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« Le coût de nos assurances est rendu faramineux »

« Le coût de nos assurances est rendu faramineux »

La Presse7 days ago
Étouffés par leur régime d'assurance collective pouvant coûter des centaines de dollars par mois, de plus en plus de travailleurs se contentent désormais de la protection minimale pour économiser des sous, a appris La Presse.
« Le coût de nos assurances est rendu faramineux », lance la préposée aux bénéficiaires au centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Lanaudière Virginie Lebrun. La mère de famille monoparentale débourse plus de 300 $ par mois en prime pour ses deux enfants et elle.
PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE
Virginie Lebrun
« C'est très cher. C'est l'équivalent d'une journée de travail par paye qu'il faut quasiment mettre juste pour payer l'assurance », dit celle qui travaille dans le réseau de la santé depuis 2006. « Le coût des assurances ne fait qu'augmenter, mais on est pris à la gorge parce qu'on n'a pas le choix de les prendre. »
Le coût des médicaments pèse de plus en plus lourd dans le budget des travailleurs, constate la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), et plusieurs ont atteint leur capacité maximum de payer.
« Depuis quelques années, le coût de l'assurance collective représente une charge financière énorme pour nos membres. Pour certains d'entre eux, cette charge peut représenter parfois jusqu'à 20 % de leur revenu annuel brut », a écrit la FSSS-CSN dans une lettre adressée au ministre de la Santé, Christian Dubé, au mois de mai.
Le salaire moyen de ses 110 000 membres du réseau de la santé est d'environ 50 000 $ par année.
Résultat : de plus en plus de membres se tournent vers la couverture minimale afin de réduire leurs dépenses. En 2016, 26 % des membres détenaient la couverture minimale. En 2025, c'est maintenant 49 %.
C'est l'option qu'a choisie le préposé à l'entretien ménager au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Québec Steve Boutin. Sa couverture lui permet un remboursement de 68 % sur les médicaments figurant sur la liste de la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ), après une franchise de 5 $ par médicament.
Même avec la protection minimale, la facture reste lourde pour son budget : avec un salaire net de 1157 $ toutes les deux semaines, il débourse un peu plus de 174 $ pour l'assurance collective familiale, soit plus de 4500 $ par an. « On doit faire des choix. On ne va pas dîner au restaurant, puis on ne se paie pas des spectacles au Centre Vidéotron non plus. »
« Un écart arbitraire »
La hausse des coûts des régimes est causée principalement par deux éléments, selon la FSSS-CSN : les médicaments de plus en plus coûteux et les honoraires des pharmaciens qui sont plus élevés pour les gens couverts par un régime privé d'assurances collectives que pour ceux couverts au public par la RAMQ.
Les honoraires, soit les frais facturés par les pharmaciens pour la préparation des médicaments et le service au patient, sont souvent nettement plus élevés pour les personnes couvertes par un régime privé, et ce, pour le même service et le même médicament.
« Cet écart arbitraire constitue une véritable injustice », estime la FSSS-CSN.
Si un patient est assuré par la RAMQ, le pharmacien facture un montant fixe de 10,36 $ d'honoraires. Or, il n'y a pas de montant maximum pouvant être facturé par les pharmaciens lorsqu'ils traitent une ordonnance pour une personne couverte par un régime privé d'assurance collective. Des pharmacies se sont ainsi permis de facturer plus de 100 000 $ pour un seul patient, comme l'a rapporté La Presse en 2023.
Lisez l'éditorial « Pharmacie : des honoraires de 100 000 $… pour un seul patient »
Ces honoraires « doivent refléter la complexité du médicament et l'ampleur de la surveillance qui doit être effectuée », indique l'Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP). Le code de déontologie des pharmaciens du Québec précise toutefois que le pharmacien doit demander « un prix juste et raisonnable » pour ses services pharmaceutiques. Dans le cas d'excès, une plainte peut être déposée à l'Ordre des pharmaciens du Québec.
Magasiner sa pharmacie
Le préposé à l'entretien ménager Steve Boutin compare désormais les pharmacies avant de faire des achats, car les frais d'honoraires varient considérablement d'un établissement à l'autre. « En faisant le tour des pharmacies, on voit que certaines gonflent leurs prix. » Des assureurs, comme Beneva et Desjardins, offrent maintenant à leurs membres un service en ligne qui compare le prix des médicaments dans différentes pharmacies.
La FSSS-CSN presse le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) d'aligner les honoraires des pharmaciens entre les régimes privés et le régime public, afin que tous paient le même tarif pour un même service.
Appelé à réagir, le MSSS dit être conscient de l'écart entre les régimes publics et privés et souligne avoir lancé des travaux « afin de mieux documenter la situation », indique Marie-Pierre Blier, des relations avec les médias. « Selon les résultats de ces travaux, les mesures appropriées à mettre en place seront déterminées, le cas échéant. »
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