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« On appelle le 911 quatre fois par jour »

« On appelle le 911 quatre fois par jour »

La Presse5 days ago
La sécurité ne règne plus sur un tronçon de la rue Saint-André, entre les rues Jean-Talon et Bélanger, à Montréal. Une faune de rôdeurs – proxénètes, prostituées, trafiquants, toxicomanes et sans-abri – a envahi l'artère pourtant résidentielle, située juste derrière la Plaza Saint-Hubert.
La situation a atteint son paroxysme dans les derniers mois. Tantôt une surdose de fentanyl sur la pelouse d'une résidence, tantôt un homme inconscient dans sa voiture, pipe à crack à la main, en passant par une agression à coups de couteau : les résidants ont des histoires d'horreur à la tonne.
PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE
Les résidants de la rue Saint-André sont nombreux à s'inquiéter de la dégradation du secteur, où toxicomanie, itinérance et criminalité prolifèrent.
« Quand je pars avec mon fils le matin, je dois regarder autour de ma voiture pour qu'il ne ramasse pas de condoms usagés », explique Guillaume, qui habite rue Saint-André et qui est impliqué dans la mobilisation du voisinage. « On appelle le 911 quatre fois par jour. »
J'ai un petit de 5 ans. Puisqu'il voit tout ce qui se passe dans la rue et qu'il m'entend chaque fois que les policiers viennent chez moi, il sait ce que c'est, une pipe à crack, il sait ce que c'est, une prostituée, il sait ce que c'est, un pimp. Il a 5 ans.
Guillaume, résidant de la rue Saint-André
Gabriel habite aussi rue Saint-André. Il explique devoir régulièrement sortir des gens de son entrée de garage, entre 2 h et 5 h du matin. « Je trouve des gens en train de fumer du crack ou de baiser juste là », témoigne-t-il, en pointant l'espace sous son escalier. Inquiet, il s'est récemment remis à marcher vers l'école avec son fils, qui a 12 ans.
Comme Gabriel, Maria a surpris plusieurs personnes qui dormaient sous ses escaliers, en plus de devoir ramasser le contenu de poubelles et du matériel de toxicomanes sur son terrain. « Un jour, je suis revenue de l'épicerie et il y avait quelqu'un dans ma voiture en train de fumer », raconte la résidante, qui a déménagé le lendemain de notre entrevue.
« C'est sûr que c'est désagréable de sortir et que quelqu'un fasse caca devant chez toi », témoigne pour sa part Julien, qui habite près du lieu de rassemblement des rôdeurs.
Les relations avec les résidants sont particulièrement tendues. C'est la raison pour laquelle les voisins refusent de donner leur nom complet : la police les aurait prévenus qu'ils étaient exposés et potentiellement fichés par les trafiquants qui sont, au mieux, méfiants, au pire, agressifs.
PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE
Le poste de quartier se trouve tout près du secteur problématique.
Rencontrés dans la rue, les voisins souhaitent que la police – dont le poste de quartier ne se trouve qu'à une cinquantaine de mètres de là – et les autres instances mettent fin à cette situation, avant qu'il ne soit trop tard. « C'est seulement une question de temps avant que ça finisse en tragédie. »
Le 15 juillet dernier, les policiers ont mené une importante opération pour tenter de juguler la distribution de drogues dures dans la rue.
Ils ont notamment perquisitionné dans deux commerces réputés chauds – le bar Oméga et le Cinéma Saint-Hubert, qui projette des films pornographiques – et y ont arrêté une personne pour trafic de stupéfiants.
PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE La façade du Bar Oméga, sur la Plaza. À droite, l'entrée du Cinéma Saint-Hubert.
PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE Les portes arrière du bar Oméga et du Cinéma Saint-Hubert
PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE
La façade du Bar Oméga, sur la Plaza. À droite, l'entrée du Cinéma Saint-Hubert.
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L'épicentre de cette criminalité se trouve autour de ces établissements, qui ont pignon sur rue du côté de la Plaza, mais qui possèdent aussi une porte arrière rue Saint-André. Les rôdeurs entrent régulièrement par ce côté. Par courriel, un des voisins décrit l'arrière de ces commerces, et particulièrement celui du bar Oméga, comme le « hub du trafic de drogues » dans le secteur, photos à l'appui. Sur le terrain, La Presse a pu confirmer l'ampleur de l'activité illicite.
PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE
L'arrière du bar Oméga et du Cinéma Saint-Hubert attire de nombreux rôdeurs dans la rue Saint-André.
Des proxénètes et des prostituées se serviraient aussi du cinéma comme base de leurs activités, selon le voisinage. Le va-et-vient y est constant.
Un dur réveil post-pandémique
Ce tronçon de la rue Saint-André a un aspect hybride : l'Ouest agit comme l'arrière-boutique de la Plaza Saint-Hubert et des camions y font souvent des livraisons, alors que l'Est compte surtout des plex.
Les passages menant aux cours entre les maisons sont fermés par des clôtures cadenassées. Sinon, les rôdeurs volent ce qui s'y trouve, y consomment des drogues dures, laissent des seringues, et les prostituées y emmènent leurs clients.
Le bruit est également incessant, même au petit matin. « Ils gueulent, ils hurlent, ils se parlent tout seuls et deviennent agressifs entre eux », raconte un des voisins, qui habite tout juste devant le Cinéma Saint-Hubert.
Parmi les voisins rencontrés, tous ceux qui avaient leur chambre du côté de la rue l'ont déplacée dans les dernières années.
Le quartier n'a jamais été le plus paisible en ville, notamment à cause de sa proximité avec le métro Jean-Talon, mais la rue était agréable et familiale. Les problèmes sont arrivés au sortir de la pandémie et ont rapidement empiré depuis.
L'itinérance s'y est installée en premier ; ont suivi le trafic de stupéfiants, la toxicomanie et la violence, puis la prostitution et le proxénétisme. Le 12 avril dernier, un homme a même été poignardé près de l'angle des rues Saint-André et Bélanger.
Moi, ce que je ne veux pas, c'est que ça devienne comme 'l'allée du crack' dans le Quartier des spectacles.
Guillaume, résidant de la rue Saint-André
Guillaume fait référence au surnom malheureux donné à la rue Berger, elle aussi aux prises avec une dégradation des conditions sociales et sécuritaires dans les dernières années.
Les voisins ont commencé à s'organiser dans les derniers mois, après avoir réalisé qu'ils étaient des dizaines à avoir appelé la police pour des situations semblables. Ils convoquent notamment des réunions périodiques, souvent chez l'un d'entre eux, auxquelles le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a déjà participé.
« Si on avait un élu qui habitait [dans cette] rue, en deux semaines, ce serait réglé », dit Guillaume. La conseillère de la Ville du secteur, Josefina Blanco, était justement l'invitée de la dernière rencontre de voisins, il y a quelques semaines.
« On pensait qu'il y aurait cinq ou six personnes, et on était une vingtaine, voire plus », avoue la conseillère Josefina Blanco. « Consciente des enjeux dans le secteur », elle précise que son objectif est « de continuer à travailler en collaboration et en concertation », pour régler la situation, qu'elle qualifie d'« inacceptable ».
« Du caca d'humain » sur la terrasse
Les commerçants sont frustrés par la situation.
David Goudreau est copropriétaire de Mellön, une brasserie située à l'angle de la rue Jean-Talon, qui possède une jolie terrasse. Mais sa terrasse n'attire pas que les clients : les sans-abri et les toxicomanes s'en servent aussi régulièrement pour dormir… et même pour déféquer.
« J'en ai eu un beau sur la terrasse la semaine dernière. Ça fait trois fois qu'on ramasse des excréments », explique M. Goudreau. Et c'est bel et bien « du caca d'humain ».
Les rôdeurs mendient aussi sur sa terrasse, entrent dans la brasserie, se battent près du stationnement ou consomment des drogues dures à proximité, « de minuit à minuit ».
Le copropriétaire raconte qu'il doit composer des équipes mixtes d'employés pour la fermeture, à 23 h 30, parce que le personnel féminin ne se sent pas en sécurité. « Disons qu'on a beaucoup d'autres choses à gérer que des dégâts sur la terrasse et des gens qui se battent dans la rue et qui sont vraiment agressifs. Ça tue le vibe. »
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L'itinérance est devenue un problème plus important ces dernières années, avec l'augmentation du coût du logement, en particulier dans des États comme la Californie. (San Francisco) Des dirigeants démocrates et des défenseurs des personnes en situation d'itinérance critiquent un décret signé cette semaine par le président Donald Trump, visant à retirer des personnes de la rue, potentiellement en les internant dans des centres de soins psychiatriques ou de traitement de la toxicomanie sans leur consentement. Janie Har et Charlotte Kramon Associated Press Donald Trump a demandé à certains de ses ministres de financer en priorité les villes qui luttent contre la consommation de drogue en plein air et les campements, afin de renforcer le sentiment de sécurité des habitants. Ne rien faire n'est pas faire preuve de compassion, précise le décret. « Placer ces personnes dans des établissements de soins de longue durée pour un traitement humain est le moyen le plus efficace de rétablir l'ordre public », peut-on lire dans le décret. L'itinérance est devenue un problème plus important ces dernières années, avec l'augmentation du coût du logement, en particulier dans des États comme la Californie, où le nombre de logements est insuffisant pour répondre à la demande. Parallèlement, la toxicomanie et les surdoses ont explosé grâce à la disponibilité de fentanyl bon marché et puissant. Le décret du président pourrait viser des villes progressistes comme San Francisco, Los Angeles et New York, que Donald Trump juge trop laxistes quant aux conditions de vie dans leurs rues. Mais de nombreux concepts ont déjà été proposés ou testés en Californie, où le gouverneur Gavin Newsom et les maires démocrates œuvrent depuis des années pour sortir les gens de la rue et les amener à suivre un traitement. L'année dernière, la Cour suprême des États-Unis a facilité le démantèlement des campements par les villes, même si leurs habitants n'ont nulle part où aller. Pourtant, les défenseurs des droits des personnes en situation d'itinérance affirment que le nouveau décret de Donald Trump est vague, punitif et ne mettra pas fin efficacement à l'itinérance. M. Newsom a demandé aux villes de nettoyer les campements et a injecté davantage de fonds dans des programmes de traitement des dépendances et des troubles mentaux. Vendredi, son bureau a déclaré que le décret de Donald Trump s'appuyait sur des stéréotypes néfastes et se concentrait davantage sur « la création de gros titres perturbateurs et le règlement de comptes ». « Mais son imitation [même mal exécutée] est la plus haute forme de flatterie », a indiqué la porte-parole Tara Gallegos dans un communiqué, faisant référence à l'appel du président à des stratégies déjà mises en œuvre en Californie. Des peines de prison à San Jose Le maire de San Francisco, Daniel Lurie, a également souligné l'importance de rues propres et ordonnées pour interdire aux personnes en situation d'itinérance de vivre dans des autocaravanes et encourager les habitants à accepter les offres d'hébergement de la ville. Dans la Silicon Valley, le maire de San Jose, Matt Mahan, a récemment promu une modification de la politique qui rend une personne passible d'une peine de prison si elle refuse trois offres d'hébergement. 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Selon Bernard Wessels, l'intervention a démontré l'efficacité des protocoles de sécurité, ajoutant que les hommes ont fait « exactement ce pour quoi ils avaient été formés ». Coincés à 700 mètres du lieu des éboulements Le premier éboulement s'est produit mardi à 7 h 47, obligeant les hommes à se replier vers le refuge, équipé d'air, de nourriture et d'eau, avant le deuxième éboulement, plus important, vers 10 h 30. M. Wessels a précisé que le refuge se trouvait à environ 700 mètres du lieu des deux éboulements. Il a indiqué que les hommes avaient été retrouvés en pleine forme et qu'ils avaient réussi à rattraper leur sommeil. Newmont, basée à Denver, dans le Colorado, a déclaré dans un communiqué que ce résultat était le fruit d'une collaboration inlassable, d'une expertise technique et, surtout, de la sécurité et de l'attention portées à la sécurité. « Nous exprimons notre plus sincère gratitude aux équipes de secours et à toutes les personnes impliquées », a-t-il ajouté. Aucun éboulement ne s'était produit auparavant dans le tunnel où les hommes se sont retrouvés coincés, a expliqué l'entreprise, ajoutant que le tunnel avait fait l'objet d'inspections de routine. « Cet incident était très localisé et inattendu, a précisé le communiqué. Une enquête approfondie sera menée pour en déterminer la cause profonde et partager les enseignements avec l'ensemble du secteur. » M. Wessels a expliqué lors de la conférence de presse de vendredi que la mine n'avait pas d'antécédents d'instabilité géotechnique et que les éboulements se sont produits dans une « zone très localisée ». « Celui-ci nous a pris par surprise et nous devons aller le comprendre », a-t-il ajouté. La mine fait l'objet d'inspections quotidiennes et mensuelles, ainsi que d'inspections de « deuxième ligne de défense » par des observateurs externes, a expliqué M. 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