
Karl Malenfant sort de son mutisme
Karl Malenfant persiste à vouloir exprimer rapidement son point de vue sur la transformation numérique qu'il a pilotée.
Après avoir été largement critiqué pour sa gestion pendant des semaines lors des audiences, Karl Malenfant réitère ses doutes quant au travail de la commission. « En suivant attentivement les audiences de la commission, j'ai constaté que l'on construisait un narratif qui ne correspondait pas à la réalité de l'histoire SAAQ. »
« Je suis inquiet que la commission, sous le couvert du temps qui lui est alloué pour rendre son rapport, n'aille pas au fond des choses », dit-il dans sa déclaration.
Karl Malenfant a reçu le 18 juillet une citation à comparaître pour une rencontre à huis clos, ce mardi, avec des enquêteurs et le commissaire Denis Gallant. L'ex-patron de l'informatique à la Société d'assurance automobile du Québec (SAAQ) a réagi en déposant une requête pour éviter d'avoir à se soumettre à l'exercice, demandant à ce que la rencontre soit publique.
PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE
Le commissaire Denis Gallant
« Tout porte à croire que le huis clos à venir ne sert qu'à entendre le témoignage [de Karl Malenfant] de manière confidentielle avant qu'il ne soit entendu publiquement à un stade ultérieur de la commission, le tout afin de rendre publiques [...] uniquement des portions de son histoire », mentionne son avocat Jean-François Bertrand dans une requête à la commission.
Or, vendredi dernier, le commissaire Denis Gallant a rejeté la requête de M. Malenfant, évoquant que la « manière dont la Commission mène ses enquêtes relève de sa discrétion ».
Le juge Gallant précise que l'entretien prévu ce mardi s'inscrit dans le processus d'enquête et non des audiences de la Commission.
Il y rappelait d'ailleurs que Karl Malenfant aura l'occasion de s'exprimer publiquement lors d'audiences prévues cet automne. Celles-ci devraient se dérouler entre le 15 septembre et le 3 octobre.
L'ancien patron de l'informatique à la SAAQ a aussi tenté d'être reconnu comme participant à la commission Gallant. Ce statut lui aurait permis de contre-interroger des témoins et de déposer des éléments de preuve. Il disait ainsi vouloir « rectifier certains faits ».
Début juillet, la commission a toutefois refusé cette demande. Selon Denis Gallant, « le statut de participant n'est pas nécessaire » pour qu'il puisse livrer sa version des faits et protéger sa réputation.
« Si nous devions retenir l'interprétation [de Karl Malenfant], cela signifierait que toutes les personnes visées par des allégations susceptibles de porter atteinte à leur réputation » pourraient obtenir le statut de participant, a-t-il déclaré.
À la fin de sa missive publiée mardi sur LinkedIn, Karl Malenfant avance vouloir « tenter de convaincre la commission » d'aborder des thèmes pour lesquels il a été vivement critiqué et qui, selon lui « doivent impérativement être discutés publiquement » afin « de retourner toutes les pierres du dossier ».
Une vingtaine de sujets sont alors énumérés de son passage à Hydro-Québec aux délais de livraison, en passant par la « consanguinité » de son équipe, selon le terme qu'a employé un membre du conseil d'administration de la SAAQ ayant témoigné en mai.
Karl Malenfant souhaite aussi aborder « les mécanismes pour assurer l'intégrité dans la sélection des fournisseurs de services », la méthodologie de l'analyse de projets et l'impact de la pénurie de main-d'œuvre.
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Les diplômés québécois plus satisfaits de leur emploi qu'ailleurs au Canada
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Shein, l'enseigne chinoise d'ultra-fast-fashion, est à Montréal pour une troisième expérience de boutique éphémère. Des fashionistas qui vivent leur best life remplissent des sacs entiers de vêtements cheaps et n'en reviennent pas des prix ridicules qui, en effet, ne se peuvent pas. Shein, ce destructeur de commerces traditionnels1, ce géant du commerce de détail en ligne, dont vous ne retrouverez jamais les vêtements en friperie tant leur qualité est mauvaise et tant ils deviennent obsolètes après deux lavages, est en ville. Shein fait des heureuses à Montréal, alors qu'elle soulève passions et combats un peu partout sur la planète, qu'elle contribue à polluer avec les tonnes de vêtements inutilisables qu'elle génère annuellement. D'ailleurs, la France a adopté une loi contre la mode ultra-éphémère… qui n'est toutefois pas encore en vigueur. Ceux et celles qui s'indignent de ce gaspillage et de cette pollution se tournent vers les friperies, le recyclage et les boutiques de vêtements d'occasion. Des flopées d'influenceuses écoresponsables vantent avec enthousiasme les vertus du surcyclage. Elles donnent bonne conscience à coups de looks uniques, nous incitent à acheter dans des magasins qui font de la réinsertion professionnelle ou qui viennent en aide aux femmes en difficulté. On peut acheter et faire du bien à la société. J'applaudis. Nous consommons donc beaucoup en friperie. On remplit nos tiroirs et placards par poches entières. C'est tellement pas cher ! Nos achats sont compulsifs, mais vertueux. Nous en sommes à recréer une logique de surconsommation de vêtements à laquelle nous avons ajouté un vernis de rectitude politique. Pollueuse, moi ? Voyons, je recycle ! Nous consommons différemment, mais avec la même frénésie. À cette posture morale s'ajoute la supériorité de se croire originaux. On a de l'attitude. 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