
Malgré 14,5 de moyenne, Alba n'a été affectée à aucun lycée pour la rentrée
Issue du collège privé sous contrat Saint-André à Nogent-sur-Marne, la jeune collégienne avait pourtant postulé uniquement à des lycées publics - et principalement au lycée Édouard Branly, qui a justement réduit son nombre de classes à la rentrée. Conséquence : un embouteillage. « Il y a eu énormément de demandes de cette génération 2010, et des fermetures de classe en parallèle », déplore Jeanne.
« Même ses camarades qui ne travaillaient pas du tout ont eu des places »
La jeune fille affichait pourtant 14,5 de moyenne sur l'ensemble de son année de troisième : un bon dossier, mais retenu par aucun lycée. « Elle a 14,5 de moyenne, c'est une élève sérieuse, sans problème scolaire » : la voix de cette mère de famille trahit encore l'incompréhension. « On avait fait nos choix uniquement dans le public, on n'avait pas envie qu'elle poursuive sa scolarité dans le privé. Malgré ses bons résultats, pas un seul lycée ne l'a retenue », explique-t-elle.
Démunie, Jeanne précise avoir contacté plusieurs lycées dès la tombée de la nouvelle : « Le week-end dernier, on a monté un dossier express dans un établissement privé très coté, le lycée Notre-Dame de la Providence , à Vincennes. Ma fille a été prise immédiatement, ce n'est donc pas un problème de niveau ». Elle ajoute : « Même ses camarades qui ne bossaient pas du tout ont eu des places dans des établissements ».
« En tant que parents, on se sent livré à soi-même, on a l'impression d'être mis sur le banc de touche »
Le plus frustrant dans cette affaire ? L'absence totale de communication : « En tant que parents, nous n'avons pas eu l'information que notre fille n'avait été admise dans aucun lycée. C'est notre directrice de collège qui nous a remis le courrier de non-affectation en toute fin d'année », précise la mère de famille.
Prise de panique, elle s'est rapidement mobilisée : appels, mails, dialogue avec les élus. Elle raconte : « Hier, je suis allée faire le pied de grue pour qu'ils me reçoivent, j'ai appelé les élus ». Finalement, après plusieurs jours d'angoisse, un appel inattendu a retenti au matin du mardi 8 juillet : une proposition d'affectation de la part du lycée Paul Doumer, au Perreux-sur-Marne. « C'est uniquement de la chance d'avoir été appelé à ce stade de l'année, d'autres vont sûrement devoir attendre beaucoup plus longtemps », explique Jeanne, non sans soulagement. Malgré tout, l'expérience laisse des traces : « C'est dur d'aller motiver ma fille après tout ça ; ça donne un coup à la confiance en soi à un si jeune âge », déplore-t-elle.
« On devrait pouvoir naviguer entre le privé et le public avec plus de souplesse »
Ce dysfonctionnement pointe aussi une faille entre les établissements privés et publics. « Dans le privé, l'établissement saisit les vœux à notre place, on ne peut donc pas faire de dossier dans leur dos. Le problème, surtout, c'est qu'ils ne connaissent pas bien le fonctionnement du public, donc ils ne savent pas accompagner les élèves », regrette Jeanne, avant d'ajouter : « Les familles qui peuvent se permettre d'inscrire leur enfant en lycée privé s'en sortent, les autres, non ».
Elle martèle : « On devrait pouvoir naviguer entre le privé et le public avec plus de souplesse ». Mais, pour elle, le problème est bien plus large : « En France, on peut avoir un enfant de moins de seize ans sans solution de scolarité. Si déjà en seconde c'est compliqué, je m'attends au pire pour Parcoursup dans quelques années ».
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