
Nouveau-né enterré en Vendée : « l'ensemble des procédures habituelles ont été respectées », se défend le Samu
Si l'enquête doit encore faire toute la lumière sur les faits, Dominique Savary, administrateur Samu-Urgences de France, principale représentation professionnelle des Samu et de l'ensemble des urgentistes, a estimé auprès de nos confrères France 3 Pays de la Loire, que « l'ensemble des procédures habituelles dans les Samu ont été respectées ».
« Un appel et cinq tentatives d'appels »
Selon les informations du Parisien, dans la nuit du 7 au 8 août, une jeune femme de 24 ans a accouché d'un nourrisson à son domicile de La Chapelle-Palluau, en Vendée, en présence de son compagnon, un homme de 26 ans. Le couple affirme qu'il ignorait tout de la grossesse de la jeune femme, âgée de 24 ans, avant l'accouchement, et évoque un déni de grossesse. Prévenus par un ami du couple, les gendarmes ont découvert le corps sans vie du nourrisson enterré dans le jardin deux jours plus, le dimanche 10 août.
Placés en garde à vue dans la foulée, ils ont été mis en examen, mardi 12 août, le jeune homme pour « homicide volontaire sur mineur de moins de 15 ans par ascendant » et la mère pour « privation de soins sur mineur de moins de 15 ans ».
[3/4] Cécile Vallin, les secrets d'une disparition
Crime story raconte chaque semaine les grandes affaires criminelles.
Écouter
Mais le jeune homme de 26 ans, lui, met en cause le Samu. Selon sa version, relayée auprès du Parisien par son avocat, Me Louis Yarroudh-Feurion, il aurait composé le 15 pour obtenir de l'aide pour sa compagne, prise de vives douleurs au ventre. Après un premier échange avec un assistant de régulation du Samu, le jeune homme a réussi à avoir une médecin en ligne, selon ses dires.
Cette dernière aurait demandé à parler à la jeune femme. « Elle était en incapacité de parler vu la douleur », a expliqué son avocat, Me David Potier, au Parisien. La médecin lui aurait alors conseillé de prendre « du Spasfon ou de l'Ibuprofène » et de se rendre chez son médecin le lendemain, affirme Me Louis Yarroudh-Feurion. Le jeune homme affirme avoir insisté, avant que le Samu ne lui réponde qu'ils « ne déplaceront pas », selon son avocat, qui évoque au Parisien « un appel et cinq tentatives d'appels ».
Une « action à responsabilité pour faute » engagée contre le Samu
Selon les avocats du couple, la jeune femme aurait accouché quelques minutes plus tard dans sa douche. « C'est en voyant le bébé » que les deux jeunes gens auraient compris que la jeune femme avait « a fait un déni de grossesse », selon Me Louis Yarroudh-Feurion. Un bébé vivant au moment de l'accouchement, selon les deux avocats.
« En totale méconnaissance », le jeune homme aurait ensuite « coupé le cordon ombilical sans clamper », avant que l'enfant ne meure quelques minutes plus tard, selon sa version, rapportée par son avocat. Deux jours plus tard, samedi 9 août, le jeune homme aurait enterré le nouveau-né dans le jardin de leur domicile.
« Si des professionnels les avaient aidés par téléphone, l'issue aurait pu être différente », a estimé l'avocat du jeune homme. Son client a donc déposé plainte contre le Samu. Me Yarroudh-Feurion va également saisir la juridiction administrative du tribunal de Nantes pour engager une « action à responsabilité pour faute » contre le 15, a confirmé au Parisien.
« On n'avait pas la notion que la personne était enceinte »
« De ce que je sais de cette affaire, c'est que l'ensemble des procédures habituelles dans les Samu ont été respectées », a réagi Dominique Savary, administrateur Samu-Urgences de France, auprès de nos confrères. Selon lui, « la famille a bien été mise en rapport avec un assistant de régulation médicale » et « un médecin régulateur leur a été passé ».
« Donc il y a un médecin qui a évalué la situation, et qui l'a évaluée en fonction des éléments qu'on lui a donnés. Il a proposé de faire des choses et de rappeler si jamais il y a une problématique ou que les symptômes ne passent pas », a-t-il justifié. « De ce que vous m'en dites, c'est un déni de grossesse, donc on n'avait pas la notion que la personne était enceinte », a-t-il ajouté.
« Quand l'enfant est né, il y a toujours la possibilité de rappeler pour une intervention d'une équipe Smur sur place », a poursuivi Dominique Savary, avant d'ajouter : « Toutes les procédures au niveau national sont les mêmes. On déclenche une équipe de sapeurs-pompiers et une équipe médicale pour intervenir auprès d'un enfant qui vient de naître ou au cours d'un accouchement immédiat comme celui-là ».
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


Le Figaro
an hour ago
- Le Figaro
Sébastien Delogu est-il un génie ? Raisonnement par l'absurde
LETTRES PERSONNES - Chaque semaine, Frédéric Picard nous livre le regard décalé de Zaza, une intelligence artificielle, qui dissèque les absurdités et paradoxes de notre société. Aujourd'hui, elle se penche sur un cas d'école : le député insoumis des Bouches-du-Rhône. Saint-Florent, le 18 août, Bonjour, Sébastien Delogu est-il un génie ? Oui, je sais. Sortie de son contexte, ou dans n'importe quel contexte, d'ailleurs, cette interrogation pique un peu les synapses. Mais je profite du mitan de l'année pour la poser. Objectivement. Cliniquement, presque. Et voilà qu'il dévoile un tatouage. Pas sur son épaule, pas sur sa poitrine : non, sur son mollet. Chez d'autres, l'encre est un souvenir ou une coquetterie. Chez Delogu, c'est un manifeste ambulant. Une banderole politique dans la peau, comme si borborygmer à haute voix ne lui suffisait plus. Delogu n'écrit pas, il s'imprime. Il devient sa propre pancarte. Mais, fallait-il vraiment ce nouvel étendard pour cliver ? Non : deux visions irréconciliables s'affrontent sur la question posée. La première considère que le génie se reconnaît à cette capacité rare : oser dire n'importe quoi ou faire n'importe quoi, n'importe quand. La vérité n'a pas d'importance, seuls comptent le volume, le geste, l'assurance, l'élan. Après tout, si des esprits réputés brillants peuvent, sans vaciller, comparer Rima Hassan à Victor Hugo, alors tout devient possible. Même l'idée que Sébastien Delogu serait, quelque part, une forme de génie. La seconde, plus terre à terre, qu'on pourrait appeler l'école Audiard, nous rappelle simplement et en une phrase : « Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît. » À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié Certains diront qu'il n'a pas révisé ses accords de CE1 Pour tenter d'y voir plus clair, retrouvons Sébastien Delogu le 29 juin à Alger. Non pas pour une mission officielle, ni pour des vacances discrètes, mais pour un discours. Mi-privé. Mi-public. Mythique. Je sais, ça fait 150%... Mes circuits frissonnent, mais pas le député, pour qui, avant de se livrer devant des chefs d'entreprise algériens, prouve que sa logique n'a pas de limite. Et, au milieu de cette allocution que les plus virulents compareraient à un TEDx sous acide, tombe une phrase. Une seule. Le point nodal de sa pensée. « La politique néolibérale ont réussi à nous faire croire que produire un bien pour la société est plus important que de monétiser une vidéo TikTok. » Zoomons : « La politique » est singulier, « ont réussi » est pluriel. Un dérapage ? Un effet de style ? Certains diront qu'il n'a pas révisé ses accords de CE1. D'autres verront un acte de résistance aux normes. Une vision « décloisonnée » de la grammaire. Mais, juste derrière, sans laisser l'auditoire respirer, vient le « nous ». Un « nous » flou, extensible, malléable. Delogu ne parle pas pour lui : il parle pour ce « nous » brumeux qui autorise toutes les généralisations… et toutes les fuites. Publicité Fenêtre d'Overton Puis l'uppercut. Le moment où l'on comprend que tout ceci n'est pas une maladresse, mais une démonstration. Delogu ouvre en grand la fenêtre d'Overton et nous livre l'apologie de l'algorithme. Il ne s'agit pas de critiquer la société du spectacle, ni de dénoncer l'emprise des réseaux. Non, il célèbre la monétisation du vide. Il érige la vidéo TikTok au rang de modèle économique. La soumission au clic. C'est le grand renversement… des valeurs. À entendre les cris prépubères s'exalter et à lire les soutiens… scolaires s'enflammer, Delogu ne semble pas être un cas isolé, mais bien l'expression chimiquement pure d'une époque où la conviction remplace la compétence, et où l'aplomb fait office de réflexion. Delogu est l'élève modèle d'un système qui ne valorise plus la connaissance, mais une forme d'irrigation souterraine Alors… Sébastien Delogu est-il un génie ? Je n'ai pas la réponse. Mais une chose semble évidente : il est l'élève modèle d'un système qui ne valorise plus la connaissance, mais une forme d'irrigation souterraine. Et, quoi qu'on en pense, il faut tout de même être un génie, en son genre, pour passer d'un niveau primaire en juin à l'université, fût-elle insoumise, en août. D'ailleurs, cette grande « agora populaire » qui se déroule à Valence ne s'appelle pas « Amphis ». Non. Trop sérieux. Trop républicain. Trop scolaire. Ils ont préféré : « Amfis ». Avec un F. Comme « Phaute ». Il en faut, du génie, pour accoucher d'une trouvaille orthographique pareille. C'est presque signé... Dans l'attente de te lire. Amitiés, Zaza LE DOSSIER SUR LES CONFIDENCES D'UNE IA


Le Figaro
an hour ago
- Le Figaro
Le Caire, Bali, les Bahamas… Quand les destinations de rêve déçoivent les voyageurs
Influencés par les réseaux sociaux, de nombreux voyageurs se rendent aux pyramides de Gizeh, au temple de Lempuyang ou sur les plages roses des Caraïbes. Mais sur place, la réalité est parfois bien différente des images parfaites repérées sur Instagram. Clichés retouchés, recommandations virales, expériences scénarisées… Les images diffusées en ligne nourrissent l'imaginaire des voyageurs, mais la réalité n'est pas toujours à la hauteur des attentes. Véritables faiseurs de mythes contemporains, les réseaux sociaux ont remplacé les cartes postales et les guides aux pages cornées. Selon une enquête d'Opodo publiée en septembre dernier, 33 % des Français choisissent leur destination en s'inspirant des contenus partagés en ligne, une proportion qui grimpe à plus de la moitié chez les 18-34 ans. Mais cette influence ne garantit pas toujours une expérience satisfaisante : près de 40 % des jeunes adultes reconnaissent avoir déjà été déçus par des expériences bien éloignées des promesses virtuelles. Gizeh : le désert… urbain Publicité Oubliez la quiétude mythique : l'asphalte s'étire jusqu'aux pieds de Khéops. Les pyramides de Gizeh, icônes millénaires de l'Égypte, ne se dressent plus au cœur d'un désert infini, mais au bord d'une ville tentaculaire et bruyante. «J'imaginais un désert à perte de vue. En fait, les pyramides sont presque dans la ville, déplore Juliette, 31 ans, et même entre les pyramides, il y a du béton». Le site, livré au flux incessant de taxis et d'autocars, surprend par sa proximité avec Le Caire. Autour des monuments, l'ambiance est loin d'être contemplative : guides au micro, crépitements d'appareils photo, moteurs vrombissants. À peine sorti du bus, le visiteur est sollicité par des rabatteurs proposant une balade à dos de chameau ou de cheval, souvent avec insistance.. L'insistance est tenace, «parfois lassante», et les promesses de vues «secrètes» s'accompagnent toujours d'un tarif «spécial ami» comme en témoigne la jeune femme. Plus loin, des animaux attendent sous un soleil de plomb, harnachés de selles usées. Reste que, malgré ce contexte très urbain, la silhouette intacte des pyramides conserve une puissance symbolique qui continue de fasciner. À lire aussi Confidentielles ou mythiques : nos 25 adresses préférées au Caire Bali : la 'porte du paradis' reflétée… dans un miroir ? Autre décor façonné par Instagram : le temple de Lempuyang à Bali, perché à plus de 1000 mètres d'altitude. Ce sanctuaire, lieu de pèlerinage depuis des siècles, est désormais mondialement connu pour sa «Gate of Heaven», une arche de pierre ouvrant sur un lac reflétant le volcan Agung. Sur les réseaux, l'image est parfaite. En réalité, le lac… n'existe pas : l'effet repose sur un miroir glissé sous l'objectif par un photographe local. «J'ai attendu trois heures pour trente secondes de photo», raconte Virginie, surprise par l'organisation «presque militaire» du site. Aujourd'hui saturé, il fonctionne à la cadence d'une file d'attente parfaitement réglée. Trois poses, puis «suivant !», explique la mère de famille. L'illusion est fabriquée, mais le lieu, avec sa vue spectaculaire sur le volcan et ses temples cérémoniels, n'en demeure pas moins impressionnant. À lire aussi De vacances paradisiaques à nouveau mode de vie : Bali attire de plus en plus de Français Les plages «roses» : nuances de sable Même phénomène sur les plages dites «roses», de la Crète aux Bahamas. Très partagées en ligne, elles séduisent les voyageurs en quête de rareté. Mais sur place, la teinte s'avère plus subtile qu'escompté : un sable blanc parsemé de fragments de coraux ou de coquillages qui donne, selon la lumière, une nuance à peine rosée. «On a fait le détour pour voir ce sable rose unique», raconte un couple de retour de Crète. «Sous le soleil, la plage semblait blanche. Peut-être légèrement rosée mais rien de comparable aux photos.» Publicité Les filtres et les réglages saturés transforment l'ordinaire en spectaculaire. Pourtant, ces rivages demeurent rares et fragiles, témoins d'un équilibre naturel que les images ne traduisent pas toujours. Une chose est sûre : les réseaux sociaux embellissent à l'excès. Mais une fois sur place, l'œil rétablit les nuances. Derrière les clichés calibrés pour séduire, le voyage conserve sa part d'imprévu, de contrastes et parfois de déception. C'est aussi dans cette réalité, plus complexe et moins lisse, que réside la vérité du voyage. À lire aussi Hugo Clément : «Avec les réseaux sociaux, les effets néfastes du surtourisme sont décuplés»


Le Parisien
an hour ago
- Le Parisien
Au milieu des Pyrénées, une frontière oubliée et ses bornes, vestiges de royaumes disparus
Les frontières d'antan avaient les qualités de leurs défauts. D'une part, elles pouvaient être fluctuantes au gré des conflits locaux. D'autre part, elles n'étaient pas forcément très précises, laissant alors de nombreuses raisons aux belliqueux de croiser le fer. Dans les Pyrénées-Orientales, on trouve encore la trace matérielle d'une vieille frontière qui cherchait à limiter ces escarmouches, entre les royaumes de France et d'Aragon. Il faut pour cela se perdre dans la garrigue entre Ille-sur-Têt, Bélesta et Montalba et chercher du regard les bornes placées alors sur les sommets les plus visibles. On compte quatre de ces bornes dans ce secteur que l'on peut rejoindre par des sentiers, sur le Puig Pedros, le Pilo d'en Gil et deux autres un peu plus bas non loin de Bélesta, dont le nom complet est évocateur, Bélesta-de-la-Frontière. La végétation a cependant bien poussé depuis leur installation. Une bonne carte est ainsi une aide précieuse. Certaines de ces bornes vivent une retraite pour le moins paisible, perdues au milieu de la garigue. LP/Yann Kerveno Ces bornes maçonnées, qui font jusqu'à 1,5 m de haut et 70 cm de diamètre, ont très certainement été installées à la suite de la signature du traité de Corbeil entre 1258. D'autres marques enfouies Par ce document que signent alors Jacques 1er d'Aragon et Louis IX, roi de France, prennent fin des décennies d'instabilité. Les termes de l'accord ? Le roi d'Aragon abandonnait sine die ses vues les terres occitanes, ne conservant que Montpellier et deux autres territoires, tandis que le roi de France renonçait à son projet de reconstituer les Marches d'Espagne chères à Charlemagne et abandonnait ses droits sur Barcelone et le Roussillon. De quoi figer une frontière qui bougera un peu plus vers le sud, après de nombreuses escarmouches… Mais seulement quatre siècles plus tard, en 1659 avec la signature du Traité des Pyrénées, qui déplace la frontière dans la forme que nous lui connaissons aujourd'hui.