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Au milieu des Pyrénées, une frontière oubliée et ses bornes, vestiges de royaumes disparus

Au milieu des Pyrénées, une frontière oubliée et ses bornes, vestiges de royaumes disparus

Le Parisien3 hours ago
Les frontières d'antan avaient les qualités de leurs défauts. D'une part, elles pouvaient être fluctuantes au gré des conflits locaux. D'autre part, elles n'étaient pas forcément très précises, laissant alors de nombreuses raisons aux belliqueux de croiser le fer. Dans les Pyrénées-Orientales, on trouve encore la trace matérielle d'une vieille frontière qui cherchait à limiter ces escarmouches, entre les royaumes de France et d'Aragon.
Il faut pour cela se perdre dans la garrigue entre Ille-sur-Têt, Bélesta et Montalba et chercher du regard les bornes placées alors sur les sommets les plus visibles. On compte quatre de ces bornes dans ce secteur que l'on peut rejoindre par des sentiers, sur le Puig Pedros, le Pilo d'en Gil et deux autres un peu plus bas non loin de Bélesta, dont le nom complet est évocateur, Bélesta-de-la-Frontière. La végétation a cependant bien poussé depuis leur installation. Une bonne carte est ainsi une aide précieuse.
Certaines de ces bornes vivent une retraite pour le moins paisible, perdues au milieu de la garigue. LP/Yann Kerveno
Ces bornes maçonnées, qui font jusqu'à 1,5 m de haut et 70 cm de diamètre, ont très certainement été installées à la suite de la signature du traité de Corbeil entre 1258.
D'autres marques enfouies
Par ce document que signent alors Jacques 1er d'Aragon et Louis IX, roi de France, prennent fin des décennies d'instabilité. Les termes de l'accord ? Le roi d'Aragon abandonnait sine die ses vues les terres occitanes, ne conservant que Montpellier et deux autres territoires, tandis que le roi de France renonçait à son projet de reconstituer les Marches d'Espagne chères à Charlemagne et abandonnait ses droits sur Barcelone et le Roussillon.
De quoi figer une frontière qui bougera un peu plus vers le sud, après de nombreuses escarmouches… Mais seulement quatre siècles plus tard, en 1659 avec la signature du Traité des Pyrénées, qui déplace la frontière dans la forme que nous lui connaissons aujourd'hui.
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Hautes-Pyrénées : deux randonneurs espagnols grièvement blessés par la foudre

Deux randonneurs espagnols ont été foudroyés lundi dans les Hautes-Pyrénées, sur la commune d'Aragnouet, avant d'être transportés à l'hôpital dans un état grave, ont indiqué mardi les secouristes de montagne. Le couple de sexagénaires, originaire de Madrid, marchait dans un fond de vallée « dégagé, avec des versants plutôt abrupts sur les côtés », un secteur qui ne présentait pas les caractéristiques habituellement les plus exposées aux orages, selon le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) des Pyrénées. « C'est ce qui est recommandé : ne pas être sur les points hauts, ne pas se tenir à côté d'un arbre isolé. Ils avaient des bâtons de marche, ils n'avaient pas spécialement de métal sur eux, ils n'ont pas commis d'imprudence manifeste », a précisé le PGHM. Secourus par hélicoptère L'alerte a été donnée par une bergère. Les sauveteurs ont pu rejoindre rapidement les victimes en hélicoptère. L'homme et la femme, âgés de 60 ans, ont ensuite été hospitalisés dans un état grave. À lire aussi Dans les Pyrénées-Orientales, une randonnée fait découvrir où et comment la glace était fabriquée, avant les congélateurs « C'est rare. Lorsque ça arrive, les gens décèdent sur le coup ou alors s'en sortent avec pas grand-chose », a souligné le PGHM. [4/4] Cécile Vallin, les secrets d'une disparition Crime story raconte chaque semaine les grandes affaires criminelles. Écouter

Randonnée dans le Salersois, tout au bout du Cantal, au pays des burons
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Randonnée dans le Salersois, tout au bout du Cantal, au pays des burons

RANDOS DU BOUT DU MONDE (2/5) - Sur les hauts plateaux du Cantal, une vieille piste d'estive serpente entre 1100 et 1200 m d'altitude au milieu de paysages grandioses et fait revivre l'histoire des burons, ces laiteries de montagne qui s'effacent peu à peu des mémoires Avec ses landes à perte de vue, sillonnées de murets en pierre sèche, avec ses paysages ouverts, limpides, ivres d'air et de lumière, le Salersois donne une curieuse impression de bout du monde. Un bout du monde tout au centre de la France... Après tout rappelons que Cantal vient du celtique cantalo, autrement dit « la frontière ». À chaque époque ses confins. Ceux-ci ont peut-être un peu changé depuis les Gaulois, mais ils ont su préserver un vieux fond rugueux et sauvage, cabossé de puys, griffé de gorges après le rabotage en règle d'un énorme stratovolcan par des glaciers besogneux. Cette randonnée en aller-retour emprunte un chemin de transhumance qui traverse les décors puissants du haut pays cantalien, à la rencontre d'un monde façonné par les saisons, les hommes et les bêtes. C'est une montagne encore vivante qui chuchote des histoires de saisons, de transmissions rurales et de gestes ancestraux. Et on les entend bien mieux lorsqu'on est à pied... La randonnée en pratique Un buron, sur le chemin des estives. CHRISTOPHE MIGEON Publicité Facile > 10 km aller-retour > 2h30 > +200 m/-200 m > Pas de balisage > Point GPS : 31T 461655.222 / 5003842.082 Carte IGN n° 2434OT - Riom-Ès-Montagnes Bort-les-Orgues PNR des Volcans d'Auvergne Départ : depuis le parking le long de la piste, 6 km à l'est du village d'Anglards de Salers, à 50 km au nord d'Aurillac par la D922. Une piste, des vaches... un chemin d'estive Les Salers, une race rustique aux longues cornes en lyre. CHRISTOPHE MIGEON Certaines viennent de l'Aveyron, d'autres du Lot. Il y a celles du coin, les Salers – à prononcer sans le S final pour éviter de passer pour un Parisien en goguette – une race rustique et dure à la peine, aux allures d'auroch, avec ses longues cornes en lyre. On trouve aussi les Aubrac à robe fauve, aux yeux comme cernés de khôl. Voici longtemps que leurs sabots ne soulèvent plus la poussière de ce chemin d'estive. Toutes ont été acheminées par camion depuis la plaine vers la fin mai pour investir les différentes montagnes. La «montagne», ici, désigne les terrains de pâture. Il n'y en avait qu'une dizaine au début du XIXe siècle, réservée pendant des siècles au fils aîné pour ne pas les diviser et les garder intactes. Chacune avait son buron, petite bâtisse en pierre couverte de lauzes où l'on fabriquait le fromage. Publicité Au fil des burons On ne peut guère se perdre une fois engagé sur la piste. Aucun autre embranchement ne vient perturber l'itinéraire. Le long du chemin qui gagne doucement en altitude, une dizaine de panneaux égrènent les dates de construction des burons et la date de leur cessation d'activité. La recherche d'équité dans les héritages a hélas morcelé les pacages et, combinée à l'envie d'une vie plus confortable, a renvoyé au placard des vieux souvenirs la tradition du fromage de montagne. Les vaches du coin ne sont plus traites et n'y font que des petits broutards nourris au lait et à l'herbe. Ne restent, flottant en vaisseaux fantômes dans le vert des prairies que les anciens bâtiments, tantôt restaurés, tantôt en ruines. Certains comme le buron de Drignac datent du XVIIIe siècle. La plupart ont été abandonnés entre les années 1930 et 1960. L'appel du grand large Le calvaire sur le chemin des estives. CHRISTOPHE MIGEON La piste se déroule sur des paysages vastes comme des ciels d'été, fermement encadrée par des fils de fer barbelés où la cruelle pie-grièche écorcheuse empale ses innocentes victimes, insectes, lézards, petits campagnols. Derrière la clôture, indifférentes à ce paisible carnage, les vaches regardent passer les promeneurs, faute de train. La ligne de crête offre des vues dégagées sur la vallée de l'Aspre, le Puy Violent et le plateau de Saint-Paul-de-Salers. À mi-chemin, une table d'orientation aménagée sur la montagne de Bournazel délivre un panorama à 360° sur les monts du Cantal, les monts du Sancy jusqu'aux hautes terres du Limousin. Plus loin, une croix de granit, unique lieu de culte à des kilomètres à la ronde, rappelle l'extrême isolement des buronniers pendant près de cinq mois. Buron sans issue Tout au bout de la piste, le buron de la montagne de la Béliche construit en 1746 remet en perspective ces vies de labeur éprouvant tant pour les corps que pour les âmes. Un jeune pâtre s'occupait des veaux, un ou deux boutiliés assistaient le vacher responsable de la fabrication du fromage. Ne pas oublier de jeter un œil sur la cave voûtée où les meules étaient affinées. La violence n'était pas rare dans ces burons trop éloignés de la justice des hommes. Les buronniers en venaient à dormir avec leurs fromages pour ne pas se les faire voler. On reprend le chemin du retour avec des sentiments mitigés sur la vie au grand air. Les derniers buronniers Guy et Marie-Jo Chambon durant la traite. CHRISTOPHE MIGEON Publicité Si l'on souhaite voir les derniers buronniers en activité, alors il faut prendre sa voiture et se rendre au buron d'Algour à 20 km d'Anglards de Salers. Voilà maintenant 23 ans que Marie-Jo et Guy Chambon montent fin mai avec leurs 50 vaches Salers dans leur buron d'Algour au-dessus du col de Neronne pour n'en descendre qu'à la fin septembre. Si le «Salers» est un fromage au lait cru protégé par un label AOP depuis 2003, il doit être fait uniquement avec du lait de vaches Salers s'il veut être vendu sous la mention «Tradition Salers». Il y a bien six autres producteurs de ce goûteux délice mais les Chambon sont les derniers à le faire en estive dans leur buron. Difficile de trouver aujourd'hui des gens suffisamment motivés pour se lever à 4h30 tous les matins pour travailler 15 heures de rang en plein air pendant 140 jours dans le plus splendide isolement. Sans compter que maman Salers a son petit caractère et ne consent à délivrer son lait qu'en présence de son petit. À l'aube, Marie-Jo va chercher les veaux au bédélat et les conduit au parc, sur le lieu de traite, avant de les inviter à sortir rejoindre leur mère au fur et à mesure en les appelant par le nom de leur mère. Certains comprennent vite, d'autres sont plus longs à la détente. Une fois le pis «amorcé» par le petit affamé, Guy le ligote par le cou à la patte avant de sa mère avant d'installer la trayeuse électrique. Le même manège a lieu deux fois par jour qu'il pleuve ou qu'il vente. Et ensuite pour se détendre, il reste à faire le fromage... Chaque année le couple raconte ne pas savoir pas s'il reviendra l'an prochain . Buron d'Algour. Vente de fromage sur place. Marie-Jo et Guy Chambon, 07 86 57 65 58. le mieux est de passer vers 15 h histoire d'acheter un bout de fromage et d'assister à la traite.

L'ONU dénonce «l'expression honteuse» de l'apathie internationale face à un nouveau record de morts d'humanitaires
L'ONU dénonce «l'expression honteuse» de l'apathie internationale face à un nouveau record de morts d'humanitaires

Le Figaro

time39 minutes ago

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L'ONU dénonce «l'expression honteuse» de l'apathie internationale face à un nouveau record de morts d'humanitaires

Un nombre record de 383 travailleurs humanitaires ont été tués en 2024, a annoncé mardi l'ONU, qualifiant ces chiffres et l'impunité qui les accompagne d'«expression honteuse» de l'apathie internationale. Ce chiffre représente une hausse de 31% par rapport à celui de 2023, qui constituait déjà un triste record , expliquent les Nations Unies à l'occasion de la Journée mondiale de l'Aide humanitaire. Il est «alimenté par les conflits incessants à Gaza, où 181 travailleurs humanitaires ont été tués, et au Soudan où 60 ont perdu la vie». Selon l'ONU, la plupart de ces meurtres en 2024 ont été perpétrés par des acteurs étatiques et la plupart des tués sont des employés locaux, attaqués soit en service, soit chez eux. Quelque 308 travailleurs humanitaires ont aussi été blessés, 125 kidnappés et 45 détenus l'an dernier. Publicité «Chaque attaque inflige des préjudices durables» «Même une seule attaque contre un collègue humanitaire est une attaque contre nous tous et contre ceux que nous servons», a déclaré le secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires Tom Fletcher. «Des attaques de cette ampleur, avec zéro sanction, sont l'expression honteuse de l'inaction et de l'apathie internationales». «En tant que communauté humanitaire, nous demandons - à nouveau - que ceux ayant du pouvoir et de l'influence agissent pour l'humanité, protègent les civils et les travailleurs humanitaires et traduisent en justice les auteurs» des violences contre eux, a-t-il ajouté. Des chiffres provisoires de la base de données Aid Worker Security montrent qu'au 14 août, 265 travailleurs humanitaires ont déjà été tués depuis le début de l'année 2025. L'ONU rappelle que les attaques contre des travailleurs ou des opérations humanitaires constituent des violations du droit international humanitaire et sabotent les planches de salut dont dépendent des millions de personnes piégées dans des zones de guerre ou de catastrophes. «Les violences contre les travailleurs humanitaires ne sont pas inévitables. Elles doivent cesser», a martelé le secrétaire général adjoint, également Coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU. Parallèlement, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé avoir enregistré plus de 800 attaques visant des services de soins dans 16 territoires, lesquelles ont été tués plus de 1.100 professionnels médicaux et patients. «Chaque attaque inflige des préjudices durables, prive des communautés entières de soins vitaux quand ils en ont le plus besoin, met en danger ceux qui fournissent ces soins et affaiblit des systèmes de santé déjà à bout», souligne l'OMS.

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