logo
Un député LFI a-t-il été entravé en voulant visiter la prison haute sécurité de Gérald Darmanin ?

Un député LFI a-t-il été entravé en voulant visiter la prison haute sécurité de Gérald Darmanin ?

POLITIQUE - « Scandale démocratique », « on va attaquer au tribunal »… Les troupes insoumises voyaient rouge ce mercredi 23 juillet après qu'un député de leur groupe a visité la prison de Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais. L'établissement accueille un des nouveaux quartiers de haute sécurité voulus par le ministre de la Justice Gérald Darmanin, et où déjà 17 narcotrafiquants ont été incarcérés.
Le député LFI de Haute-Garonne, Hadrien Clouet a voulu se rendre sur place dans la matinée pour visiter l'établissement comme l'y autorise la loi. Sur place, assure-t-il néanmoins, son droit de visite a été « entravé », sur la base d'une « note ministérielle » et « à la demande du cabinet de Darmanin ».
« Interdiction totale d'accès pour les journalistes [qui l'accompagnaient, ndlr], obligation de laisser mon téléphone pour empêcher la prise d'images de mon côté (y compris en retirant la carte SIM) », déplore-t-il sur le réseau social X, accusant au passage le Garde des Sceaux de vouloir « cacher » des choses. Dans la foulée, le mouvement insoumis s'est également fendu d'un communiqué promettant d'utiliser « tous les leviers à disposition », et d'alerter le président de la République. Et de cingler : « En limitant le regard des élus et en interdisant celui des journalistes, le gouvernement installe une zone de non-droit ».
De fait la loi assure à tout parlementaire un droit de visite des lieux de privations de liberté. Néanmoins, il y a aussi quelques règles, précise l'administration pénitentiaire qui se défend de toute entrave auprès du HuffPost: « L'accès des parlementaires au sein de la nouvelle prison de haute sécurité n'a pas été interdit ni limité. Ce matin, le parlementaire a bien pu visiter les lieux, pendant plus de trois heures ». Ce que confirme Hadrien Clouet, saluant au passage « des équipes soucieuses de présenter leur établissement ».
Des transferts de détenus très lourds, se défend l'administration
L'administration précise cependant que dans le contexte actuel de « montée en charge » et surtout « des transferts de détenus parmi les plus dangereux de notre pays, un transfert lui-même couvert par le secret-défense », le chef d'établissement peut refuser l'accès à des journalistes. Et s'appuyer pour cela sur l'article R.132-1 du code pénitentiaire. Le texte précise que le chef d'établissement peut refuser l'accès à des journalistes pour des motifs impérieux liés à la sécurité ou au bon ordre.
Concernant le téléphone, le guide de la visite diffusé par l'Observatoire international des prisons stipule que le député - mais pas ceux qui l'accompagnent - peut pénétrer avec son téléphone. L'administration insiste, elle, sur l'article R. 345-11 du code pénitentiaire qui interdit le téléphone à toute personne pénétrant dans un établissement du genre.
« Compte tenu des objectifs poursuivis par les nouvelles prisons de haute sécurité, cette interdiction y est appliquée de façon stricte, et concerne également les parlementaires exerçant leur droite de visite », précise encore l'administration pénitentiaire au HuffPost. Une autre source judiciaire s'agace par ailleurs « du manque de bon sens » des insoumis et de la polémique, alors que « deux agents pénitentiaires sont morts » lors du transfert de Mohammed Amra en mai 2024.
Le quartier de haute sécurité de Vendin-le-Vieil devrait accueillir d'ici fin juillet une soixantaine de détenus au total. Lancé tambour battant par un Gérald Darmanin animé par l'idée de désengorger les prisons, de s'attaquer au narcotrafic, mais aussi de marquer son passage place Vendôme, le nouveau dispositif interroge néanmoins élus d'oppositions et avocats. Les défenseurs des premiers 17 détenus transférés ont dénoncé auprès de BFMTV, les conditions de détention dans lesquelles leurs clients vont être incarcérés : « une honte pour la République ». Parmi ces conditions, aucun contact physique, déplacement et fouilles répétés, parloirs uniquement avec un hygiaphone. Le Syndicat de la magistrature a lui aussi dénoncé une « procédure de sélection des détenus transférables qui ne permet qu'un exercice factice des droits de la défense ».
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Pollution à l'ozone : restrictions de circulation en Île-de-France dès jeudi
Pollution à l'ozone : restrictions de circulation en Île-de-France dès jeudi

Le Figaro

time3 hours ago

  • Le Figaro

Pollution à l'ozone : restrictions de circulation en Île-de-France dès jeudi

La vitesse maximale autorisée sera désormais de 110 km/h pour les portions d'autoroutes limitées normalement à 130 km/h. Les routes à 110 km/h passeront à 90 km/h, et celles à 90 ou 80 km/h passeront à 70 km/h. Des restrictions de circulation vont être mises en place à partir de jeudi sur les routes d'Île-de-France, actuellement en vigilance orange canicule et touchée par un épisode de pollution «persistant» à l'ozone, a annoncé mercredi la préfecture de police de Paris. Entre 05H30 et minuit, la vitesse maximale autorisée sera désormais de 110 km/h pour les portions d'autoroutes limitées normalement à 130 km/h. Les autoroutes/routes à 110 km/h passeront à 90 km/h, et celles à 90 ou 80 km/h passeront à 70 km/h, indique la préfecture dans un communiqué. Publicité Les véhicules de plus de 3,5 tonnes auront l'obligation de contourner la capitale en empruntant la rocade francilienne. Ces mesures resteront en vigueur jusqu'à leur levée par décision préfectorale, précise le communiqué. Réduire les émissions de polluants Elles visent à réduire les émissions de polluants dans l'atmosphère, alors qu'Airparif, une association qui surveille la qualité de l'air en Île-de-France, prévoit une «persistance» de l'épisode de pollution à l'ozone débuté mercredi dans le département. Celui-ci «peut constituer un risque pour la santé», souligne la préfecture. La France est touchée par la canicule depuis plusieurs jours, avec une large partie du pays en vigilance orange et plusieurs départements en vigilance rouge, en particulier dans la moitié sud. Les opérations de brûlage à l'air libre sont également interdites jusqu'à nouvel ordre et les travaux d'entretien ou de nettoyage qui émettent des composés organiques volatils, en faisant usage par exemple d'outils à moteur thermique, de solvants, vernis, colles ou peintures, doivent être reportés, selon la préfecture. Celle-ci recommande par ailleurs de limiter les déplacements en voiture, ainsi que l'exposition à la pollution, notamment des personnes vulnérables.

«Trahison de l'humanité»: le traité mondial contre la pollution plastique vole en éclats à Genève
«Trahison de l'humanité»: le traité mondial contre la pollution plastique vole en éclats à Genève

Le Figaro

time4 hours ago

  • Le Figaro

«Trahison de l'humanité»: le traité mondial contre la pollution plastique vole en éclats à Genève

Les dissensions entre pays ont eu raison de cette initiative visant à protéger l'environnement. Greenpeace accuse «l'industrie pétrochimique» d'être à la manœuvre. Nouvel échec pour la planète. Les pourparlers pour élaborer le premier traité international contre la pollution plastique ont volé en éclats mercredi à Genève à trente heures de la fin prévue des négociations, la plupart des pays ayant rejeté une tentative maladroite de synthèse de la présidence. Après près de trois ans de négociations et neuf jours d'intenses discussions au bord du lac Léman, le diplomate qui préside les débats, Luis Vayas Valdivieso, a présenté un texte de synthèse et une procédure assez complexe de consultation pour tenter de surmonter les positions encore très éloignées. Mais au lieu de permettre d'avancer, le texte de 31 articles a provoqué la colère ou au moins l'insatisfaction de la majorité des délégués présents dans la salle qui ne l'acceptent pas comme base de négociation. La Colombie, qui veut un texte ambitieux pour lutter contre la pollution plastique, a jugé le document «inacceptable» et demandé un nouveau texte. Le Chili, le Mexique, le Panama, le Canada ainsi que l'Union européenne, y compris la France, ont emboîté le pas au pays sud-américain, ainsi que les petites îles du Pacifique. Publicité «Déséquilibré» Pour le représentant du Chili, ce texte est «clairement déséquilibré», car «tout est relégué au niveau national et le texte ne crée aucun espace de coopération internationale pour lutter contre la pollution plastique». Le texte «ne fait pas le minimum nécessaire pour répondre à l'urgence du défi auquel nous faisons face», a relevé le ministre de l'Environnement du Danemark Magnus Heunicke dont le pays assure la présidence tournante de l'UE. «En 2022, nous avons promis aux citoyens du monde un traité pour supprimer la pollution plastique et réduire l'utilisation de produits chimiques dans le plastique qui menacent l'environnement et la santé. Le texte proposé n'est pas ce que nous avons proposé il y a trois ans», a-t-il dit, en soulignant qu'un compromis «demande des mouvements de toutes les parties». «Ce texte parle de refermer une blessure... mais le texte présenté ici rend cette blessure fatale et nous ne l'accepterons pas», a déclaré le négociateur panaméen, ajoutant : «Ce n'est pas de l'ambition, c'est de la reddition.» Le Kenya a dénoncé l'absence d'obligations mondiales contraignantes sur quoique ce soit, signifiant que cela «n'a aucune valeur démontrable». Les ONG de protection de l'environnement ont aussi tiré à boulets rouges sur le texte, dénonçant l'absence de référence à toute contrainte sur la production industrielle de plastique vierge. C'est un «cadeau à l'industrie pétrochimique et une trahison de l'humanité», a jugé Graham Forbes, chef de la délégation de Greenpeace. Même les pétroliers Même les pays pétroliers qui s'opposaient à toutes les demandes de régulation de la production de plastique et aux interdictions de certaines molécules chimiques dangereuses pour l'environnement et la santé, ont indiqué qu'ils n'aimaient pas le texte. Leurs critiques (Arabie saoudite, Koweït, Bahreïn, Qatar..) portent essentiellement sur l'absence de «cadre» et de champs d'action. La Chine, qui est aussi le premier pays producteur mondial de plastique, a appelé le président à se «concentrer» sur les problèmes les plus importants dans les dernières heures de la négociation «plutôt que d'accroître les divergences». «Il faut un rééquilibrage du texte» a jugé la ministre française de la transition écologique Agnès Pannier Runacher. «De mon point de vue, il est possible d'écrire un texte d'une dizaine de pages qui prenne en compte tous les points principaux du dossier». Le plus difficile «c'est de le faire adopter». Publicité Le conseil international de la chimie (ICCA) n'a pas émis d'avis sur le texte mais il a mis en garde les États contre une tentation de rejet d'ici la fin des pourparlers: «Si le désir d'avoir un accord parfait a pour conséquence de quitter Genève sans accord, le monde aura perdu la meilleure opportunité qu'il ait jamais eue pour affronter la pollution plastique à une échelle mondiale», indique un bref communiqué transmis à l'AFP.

Un corps démembré retrouvé par un promeneur et son chien dans les Hautes-Alpes
Un corps démembré retrouvé par un promeneur et son chien dans les Hautes-Alpes

Le Figaro

time5 hours ago

  • Le Figaro

Un corps démembré retrouvé par un promeneur et son chien dans les Hautes-Alpes

«Ce corps (...) incomplet a été retrouvé dans une coulée de boue, en lien avec les orages récents, mais son état, très dégradé, permet de penser que le décès est bien antérieur», a précisé le procureur de la République de Gap. Une mystérieuse dépouille. Un corps démembré a été retrouvé par un promeneur et son chien dans les Hautes-Alpes, sur la commune de Val-des-Prés, a appris Le Figaro auprès du procureur de la République de Gap, ce mercredi 13 août. Le chien aurait flairé la personne défunte près d'un chemin de randonnée. «Ce corps, qui demeure pour le moment incomplet, a été retrouvé dans une coulée de boue, en lien avec les orages récents, mais l'état du corps, très dégradé, permet de penser que le décès est bien antérieur à ces événements climatiques», a précisé le procureur Marion Lozac'hmeur. Publicité Une autopsie à venir Une enquête en recherche de la mort a été diligentée et confiée à la communauté de brigade de gendarmerie de Saint-Chaffrey. «Les investigations vont se poursuivre, une autopsie sera notamment diligentée, afin de déterminer l'identité de la personne décédée et d'établir le plus précisément possible les circonstances de son décès», poursuit le parquet. Une dizaine de gendarmes s'est déjà rendue sur place pour dégager le corps.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store