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Chinois et Américains réunis à Stockholm pour de nouvelles négociations

Chinois et Américains réunis à Stockholm pour de nouvelles négociations

La Pressea day ago
Des agents de sécurité hissent le drapeau chinois à l'extérieur des bureaux du gouvernement suédois « Rosenbad » à Stockholm, Suède, le 28 juillet 2025, avant les négociations commerciales entre la Chine et les États-Unis.
Chinois et Américains réunis à Stockholm pour de nouvelles négociations
(Stockholm) Des délégations chinoise et américaine se réunissent lundi à Stockholm pour de nouvelles discussions sur les droits de douane réciproques entre les deux pays, qui pourraient aboutir à une prolongation de la trêve tarifaire.
Nioucha ZAKAVATI, avec Erwan LUCAS à Washington
Agence France-Presse
À l'orée de ce 3e cycle de pourparlers qui doit durer près de deux jours, le premier ministre suédois, Ulf Kristersson, a accueilli les représentants des deux principales puissances économiques mondiales dans le bâtiment de Rosenbad, où se trouve son cabinet, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Ces négociations se tiennent au lendemain d'un accord commercial entre Américains et Européens, conclu par le président Donald Trump et la cheffe de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
La délégation chinoise est arrivée vers 14 h 20 (8 h 20 heure de l'Est), suivie de quelques minutes par son homologue américaine. Aucun détail sur le déroulé des discussions n'a été communiqué.
Pékin a dit lundi espérer qu'elles se tiendront dans un esprit « de respect mutuel et de réciprocité ».
La Chine entend « réduire les malentendus, renforcer la coopération et promouvoir un développement stable, sain et durable des relations sino-américaines », a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Guo Jiakun, lors d'une conférence de presse régulière.
Les discussions à Stockholm visent à prolonger la pause de 90 jours négociée en mai à Genève, qui avait mis fin aux représailles des deux côtés du Pacifique à l'origine de surtaxes prohibitives.
L'objectif devrait être atteint, selon le quotidien chinois South China Morning Post, qui révélait dimanche que la trêve devrait être étendue de 90 jours supplémentaires.
Ces pourparlers ont lieu au début d'une semaine décisive pour la politique commerciale du président Donald Trump, les droits de douane appliqués à la plupart des principaux partenaires commerciaux des États-Unis devant connaître une brusque hausse le 1er août.
En l'état, les produits entrant aux États-Unis pourraient être taxés entre 10 % et 50 % – le taux le plus élevé viserait le Brésil, tandis que les voisins canadiens et mexicains écoperaient d'une surtaxe de 35 % et 30 %, respectivement.
De quoi augmenter la moyenne des droits de douane appliqués aux produits importés, déjà à son niveau le plus élevé depuis le début des années 1930, selon les données du centre de recherche Budget Lab de l'Université de Yale.
Pékin pourrait se sentir privilégié : certes, ses produits encaissent 30 % de surtaxe en plus des droits de douane en place avant le 1er janvier, mais la trêve leur permet d'échapper pour l'heure à de nouvelles surtaxes.
La détente semble amorcée et « une évolution significative semble apparaître dans l'approche du gouvernement [américain] à l'égard de la Chine », souligne pour l'AFP la responsable de la stratégie de Minerva, Emily Benson.
Les responsables américains sont désormais « concentrés sur ce qui est atteignable, à mettre de l'huile dans les rouages et éviter de nouveaux sujets de tension », ajoute-t-elle.
15 % pour l'UE
Pour l'heure, aucun accord sur le fond n'a été trouvé entre les deux capitales, mais des progrès ont été réalisés sur des sujets jugés essentiels de part et d'autre.
Washington a ainsi obtenu un relâchement des restrictions d'exportation des terres rares chinoises quand Pékin a vu son accès aux semi-conducteurs américains les plus performants être en partie rétabli.
Un prolongement de la trêve indiquerait une « volonté de continuer à discuter de part et d'autre », selon Thibault Denamiel, chercheur pour le CSIS à Washington.
En attendant l'étape suivante : une rencontre entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping.
Dans l'immédiat, les marchés réagissent lundi positivement, après la conclusion des négociations commerciales entre les États-Unis et l'Union européenne (UE).
À l'issue d'une rencontre entre Donald Trump et la présidente de la Commission européenne en Écosse, le président américain a annoncé dimanche que l'UE avait accepté de se voir imposer 15 % de droits de douane et s'engageait à investir 600 milliards de dollars supplémentaires aux États-Unis, sans précisions sur l'échéance.
Un « bon accord, qui apportera de la stabilité et de la prévisibilité » des deux côtés de l'Atlantique, a assuré Ursula von der Leyen.
Néanmoins, Washington n'est pour l'heure parvenu à décrocher que cinq autres accords commerciaux – et plus souvent des déclarations d'intention que des accords formels.
L'Indonésie, le Japon, les Philippines, le Royaume-Uni et le Vietnam ont jusqu'ici pu s'entendre avec Washington et vu leurs droits de douane potentiels réduits, a priori entre 15 et 20 % pour la plupart d'entre eux.
Pour les autres pays, le 1er août devra bien marquer l'entrée en vigueur des surtaxes annoncées par Donald Trump.
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La menace à laquelle souhaitait échapper la présidente de la Commission européenne est celle qui plane maintenant sur le Canada depuis que Donald Trump a déclaré qu'il pourrait imposer de nouveaux droits de douane de 35 % sur certaines importations canadiennes si un accord n'intervient pas d'ici le 1er août. Vendredi dernier, il en a rajouté en déplorant que le Canada ne lui laissait pas beaucoup de chance et qu'à défaut d'une entente, le Canada pourrait être condamné à payer des droits de douane ad vitam æternam. L'accord États-Unis–UE, un prélude ? Chose certaine, l'accord commercial qui vient d'intervenir entre l'Union européenne et les États-Unis apparaît comme un prélude à ce qui pourrait survenir chez nous, c'est-à-dire une entente qui doit satisfaire l'avidité de Donald Trump à tout prix, peu importe ce qu'il en coûte au Canada. En d'autres mots, c'est tout pour lui et rien pour l'autre, si ce n'est que la satisfaction d'échapper à la menace de se faire imposer des droits de douane de 35 % sur plus de produits. Trump a été beaucoup plus agressif à l'endroit de l'UE qu'il ne l'a été avec le Royaume-Uni, avec lequel il s'est entendu sur des droits de douane généraux de 10 %, alors que ce sera 15 % pour les 27 pays européens. Trump a même accepté de réduire les droits de douane sur les importations de voitures britanniques en retour d'une plus grande ouverture du marché anglais aux produits agricoles américains. Plus de vaches américaines contre plus d'autos britanniques, comme l'a récemment bien résumé Angelo Katsoras, analyste géopolitique à la Banque Nationale. Depuis quelque temps déjà, Donald Trump semble avoir développé une obsession pour la gestion de l'offre qui encadre tout le secteur agricole canadien. 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