage des points de passage la veille avaient été distribuées dans la bande de Gaza, où la malnutrition a atteint des « niveaux alarmants », selon l'ONU.
par l'équipe de l'AFP dans la bande de Gaza, avec Chloe ROUVEYROLLES-BAZIRE à Jérusalem
Agence France-Presse
Pour la première fois depuis des mois, des camions chargés d'aide internationale avaient traversé dimanche le point de passage de Rafah, qui mène vers le sud du territoire palestinien depuis l'Égypte, après l'annonce par Israël d'une pause quotidienne des combats dans certains secteurs à des fins humanitaires.
Les largages de vivres avaient repris en même temps au-dessus du territoire, assiégé par Israël depuis le début de la guerre contre le Hamas il y a près de 22 mois, suscitant l'espoir de nombreux Palestiniens qui guettaient les parachutes dans le ciel.
« Des avions israéliens ont largué sept caisses de vivres […] dans le nord-ouest de la ville de Gaza. Des dizaines de personnes se sont précipitées pour les récupérer, on dirait une guerre. Tout le monde essayait d'attraper tout ce qu'il pouvait », a témoigné Samih Humaid, un homme de 23 ans, disant être rentré avec « seulement trois boîtes de fèves ».
« La faim est impitoyable », a-t-il ajouté.
PHOTO DAWOUD ABU ALKAS, REUTERS
Des Palestiniens déplacés qui n'ont pas reçu d'aide humanitaire se rassemblent et survivent grâce à des restes de nourriture à Gaza, le 28 juillet 2025.
Début mars, Israël avait imposé à Gaza un blocus hermétique, très partiellement assoupli fin mai, qui a entraîné de très graves pénuries et un risque de famine généralisée, selon l'ONU et les ONG, parmi ses plus de deux millions d'habitants.
Les taux de malnutrition dans la bande de Gaza atteignent « des niveaux alarmants », a prévenu dimanche l'Organisation mondiale de la santé, en estimant que le « blocage délibéré » de l'aide humanitaire avait coûté la vie à de nombreux habitants.
Lundi, Israël a annoncé que l'aide acheminée par 120 camions avait été « distribuée » dimanche dans le territoire par l'ONU et des organisations internationales.
Selon l'ONU, l'aide contenue dans plus de cent camions avait pu être distribuée dimanche.
Sous très forte pression internationale, Israël avait annoncé une pause des combats, chaque jour entre 10 h et 20 h, dans plusieurs secteurs afin de permettre la distribution de l'aide le long de couloirs sécurisés.
« Plus d'excuses »
« Nous avons entendu aux informations que des camions transportant de la farine et de la nourriture allaient entrer à Gaza. Nous espérons que s'ils entrent, ils parviendront jusqu'à nous », a confié à l'AFP Souad Ishtaywi, une femme de 30 ans qui vit sous une tente dans le nord du territoire.
Israël, qui contrôle tous les accès à Gaza, nie tout blocage de l'aide, accusant le mouvement islamiste palestinien Hamas de piller les cargaisons et les organisations humanitaires de ne pas les distribuer.
Mais ces organisations affirment qu'Israël impose des restrictions excessives qui les empêchent de travailler.
« Il existe des couloirs sécurisés. Ils ont toujours existé, mais aujourd'hui, c'est officiel. Il n'y aura plus d'excuses », a affirmé dimanche le premier ministre Benyamin Nétanyahou.
PHOTO AGENCE FRANCE-PRESSE
Des tentes abritant des Palestiniens déplacés par le conflit sont photographiées au nord-ouest de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 28 juillet 2025.
Des images de l'AFP, tournées pendant une visite supervisée par l'armée israélienne, ont montré des camions chargés d'aide entrer du côté palestinien de la zone frontalière de Kerem Shalom, proche de Rafah, où étaient entreposés de grandes quantités de colis et de gros sacs de farine.
Dans le nord de Gaza, à Beit Lahia, des images tournées dimanche ont montré des foules de Palestiniens marchant au milieu des ruines, portant sur le dos des sacs de farine qu'ils venaient de récupérer au poste-frontière de Zikim.
La Jordanie avait annoncé l'envoi de 60 camions transportant 962 tonnes de denrées alimentaires vers ce point de passage.
Depuis les airs, trois avions jordaniens et émirati ont largué dimanche 25 tonnes d'aide, tandis que l'armée israélienne a elle aussi parachuté des colis.
Des besoins « immenses »
De précédents parachutages, menés en 2024 par plusieurs pays, avaient été jugés dangereux et de portée limitée par nombre de responsables humanitaires.
Plusieurs ONG ont salué la reprise des livraisons d'aide, tout en soulignant qu'elles restaient très insuffisantes face à des besoins immenses.
« Avant la guerre, entre 500 et 1000 camions entraient chaque jour, et les besoins ont depuis augmenté de manière exponentielle », a déclaré dimanche à l'AFP Bushra Khalidi, une responsable de l'ONG Oxfam.
« L'assistance dont ont besoin les familles gazaouies est immense, elle va bien au-delà de simples colis de nourriture », a souligné Rosalia Bollen, une porte-parole de l'UNICEF.
La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent menée par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné du côté israélien la mort de 1219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.
En riposte, Israël a lancé une offensive qui a fait au moins 59 821 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


La Presse
7 hours ago
- La Presse
Israël rejette la pression internationale pour un cessez-le-feu à Gaza
Des tanks israéliens le long de la frontière avec la bande de Gaza Israël rejette la pression internationale pour un cessez-le-feu à Gaza (Jérusalem) Le ministre israélien des Affaires étrangères a rejeté mardi ce qu'il a qualifié de « campagne biaisée » de pressions internationales en faveur d'un cessez-le-feu dans la guerre à Gaza et de la reconnaissance d'un État palestinien. Agence France-Presse Gideon Saar a déclaré aux journalistes que si Israël mettait fin au conflit alors que le Hamas est toujours au pouvoir à Gaza et détient toujours des otages, ce serait une « tragédie tant pour les Israéliens que pour les Palestiniens ». « Cela n'arrivera pas, quelle que soit la pression exercée sur Israël », a-t-il déclaré. Israël mène une campagne militaire contre le mouvement islamiste palestinien à Gaza depuis l'attaque perpétrée par le groupe palestinien le 7 octobre 2023 sur le territoire israélien. La pression internationale ne cesse de s'intensifier sur Israël pour mettre fin à la guerre, notamment pour permettre l'acheminement de l'aide dans le territoire palestinien où la catastrophe humanitaire rappelle les famines observées en Éthiopie et au Biafra, au Nigeria, au siècle dernier, selon le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies. M. Saar a affirmé que le Hamas était le seul responsable du conflit et que la pression exercée sur Israël ne ferait qu'encourager le mouvement palestinien à durcir ses positions. « Quand ils exigent la fin de cette guerre, qu'est-ce que cela signifie réellement ? Mettre fin à la guerre et le Hamas reste au pouvoir à Gaza ? » M. Saar a également réagi aux initiatives de certaines capitales occidentales, dont Paris, pour relancer les efforts en faveur d'une solution à deux États au conflit israélo-palestinien. « Le ministre français des Affaires étrangères a déclaré hier à New York que l'Europe devait faire pression sur Israël pour qu'il accepte une solution à deux États », a déclaré le ministre israélien. « Créer un État palestinien aujourd'hui, c'est créer un État du Hamas, un État djihadiste. Cela n'arrivera pas », a-t-il ajouté.


La Presse
8 hours ago
- La Presse
Le pire scénario de famine se confirme, alertent des experts
Des Palestiniens attendent de recevoir de la nourriture dans la ville de Gaza (Tel-Aviv) Le « pire scénario de famine » se déroule actuellement dans la bande de Gaza, a prévenu mardi l'autorité internationale de référence en matière de crises alimentaires dans une nouvelle alerte. Sam Mednick et Cara Anna Associated Press Cette alerte, qui ne constitue pas encore une déclaration officielle de famine, est publiée au milieu du tollé suscité par des images d'enfants émaciés à Gaza et à des informations faisant état de dizaines de morts liés à la famine après près de 22 mois de guerre. La pression internationale a conduit Israël à annoncer ce week-end des mesures, notamment des pauses humanitaires quotidiennes dans les combats dans certaines parties de Gaza et des largages aériens. Malgré tout, les Nations unies et les Palestiniens sur le terrain affirment que peu de choses ont changé et que des foules désespérées continuent de se précipiter sur les camions de livraison avant qu'ils n'atteignent leur destination. Selon le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), Gaza était au bord de la famine depuis deux ans, mais les évènements récents ont « considérablement aggravé » la situation, notamment en raison du « renforcement des blocus » imposés par Israël. Une déclaration officielle de famine, qui est rare, nécessite des données que l'impossibilité d'accéder à Gaza et la mobilité réduite à l'intérieur de l'enclave ont largement empêchées. L'IPC n'a déclaré la famine que quelques fois : en Somalie en 2011, au Soudan du Sud en 2017 et 2020, et dans certaines parties de la région du Darfour au Soudan l'année dernière. Mais des experts indépendants affirment qu'ils n'ont pas besoin d'une déclaration officielle pour savoir ce qu'ils constatent à Gaza. « Tout comme un médecin de famille peut souvent diagnostiquer un patient qu'il connaît bien sur la base de symptômes visibles sans avoir à envoyer d'échantillons au laboratoire et à attendre les résultats, nous pouvons également interpréter les symptômes de Gaza. Il s'agit bien d'une famine », a tranché Alex de Waal, auteur de Mass Starvation : The History and Future of Famine et directeur de la World Peace Foundation, en entrevue avec l'Associated Press. Ce qu'il faut pour déclarer une famine Une région est classée en situation de famine lorsque les trois conditions suivantes sont réunies : Au moins 20 % des ménages souffrent d'une pénurie alimentaire extrême ou sont pratiquement affamés ; Au moins 30 % des enfants âgés de six mois à cinq ans souffrent de malnutrition aiguë ou d'émaciation, ce qui signifie qu'ils sont trop maigres pour leur taille ; Au moins deux personnes ou quatre enfants de moins de cinq ans sur 10 000 meurent chaque jour de faim ou des conséquences de la malnutrition et des maladies. Le rapport se base sur les informations disponibles au 25 juillet et indique que la crise a atteint « un tournant alarmant ». Il souligne que les données montrent que le seuil de famine a été atteint en matière de consommation alimentaire dans la majeure partie de Gaza, qui se trouve à son niveau le plus bas depuis le début de la guerre, ainsi qu'en matière de malnutrition aiguë dans la ville de Gaza. Selon le rapport, près de 17 enfants sur 100 âgés de moins de cinq ans dans la ville de Gaza souffrent de malnutrition aiguë. De plus en plus d'éléments témoignent d'une « famine généralisée ». Les services de santé essentiels et d'autres services ont cessé de fonctionner. Selon le Programme alimentaire mondial, une personne sur trois à Gaza est privée de nourriture pendant plusieurs jours d'affilée. Les hôpitaux signalent une augmentation rapide des décès liés à la faim chez les enfants de moins de cinq ans. La population de Gaza, qui compte plus de deux millions d'habitants, est confinée dans des zones de plus en plus exiguës. PHOTO DAWOUD ABU ALKAS, REUTERS Des Palestiniens déplacés qui n'ont pas reçu d'aide humanitaire se rassemblent alors qu'ils survivent grâce à des restes de nourriture. La dernière analyse de l'IPC, publiée en mai, avertissait que Gaza risquait de sombrer dans la famine si Israël ne levait pas son blocus et ne mettait pas fin à sa campagne militaire. Sa nouvelle alerte appelle à une action immédiate et à grande échelle. « Si rien n'est fait maintenant, une grande partie de la bande de Gaza sera frappée par un nombre massif de morts », est-il écrit. À quoi ressemblent les restrictions ? Israël a restreint les livraisons d'aide humanitaire à divers degrés tout au long de la guerre. En mars, le pays a interdit l'entrée de toutes les marchandises, y compris le carburant, la nourriture et les médicaments, afin de faire pression sur le Hamas pour qu'il libère les otages. Israël a assoupli ces restrictions en mai, mais a également mis en place un nouveau système d'acheminement de l'aide soutenu par les États-Unis, qui a été marqué par le chaos et la violence. Les fournisseurs d'aide traditionnels, sous l'égide de l'ONU, affirment que les livraisons ont été entravées par les restrictions militaires israéliennes et les incidents de pillage, tandis que des criminels et des foules affamées se ruent sur les convois. Alors qu'Israël affirme qu'il n'y a pas de limite au nombre de camions d'aide pouvant entrer à Gaza, les agences des Nations unies et les organisations humanitaires estiment que même les dernières mesures humanitaires ne suffisent pas à lutter contre l'aggravation de la famine. PHOTO BASHAR TALEB, AGENCE FRANCE-PRESSE Des largages aériens Dans un communiqué publié lundi, Médecins sans frontières a qualifié les nouveaux largages aériens d'inefficaces et de dangereux, affirmant qu'ils acheminent moins d'aide que les camions. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a soutenu que personne ne mourait de faim à Gaza et qu'Israël avait fourni suffisamment d'aide tout au long de la guerre, « sinon, il n'y aurait plus de Gazaouis ». L'armée israélienne a critiqué lundi ce qu'elle qualifie de « fausses allégations de famine à Gaza ». Le plus proche allié d'Israël semble désormais en désaccord. « Ces enfants ont l'air très affamés », a affirmé lundi le président américain Donald Trump à propos des images émanant de Gaza ces derniers jours.


La Presse
8 hours ago
- La Presse
Une trêve fragile met fin aux affrontements
Une femme de 68 ans récupère des objets dans sa maison détruite lors des attaques d'artillerie cambodgiennes, dans la province de Sisaket, en Thaïlande. (Surin) Les combats ont cessé à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande, bien que les deux camps ont continué mardi de se disputer sur des accusations de violations du cessez-le-feu entré en vigueur après environ une semaine d'affrontements sanglants. Chayanit ITTHIPONGMAETEE, avec Suy SE à Samraong au Cambodge Agence France-Presse L'armée thaïlandaise a accusé ses adversaires d'avoir violé la trêve à de multiples endroits, dans des assauts qui ont pris fin au petit matin, ce que Phnom Penh a démenti. Depuis, aucun heurt n'a été signalé, et des responsables militaires des deux côtés se sont rencontrés. « Il y a eu une escarmouche, mais tout s'est résolu quand les commandants se sont rencontrés », a affirmé mardi à la presse le premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, qui a facilité l'accord de paix. Les rancœurs entre la Thaïlande et le Cambodge liées à leur différend territorial, qui tire ses racines du temps de l'Indochine française, sont tenaces, et le récent épisode de violences a atteint une intensité rarement vue ces dernières décennies. PHOTO TYRONE SIU, REUTERS Des soldats chargent des provisions dans un véhicule après une cérémonie de remise de dons humanitaires dans la province d'Oddar Meanchey, au Cambodge. Les affrontements, étalés sur plusieurs fronts parfois séparés par des centaines de kilomètres les uns des autres, ont tué au moins 43 personnes, et provoqué le déplacement d'environ 330 000 civils, selon des données actualisées mardi. Le premier ministre thaïlandais par intérim Phumtham Wechayachai, et son homologue cambodgien Hun Manet se sont mis d'accord lundi sur une trêve à partir de minuit (13 h, heure de l'Est), à la suite d'une médiation malaisienne, encouragée par les États-Unis et la Chine. PHOTO MOHD RASFAN, VIA REUTERS Le premier ministre thaïlandais par intérim Phumtham Wechayachai (à droite), et son homologue cambodgien Hun Manet (à gauche) se serrent la main, encouragés par le premier ministre malaisien, Anwar Ibrahim. L'accord de paix est « immédiat et inconditionnel », a souligné lundi Anwar Ibrahim, mais le lendemain, Bangkok et Phnom Penh ont continué de s'invectiver. Les assauts attribués aux Cambodgiens par les Thaïlandais constituent « soit un acte délibéré, soit un manque de discipline militaire », a jugé M. Phumtham. « Notre armée est disciplinée, et je pense que nous avons respecté notre partie », a-t-il ajouté. Il n'y a eu « aucun affrontement armé […] dans quelque région que ce soit », a jugé, côté cambodgien, la porte-parole du ministère de la Défense Maly Socheata. « Les forces cambodgiennes ont respecté le cessez-le-feu », a-t-elle insisté. Médiation malaisienne Malgré l'accusation et le démenti, des commandants militaires locaux des deux camps se sont rencontrés, conformément à ce que stipule l'accord, ont indiqué les deux capitales. Bangkok a salué la reprise du dialogue bilatéral, sans préciser quand les nombreuses personnes déplacées seraient autorisées à rentrer chez elles. « La situation est toujours fragile », a indiqué Maratee Nalita Andamo, une porte-parole du ministère thaïlandais des Affaires étrangères. Les relations entre la Thaïlande et le Cambodge, unis par d'importants liens économiques et culturels, sont au plus bas depuis des décennies. Avant que les affrontements éclatent, des mesures prises par les deux gouvernements ont réduit drastiquement la circulation des marchandises et des personnes, sur fond de flambée du discours nationaliste. Des habitants des deux pays interrogés par l'AFP ont partagé leur espoir et leur méfiance à l'annonce de la trêve. PHOTO SAKCHAI LALIT, ASSOCIATED PRESS Des Thaïlandais qui ont fui leurs maisons à la suite des affrontements entre soldats thaïlandais et cambodgiens se reposent dans un centre d'évacuation dans la province de Surin. « J'ai vu les photos des deux dirigeants [thaïlandais et cambodgien] se serrer la main. J'espère juste que ce n'est pas une opération marketing avec des sourires de façade, et que ces mains ne donneront pas des coups de poignard dans le dos », a déclaré mardi Kittisak Sukwilai, 32 ans, un employé de pharmacie de la province thaïlandaise de Surin (Nord-Est), proche de la frontière. La poignée de main a été possible grâce à la médiation de la Malaisie, qui occupe la présidence tournante de l'Association des nations du Sud-Est (ASEAN), dont la Thaïlande et le Cambodge sont membres. Bangkok et Phnom Penh ont également remercié les États-Unis et la Chine pour leur implication. « Félicitations à tous ! » « Félicitations à tous ! », a écrit le président américain Donald Trump sur son réseau Truth Social après l'annonce de la trêve, indiquant avoir parlé aux dirigeants des deux pays. « J'ai envoyé l'instruction de reprendre les négociations sur le volet commercial », a-t-il ajouté. Le dirigeant républicain avait demandé samedi aux deux royaumes de s'entendre, sous peine de geler les discussions portant sur les droits de douane prohibitifs qui doivent frapper ces deux économies dépendantes des exportations le 1er août. Les deux pays, ciblés par une surtaxe de 36 %, ont dit espérer par le passé vouloir sceller un « accord » avec Washington. « Nous attendons toujours que les États-Unis décident ou pas d'accepter notre proposition », a déclaré mardi le ministre thaïlandais des Finances, Pichai Chunhavajira, en charge de conduire les discussions. L'Union européenne, les Nations unies et la France ont aussi salué lundi l'annonce du cessez-le-feu. Les affrontements ont officiellement fait 30 morts côté thaïlandais, dont 15 soldats, et 13 morts, dont cinq militaires, côté cambodgien. Plus de 188 000 Thaïlandais ont évacué les zones à risques, selon Bangkok, et plus de 140 000 Cambodgiens ont fait de même, d'après Phnom Penh.