logo
Mort de Thierry Ardisson : « Il transformait ses interviews en spectacle », réagit Léa Salamé

Mort de Thierry Ardisson : « Il transformait ses interviews en spectacle », réagit Léa Salamé

Le Parisien5 hours ago
Léa Salamé, future présentatrice du 20 heures
et héritière de la case du samedi soir, celle-là même où Ardisson a connu son plus grand succès avec « Tout le monde en parle », revient pour nous sur
le décès de l'homme en noir ce lundi à 76 ans
.
Vous avez souvent dit que Thierry Ardisson était un de vos modèles professionnels. Vous êtes particulièrement peinée, aujourd'hui ?
LÉA SALAMÉ.
Je suis bouleversée car je l'admirais. J'ai deux modèles dans ce métier : Anne Sinclair et Thierry Ardisson. J'ai grandi avec lui. Quand j'étais plus jeune, on ne sortait pas le samedi, ou alors très tard, car il fallait regarder
Tout le monde en parle
. Le titre était particulièrement bien choisi car, oui, tout le monde en parlait.
Il aimait dire que sa recette pour qu'il se passe quelque chose sur son plateau, c'était de mettre un homme politique à côté d'un écrivain, d'un cardinal et d'une porn star. Et, effectivement, grâce à lui on a découvert de grands écrivains américains comme Bret Easton Ellis, mais aussi des Français comme Michel Houellebecq ou Christine Angot. Il réussissait à parler à tout le monde, aux intellos comme aux classes populaires, dont il venait lui-même. Il était excessif, provocateur mais pas seulement. Ce grand érudit nous a fait grandir intellectuellement.
Vous l'avez reçu à plusieurs reprises sur France 2 et sur France Inter. Vous saviez qu'il était malade ?
Pas du tout car nous n'étions pas intimes. J'ai été prévenue il y a quelques jours seulement. Il est venu en mai dernier pour son livre
(son premier roman,
L'Homme en noir
)
et il n'avait rien dit, rien laissé paraître. Cet ouvrage, c'est comme l'album « Blackstar » de David Bowie, sorti deux jours avant son décès. Ardisson a pensé sa mort comme personne. C'est très
ardissonnien
comme geste…
Il était très ému face à vous durant cette promotion…
Oui, il semblait plus à fleur de peau que d'habitude. Enlaçant longuement Nicolas Demorand en entrant dans le studio, qu'il ne connaissait pas. Mais il a dit avoir été « explosé » par son livre
(
dans lequel le matinalier d'Inter révèle sa bipolarité
)
. J'aimais quand le masque de l'homme en noir se fissurait. Au fond, Ardisson était un mec ultrasensible. Il fallait voir son regard quand il écoutait parler sa femme, Audrey Crespo-Mara
(la présentatice de JT sur TF 1)
. J'ai rarement vu un homme avec autant de tendresse dans les yeux.
On se souviendra de ses concepts et de ses interviews ?
Les questions qu'il posait étaient folles. Tout le monde est capable de poser des questions. Mais, lui,
il transformait ses interviews en spectacle
. Quelques punchlines pour détendre l'atmosphère, la promo vite expédiée et il partait sur ses entretiens à thème, sorte de questionnaires de Proust adaptés à l'époque. Évidemment on se souviendra de « est-ce que sucer c'est tromper ? »
(question posée à Michel Rocard)
mais il n'y avait pas que ça.
C'était un créateur insensé
. Vous vous souvenez que pour lancer leur promo, les invités devaient faire les marionnettes sur un jingle ? Eh bien il a réussi à faire faire ça à Mikhaïl Gorbatchev ! Autant d'impertinence, aujourd'hui, c'est impossible. C'est rare de voir quelqu'un qui avait une aussi grande liberté. Ce qui me manquera le plus, c'est sa liberté.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Carcassonne, un festival trempé dans le métal
Carcassonne, un festival trempé dans le métal

Le Figaro

time11 minutes ago

  • Le Figaro

Carcassonne, un festival trempé dans le métal

Réservé aux abonnés Au sein d'une programmation résolument éclectique, la manifestation accueille cette année Judas Priest et Gojira. Le Festival de Carcassonne a commencé sur les chapeaux de roues à la fin du mois dernier. Cette vingtième édition est aussi celle qui accueillera le plus grand nombre de spectateurs depuis sa création. Pascal Dupont, directeur de la manifestation et du pôle culturel de la ville, est l'artisan de ce succès. « Nous sommes très contents du démarrage de la saison », se réjouit-il. « À partir du spectacle de Lamomali, toutes nos soirées sont complètes, et ce jusqu'à la fin du mois de juillet. » Une bonne santé insolente due au cap que s'est fixé l'équipe dès la première édition : s'adresser à tout le monde. À découvrir TV ce soir : retrouver notre sélection du jour Une vision de la culture ouverte et généreuse décidée par le maire, Gérard Larrat, premier édile de Carcassonne depuis 2014. « Notre cahier des charges est resté le même, déclare Pascal Dupont, avec un opéra, deux spectacles de danse, deux concerts classiques puis de la variété française et internationale à partir du 14 juillet. » La recette du succès, en somme et la preuve…

À Paris, Mozart l'opéra toc
À Paris, Mozart l'opéra toc

Le Figaro

time11 minutes ago

  • Le Figaro

À Paris, Mozart l'opéra toc

Réservé aux abonnés CRITIQUE - Le Collège des Bernardins accueille tout l'été Le Mystère Mozart: une plongée immersive affligeante et au pas de course dans l'univers d'un compositeur qui n'en demandait pas tant. Il y eut Mozart l'opéra rock . Il y a désormais Mozart l'opéra toc. Après Toutankhamon, Van Gogh ou Saint-Exupéry, il fallait sans doute que la musique classique fasse elle aussi les frais du tout immersif. On aurait souhaité que ça ne prenne pas la forme d'un attrape-touriste, qui, sous couvert de vulgariser un art qui se suffit à lui-même, se veut une ode à la récupération commerciale, sur fond d'amateurisme et de mauvais goût. À découvrir TV ce soir : retrouver notre sélection du jour C'est pourtant ce que propose le producteur Michel Eli (à l'origine de l'émission « Prodiges ») avec Le Mystère Mozart au Collège des Bernardins. Ce « spectacle immersif », qui a l'humilité de se présenter comme « un parcours musical et théâtral exceptionnel », n'est qu'une déambulation au pas de charge dans une succession de salles qui ne savent pas ce qu'elles veulent raconter. À lire aussi Théâtre : l'étonnante multiplication des expériences immersives qui transforment le spectateur en acteur Dès l'accueil dans la nef, où cinq costumes se battent en duel, on comprend, au son de la Messe en ut K. 427, sur laquelle joue en surimpression un simple trio à cordes, que…

«Je veux l'encens, les enfants de chœur, la totale!» : Thierry Ardisson a laissé «des instructions» pour ses obsèques
«Je veux l'encens, les enfants de chœur, la totale!» : Thierry Ardisson a laissé «des instructions» pour ses obsèques

Le Figaro

time28 minutes ago

  • Le Figaro

«Je veux l'encens, les enfants de chœur, la totale!» : Thierry Ardisson a laissé «des instructions» pour ses obsèques

Dans différents entretiens donnés au cours de ces dernières années, l'homme en noir, décédé ce 14 juillet à 76 ans, s'était confié sur la manière dont il imaginait ses obsèques. Sa famille vient de confirmer ses volontés. Tout est déjà prévu. Thierry Ardisson, décédé lundi à 76 ans, a «laissé des instructions» à ses proches pour organiser ses obsèques, a indiqué à l'AFP l'entourage de l'animateur et producteur, qui avait abordé le sujet à plusieurs reprises dans la presse. «Le jour où je sentirai la fin approcher, je déciderai de tous les détails pour mon enterrement», avait confié cette figure de la télé au journal Le Parisien, lors de la sortie en mai dans son livre testament, L'homme en noir. «J'aimerais que les trois femmes que j'ai épousées soient là», avait aussi déclaré au magazine Le Point Thierry Ardisson, marié depuis 2014 à la journaliste de TF1 Audrey Crespo-Mara. «Je veux l'encens, les enfants de chœur... La totale! J'ai déjà toute la playlist en tête», avait-il ajouté auprès de l'hebdomadaire, citant David Bowie. «Ce n'étaient pas des paroles en l'air» et «il a laissé des instructions», a confirmé son entourage à l'AFP lundi. Les détails n'ont pas été communiqués à ce stade. À lire aussi Milla Jovovich furieuse, « sucer, c'est tromper ? »… Thierry Ardisson en 7 moments cultes à la télévision Publicité Un documentaire en boîte Il avait également choisi de se dévoiler dans un documentaire réalisé par son épouse, «La face cachée de l'homme en noir», dont la date de diffusion n'est pas encore connue. Personnalité à la liberté de ton revendiquée, homme de télé pendant quatre décennies, Thierry Ardisson est mort lundi à Paris des suites d'un cancer du foie, ont annoncé son épouse et ses enfants dans un communiqué à l'AFP. Toujours tout de noir vêtu - ce qui lui a valu son surnom - et flanqué d'un éternel sourire, il a bousculé le paysage audiovisuel français avec ses talk-shows où se rendait le Tout-Paris, comme «Bains de minuit», présenté depuis la boîte de nuit des Bains Douches à Paris, «Tout le monde en parle», «93, faubourg Saint-Honoré» ou encore «Salut les Terriens». À lire aussi « Ardisson, y'en a pas deux » : la dernière interview de Thierry Ardisson au « Figaro » Ses interviews cash voire intrusives, tout comme son sens de la formule, ont établi son personnage: génie cathodique pour ses admirateurs, arrogeant parisianiste pour ses contempteurs, Thierry Ardisson n'a pas laissé indifférent. Avec «un esprit teinté de curiosité et d'irrévérence», il «contribua à écrire l'histoire de la télévision française», a déclaré l'Élysée dans un communiqué.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store