
Les six prochains mois seront « cruciaux » pour C-5
David Baxter
La Presse Canadienne
Le Groupe d'experts sur les relations canado-américaines de l'Université Carleton a publié lundi un livre blanc sur l'avenir du secteur énergétique canadien, avant que M. Carney ne rencontre les premiers ministres provinciaux à Huntsville, en Ontario.
M. Carney a demandé à participer à la rencontre estivale annuelle des premiers ministres des provinces et territoires après que le président américain Donald Trump a menacé d'imposer des droits de douane de 35 % sur les produits canadiens à compter du 1er août.
La Loi visant à bâtir le Canada, qui a découlé du projet de loi C-5, est un élément central de la réponse du gouvernement Carney aux droits de douane imposés par M. Trump.
Cette loi donne au gouvernement le pouvoir d'accélérer les projets jugés d'intérêt national, tels que les mines et les oléoducs, alors que le gouvernement libéral cherche à renforcer l'économie canadienne et à réduire sa dépendance commerciale envers les États-Unis.
Le groupe d'experts, coprésidé par l'ancien président de la Chambre de commerce du Canada Perrin Beatty et le professeur d'affaires internationales de l'Université Carleton Fen Hampson, estime que les six prochains mois seront cruciaux pour cette loi.
M. Beatty a souligné que les droits de douane imposés par M. Trump ont créé un « consensus remarquable » pour changer la façon dont le Canada mène ses activités commerciales.
« Pendant trop longtemps, nous avons été une nation de bâtisseurs incapables de construire quoi que ce soit, au point où les décisions sont prises par report, où les projets sont abandonnés ou même jamais proposés en raison d'une paralysie réglementaire », a expliqué M. Beatty dans un courriel.
Le premier ministre a promis des améliorations majeures du système, mais pour maintenir et renforcer la dynamique, nous devons montrer aux Canadiens que les réformes fonctionnent.
Perrin Beatt, ancien président de la Chambre de commerce du Canada
Le livre blanc indique que le gouvernement Carney devrait désigner « immédiatement » les projets d'intérêt national. Cette liste devrait inclure les infrastructures liées au gaz naturel liquéfié (GNL), au pétrole, au nucléaire, à l'hydrogène et aux énergies renouvelables.
Les auteurs suggèrent de considérer deux projets de GNL dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique, LNG Canada 2 et Ksi Lisims LNG, comme étant d'intérêt national, car ils ont déjà franchi plusieurs obstacles réglementaires. Le projet Ksi Lisims LNG est également un projet maritime, ce qui le place sous la juridiction fédérale.
« Ces projets sont plus faciles à gérer par le gouvernement fédéral, et les retombées potentielles pour le Canada – 50 000 emplois et 11 milliards par an ajoutés au PIB – sont considérables », a noté M. Beatty.
Participation des Premières Nations
Afin d'approfondir l'engagement des Premières Nations, le groupe d'experts recommande au gouvernement de formaliser un processus de partage des avantages et d'équité élaboré de façon conjointe.
Jeudi dernier, à Gatineau, M. Carney a tenu la première de trois réunions avec les dirigeants autochtones, au cours de laquelle il a rencontré des centaines de chefs.
PHOTO SPENCER COLBY, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE
Mark Carney a rencontré des chefs autochtones jeudi dernier.
Certains chefs ont affirmé avoir quitté la réunion avec un « optimisme prudent », mais d'autres sont partis plus tôt, estimant que les préoccupations qu'ils avaient soulevées depuis des semaines n'étaient pas prises en compte.
M. Beatty a néanmoins qualifié cette réunion de « première étape importante ».
« Il incombe aux gouvernements et aux entreprises de démontrer leur engagement sincère envers le processus et de communiquer les formidables opportunités que ces projets représentent pour les communautés autochtones », a soutenu M. Beatty.
Gagner la confiance des communautés autochtones ne se fera pas du jour au lendemain, mais le premier ministre a démontré sa volonté d'y parvenir, a-t-il ajouté.
M. Carney coprésidera le Comité de partenariat entre les Inuits et la Couronne avec Natan Obed, président de l'Inuit Tapiriit Kanatami, à Inuvik, dans les Territoires du Nord-Ouest, jeudi, afin de poursuivre les discussions sur la loi.

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