
Le jeu lent, un fléau difficile à éradiquer
À Evian, depuis le début de la semaine, on parle beaucoup du temps, du soleil qui brille, de la vue magnifique sur le lac Léman, mais on parle aussi beaucoup du jeu lent, une plaie, ou le fléau de cette discipline magnifique qui semble toucher un peu plus le golf féminin même si ce jeudi midi, juste après sa partie, Perrine Delacour estimait que « les garçons jouaient encore plus lentement... »
Ce qui est certain c'est que ce sujet revient très souvent dans la bouche des joueuses qui disputent notamment le circuit américain. Il y a quelques semaines, lors du PGA Championship qui s'est déroulé au Texas, dans des conditions de jeu complexes avec un vent à décorner les boeufs locaux et des positions de drapeau infernales, les joueuses ont battu des records de lenteur avec des parties jouées en quasiment six heures. C'est beaucoup trop et ça agace tout le monde, les golfeuses, les fans et aussi les télévisions parfois obligées de rendre l'antenne avant la fin de la journée. C'est un peu problématique pour un sport qui a besoin de grandir, de faire envie, et donc d'être exposé médiatiquement.
« Si vous restez assise sur un départ pendant 15 à 20 minutes, il n'y a aucune fluidité et votre corps se raidit »
Nelly Korda, n°1 mondiale
C'est ce que pense Nelly Korda, la n°1 mondiale. Elle aimerait que ça bouge et que ça change. Elle l'a à nouveau répété mercredi, en conférence de presse : « C'est juste trop long, ça ressemble à un jeu d'attente. Si vous restez assise sur un départ pendant 15 à 20 minutes, il n'y a aucune fluidité et votre corps se raidit. Pour les spectateurs, ce n'est pas amusant de rester là à nous regarder et de nous voir assises près de notre tee box ou de notre balle de golf et de ne rien faire, le tout en cuisant au soleil... Si j'étais spectatrice dans un tournoi de golf, ça ne me plairait pas de voir des joueuses pendant cinq heures et demie, six heures sur un parcours de 18 trous. Ce n'est amusant pour personne, encore moins pour les petits. Leur patience n'est pas aussi grande que celle d'un adulte. J'ai l'impression que plus il y a de fluidité et d'action, mieux c'est pour le public. »
Jeeno Thitikul, la n°2 mondiale, a également un avis sur la question. Moins offensive que l'Américaine, la Thaïlandaise peine à comprendre... « Trop, c'est trop. On a des règles, il y a des arbitres, il faut respecter tout ça. Mais trop, c'est trop. Moi, je suis une joueuse plutôt rapide. Mais quand tu joues avec quelqu'un de lent, c'est un vrai test. Pour passer le temps, je parle, je mange... »
Nastasia Nadau joue au pendu pour passer le temps
Nastasia Nadau, la jeune Française qui dispute cette semaine son premier tournoi majeur, raconte que pour passer le temps, elle joue avec son caddie, au pendu par exemple. Le sujet est pris très au sérieux par les instances. Depuis le début du tournoi, on voit les arbitres qui se promènent sur le parcours aller à la rencontre des joueuses pour leur demander d'accélérer le pas. Des arbitres qui sévissent sur le circuit européen, sur le LET, qui serait plus sévère, ce qu'a laissé entendre, un des leurs, ce matin, au bord d'un fairway.
Les joueuses sont plutôt réceptives et s'exécutent. Elles pratiquent même parfois le « ready golf » sur les tees de départ, ce qu'on ne voit pas chez les garçons. Normalement, c'est celle qui vient de réaliser le meilleur score sur le trou qui a la main sur le suivant... À Evian, depuis ce jeudi matin, c'est celle qui est prête qui s'élance. Malgré tout, plusieurs parties ont joué les 3 premiers trous en plus de 50 minutes. Un enfer avec un temps fou passé sur les greens à lire et relire les pentes.
L'arsenal de répression existe mais n'est pas utilisé
Montré du doigt et critiqué, le circuit américain a pris conscience de ce problème et pris des mesures. En février, il a décidé, d'alourdir les sanctions, de punir plus avec des amendes, des points de pénalité. L'arsenal de répression existe, mais visiblement n'est jamais utilisé. Ce que laissait entendre Jeeno Thitikul... De plus, Céline Boutier a révélé hier que le LPGA s'était récemment félicité, expliquant que les joueuses avaient effectué quelques progrès, et avaient accéléré. Mais le circuit américain n'a pas de chiffres à communiquer.
Il faudrait peut-être une once de sévérité en plus, sans arriver à la solution drastique prônée par Charley Hull, qui n'en peut plus d'attendre. Il y a quelques mois, après un tour interminable, l'Anglaise qui dit très souvent ce qu'elle pense avait lâché, un peu exaspérée qu'il faudrait donc des coups de pénalité, et que si la joueuse récidivait, lui retirer tout simplement sa carte sur le circuit américain... « Je suis sûre que cela ferait accélérer beaucoup de gens et qu'ils ne voudraient pas perdre leur carte, avait-elle précisé. Cela mettrait fin au jeu lent, mais ils ne le feront jamais. »
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