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Grâce au recyclage, le sac-poubelle suisse va-t-il bientôt disparaître?

Grâce au recyclage, le sac-poubelle suisse va-t-il bientôt disparaître?

24 Heures4 days ago
Les ménages suisses devront désormais aussi trier les emballages plastique. La Suisse va-t-elle vers le modèle allemand, avec un conteneur par type de déchet? Publié aujourd'hui à 19h06
Une grande partie des déchets contenus dans les sacs de déchets ménagers en Suisse pourraient être triés autrement.
Patrick Vögeli (graphique), Urs Jaudas (photo)/Tamedia
En bref:
L'annonce a fait grand bruit en Suisse: Coop ne reprendra plus gratuitement les bouteilles en PE, comme celles de shampooing ou de lessive. Cette nouvelle règle s'appliquera dans tous les magasins, où le détaillant introduira le sac de collecte RecyBag , destiné à recueillir ces bouteilles en plastique.
Actuellement, environ 80% du plastique en Suisse est incinéré avec les ordures ménagères. La nouvelle ordonnance sur les emballages, en cours de consultation, fixe cependant un objectif minimal de recyclage de 55% des déchets plastique, conformément à celui de l'Union européenne.
Aujourd'hui encore, la plupart des plastiques finissent à la poubelle. Le nouveau RecyBag devrait changer la donne.
Rahel Zuber/Tamedia
Comme il reviendra aux fabricants de garantir le respect de ce quota, ceux-ci ont développé le RecyBag, un sac de collecte des plastiques vendu au même prix que les sacs-poubelles ordinaires. Disponible dans le commerce de détail, il peut être déposé directement en magasin ou dans des centres de tri. Cette solution permet aux personnes sans voiture de transporter aisément leurs emballages de légumes et leurs flacons de gel douche, que ce soit en bus ou à vélo. Sans déchets plastique, le sac à ordures rétrécit
Une étude de 2022 révèle que les déchets plastique occupent une place importante dans nos sacs à ordures . Les déchets organiques constituent le principal défi: ils représentent un peu plus de 35% du contenu des sacs en Suisse et devraient normalement être compostés. Le plastique arrive en deuxième position, avec 13,4% du contenu. Si l'on retire les biodéchets, le plastique et les 12% de papier qui devraient aussi être triés à part, le volume des sacs à ordures diminuerait fortement.
Pourtant, la Suisse a toujours été fière de son sac-poubelle payant. Introduit pour la première fois à Saint-Gall en 1975, ce modèle s'est progressivement imposé à travers le pays. Le principe était simple: plus on produit de déchets, plus on doit acheter de sacs.
Le chef du développement durable de Migros, Christopher Rohrer, a fait du sac de collecte des plastiques le principal sac à ordures.
Clara Neugebauer/Tamedia
Mais tous les déchets ne se valent pas. Christopher Rohrer, responsable du développement durable chez Migros, a presque renoncé au sac à ordures traditionnel. Chez lui, c'est le sac de collecte des plastiques qui trône dans la cuisine, tandis que l'autre est relégué sur le balcon. «La plupart des déchets sont de toute façon des déchets plastique et du compost. Si on trie correctement le reste, il ne reste presque rien à jeter dans le sac-poubelle classique», explique-t-il.
En Allemagne, nos voisins ont même créé un terme spécifique pour désigner ces déchets destinés au sac à ordures: « Restmüll» (déchets résiduels). Chaque catégorie de déchets dispose de son propre conteneur. Avec l'introduction du tri séparé des plastiques, la Suisse complète elle aussi son système de gestion des déchets . À Urdorf (ZH), on fait comme en Allemagne
L'Allemagne propose toutefois un avantage notable: les conteneurs de plastiques sont ramassés à domicile. En Suisse, dans la grande majorité des communes, chacun doit encore déposer lui-même son sac de collecte des plastiques. L'organisation chargée du RecyBag cite notamment le contrat de concession signé avec la Ville de Zurich, qui stipule expressément que l'espace public ne peut être utilisé pour la collecte du plastique.
Mais que se passe-t-il si l'on suit l'exemple du chef du développement durable de Migros, Christophe Rohrer, et que l'on se retrouve finalement avec un sac plein de déchets plastique à la maison au lieu d'un sac à ordures classique?
Des poubelles en Allemagne, chaque déchet a sa propre couleur: bientôt une réalité en Suisse aussi?
Imago
À Urdorf, dans la vallée de la Limmat, la commune s'inspire du modèle allemand pour la collecte: les habitants déposent leurs sacs de plastiques devant leur porte une à deux fois par mois. Sammelsack.ch assure la collecte, mais le prix des sacs ne couvre pas les coûts, ce qui oblige la Commune à subventionner le service.
«Nous pensons que la collecte à domicile constitue une incitation importante pour encourager le tri du plastique», explique Rebecca Broekema, responsable de secteur à la Commune. Cette mesure devrait également contribuer à réduire le trafic.
Depuis son introduction en 2022, le nombre de sacs de collecte des plastiques éliminés continue d'augmenter. À Urdorf, le système fait ses preuves. Et il est déjà possible d'établir un premier bilan de ses effets: «La quantité de déchets classiques dans les sacs-poubelles diminue.»
Traduit de l'allemand par Elisa Andrade.
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Christopher Gilb écrit en tant que journaliste économique sur la gastronomie, les voyages et le tourisme ainsi que sur le commerce de détail. Il coordonne régulièrement les reportages de la rubrique. Auparavant, il a notamment travaillé pour la «Luzerner Zeitung». Il est lauréat du prix zurichois du journalisme. Plus d'infos
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