
À Jérusalem, le 7e art tente de briller au cœur du conflit israélo-palestinien
Comment y échapper ? Le festival du film de Jérusalem a ouvert jeudi sa 42e édition dans l'ombre de la guerre à Gaza et du récent conflit Iran-Israël, avec en invitée d'honneur la vedette hollywoodienne Gal Gadot. Le maintien du festival était incertain « il y a encore trois semaines », a souligné son directeur Roni Mahadav-Levin. Le mois dernier « nous avons passé deux semaines dans des abris, à essayer de décider si nous pouvions maintenir la date du festival », a-t-il déclaré en faisant allusion à la guerre Iran-Israël. « Ça a été un véritable défi, des vols ont été annulés et les invités étaient hésitants », a-t-il ajouté.
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Gal Gadot, actrice israélienne connue notamment pour son rôle de super-héroïne Wonder Woman, a reçu un prix spécial sous les ovations de plusieurs milliers de spectateurs rassemblés dans un amphithéâtre près de la Vieille ville de Jérusalem. Dans ses remerciements, l'actrice qui est née et a grandi près de Tel-Aviv a évoqué la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas dans la bande de Gaza et dit « prier pour que cette guerre prenne fin, et qu'il y ait enfin calme et sécurité pour tout le monde ici ».
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Gal Gadot espère la libération des otages israéliens
Pour l'actrice de 40 ans, « le plus important, ce que nous espérons tous (...) c'est de pouvoir respirer à nouveau. (...) Et cela ne sera possible que lorsque tous nos otages seront rentrés à la maison », soutient-elle, évoquant les otages enlevés le 7 octobre dans le sud d'Israël et encore détenus dans la bande de Gaza.
Depuis le 7 octobre, Gal Gadot a été la cible d'attaques sur les réseaux sociaux d'activistes pro-palestiniens en raison de son soutien à l'armée israélienne. En Israël, elle s'est vue reprocher dans des médias de droite ses prises de position pour la fin de la guerre à Gaza.
Peu d'invités internationaux
Ayal Sgerski, 29 ans, étudiant en cinéma, estime qu'il y a « comme un nuage » au-dessus du festival et regrette la faible présence de réalisateurs internationaux. « Il est très difficile pour le festival d'obtenir des films du monde entier en ce moment », regrette-t-il.
Le directeur du festival Roni Mahadav-Levin reconnaît qu'il n'est pas possible de « s'attendre à recevoir le même nombre d'invités internationaux qu'une année normale ». Le festival a ouvert avec la projection de Sentimental Value du réalisateur norvégien Joachim Trier, sacré Grand prix au festival de Cannes. Le programme du festival, qui se tient du 17 au 26 juillet, comprend des dizaines de longs métrages, documentaires et films d'expérimentation israéliens et internationaux.

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L'acteur Daniel Day-Lewis sort de sa retraite pour jouer dans le film de son fils
Le Britannique, écarté du grand écran depuis 2017, signe son grand retour dans Anemone, attendu en salles à l'automne. Il y incarnera le rôle principal aux côtés de Sean Bean. Le grand retour du « Robert de Niro anglais ». Alors qu'il avait annoncé prendre sa retraite en 2017 après la sortie de Phantom Thread, Daniel Day-Lewis revient sur le devant de la scène. L'acteur britannique, aujourd'hui âgé de 68 ans, a été annoncé au casting d'Anemone, le premier long-métrage de son fils réalisateur Ronan Day-Lewis. Il partagera l'affiche avec Sean Bean, star de la série Game of Thrones ou encore de la saga Le Seigneur des anneaux , mais aussi Samantha Morton et Samuel Bottomley. Après plusieurs mois de rumeurs, l'annonce a été officialisée ce mardi à travers la publication de la première affiche du film sur les réseaux sociaux de Focus Features, le studio derrière le dernier film de Daniel Day-Lewis. L'acteur triplement oscarisé y apparaît grisonnant et moustachu, le regard pointant vers le ciel. L'image met également en scène Sean Bean en arrière-plan. Publicité « Un artiste visuel brillant » De premiers indices ont été donnés concernant l'intrigue du long-métrage. L'histoire devrait, en effet, explorer la « dynamique des liens » et les relations complexes entre pères, fils et frères, indiquait Variety en octobre 2024. « Nous sommes ravis de nous associer à Ronan Day-Lewis, un artiste visuel brillant, déclarait à cette époque, à travers un communiqué, Peter Kujawski, président de Focus Features. » Je ne voulais pas me laisser entraîner dans un autre projet Daniel Day-Lewis au moment de prendre sa retraite en 2017 Pour le moment, aucune date de sortie n'a été communiquée. Les bookmakers l'annoncent en salles pour l'automne. Le film sera présenté pour la première fois au festival du film de New York qui se tiendra du 26 septembre au 3 octobre. Il s'agira alors de la 20e apparition sur le grand écran de Daniel Day-Lewis, après ses passages mémorables dans Lincoln de Steven Spielberg, There Will Be Blood de Paul Thomas Anderson, ou encore Gangs of New York de Martin Scorsese. À lire aussi Daniel Day-Lewis, la dernière danse Il y a environ sept ans, l'acteur britannique avait annoncé sa retraite du septième art après que « l'envie d'arrêter [ait] pris racine en [lui] », disait-il dans les colonnes du magazine W. « Je ne voulais pas me laisser entraîner dans un autre projet, confiait-il à nos confrères américains. Toute ma vie, j'ai dit haut et fort que je devais arrêter de jouer la comédie, et je ne sais pas pourquoi c'était différent cette fois-ci. C'était quelque chose que je devais faire. »