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La Corona passe aux bouteilles réutilisables

La Corona passe aux bouteilles réutilisables

La Presse30-07-2025
De la bière Corona Extra sur la plage urbaine de Verdun, à Montréal.
Les bouteilles de bière Corona bues au Québec seront dorénavant réutilisées, à l'image de la traditionnelle bouteille de bière brune, une décision de la brasserie Labatt qui donne un regain de vie à ce type de contenant en voie de disparition.
Dès septembre, les bouteilles vides de l'iconique lager mexicaine ne seront plus concassées afin d'être recyclées ; elles seront retournées à la brasserie Labatt de l'arrondissement de LaSalle, à Montréal, afin d'être lavées et réutilisées.
C'est principalement parce que la Corona vendue au Québec est maintenant brassée dans la métropole, depuis 2021, que Labatt peut réutiliser ces bouteilles, explique sa directrice principale des communications, Veronica Bart.
« C'est vraiment enthousiasmant d'intégrer la Corona à cette pratique de longue date des grands brasseurs », dit-elle, soulignant que cela réduira de beaucoup l'empreinte environnementale de Labatt.
Ce sont plus de 20 millions de bouteilles qui seront ainsi réutilisées chaque année, au Québec, indique Labatt, qui appartient à la multinationale belge Anheuser-Busch InBev, tout comme Grupo Modelo, qui a créé la Corona.
Toutes ses déclinaisons sont concernées, de la Corona ordinaire à celle sans alcool, en passant par la légère, qui sont toutes vendues dans la même bouteille, fabriquée en Ontario.
Et nul besoin de s'efforcer de retirer le quartier de lime qui accompagne généralement la Corona, précise Mme Bart. « Nous sommes bien équipés pour l'enlever », dit-elle, expliquant que cela se fait avec des jets d'eau à haute pression et, au besoin, par des interventions manuelles.
La transition n'a pas exigé de grandes modifications aux installations de Labatt, si ce n'est que l'entreprise a dû changer les caméras qui détectent les imperfections sur les bouteilles pour qu'elles puissent traiter celles en verre clair.
Labatt a procédé à une telle transition en 2024 en Ontario, où les bouteilles de Corona sont désormais lavées et remplies de nouveau à sa brasserie de London ; le brasseur prévoit aussi étendre la mesure à « un autre marché au Canada » en 2026.
PHOTO ÉDOUARD DESROCHES, LA PRESSE
Les bouteilles de bière utilisées pour vendre la Corona seront lavées et réutilisées, a annoncé la brasserie Labatt.
Regain inattendu
Le nombre de « contenants à remplissages multiples » en circulation au Québec passera de quelque 85 millions par année à plus de 105 millions, avec l'ajout des bouteilles de Corona.
Il s'agit d'un regain inattendu pour ce type de contenants, dont l'utilisation a radicalement diminué depuis une quinzaine d'années au profit de la canette d'aluminium, qui représente désormais 86 % des ventes de bière au Québec.
« J'espère que d'autres emboîteront le pas », lance Amélie Côté, experte indépendante de la gestion des matières résiduelles.
C'est ce qui est le plus logique, le verre, c'est un matériau durable.
Amélie Côté, experte indépendante de la gestion des matières résiduelles
Il faut toutefois des obligations réglementaires pour que le changement s'opère à grande échelle, plaide-t-elle, appelant le Québec à s'inspirer de ce que la France fait pour favoriser le réemploi des contenants, à travers sa réforme de la consigne.
Lisez le dossier « Consigne sur les contenants de verre : la France va de l'avant »
« Posséder ses contenants est une source de résilience » à l'heure des guerres commerciales et des pénuries de matières premières, souligne Mme Côté.
« L'aluminium va commencer à coûter cher », abonde Karel Ménard, directeur général du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets, qui voit dans l'initiative de Labatt la confirmation que le réemploi n'est pas mort.
« Si on peut faire ça avec la bière, on peut certainement faire ça avec le vin », du moins celui qui est embouteillé au Québec, ce qui correspond au tiers du volume total, indique-t-il.
« On arrêterait de faire du sous-cyclage avec le verre », soit l'utiliser à d'autres fins que la refonte, dit M. Ménard.
Impacts « significatifs » sur la logistique
L'arrivée de nouvelles bouteilles réutilisables sur le marché déplaît en revanche aux détaillants en alimentation et au gestionnaire de la consigne québécoise, qui trouvent le moment mal choisi et qui déplorent le court préavis que Labatt leur a donné.
Un tel changement aura des impacts « significatifs » sur la logistique, auxquels Labatt n'a « pas réfléchi », déplore Jean-François Lefort, vice-président responsable de la stratégie à l'Association québécoise de récupération des contenants de boisson (AQRCB).
Les bouteilles réutilisables claires doivent être entreposées sur des palettes différentes des bouteilles réutilisables brunes, elles-mêmes entreposées sur des palettes différentes de celles pour bouteilles à usage unique, illustre-t-il.
PHOTO ÉDOUARD DESROCHES, LA PRESSE
La gestion des bouteilles réutilisables claires comme celles utilisées pour la Corona risque de causer des maux de tête aux détaillants en alimentation, rapporte Jean-François Lefort, vice-président responsable de la stratégie à l'AQRCB.
« Le lancement aurait été préférable à une autre période de l'année, comme nous sommes actuellement au cœur de la haute saison de retours de contenants consignés », a déclaré de son côté le directeur des affaires publiques de l'Association des détaillants en alimentation du Québec, Samuel Bouchard Villeneuve.
« La logistique de reprise du réseau peine à suffire à la demande », ajoute-t-il, écorchant ainsi au passage l'AQRCB, avec qui les frictions sont nombreuses relativement à l'implantation du nouveau système de consignation.
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