
Mark Carney rencontre des sénateurs américains
La Presse Canadienne
Un avis aux médias de la Commission des finances du Sénat des États-Unis indique que quatre sénateurs prévoient « réaffirmer l'importance des liens entre les États-Unis et le Canada » lors de rencontres avec M. Carney et d'autres hauts fonctionnaires.
La délégation comprend les sénateurs démocrates Ron Wyden, de l'Oregon, Maggie Hassan, du New Hampshire, et Catherine Cortez Masto, du Nevada, ainsi que la sénatrice républicaine Lisa Murkowski, de l'Alaska.
Dans une lettre adressée à M. Carney le 10 juillet, le président américain Donald Trump a menacé d'imposer des droits de douane de 35 % sur les produits canadiens d'ici le 1er août, fixant ainsi une nouvelle date butoir pour les négociations commerciales qui devaient initialement se conclure ce lundi.
La semaine dernière, M. Carney a déclaré aux journalistes qu'un accord commercial avec les États-Unis inclurait probablement des droits de douane et qu'il s'attendait à ce que les discussions avec les États-Unis s'intensifient avant la date limite du 1er août.
Le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, a affirmé dimanche à la télévision américaine que le Canada paierait des droits de douane s'il n'ouvrait pas son marché aux États-Unis.
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4 hours ago
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Les coulisses du projet de loi racontées par son architecte
En 2005, le Canada devenait le quatrième pays au monde à légaliser le mariage entre conjoints de même sexe. Les coulisses du projet de loi racontées par son architecte Vingt ans après l'adoption du projet de loi légalisant le mariage entre deux personnes de même sexe, son architecte, l'ancien ministre de la Justice Martin Cauchon, en raconte les coulisses Sur son bureau, Jean Chrétien a posé un dictionnaire dont une page est marquée d'un signet. Celle où se trouve la définition du mariage : « Union légitime d'un homme et d'une femme, à l'exception de toute autre personne ». À son jeune ministre de la Justice, Martin Cauchon, qui a sollicité la rencontre, il lance : « Comme ça, tu veux changer la définition du dictionnaire ? » Le chemin vers la légalisation du mariage pour les conjoints de même sexe au Canada aura été ponctué de nombreuses batailles juridiques, telle une série de dominos qui basculent l'un sur l'autre. PHOTO SYLVAIN FOSTER, FOURNIE PAR MARTIN CAUCHON L'ancien ministre de la Justice Martin Cauchon Pour Martin Cauchon, le plus important de ces dominos tombe en juin 2003, lorsque la Cour d'appel de l'Ontario confirme que la définition du mariage viole la Charte canadienne des droits et libertés. Son sous-ministre, Morris Rosenberg, lui en fait part lors d'un breffage, comme un dossier parmi tant d'autres. Le réflexe d'Ottawa dans de tels cas : porter la cause en appel devant la Cour suprême. Sauf que Martin Cauchon trouve que la situation accroche. Je me disais que la population canadienne mérite qu'on ait une discussion et que ce ne soit pas les tribunaux qui décident d'une question aussi fondamentale sur le plan sociétal. Martin Cauchon, ancien ministre de la Justice Devant lui, le sous-ministre Rosenberg cache mal son inquiétude. « Il savait qu'on ouvrirait tout un pan qui, comme ministre de la Justice, me causerait beaucoup de difficultés », se remémore Martin Cauchon. Une expérience toute personnelle Sa sensibilité à la cause lui vient d'une expérience toute personnelle. Durant ses études à l'Université d'Ottawa, au début des années 1980, il travaille au cabinet de Charles Lapointe, alors ministre du gouvernement de Pierre Elliott Trudeau. « Charles était homosexuel, il fréquentait quelqu'un et le cachait. Moi, je trouvais ça pas normal. Voyons donc, son orientation sexuelle, on n'en a rien à cirer ! Ce qui est important, c'est ce qu'il peut apporter à la société ! » PHOTO RÉMI LEMÉE, ARCHIVES LA PRESSE Martin Cauchon en 2003, à l'époque où il était ministre de la Justice De retour en 2003, c'est donc vers son ex-patron que Martin Cauchon se tourne pour prendre le pouls de la communauté homosexuelle. Une rencontre est organisée à Montréal avec, notamment, Laurent McCutcheon, militant connu de la cause LGBTQ+ qui a mis sur pied quelques années plus tôt la Fondation Émergence. La question des droits des conjoints de même sexe est déjà dans l'air du temps. « Une vraie avancée » Alors président de la Chambre de commerce gaie du Québec, l'actuel président sortant de la Fondation, Patrick Desmarais, se souvient d'avoir trimé auprès des politiciens. « On rencontrait les ministres des Finances, juste pour avoir la reconnaissance fiscale des couples de même sexe », se souvient-il. Sous la gouverne du ministre de la Justice Paul Bégin, l'Assemblée nationale vient de donner le feu vert à l'« union civile » qui confère aux conjoints québécois de même sexe les mêmes droits qu'aux couples hétérosexuels. À Montréal, les représentants de la communauté homosexuelle font comprendre au ministre Cauchon que s'il veut marquer l'histoire, il devra poser une brique de plus à l'édifice. « On m'a dit : le ministre Bégin vient de faire ça [l'union civile]. Si tu veux faire quelque chose pour avoir une vraie avancée, il faut que tu franchisses la dernière barrière qui est le mariage », se souvient Martin Cauchon. « C'était plus que symbolique, tu leur donnais un droit qu'ils n'avaient pas. » Un changement radical C'est donc armé de ces arguments qu'il sollicite une rencontre avec le premier ministre. Malgré l'accueil que lui réserve Jean Chrétien, la conversation est « constructive ». « C'était sa façon de me dire que c'était un changement radical pour la société et qu'on s'attaquait à une question extrêmement difficile », se souvient-il. « Il voulait comprendre d'où je venais. » PHOTO JONATHAN HAYWARD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE Jean Chrétien et Martin Cauchon sur la colline du Parlement, à Ottawa, en 2003 Une fois convaincu, le premier ministre l'épaulera jusqu'au bout, en commençant par l'inviter à faire une présentation lors d'une retraite du Cabinet. À la sortie de la rencontre, le gouvernement Chrétien annonce qu'il ne contestera pas la décision de la Cour d'appel de l'Ontario et qu'il déposera un projet de loi pour légaliser le mariage entre conjoints de même sexe. Mettre le couvercle sur la marmite Bien conscient qu'il fera face à une opposition féroce des groupes religieux, Martin Cauchon concocte son projet de loi d'habile façon. D'un côté, celui-ci légalise le mariage civil entre conjoints de même sexe, de l'autre, il laisse aux religieux le droit de ne pas le célébrer. Pour assurer ses arrières, le ministre sollicite l'avis de la Cour suprême par le biais d'un « renvoi ». En décembre 2004, les plus grands magistrats du pays bénissent le texte législatif. Ça a mis le couvercle sur la marmite parce que personne n'a osé aller en cour pour contester le mariage de deux personnes de même sexe. Patrick Desmarais, ancien président de la Chambre de commerce gaie du Québec Cela n'empêche pas Martin Cauchon d'affronter un fort vent de face. Lorsqu'il présente le tout au caucus libéral à North Bay, en Ontario, en août 2003, ses collègues députés viennent tour à tour au micro pour descendre en flammes le projet de loi. Jusqu'à ce que le sénateur Laurier LaPierre, alors militant actif pour les droits des homosexuels, se porte à son secours. « Il a fini son discours en disant : 'Je vous demande d'appuyer le projet de loi non pas parce que c'est une question de droit, mais parce que vous le sentez ici', en pointant son cœur », se souvient Martin Cauchon. « Jean Chrétien et moi, on s'est regardés, et je savais que je venais de l'emporter. » Le retour du pendule Son projet de loi recevra la sanction royale le 20 juillet 2005, sous le mandat de son successeur, Irwin Cotler. Le Canada devenait ainsi le quatrième pays au monde à légaliser le mariage entre conjoints de même sexe, après les Pays-Bas (2001), la Belgique (2003) et l'Espagne (2005). Vingt ans plus tard, Martin Cauchon souligne le fort appui dans la population canadienne au mariage entre personnes du même sexe qui atteignait un sommet à 75 % en 2021, selon la firme Ipsos. « Il y a bien du monde qui m'a dit que ma carrière politique était finie à ce moment-là », rappelle-t-il. « C'était tellement clivant, il devait y avoir 60 % de la population qui s'y opposait. » Toujours selon Ipsos, un léger recul a été enregistré dans les plus récentes années, mais celui qui pratique aujourd'hui comme avocat-conseil pour le cabinet DS Avocats Canada ne craint pas pour autant un ressac juridique, comme cela s'est vu aux États-Unis. « À mon époque, on avait le vent dans les voiles et la droite sociale avait un peu plus de difficulté. Aujourd'hui, le pendule est un peu rendu de l'autre côté, mais il va revenir à gauche. L'important, c'est d'avoir une démocratie qui est saine. »


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4 hours ago
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À la gloire de l'anémoia
Empreintes de notre passé, les archives disent tout de nous. À la demande de notre chroniqueur, Radio-Canada a accepté d'entrouvrir ses fabuleux coffres aux trésors afin de permettre un voyage au cœur de notre histoire, avec pour guides trois médiathécaires de la société d'État. Préparez-vous à vivre toute une gamme d'émotions ! Un dossier de notre chroniqueur Mario Girard J'adore plonger dans des documents d'archives, qu'ils soient écrits, sonores ou visuels. Mon rôle de journaliste et d'auteur m'amène à me prêter souvent à cet exercice sinueux. On entre dans d'anciens journaux ou dans de vieilles émissions de télévision avec le sentiment d'être un peu anthropologue. Depuis quelques années, le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) est devenu pour moi un fidèle compagnon qui me procure des heures de plaisir. C'est même devenu un problème. Je tente de vérifier un petit détail dans un journal de 1964 et je me rends compte, une heure plus tard, que je suis en train de lire tous les articles et de dévorer chacune des publicités. Les archives nous rappellent ce que nous avons été. Et nous disent ce que nous ne devons plus être. Elles nous font rire, pousser des cris d'effroi ou parfois même pleurer. Elles jouent avec nos sentiments et nous rendent étrangement nostalgiques d'un passé jamais vécu, un phénomène que des psychologues appellent anémoia. Contrairement à ce que l'on pense, les images ou les sons du passé ne servent pas qu'à ouvrir des tiroirs de notre cerveau où sont stockés des souvenirs. Ils stimulent aussi la créativité et favorisent l'évasion. Pour toutes ces raisons, j'ai eu l'idée de me tourner vers Radio-Canada, qui est riche d'un nombre impressionnant de documents visuels et sonores. Une question s'est tout de suite imposée : quelles archives choisir parmi des centaines de milliers ? J'ai pensé demander à trois archivistes (ou médiathécaires) de faire eux-mêmes ces choix. Ces gens passent leurs journées à regarder des images et à écouter des émissions dans le but de les réutiliser ou de les conserver. Ils sont les mieux placés pour trouver des joyaux cachés. Ils ont accepté de le faire en fouillant dans leur mémoire et en faisant appel à leurs émotions.


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4 hours ago
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Le gaspillage qui paralyse nos soins à domicile
Les soins à domicile sont paralysés par la bureaucratie, déplore notre éditorialiste. Le gaspillage qui paralyse nos soins à domicile Voici l'histoire d'un ergothérapeute qui a parfois l'impression de travailler dans la maison des fous des 12 travaux d'Astérix tellement la bureaucratie des CLSC est aberrante. Il perd une grande partie de ses semaines à faire des démarches inutilement compliquées, au lieu de se consacrer pleinement aux soins à domicile. Par exemple, ça peut lui prendre une dizaine d'heures pour obtenir un ambulateur – une sorte de marchette avec des freins –, alors qu'il ne lui faut qu'une dizaine de minutes pour obtenir le même équipement pour une personne couverte par la SAAQ ou la CNESST. Qu'est-ce qui prend autant de temps ? Il faut remplir de longs formulaires, visiter le patient à plusieurs reprises… Lorsque celui-ci est prestataire de l'aide sociale, c'est encore plus compliqué. L'ergo doit faire d'autres démarches fastidieuses pour que l'aide sociale rembourse une partie de l'ambulateur qui vaut environ 300 $. Un programme gouvernemental en rembourse une autre partie. Mais on s'entend qu'à la fin, c'est le même contribuable qui paie la facture. Et cette facture est gonflée à cause du temps perdu par l'ergothérapeute. Au bout du compte, ses services professionnels et son kilométrage coûteront peut-être trois ou quatre fois plus cher à l'État que la valeur de l'équipement lui-même. Du vrai beau gaspillage ! Et après on se demande pourquoi on paie beaucoup d'impôt et qu'on a du mal à obtenir des services ! « Je vous confirme que c'est long et qu'il y aurait moyen de rendre ça plus simple », dit Marie-France Jobin, directrice du développement et de la qualité de l'exercice à l'Ordre des ergothérapeutes du Québec. Ça fait des années que ce programme existe. Des travaux d'optimisation sont en cours. Mais ce n'est pas simple non plus, car il faut modifier des règlements qui sont eux-mêmes compliqués. Bref, la complexité est enrobée d'une autre couche de complexité. Si seulement cette histoire d'ambulateur était un cas à part. Pas du tout ! Les soins à domicile sont paralysés par la bureaucratie. Selon les estimations de Santé Québec, certains professionnels (ergothérapeutes, physiothérapeutes) consacrent le plus clair de leur temps à des activités non cliniques : déplacements, coordination, documentation et installation d'équipements. Au bout du compte, ils passent seulement de 25 à 35 % de leur semaine auprès des patients. C'est extrêmement préoccupant. D'autant plus que 18 000 Québécois se languissent en attendant un premier soin à domicile, presque deux fois plus qu'au début de 2019. Et récemment, des bénéficiaires se sont fait couper des heures de services, alors que Santé Québec est en quête d'économies de 1,5 milliard de dollars. PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE La ministre déléguée à la Santé et responsable des Aînés, Sonia Bélanger Le cabinet de la ministre déléguée à la Santé et responsable des Aînés, Sonia Bélanger, assure qu'il n'y a eu aucune directive ministérielle visant à réduire les heures des soins à domicile. Au contraire, les budgets ont été augmentés. Mais le tableau de bord du réseau de la santé démontre que le nombre cumulatif d'heures en soutien à domicile a légèrement baissé (-1,2 %) depuis un an. Il faut toutefois reconnaître que la Coalition avenir Québec n'a pas lésiné sur les soins à domicile. Depuis son arrivée au pouvoir, en 2018, la CAQ y a injecté 2,6 milliards additionnels, une hausse de 40 %. Et le nombre d'heures de services a bondi de 78 %. Mais en réduisant le gaspillage, on pourrait en offrir beaucoup plus. Le gouvernement en est conscient. Il vient de lancer le projet VSAD+ (Valorisation du soutien à domicile) pour réduire les tâches non essentielles et libérer du temps clinique. Après 140 journées sur le terrain et la consultation de 325 intervenants, on voit déjà des améliorations. Prenez les travailleuses sociales. Au lieu de faire une évaluation annuelle systématiquement, dans tous leurs dossiers, on leur demande de le faire seulement lorsque l'exercice est cliniquement pertinent. Cette directive a permis une réduction des évaluations exhaustives de 15 à 20 % dans plusieurs territoires. Le temps gagné a pu être réalloué à des interventions plus utiles. On pourrait aller tellement plus loin. Si on confiait davantage de tâches à des techniciens ou d'autres personnes-ressources, on libérerait l'horaire des ergos et des physios. Pas besoin d'un professionnel pour installer une barre dans la salle de bain ! D'autres intervenants peuvent très bien le faire, avec un guide d'aide. Si on reconnaissait les ergos et les physios à la hauteur de leurs compétences, on déchargerait les médecins qui sont souvent appelés en renfort pour rien. Pourquoi exiger une attestation médicale afin que la RAMQ rembourse les frais d'un chien d'assistance ? Si les CLSC organisaient les tournées à domicile avec des outils technologiques efficaces, on limiterait le va-et-vient mal planifié, on maximiserait les visites et on réduirait le remboursement du kilométrage pour l'utilisation du véhicule. En octobre prochain, la ministre Sonia Bélanger doit présenter sa politique nationale sur les soins à domicile. Ce plan sera critique pour l'ensemble du réseau de la santé. On pourrait libérer bien des lits d'hôpital en offrant des soins à domicile appropriés. Espérons que ce plan ne sera pas coincé par la machine bureaucratique.