
Trois morts et un millier d'évacuations en raison de pluies torrentielles
Trois morts et un millier d'évacuations en raison de pluies torrentielles
(Séoul) Au moins trois personnes ont été tuées et un millier évacuées en raison de pluies torrentielles en Corée du Sud, ont déclaré jeudi les autorités, dans une région touchée par les plus fortes précipitations depuis l'apparition des relevés en 1904.
Agence France-Presse
Trois personnes ont été tuées jeudi dans la province de Chungcheong du Sud (ouest), a indiqué le ministère de l'Intérieur et de la Sécurité.
Un chauffeur a été tué à Osan, à environ 50 kilomètres au sud de la capitale Séoul, après qu'un mur de soutènement de 10 mètres de haut provenant d'un viaduc s'est effondré sur la route, écrasant sa voiture.
Les deux autres victimes sont identifiées comme des hommes âgés : l'un a été emporté par le courant, et l'autre retrouvé mort dans un appartement inondé en sous-sol.
Si la Corée du Sud connaît généralement de fortes pluies en juillet, trois zones de cette province occidentale ont enregistré cette semaine des records de précipitations, selon les données météorologiques officielles.
La région de Seosan, au sud de Séoul, a été frappée par des précipitations atteignant 114,9 millimètres par heure, « un niveau généralement observé une fois tous les 100 ans », a déclaré à l'AFP un responsable de l'agence météorologique, ajoutant qu'il s'agissait du chiffre le plus élevé depuis 1904.
Ces fortes pluies sont dues à « l'arrivée d'air chaud et humide le long de la bordure de l'anticyclone du Pacifique Nord, provoquant une forte instabilité atmosphérique », a-t-il ajouté.
Les chaînes de télévision sud-coréennes ont diffusé des images des graves inondations à Seosan, où l'eau a envahi commerces et immeubles d'habitation, et submergé des voitures garées.
Écoles et crèches fermées
À l'échelle nationale, plus de 1000 personnes ont reçu l'ordre d'évacuer, selon le ministère de l'Intérieur et de la Sécurité dans l'après-midi.
PHOTO YONHAP NEWS AGENCY, FOURNIE PAR REUTERS
Une route inondée dans la province de Chungcheong
Parmi eux, les habitants du comté de Hongseong, toujours dans la province du Chungcheong du Sud, qui ont reçu l'ordre « d'évacuer immédiatement vers un lieu sûr » tôt jeudi matin en raison des inondations causées par un cours d'eau voisin.
Plusieurs écoles et crèches du comté ont également été fermées.
Des journalistes de l'AFP ont vu des habitants de la ville de Seosan lutter pour nettoyer les ravages des inondations jeudi, avec des stationnements et des magasins encore inondés d'eau boueuse.
Choi Hee-jin, propriétaire d'une boîte de nuit, a déclaré à l'AFP qu'il avait eu « le cœur brisé » en revenant sur les lieux après les inondations.
« L'eau avait complètement rempli le club, et tout – les canapés, les réfrigérateurs, les meubles, même les ordinateurs – flottait simplement partout », a-t-il confié.
Kim Min-seo, une employée dans la restauration âgée de 50 ans, a expliqué travailler « depuis environ cinq heures pour essayer de tout drainer », concernant le sol boueux.
Dans la province de Chungcheong, deux personnes ont été secourues à la suite d'un glissement de terrain.
PHOTO PARK JIN DONG, FOURNIE PAR REUTERS
Le personnel d'urgence dégage une autoroute des branches d'arbres tombées et de la terre après un glissement de terrain, à Dangjin, dans la province de Chungcheong.
La Corée du Sud est régulièrement touchée par des inondations pendant la mousson estivale, mais elle est généralement bien préparée et le nombre de victimes est généralement relativement faible.
Les scientifiques affirment que le changement climatique a rendu les phénomènes météorologiques plus extrêmes et plus fréquents dans le monde entier.
La Corée du Sud a également subi des pluies et des inondations record en 2022, qui ont fait au moins 11 morts.
Le gouvernement a déclaré à l'époque que ces précipitations étaient les plus importantes depuis le début des relevés météorologiques à Séoul, imputant ces conditions météorologiques extrêmes au changement climatique.
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La police frappe (à pied)
Les policiers ont frappé simultanément le bar Oméga et le Cinéma Saint-Hubert. Les policiers ont mené une importante opération dans la soirée du 15 juillet, pour tenter d'ouvrir une brèche dans l'écosystème criminel de la rue. L'opération s'est soldée par une arrestation et plusieurs perquisitions au bar Oméga et au Cinéma Saint-Hubert. Mardi soir, à la brunante. Des voitures de police se positionnent près de la Plaza, sans gyrophares. Des policiers quittent à pied le poste de quartier (PDQ) 35 – qui ne se trouve qu'à une cinquantaine de mètres de là – et s'installent aux intersections. Quatre agents entrent dans un véhicule banalisé. PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE Une trentaine de policiers ont participé à l'opération. Sur le coup de 21 h 30, la douzaine de voitures de police ouvre moteurs et gyrophares et bloque les rues Saint-Hubert et Saint-André ; une trentaine d'agents en uniforme et en civil sortent des véhicules et pénètrent dans le bar et le cinéma. PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE Les policiers ont saisi des documents lors des perquisitions. Les enquêteurs fouillent les commerces de fond en comble, jusqu'aux poches de billard. On requiert même les services d'un chien pisteur ; en entrant dans le bar, il se met immédiatement à japper. PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE Un homme a été arrêté au cours de l'opération. Bilan : une arrestation pour trafic de stupéfiants et de nombreux documents recueillis. Objectif : lancer un message. PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE Le commandant Stéphane Forest, chef du poste de quartier 35 On envoie un signal très clair, autant aux revendeurs qu'aux citoyens, qu'on ne tolère pas la vente de stupéfiants dans notre quartier. Le commandant Stéphane Forest, chef du PDQ 35 « J'espère qu'ils vont les faire fermer, c'était dégueu, ce qui s'y passait », lance Goldie, une voisine curieuse quant au déploiement policier devant chez elle. PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE Un suspect a longuement été interrogé par les policiers. « [Les policiers] nous avaient dit d'attendre, que quelque chose s'en venait », raconte pour sa part Max, qui possède aussi un commerce à proximité. « On est très contents. » À 50 mètres du poste Mais comment la sécurité a-t-elle pu se détériorer à un jet de pierre du PDQ ? La proximité avec le poste avait provoqué une incompréhension de la part des voisins. « Ça fait cinq ans que ça dure. Ça fait cinq ans qu'on dénonce, ça fait cinq ans qu'on collabore. Des fois, ils viennent cinq fois par jour dans la rue. Ils sont à côté ! », a expliqué Guillaume, un des voisins, avant l'opération. « Le fait que le poste soit à proximité, je ne vois pas le lien. Nos policiers sont en patrouille 24 heures sur 24, leur point d'attache est ici, mais c'est tout », dit le commandant Stéphane Forest. « Complexe et multifactoriel » Malgré le boum de l'opération, qualifiée de « succès » par le commandant Stéphane Forest, l'approche du PDQ se veut plurielle. « C'est complexe et multifactoriel : on parle d'itinérance, de toxicomanie, de santé mentale », énumère le policier, qui explique que ces problèmes sont interreliés. Avec son modèle d'équipe mixte, le SPVM « a le coffre à outils de la police ET le coffre à outils de la santé ». Le PDQ a mis en place un Module d'action par projet, une équipe particulière qui permet non seulement de libérer des agents pour des problèmes spécifiques, mais aussi de faire le pont avec des organismes communautaires. Aux critiques des gens qui voudraient une réponse plus policière, le commandant Stéphane Forest répond plutôt qu'il faut distinguer le sentiment d'insécurité des citoyens de la criminalité réelle. « Quand on a un sentiment d'insécurité, on adopte des comportements qui vont en cohérence avec ça », comme regarder autour de chez soi pour des condoms souillés ou être méfiant du comportement de sans-abri. « On est davantage dans la perception », plaide-t-il, malgré les témoignages, les photos et les vidéos des voisins. Le commandant promet de les rencontrer de nouveau prochainement.


La Presse
2 hours ago
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« On appelle le 911 quatre fois par jour »
La sécurité ne règne plus sur un tronçon de la rue Saint-André, entre les rues Jean-Talon et Bélanger, à Montréal. Une faune de rôdeurs – proxénètes, prostituées, trafiquants, toxicomanes et sans-abri – a envahi l'artère pourtant résidentielle, située juste derrière la Plaza Saint-Hubert. La situation a atteint son paroxysme dans les derniers mois. Tantôt une surdose de fentanyl sur la pelouse d'une résidence, tantôt un homme inconscient dans sa voiture, pipe à crack à la main, en passant par une agression à coups de couteau : les résidants ont des histoires d'horreur à la tonne. PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE Les résidants de la rue Saint-André sont nombreux à s'inquiéter de la dégradation du secteur, où toxicomanie, itinérance et criminalité prolifèrent. « Quand je pars avec mon fils le matin, je dois regarder autour de ma voiture pour qu'il ne ramasse pas de condoms usagés », explique Guillaume, qui habite rue Saint-André et qui est impliqué dans la mobilisation du voisinage. « On appelle le 911 quatre fois par jour. » J'ai un petit de 5 ans. Puisqu'il voit tout ce qui se passe dans la rue et qu'il m'entend chaque fois que les policiers viennent chez moi, il sait ce que c'est, une pipe à crack, il sait ce que c'est, une prostituée, il sait ce que c'est, un pimp. Il a 5 ans. Guillaume, résidant de la rue Saint-André Gabriel habite aussi rue Saint-André. Il explique devoir régulièrement sortir des gens de son entrée de garage, entre 2 h et 5 h du matin. « Je trouve des gens en train de fumer du crack ou de baiser juste là », témoigne-t-il, en pointant l'espace sous son escalier. Inquiet, il s'est récemment remis à marcher vers l'école avec son fils, qui a 12 ans. Comme Gabriel, Maria a surpris plusieurs personnes qui dormaient sous ses escaliers, en plus de devoir ramasser le contenu de poubelles et du matériel de toxicomanes sur son terrain. « Un jour, je suis revenue de l'épicerie et il y avait quelqu'un dans ma voiture en train de fumer », raconte la résidante, qui a déménagé le lendemain de notre entrevue. « C'est sûr que c'est désagréable de sortir et que quelqu'un fasse caca devant chez toi », témoigne pour sa part Julien, qui habite près du lieu de rassemblement des rôdeurs. Les relations avec les résidants sont particulièrement tendues. C'est la raison pour laquelle les voisins refusent de donner leur nom complet : la police les aurait prévenus qu'ils étaient exposés et potentiellement fichés par les trafiquants qui sont, au mieux, méfiants, au pire, agressifs. PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE Le poste de quartier se trouve tout près du secteur problématique. Rencontrés dans la rue, les voisins souhaitent que la police – dont le poste de quartier ne se trouve qu'à une cinquantaine de mètres de là – et les autres instances mettent fin à cette situation, avant qu'il ne soit trop tard. « C'est seulement une question de temps avant que ça finisse en tragédie. » Le 15 juillet dernier, les policiers ont mené une importante opération pour tenter de juguler la distribution de drogues dures dans la rue. Ils ont notamment perquisitionné dans deux commerces réputés chauds – le bar Oméga et le Cinéma Saint-Hubert, qui projette des films pornographiques – et y ont arrêté une personne pour trafic de stupéfiants. PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE La façade du Bar Oméga, sur la Plaza. À droite, l'entrée du Cinéma Saint-Hubert. PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE Les portes arrière du bar Oméga et du Cinéma Saint-Hubert PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE La façade du Bar Oméga, sur la Plaza. À droite, l'entrée du Cinéma Saint-Hubert. 1 /2 L'épicentre de cette criminalité se trouve autour de ces établissements, qui ont pignon sur rue du côté de la Plaza, mais qui possèdent aussi une porte arrière rue Saint-André. Les rôdeurs entrent régulièrement par ce côté. Par courriel, un des voisins décrit l'arrière de ces commerces, et particulièrement celui du bar Oméga, comme le « hub du trafic de drogues » dans le secteur, photos à l'appui. Sur le terrain, La Presse a pu confirmer l'ampleur de l'activité illicite. PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE L'arrière du bar Oméga et du Cinéma Saint-Hubert attire de nombreux rôdeurs dans la rue Saint-André. Des proxénètes et des prostituées se serviraient aussi du cinéma comme base de leurs activités, selon le voisinage. Le va-et-vient y est constant. Un dur réveil post-pandémique Ce tronçon de la rue Saint-André a un aspect hybride : l'Ouest agit comme l'arrière-boutique de la Plaza Saint-Hubert et des camions y font souvent des livraisons, alors que l'Est compte surtout des plex. Les passages menant aux cours entre les maisons sont fermés par des clôtures cadenassées. Sinon, les rôdeurs volent ce qui s'y trouve, y consomment des drogues dures, laissent des seringues, et les prostituées y emmènent leurs clients. Le bruit est également incessant, même au petit matin. « Ils gueulent, ils hurlent, ils se parlent tout seuls et deviennent agressifs entre eux », raconte un des voisins, qui habite tout juste devant le Cinéma Saint-Hubert. Parmi les voisins rencontrés, tous ceux qui avaient leur chambre du côté de la rue l'ont déplacée dans les dernières années. Le quartier n'a jamais été le plus paisible en ville, notamment à cause de sa proximité avec le métro Jean-Talon, mais la rue était agréable et familiale. Les problèmes sont arrivés au sortir de la pandémie et ont rapidement empiré depuis. L'itinérance s'y est installée en premier ; ont suivi le trafic de stupéfiants, la toxicomanie et la violence, puis la prostitution et le proxénétisme. Le 12 avril dernier, un homme a même été poignardé près de l'angle des rues Saint-André et Bélanger. Moi, ce que je ne veux pas, c'est que ça devienne comme 'l'allée du crack' dans le Quartier des spectacles. Guillaume, résidant de la rue Saint-André Guillaume fait référence au surnom malheureux donné à la rue Berger, elle aussi aux prises avec une dégradation des conditions sociales et sécuritaires dans les dernières années. Les voisins ont commencé à s'organiser dans les derniers mois, après avoir réalisé qu'ils étaient des dizaines à avoir appelé la police pour des situations semblables. Ils convoquent notamment des réunions périodiques, souvent chez l'un d'entre eux, auxquelles le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a déjà participé. « Si on avait un élu qui habitait [dans cette] rue, en deux semaines, ce serait réglé », dit Guillaume. La conseillère de la Ville du secteur, Josefina Blanco, était justement l'invitée de la dernière rencontre de voisins, il y a quelques semaines. « On pensait qu'il y aurait cinq ou six personnes, et on était une vingtaine, voire plus », avoue la conseillère Josefina Blanco. « Consciente des enjeux dans le secteur », elle précise que son objectif est « de continuer à travailler en collaboration et en concertation », pour régler la situation, qu'elle qualifie d'« inacceptable ». « Du caca d'humain » sur la terrasse Les commerçants sont frustrés par la situation. David Goudreau est copropriétaire de Mellön, une brasserie située à l'angle de la rue Jean-Talon, qui possède une jolie terrasse. Mais sa terrasse n'attire pas que les clients : les sans-abri et les toxicomanes s'en servent aussi régulièrement pour dormir… et même pour déféquer. « J'en ai eu un beau sur la terrasse la semaine dernière. Ça fait trois fois qu'on ramasse des excréments », explique M. Goudreau. Et c'est bel et bien « du caca d'humain ». Les rôdeurs mendient aussi sur sa terrasse, entrent dans la brasserie, se battent près du stationnement ou consomment des drogues dures à proximité, « de minuit à minuit ». Le copropriétaire raconte qu'il doit composer des équipes mixtes d'employés pour la fermeture, à 23 h 30, parce que le personnel féminin ne se sent pas en sécurité. « Disons qu'on a beaucoup d'autres choses à gérer que des dégâts sur la terrasse et des gens qui se battent dans la rue et qui sont vraiment agressifs. Ça tue le vibe. »


La Presse
3 hours ago
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Grâce à la solidarité, un camp rouvre près du fleuve Guadalupe
Des moniteurs du camp CAMP (Children's Association for Maximum Potential) escortent un cavalier handicapé sur le parcours d'équitation. Ce camp du Texas, qui accueille des campeurs ayant de sévères handicaps, a été relativement épargné par la crue du fleuve Guadalupe le 4 juillet. Mais sans une armée de bénévoles, il n'aurait pas ouvert lundi dernier. (Center Point, Texas) En regardant par la fenêtre du minibus de sa mère lundi, Kenny Hudnall pouvait voir les stigmates causés par la crue du fleuve Guadalupe le 4 juillet : de gros cyprès cassés comme des brindilles, des kayaks suspendus à des tas de débris à 10 m du sol. Christopher Maag The New York Times Des bénévoles s'affairaient à déblayer les débris au son des tronçonneuses. Mais Kenny Hudnall, un étudiant de 21 ans, ne pouvait pas se joindre à eux. Quand il avait 5 ans, un accident de voiture l'a partiellement paralysé ; il se déplace en fauteuil roulant et respire grâce à un respirateur. INFOGRAPHIE LA PRESSE Le camp CAMP est situé près du camp Mystic, qui a été inondé le 4 juillet dernier. Mais il avait son rôle dans la renaissance de la région texane de Hill Country après les inondations qui ont fait au moins 134 morts et près de 100 disparus. Le jeune homme se rendait au camp CAMP (Children's Association for Maximum Potential), qui accueille des campeurs souffrant de handicaps physiques et cognitifs trop graves pour d'autres camps. Contre toute attente, 10 jours à peine après l'inondation meurtrière, CAMP accueillait de nouveaux campeurs. « Voir ces bénévoles sur la route me rappelle l'ambiance du camp », a-t-il déclaré. « Pour moi, une personne qui ne se sent pas toujours normale, ça redonne une certaine normalité. » PHOTO CARTER JOHNSON, THE NEW YORK TIMES Béa Kested, une monitrice de 18 ans, sur la partie riveraine du camp CAMP, après son nettoyage par des bénévoles Un premier signe de relance La réouverture d'un camp d'été dans cette région sinistrée est un des premiers signes de relance après le désastre. C'est un évènement à la fois émouvant et un peu effrayant. Comment ne pas penser au drame du Camp Mystic, 50 km en amont, où au moins 26 campeuses et monitrices et le directeur du camp ont perdu la vie ? PHOTO CARTER JOHNSON, THE NEW YORK TIMES Des campeurs arrivant au camp CAMP (Children's Association for Maximum Potential), après qu'un orage a retardé les enregistrements, à Center Point, au Texas, le 14 juillet 2025. Des centaines de bénévoles ont pris quatre jours pour dégager toute la rive du camp, sur laquelle la crue du fleuve Guadalupe avait jeté des tonnes de débris enchevêtrés. CAMP n'était pas ouvert le 4 juillet. Ses chalets et autres bâtiments sont juchés sur une colline à 25 mètres au-dessus du fleuve, bien au-dessus de la récente marque de crue, note Brandon Briery, directeur des opérations. La partie non aménagée du terrain, sur la rive, ne sert que pour la pêche, la mise à l'eau des canots et les feux de camp. Pendant des années, on a parlé de construire ici [sur la rive] ; j'ai toujours dit non. Il y a toujours des inondations. Ken Kaiser, directeur des installations du camp CAMP Le lundi 7 juillet, les débris vomis par la crue sur la plage en interdisaient l'accès. Le camp lui-même était intact, mais les responsables voulaient épargner la vue de cette scène de désolation aux campeurs vulnérables censés arriver une semaine plus tard. En particulier le travail d'une équipe qui fouillait la rive à la recherche de restes humains. « C'est leur maison ici, on ne voulait pas qu'ils la voient comme une zone sinistrée », dit M. Briery. PHOTO CARTER JOHNSON, THE NEW YORK TIMES Des campeurs et des monitrices jouent sur le terrain de basket après un orage au Camp CAMP (Children's Association for Maximum Potential), à Center Point, au Texas, le 14 juillet 2025. CAMP, qui accueille des campeurs handicapés, se trouve à 50 km du Camp Mystic, qui a été dévasté par les inondations du 4 juillet. Puis, mardi, la providence s'est manifestée en la personne de Cord Shiflet, un agent immobilier d'Austin ayant l'expérience des secours (il a été bénévole en 2017 à Houston après le passage de l'ouragan Harvey). Il s'était rendu dans la région sinistrée, cherchant où se rendre utile. Quelqu'un l'a dirigé vers CAMP. Il y a découvert la rive sens dessus dessous et la mission particulière du camp auprès d'enfants lourdement handicapés. « J'ai besoin d'ARGENT, de BRAS et de MACHINERIE », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux. « Pas le genre en short de sport qui se pointe avec son râteau à feuilles : il faut du gros matériel et du monde coriace prêt à se fendre le derrière à l'ouvrage. » Le mercredi matin, 250 bénévoles sont arrivées au camp CAMP. Le vendredi, ils étaient 500, équipés de bulldozers, de pelles mécaniques, de camions-bennes et de dizaines de tronçonneuses. Les amas de débris ont été découpés en morceaux, puis prestement emportés. Le samedi à 17 h, la rive était entièrement dégagée. PHOTOS CARTER JOHNSON, THE NEW YORK TIMES « J'ai besoin d'argent, de bras et de machinerie », a écrit sur les réseaux sociaux Cord Shiflet, un secouriste bénévole expérimenté. Des centaines de bénévoles ont répondu à son appel, au volant de machinerie lourde et maniant des tronçonneuses. « Je n'en reviens pas. On pensait que ça prendrait un an, a déclaré M. Kaiser. Ça leur a pris quatre jours. » La direction du camp a informé les parents des campeurs que leurs enfants étaient attendus lundi midi, comme prévu avant l'inondation. « Sur le coup, je me suis dit : 'Vraiment ? Est-ce que ce sera sûr ?' », a déclaré Gigi Hudnall, la mère de Kenny. « Ça m'inquiétait qu'ils rouvrent si vite. » Mais Kenny était déterminé : il voulait y aller. PHOTO CARTER JOHNSON, THE NEW YORK TIMES Contre toute attente, le camp CAMP a pu rouvrir ses portes et accueillir des campeurs le 14 juillet, 10 jours à peine après la crue dévastatrice du fleuve Guadalupe. « On dirait un dépotoir, comparé à la belle forêt d'avant », a-t-il noté. « Mais c'est rare que j'aie ce type de lien avec des gens autres que ma parenté, ou qui ne sont ni médecins ni infirmières. » La partie riveraine est restée fermée, mais toutes les autres activités étaient prêtes. Il y a trois piscines au camp, dont deux avec bords en pente douce pour faciliter l'accès aux campeurs en fauteuil roulant. Les arbalètes et les pistolets de paintball ont des gâchettes modifiées plus faciles à utiliser. « Ici, tout campeur peut participer à toutes les activités », souligne M. Briery. « Pour nombre d'entre eux, le camp est le seul endroit où ils se sentent chez eux. » Kenny Hudnall avait très hâte de monter à cheval. C'est une activité exigeante sur le plan logistique. Deux moniteurs doivent soulever chaque cavalier et le mettre en selle. Puis trois autres moniteurs (un derrière et un de chaque côté) marchent avec le cheval (dans le cas de Kenny, un autre moniteur porte son respirateur). « C'est en agissant ensemble qu'on tisse des liens », explique le jeune homme, qui va au Camp CAMP depuis 2016. « Dans ma situation, c'est ce qui est le plus difficile à trouver. Ici, avoir quelqu'un toujours à mes côtés aide beaucoup. » PHOTO CARTER JOHNSON, THE NEW YORK TIMES Des moniteurs aident un campeur à monter en selle. Cette activité implique une supervision par de nombreux moniteurs. Mardi après-midi, un violent orage a interrompu les activités. Puis le ciel s'est dégagé et l'enregistrement des campeurs a repris. À 15 h 15, le walkie-talkie accroché à la ceinture de M. Briery a émis un appel plus banal. « Veuillez amener les campeurs à l'écurie », a demandé la voix d'une jeune femme. « C'est l'heure de l'équitation. » Cet article a été publié dans le New York Times. Lisez la version originale (en anglais ; abonnement requis)