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Craintes face aux droits de douane rétroactifs des États-Unis sur le bois canadien

Craintes face aux droits de douane rétroactifs des États-Unis sur le bois canadien

La Presse27-07-2025
En Colombie-Britannique, les fabricants indépendants de produits du bois affirment que des centaines de petites et moyennes entreprises pourraient être contraintes de fermer leurs portes à la suite de la récente décision des États-Unis d'augmenter les droits antidumping sur le bois d'œuvre canadien.
(Vancouver) En Colombie-Britannique, les fabricants indépendants de produits du bois affirment que des centaines de petites et moyennes entreprises pourraient être contraintes de fermer leurs portes à la suite de la récente décision des États-Unis d'augmenter les droits antidumping sur le bois d'œuvre canadien.
Chuck Chiang
La Presse Canadienne
L'Association des transformateurs de bois indépendants de la province souligne dans un communiqué que la décision du département du Commerce des États-Unis d'augmenter les droits de douane comprend également l'obligation pour les entreprises canadiennes de verser rétroactivement les droits sur les produits expédiés aux États-Unis depuis le 1er janvier 2023.
Le président de l'association, Andy Rielly, a affirmé dans un communiqué que l'obligation de payer les droits de douane sur les produits expédiés au cours des 31 derniers mois pourrait non seulement forcer les petits producteurs britanno-colombiens à fermer leurs portes, mais aussi menacer leurs biens personnels, car ils pourraient être contraints d'utiliser leur maison comme garantie pour obtenir des cautions de paiement.
M. Rielly exhorte le gouvernement canadien à créer des programmes de soutien pour garantir que les transformateurs de bois indépendants de la Colombie-Britannique puissent conserver leurs employés et maintenir leurs entreprises en activité. Le département du Commerce des États-Unis a annoncé plus tôt cette semaine qu'il augmenterait les droits antidumping sur le bois d'œuvre canadien à 20,56 %, suscitant la colère de plusieurs groupes industriels de la Colombie-Britannique, comme le Conseil des industries forestières de la Colombie-Britannique et le Conseil du commerce du bois d'œuvre de la Colombie-Britannique.
L'Association des transformateurs de bois indépendants indique que le taux applicable à tous ses membres passera de 14,4 % à 27,3 %, avec la possibilité d'une nouvelle augmentation dans les semaines à venir, ce qui pourrait porter les droits de douane sur leurs produits à 35 %.
« En attendant que le gouvernement canadien parvienne à un règlement négocié de ce conflit qui dure depuis longtemps, nous avons besoin d'un programme de soutien gouvernemental pour maintenir nos travailleurs en emploi », affirme M. Rielly, ajoutant qu'un droit total de 35 % obligerait ses membres à payer des droits rétroactifs de 27 % sur les produits déjà expédiés. Brian Menzies, directeur général de l'Association, décrit les producteurs indépendants de produits du bois comme des victimes collatérales de la guerre commerciale et affirme que leur seul espoir d'éviter le choc réside soit dans un appel favorable de l'Accord Canada-États-Unis-Mexique, soit dans la recherche d'une entente bilatérale.
« Nous ne devrions pas être confrontés à des taxes ou des quotas à l'exportation, affirme M. Menzies. Nos matières premières ne sont pas subventionnées et nous sommes trop petits pour vendre nos produits à bas prix sur le marché américain. »
« Nous achetons des rondins et du bois d'œuvre de manière indépendante auprès de divers fournisseurs sur le libre marché, comme l'affirment les membres de la U. S. Lumber Coalition, et pourtant, nos entreprises canadiennes, tout comme les consommateurs américains, doivent payer ces droits injustes et coûteux. »
Au Québec, la décision américaine a fait sourciller bien des gens. La ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, a déclaré samedi sur X que cette décision américaine d'imposer à nouveau des droits injustifiés sur le bois d'œuvre était inacceptable pour le Québec.
Elle a ajouté que la nouvelle tarification du Bureau de la mise en marché des bois et le projet de loi 97 étaient « des outils concrets pour protéger notre modèle forestier, soutenir nos travailleurs et assurer une mise en marché plus équitable de notre ressource ».
Le premier ministre Mark Carney avait précédemment déclaré qu'un futur accord commercial entre les États-Unis et le Canada pourrait inclure des quotas de bois d'œuvre résineux.
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