
Le commerce au cœur des préoccupations
(Toronto) Les droits de douane et le commerce sont au cœur des préoccupations des premiers ministres du pays qui arrivent en Ontario pour une réunion de trois jours, à un moment crucial pour les relations canado-américaines et nationales.
Allison Jones
La Presse Canadienne
La réunion estivale des premiers ministres à Muskoka comprendra également une rencontre mardi avec le premier ministre Mark Carney alors que les négociations commerciales avec les États-Unis devraient s'intensifier.
La plupart des sujets de discussion des premiers ministres porteront probablement sur les droits de douane imposés par le président américain Donald Trump : les négociations commerciales, l'impact direct sur des industries comme l'acier et l'aluminium, les pressions accrues pour supprimer les barrières commerciales interprovinciales et accélérer les grands projets d'infrastructure et de ressources naturelles afin de contrer les effets des droits de douane, ainsi que les préoccupations des communautés autochtones à leur égard.
La première journée de la réunion des premiers ministres sera consacrée à des discussions avec des dirigeants autochtones, notamment l'Assemblée des Premières Nations, le Ralliement national des Métis et l'Association des femmes autochtones du Canada.
Mark Carney lui-même vient de rencontrer des centaines de chefs des Premières Nations, dont plusieurs ont exprimé leurs inquiétudes quant à la mise à l'écart de leurs droits alors que le premier ministre cherche à accélérer des projets dans l'« intérêt national ».
PHOTO SPENCER COLBY, LA PRESSE CANADIENNE
Le premier ministre Mark Carney a pris la parole lors du Sommet des Premières Nations au Musée canadien de l'histoire à Gatineau, au Québec, le 17 juillet 2025.
Parmi les priorités des premiers ministres figurent les pipelines et l'exploitation minière dans la région du Cercle de feu de l'Ontario. Les chefs ont déclaré que cela ne doit pas se produire si les gouvernements se soustraient à leur devoir de consultation.
Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, qui a présidé le Conseil de la fédération l'année dernière, est l'hôte de la réunion. Il a mentionné dans un communiqué que la protection des intérêts nationaux serait une priorité.
« Cette réunion sera l'occasion de collaborer sur la façon de répondre à la dernière menace du président Trump et de libérer le plein potentiel de l'économie canadienne », a écrit M. Ford.
MM. Trump et Carney ont convenu en juin, lors du Sommet du G7, de tenter de conclure un accord commercial d'ici le 21 juillet, mais le président américain a récemment repoussé cette date au 1er août, tout en annonçant à M. Carney son intention d'imposer des droits de douane généralisés de 35 % au Canada le même jour.
Mark Carney a affirmé que le Canada cherchait à obtenir un accord sur les exportations de bois d'œuvre résineux, inclus dans les négociations avec les États-Unis.
Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a souligné qu'il comptait soulever cette question et d'autres particulièrement importantes pour la Colombie-Britannique lors de la rencontre.
« Nous souhaitons bénéficier du même niveau d'attention, par exemple, pour le bois d'œuvre résineux que celui accordé à l'Ontario pour le secteur des pièces automobiles, et de la même attention accordée aux projets d'immobilisations que celle accordée actuellement à l'Alberta par rapport à ses propositions », a soutenu M. Eby la semaine dernière à Victoria.
La première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, a fortement encouragé la construction de nouveaux pipelines, mais a indiqué vendredi, lors d'une conférence de presse, qu'elle se concentrerait également sur la collaboration entre les premiers ministres pour faire face à la menace tarifaire, notamment en matière de commerce interprovincial.
PHOTO JEFF MCINTOSH, LA PRESSE CANADIENNE
La première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, et le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, ont signé des accords pour construire de nouvelles infrastructures énergétiques et commerciales, le 7 juillet 2025 à Calgary, en Alberta.
« J'ai été très heureuse de signer [un protocole d'entente] avec Doug Ford lors de son passage ici pendant le Stampede, et d'autres provinces travaillent sur des accords de collaboration similaires, a-t-elle mentionné. Nous devons intensifier nos échanges commerciaux, et j'espère que c'est l'esprit de la discussion. »
Mme Smith et M. Ford ont signé un protocole d'entente plus tôt ce mois-ci pour étudier de nouveaux pipelines et lignes ferroviaires entre les provinces. Les deux premiers ministres ont également exprimé leur souhait que M. Carney abroge plusieurs réglementations énergétiques, comme les cibles de carboneutralité, l'interdiction des pétroliers sur la côte ouest et le projet de plafond d'émissions.
Doug Ford a également joué un rôle de premier plan dans l'augmentation du commerce interprovincial, en signant des protocoles d'entente avec plusieurs provinces et en promulguant une loi supprimant toutes les exceptions de l'Ontario au libre-échange entre les provinces et les territoires.
Tim Houston, de la Nouvelle-Écosse, est un autre premier ministre qui prône le commerce interprovincial, affirmant que la guerre commerciale l'oblige à agir.
« Nous constatons l'intérêt de travailler ensemble pour répondre aux menaces économiques des États-Unis en éliminant les barrières commerciales intérieures et en créant des possibilités d'expansion sur d'autres marchés internationaux », a-t-il écrit dans un communiqué.
D'autres points à discuter
Selon M. Ford, les premiers ministres discuteront également de gestion des urgences, de sécurité énergétique, de souveraineté et de sécurité nationale, de santé et de sécurité publique.
Les premiers ministres ont également fait pression sur le gouvernement fédéral pour qu'il réforme les lois sur la libération sous caution. M. Carney a déclaré la semaine dernière que le projet de loi serait présenté à l'automne et qu'il comptait aborder la question avec eux mardi.
La réunion estivale des premiers ministres marque également une relève, la présidence du Conseil de la fédération changeant chaque année d'une province à l'autre.
Mais une fois que M. Ford ne sera plus président, il ne devrait pas trop s'éloigner de toutes les questions susmentionnées.
Il demeure premier ministre de la province la plus peuplée, a bâti une relation solide avec M. Carney, dont il vante souvent les mérites, et a accordé de fréquentes entrevues à la télévision américaine pour plaider en faveur d'un renforcement des échanges commerciaux plutôt que des droits de douane.
Ces apparitions sur les chaînes de télévision lui ont en partie valu le surnom de « Capitaine Canada », un personnage dont il a tiré un immense profit politique. M. Ford a placé la lutte contre les droits de douane et Donald Trump au cœur de sa campagne de réélection. Les électeurs l'ont réélu au gouvernement avec une troisième majorité consécutive.
Avec des informations de Wolfgang Depner à Victoria, Keith Doucette à Halifax et Lisa Johnson à Edmonton.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


La Presse
an hour ago
- La Presse
Ottawa et Québec comptent protéger les emplois dans les secteurs touchés
Le premier ministre Mark Carney a reconnu que certains secteurs de l'économie canadienne, notamment le bois d'œuvre, l'acier, l'aluminium et les automobiles, sont « fortement touchés par les droits de douane américains ». Ottawa et Québec comptent protéger les emplois dans les secteurs touchés Alors que la nouvelle salve tarifaire du président américain Donald Trump est entrée en vigueur, Ottawa et Québec assurent qu'ils agiront pour protéger les emplois à risque dans les secteurs touchés par les droits de douane. Mathieu Paquette La Presse Canadienne Ce qu'il faut savoir À partir du 1 er août 2025, les droits de douane sur les exportations canadiennes passeront de 25 % à 35 % ; août 2025, les droits de douane sur les exportations canadiennes passeront de 25 % à 35 % ; Les produits conformes à l'Accord de libre-échange Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) demeurent exemptés de droits de douane ; Le premier ministre canadien, Mark Carney, « déçu par cette mesure », a assuré que le gouvernement « prendra des mesures pour protéger les emplois canadiens ». Les droits de douane imposés par les États-Unis sur les produits canadiens qui ne sont pas couverts par l'Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) ont été portés à 35 % vendredi, puisque Washington et Ottawa n'ont pas réussi à conclure de pacte commercial avant la date butoir fixée par M. Trump. Dans une déclaration publiée sur le coup de minuit, vendredi, le premier ministre du Canada, Mark Carney, a soutenu que le gouvernement fédéral est « déçu par cette mesure ». Il a toutefois tenté de relativiser l'impact réel de ces nouveaux droits de douane, rappelant que, « grâce à l'ACEUM, le taux tarifaire moyen appliqué par les États-Unis sur les produits canadiens demeure l'un des plus bas parmi tous ses partenaires commerciaux ». En dépit de ce constat, le premier ministre a reconnu que certains secteurs de l'économie canadienne, notamment le bois d'œuvre, l'acier, l'aluminium et les automobiles, sont « fortement touchés par les droits de douane américains ». Pour ces secteurs, le gouvernement fédéral « prendra des mesures pour protéger les emplois canadiens », a-t-il assuré. PHOTO DAVE CHAN, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE Le premier ministre canadien Mark Carney « Les Canadiens et les Canadiennes seront nos meilleurs clients et contribueront à créer davantage d'emplois bien rémunérés au pays à mesure que nous renforcerons et diversifierons nos partenariats commerciaux dans le monde entier », a fait valoir le premier ministre. « En collaborant avec les travailleurs canadiens et en utilisant les ressources de notre pays au profit de tous les Canadiens et Canadiennes, nous pouvons nous donner plus qu'aucun gouvernement étranger ne pourra jamais nous prendre. » De son côté, le premier ministre du Québec, François Legault, a concédé que les droits de douane « sont dommageables pour nos travailleurs et nos entreprises », ajoutant qu'ils « nuisent aussi aux citoyens américains qui ont besoin de nos produits et de nos ressources ». « Les derniers évènements soulignent toute l'importance que nous devons consacrer à diversifier nos marchés et à accroître notre autonomie économique. Nous allons appuyer nos travailleurs et nos entreprises », a-t-il tranché dans un message publié sur les réseaux sociaux. PHOTO NATHAN DENETTE, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE Le premier ministre du Québec, François Legault M. Legault a indiqué que Québec reste en contact avec le gouvernement fédéral et les autres provinces pour la suite des choses. Il estime qu'il faut poursuivre les discussions avec l'administration américaine, mais affirme que, dans tous les cas, son gouvernement va « défendre les intérêts des Québécois ». Encore l'argument du fentanyl Au moment de justifier l'imposition de nouveaux droits de douane sur les produits canadiens, jeudi, le président Trump a une fois de plus eu recours à son argument concernant la lutte contre le fentanyl. De l'avis de l'administration américaine, le Canada « n'a pas coopéré pour endiguer l'afflux continu de fentanyl » et n'a pas réussi à en « faire davantage pour arrêter, saisir, détenir ou intercepter de toute autre manière […] les trafiquants, les criminels en fuite et les drogues illicites ». Le premier ministre Carney a répliqué à cet argument en notant que « seulement 1 % des importations américaines de fentanyl proviennent du Canada ». Il a aussi rappelé qu'Ottawa a investi des sommes « sans précédent » dans la sécurité frontalière afin « d'arrêter les trafiquants de drogue, de démanteler les gangs transnationaux et de mettre fin au trafic de migrants ». « Nous continuerons de collaborer avec les États-Unis afin de mettre fin au fléau du fentanyl et de sauver des vies dans nos deux pays », a-t-il promis. Une enquête publiée cette semaine par La Presse Canadienne confirmait d'ailleurs que c'est le Canada qui a un problème de drogue provenant des États-Unis, et non l'inverse. Durant les quatre premiers mois de 2024, les douaniers américains ont saisi « moins de 700 grammes » de fentanyl à la frontière canadienne, selon leurs statistiques. Or, aux autres frontières américaines (Mexique, Porto Rico, maritimes et aéroports), ils en ont saisi un peu plus de deux tonnes métriques et demie, soit 2540 kilos. Le fentanyl en provenance du Canada représentait alors 1,57 % du total des entrées saisies des deux côtés de la frontière. Bâtir un « Canada fort » Dans sa déclaration, Mark Carney a fait savoir que les négociations commerciales avec les États-Unis se poursuivent, mais que son gouvernement se concentre davantage sur ce qu'il peut contrôler. « Le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires travaillent ensemble pour réduire les obstacles au commerce afin de bâtir une seule économie canadienne », a-t-il réitéré. Il a aussi évoqué les « grands projets d'intérêt national » sur lesquels son gouvernement compte miser pour donner du souffle à l'économie canadienne. « Ensemble, ces initiatives pourraient générer de nouveaux investissements de plus de 500 milliards de dollars au Canada », a plaidé le premier ministre. Jeudi, le président Trump avait aussi déclaré que la volonté du Canada de reconnaître l'État palestinien « rendrait très difficile » pour les États-Unis de conclure un accord commercial avec leur voisin du nord. M. Carney n'a pas répondu à cette affirmation dans sa déclaration. Avec des informations de Pierre Saint-Arnaud et de l'Associated Press


La Presse
2 hours ago
- La Presse
Une grande dame
Cette chronique a été publiée le mardi 27 avril 2010, en page A7. Nous la republions sans altérer les mots que l'auteur a utilisés à l'époque. Je venais juste de descendre de vélo, la nouvelle s'est frayé un chemin à travers ma fatigue. Quoi ? Qu'est-ce que tu dis ? Madame Kayler est morte. Ben voyons, elle n'était pas malade. Elle est morte dans son sommeil. J'ai eu un grand sourire. Quand quelqu'un meurt dans son sommeil, quelqu'un de vieux bien sûr, elle avait 81 ans, je l'entends comme une bonne nouvelle. Comme une chaude journée en février, volée à l'hiver, comme un doigt d'honneur à la mort. Sa fille Isabelle, médecin à Sherbrooke, m'a raconté. Maman est venue nous voir comme elle le faisait régulièrement, en autobus. Elle est arrivée de Montréal le samedi, je suis allée la reconduire au terminus lundi matin, elle avait une semaine chargée, une conférence à préparer, d'autres trucs. Mardi, ma sœur Marie-France qui est à Montréal l'a appelée, pas de réponse. Elle s'est dit bof, le téléphone est peut-être en dérangement. Maman n'était pas malade, enfin rien de préoccupant. Le mercredi, pas de réponse non plus. Ma sœur y est allée, elle l'a trouvée dans son lit, paisible, les couvertures remontées jusqu'au menton. Morte dans son sommeil. C'est drôle, me raconte sa fille, ce dernier samedi elle s'était acheté une cuisinière à vitrocéramique, me disant tu te rends compte, Isabelle, j'aurai connu ça : la vitrocéramique ! Elle ne cuisinait pas, elle « se faisait à manger », comme elle aimait à le préciser. Quand je suis arrivé à La Presse, elle y était déjà depuis 10 ans. Je ne l'ai pas baptisée vieille chose culinaire pour rien. J'ai été brièvement son boss aux pages féminines – eh oui, j'ai été boss des pages féminines, vous souriez ? Elle aussi, ça l'a fait sourire, mais plus tard, après, pendant que ça a duré, elle ne m'a pas trouvé très drôle, elle vous dirait que j'ai été le plus nul de tous les boss qu'elle a connus, et elle en a connu des incroyablement nuls. Vous avez été le pire, aimait-elle se souvenir avec ce sourire très doux qui est aussi celui du crocodile. Elle pouvait être très crocodile, Mme Kayler. On se rappelle la critique, son incroyable notoriété – les restaurateurs appelaient à La Presse le lundi pour savoir de quel resto elle parlerait dans sa chronique du samedi, si jamais c'était le leur, ils se dépêchaient d'engager du personnel pour répondre à la demande. Tout le monde témoigne aujourd'hui de sa rigueur, si bien que les plus jeunes qui ne l'ont pas lue s'imaginent une dame autoritaire et tranchante. Tout au contraire. Toutes les nuances. Parfois même précautionneuse. Chère vieille chose culinaire, quand vous commenciez à parler longuement du décor, cela n'annonçait rien de bon aux cuisines, et quand vous ajoutiez que les toilettes étaient irréprochables, alors là… je ne suis jamais allé dîner dans un resto dont vous avez dit que les toilettes étaient irréprochables. Je me rappelle aussi comme elle en avait assez à la fin de la critique ponctuelle, comme elle était allumée par des projets plus vastes, par les grands courants dans l'alimentation, par sa Fondation pour aider des étudiants de l'ITHQ, etc. Peu de temps après qu'elle eut quitté La Presse, dans une salle d'attente, j'étais tombé sur son portrait pleine page dans une revue d'hôtellerie, belle, mais belle, je n'en étais pas revenu. Je l'avais appelée : mère Kayler, je vous l'ai souvent dit, il me fait plaisir de vous le redire : vous êtes magnifique. À 40 ans, c'était Anouk Aimée dans Lola. Un port, une classe, un charme, j'allais dire fou, mais non : sage. Et qui décourageait la vulgarité ou au contraire l'excitait, c'est selon. Vous devinez mon parti, je lui débitais des horreurs qu'elle recevait comme un hommage, c'en était un évidemment. Des fois, elle commentait ma chronique avec un étonnement un rien douloureux : « Vous écrivez n'importe quoi, hein ? Et ça marche, c'est bien cela le pire : ça marche. Si je faisais la même chose, je me ferais virer ! » Vous ne pourriez pas faire la même chose. Vous êtes une dame. Et empêchement majeur : une grande dame. Je reviens à sa beauté de vieille qui a atteint à l'extraordinaire dans les 15 dernières années de sa vie, ses rides, ses plis de chaque côté de la bouche, ce grain de beauté sous le menton, ses poches sous les yeux, et ce charme inoxydable, cette classe intacte, ce port incroyable… elle était la réponse à la commune et obscène entreprise de ravalement qui peuple cette époque de tant de pétasses septuagénaires. Je vais garder deux souvenirs de Françoise, sa beauté de vieille, et le fou rire que nous avons eu la dernière fois que nous nous sommes parlé. Déjà deux ans, je l'avais rapporté à l'époque, elle m'informait qu'elle avait maintenant un blogue, un blogue ! Mais enfin, Françoise, et ça marche ? Pas vraiment ! Vous dites quoi dedans ? Je viens d'y annoncer que 2008 sera l'Année internationale de la pomme de terre ! Fouille-moi pourquoi j'ai ri aux larmes. Pensez-y, Françoise, l'Année internationale de la pomme de terre, la Journée de la femme, la semaine des caisses Desjardins, quelle époque extraordinaire nous aurons vécue. Allez, je vous embrasse une dernière fois. Je me demande même si ce n'est pas la première.


La Presse
3 hours ago
- La Presse
Ottawa compte protéger les emplois dans les secteurs touchés
Le premier ministre Mark Carney a reconnu que certains secteurs de l'économie canadienne, notamment le bois d'œuvre, l'acier, l'aluminium et les automobiles, sont « fortement touchés par les droits de douane américains ». Alors que la nouvelle salve tarifaire du président américain Donald Trump est entrée en vigueur, le premier ministre Mark Carney assure qu'Ottawa agira pour protéger les emplois à risque dans les secteurs touchés par les droits de douane. Mathieu Paquette La Presse Canadienne Les droits de douane imposés par les États-Unis sur les produits canadiens qui ne sont pas couverts par l'Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) ont été portés à 35 % vendredi, puisque Washington et Ottawa n'ont pas réussi à conclure de pacte commercial avant la date butoir fixée par M. Trump. Dans une déclaration publiée sur le coup de minuit, vendredi, M. Carney a soutenu que le gouvernement du Canada est « déçu par cette mesure ». Il a toutefois tenté de relativiser l'impact réel de ces nouveaux droits de douane, rappelant que, « grâce à l'ACEUM, le taux tarifaire moyen appliqué par les États-Unis sur les produits canadiens demeure l'un des plus bas parmi tous ses partenaires commerciaux ». En dépit de ce constat, le premier ministre a reconnu que certains secteurs de l'économie canadienne, notamment le bois d'œuvre, l'acier, l'aluminium et les automobiles, sont « fortement touchés par les droits de douane américains ». Pour ces secteurs, le gouvernement fédéral « prendra des mesures pour protéger les emplois canadiens », a-t-il assuré. PHOTO DAVE CHAN, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE Le premier ministre canadien Mark Carney « Les Canadiens et les Canadiennes seront nos meilleurs clients et contribueront à créer davantage d'emplois bien rémunérés au pays à mesure que nous renforcerons et diversifierons nos partenariats commerciaux dans le monde entier », a fait valoir le premier ministre. « En collaborant avec les travailleurs canadiens et en utilisant les ressources de notre pays au profit de tous les Canadiens et Canadiennes, nous pouvons nous donner plus qu'aucun gouvernement étranger ne pourra jamais nous prendre. » Encore l'argument du fentanyl Au moment de justifier l'imposition de nouveaux droits de douane sur les produits canadiens, jeudi, le président Trump a une fois de plus eu recours à son argument concernant la lutte contre le fentanyl. De l'avis de l'administration américaine, le Canada « n'a pas coopéré pour endiguer l'afflux continu de fentanyl » et n'a pas réussi à en « faire davantage pour arrêter, saisir, détenir ou intercepter de toute autre manière […] les trafiquants, les criminels en fuite et les drogues illicites ». Le premier ministre Carney a répliqué à cet argument en notant que « seulement 1 % des importations américaines de fentanyl proviennent du Canada ». Il a aussi rappelé qu'Ottawa a investi des sommes « sans précédent » dans la sécurité frontalière afin « d'arrêter les trafiquants de drogue, de démanteler les gangs transnationaux et de mettre fin au trafic de migrants ». « Nous continuerons de collaborer avec les États-Unis afin de mettre fin au fléau du fentanyl et de sauver des vies dans nos deux pays », a-t-il promis. Une enquête publiée cette semaine par La Presse Canadienne confirmait d'ailleurs que c'est le Canada qui a un problème de drogue provenant des États-Unis, et non l'inverse. Durant les quatre premiers mois de 2024, les douaniers américains ont saisi « moins de 700 grammes » de fentanyl à la frontière canadienne, selon leurs statistiques. Or, aux autres frontières américaines (Mexique, Porto Rico, maritimes et aéroports), ils en ont saisi un peu plus de deux tonnes métriques et demie, soit 2540 kilos. Le fentanyl en provenance du Canada représentait alors 1,57 % du total des entrées saisies des deux côtés de la frontière. Bâtir un « Canada fort » Dans sa déclaration, Mark Carney a fait savoir que les négociations commerciales avec les États-Unis se poursuivent, mais que son gouvernement se concentre davantage sur ce qu'il peut contrôler. « Le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires travaillent ensemble pour réduire les obstacles au commerce afin de bâtir une seule économie canadienne », a-t-il réitéré. Il a aussi évoqué les « grands projets d'intérêt national » sur lesquels son gouvernement compte miser pour donner du souffle à l'économie canadienne. « Ensemble, ces initiatives pourraient générer de nouveaux investissements de plus de 500 milliards de dollars au Canada », a plaidé le premier ministre. Jeudi, le président Trump avait aussi déclaré que la volonté du Canada de reconnaître l'État palestinien « rendrait très difficile » pour les États-Unis de conclure un accord commercial avec leur voisin du nord. M. Carney n'a pas répondu à cette affirmation dans sa déclaration. Avec des informations de Pierre Saint-Arnaud et de l'Associated Press