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« Le pinacle du rugby » : les Lions déchaînent encore les passions et redorent le blason d'un rugby britannique timoré

« Le pinacle du rugby » : les Lions déchaînent encore les passions et redorent le blason d'un rugby britannique timoré

L'Équipe18-07-2025
La tournée des Lions est un véritable évènement à l'échelle du Commonwealth, unissant les Britanniques à l'occasion de ces quelques rencontres tous les quatre ans. Ils sont plus de 40 000 à avoir fait le déplacement pour les trois test-matches contre les Wallabies (19 juillet, 26 juillet et 2 août).
« À mi-chemin entre une croisade et un camp scout » : c'est ainsi que l'ancien demi d'ouverture anglais Stuart Barnes avait décrit sa tournée des Lions, en 1993. Tous les quatre ans, le temps d'une grande kermesse qui n'a rien d'amicale, les frères ennemis (Angleterre, Écosse, Irlande et Pays de Galles) abandonnent leurs couleurs respectives et se parent du même carmin pour rendre visite aux nations du Sud. Un évènement un peu anachronique, à l'ampleur difficile à saisir vu de France, et dont la popularité inaltérable tranche avec un rugby britannique qui peine à se développer.
Ils sont plus de 40 000 Britanniques à voyager « Down Under » cet été. Les dates sont cochées des années à l'avance. « J'ai suivi l'Angleterre aux quatre coins du monde, j'ai fait les Coupes du monde au Japon (en 2019) et en France (en 2023), raconte Tim Dyers, l'une de leur fans, joint par téléphone, qui a fait le voyage pour assister aux trois rencontres contre les Wallabies. Mais les Lions, c'est le pinacle du rugby. J'ai tellement d'amis qui viennent en Australie pour suivre la tournée. »
Le vernis de la vieille tradition ne s'écaille pas. « J'ai emmené mon fils et deux de ses amis à Adélaïde pour le match de préparation contre AUNZ (sélection composée de joueurs australiens et néo-zélandais, ndlr), ils ont adoré », confie Graham Bass, Anglais installé en Nouvelle-Zélande depuis des années. Plus que les clubs ou les sélections, les Lions unissent.
A travers les frontières et les générations
Chez les joueurs, ils sont l'honneur suprême. Pour le demi d'ouverture anglais Fin Smith (23 ans), dont le grand-père écossais Tom Elliott a disputé la tournée 1955, l'annonce de la sélection était un moment tout particulier : « J'ai grandi en courant dans son ancienne tenue, confiait-il en conférence de presse. Ma mère et les membres de sa famille étaient très émus. Ils sont tous à la maison avec leur accent écossais et ils ne peuvent m'encourager qu'à moitié quand je joue pour l'Angleterre. »
Il y a un reste d'impérialisme dans la belle tradition de la grande famille recomposée, certainement. Certains disent : « c'est nous (les Britanniques) contre eux (les anciennes colonies) ». Non sans une saine soif de revanche, car « eux » ont la fâcheuse habitude de remporter la Coupe du monde. Seule l'Angleterre s'est imposée en 2003.
La tournée est aussi l'occasion de prouver que la formation britannique est toujours une référence. Car tandis que le Championnat celtique (URC) s'est ouvert aux provinces sud-africaines recalées du Super Rugby pour conquérir un nouveau marché - au détriment de la cohérence sportive et de la planète -, la Premiership se recroqueville, ayant perdu trois clubs historiques qui ont fait faillite en 2023 (Worcester, les Wasps et les London Irish). Les jeunes Britanniques sont d'ailleurs de moins en moins friands de rugby : 5 % seulement des 18-34 ans se disent intéressés par ce sport (7 % il y a cinq ans), contre 12 % des 35-54 ans, selon une étude réalisée en avril 2025 par Ampere Analysis.
Un phénomène médiatique
La portée des compétitions de clubs britanniques, dominées par un Top 14 qui aimante les talents, reste incomparable à l'aura des Lions. Pour preuve, Sky Sports a lâché les droits de diffusion du Championnat cette année, mais continue de miser sur la tournée des Lions dont « les audiences sont très, très bonnes » selon Steve Smith, directeur exécutif du groupe.
« Leur histoire est unique, et il y a un sentiment de camaraderie et un esprit de corps que l'on ne retrouve dans aucune autre équipe. »
Jon Bevan, fan gallois des Lions
Les médias britanniques en font leurs choux gras depuis des mois. L'annonce des joueurs sélectionnés s'est faite devant plus de 2 000 personnes à l'O2 Arena de Londres, le 8 mai dernier. Même les sélections nationales ne bénéficient que rarement d'un tel engouement. Et qu'importe s'il n'y avait aucun Gallois dans la sélection d'Andy Farrell pour le premier test-match, une première depuis 1896, « il n'y a rien de comparable aux Lions », estime Jon Bevan, fan gallois des Lions, qui a fait le déplacement depuis Cardiff. « Leur histoire est unique, et il y a un sentiment de camaraderie et un esprit de corps que l'on ne retrouve dans aucune autre équipe, pas même chez les Barbarians. »
De toute façon, en tribune, pas question de porter le maillot d'une équipe nationale. « Porter les couleurs d'un pays est mal vu, confirme Graham Bass. J'ai porté un maillot de l'Angleterre une fois, tous les autres supporters m'ont dit ''enlève ça tout de suite'' ». Les vieilles inimitiés mises au placard, les Lions britanniques et irlandais visent le 3-0 samedi matin, contre une Australie qui ne fait plus peur depuis longtemps, et qui ne les a battus que 6 fois en 23 rencontres. La rencontre sera à suivre en direct sur la chaîne L'Équipe à 12 heures
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